Pages

jeudi 28 juillet 2011

Prostitution, mensonge, racket, vénalité : et puis quoi encore ?



Non ce n'est pas l'abus de pouvoir que l'on soupconne dans l'affaire DSK où l'on inverse en permanence les rôles, c'est l'abus d'impuissance ou mieux dit par la bouche de celui qui se prend pour notre philosophe national : la sacralisation de la parole victimaire. Une pauvresse se servirait de sa position de démunie pour tenter de „violer“ le porte-monnaie d'un richissime et puissant personnage qui dépense en une nuit ce que sa victime présumée gagne péniblement en une année environ.

Un homme qui peut tout se payer ne tenterait pas de violer une femme, dit-on, puisqu'il lui suffirait de se baisser pour les ramasser.

Pourtant, on a appris avec la culture „Picsou“ que plus on est riche, plus on est avare. A un certain degré de richesse, payer une prostituée ressemble alors à une dépense inutile voire humiliante quand on peut forcer directement une femme pauvre qui, si elle l'ouvre, sera de toute facon soupconnée de :


  1. Mensonge

  2. Vénalité


des deux d'ailleurs, généralement, puisque le second ne va pas sans le premier.


Car du point de vue du riche, quand on ne possède rien, on essaie par tous les moyens de s'en prendre aux riches ou de se prostituer pour obtenir son argent. En fait, on semble avoir l'esprit faussé par l'argent. Tout y ramène.

Or en regardant d'un peu plus près le comportement de ces innocents riches, ces innocents aux mains pleines...d'as, comme on dit, ils ne semblent pas de leur côté avoir l'esprit moins faussé par l'argent. Ils semblent au contraire penser que posséder beaucoup d'argent les dispense de beaucoup de choses qui accablent le commun des mortels. Déjà cet argent est-il besoin de le débourser ? On vous offre le monde. Vous le prenez en remerciant. Et puis, à la fin, vous le prenez sans demander. Et si une pauvresse a le culot de ne pas offrir le peu qu'elle a, c'est à dire son corps, il faut lui faire comprendre que ce n'est pas juste : normalement on vous donne tout. Calomniée, humiliée en public, elle va apprendre qu'elle aurait mieux fait de se taire et d'apprécier „l'honneur“ qui lui a été fait.

Le riche est très tenté de jouir de son pouvoir au point de ne plus voir l'autre comme un objet que l'on prend sans demander.


Alors, quand Alice Schwarzer se demande ce que pourrait bien avoir la présumée victime à opposer au présumé coupable qui, lui, peut à tout instant se draper dans le voile de la sacro-sainte présomption d'innocence, et j'ajouterais : + invoquer à tout bout de champ la vénalité de la victime, je répondrais donc : quid des victimes présumées d'abus de pouvoir ?

Pourquoi l'abus de pouvoir par l'argent n'est-il ni invoqué dans cette affaire ni n'a été invoqué un seul instant dans l'affaire Kachelman ?

Qu'est ce que la tentative de viol d'un très puissant sur une personne dépendante et précaire sinon un abus de sa puissance financière, abus de position forte, abus d'impunité présumée, abus de notoriété, revendication de passe-droit, exigence de soumission absolu du reste du monde à ses petits caprices de pacha ?


A priori on ne peut pas soupconner un riche nabab de vénalité mais en y regardant de plus près qu'est ce que l'avarice sinon une forme de vénalité basée sur la rétention d'argent ?

A vénalité, vénalité et demi.

Le sexe tarifié est aussi odieux que le viol mais en parlant d'un viol qui n'aurait été que du sexe tarifié interprété comme une offre gratuite, c'est avoué que l'on est dans un contexte d'instrumentalisation de la pauvreté. Or l'instrumentalisation de la pauvreté, qu'est-ce, sinon de l'abus de pouvoir ?


D'autre part et pour finir, si l'on suit la logique de pensée des avocats de DSK qui pose la vénalité sur la table comme LA réponse à l'accusation, dans ce cas une pauvresse présumée capable dans son job de tenter de faire les poches à un nabab en se faisant passer pour une pétroleuse puis pour une violée, m'a l'air d'un rat d'hôtel d'un genre qu'il serait temps de dénoncer. Cela veut dire qu'une suite d'hôtel où sévit une telle personne est un lieu dangereux et que ce n'est donc pas la femme de chambre qu'il faut incriminer, mais l'hôtel Sofitel lui-même, qui a fait une grave erreur à l'embauche ! Comment se fait-il que l'on ne nous ait montré jusqu'ici aucun reportage sur les employé.e.s d'hôtel véreux et des pauvres directeurs/trices d'hôtel abusés ?

C'était peut-être pousser trop loin l'hypocrisie ?


Il est également curieux de constater que dans cette affaire en dehors d'un inaudible „not guilty“ même pas filmé pour ne pas qu'il laisse de trace, on n'a jamais vu DSK profiter de ce qu'un micro passe à sa portée et Dieu sait qu'il en est passé nombre de fois, pour hurler son innocence et en appeler à la justice + clamer des trémolos dans la voix qu'il serait victime d'un complot. Il ne dit mot. Il se force à sourire sur les injonctions de sa chère et tendre.

On ne voit pas non plus Benjamin Brafman et son acolyte prendre le taureau par les cornes pour défendre un grand innocent avéré et porter plainte contre l'hôtel Sofitel qui laisserait déambuler en toute liberté des racketteuses de première bourre capable EN PLUS de porter plainte pour viol. Pourtant c'est le comble du culot de la part d'une employée, non ? Cela mérite sanction. Et que fait l'hôtel Sofitel ? Il défend son employée ! Il refuse d'aider les avocats du présumé innocent en leur fournissant les preuves remises à la police (le directeur du Sofitel a refusé cette requête par courrier recommandé) !


Alors je pose la question à celles et ceux qui attendent encore le verdict pour se prononcer : on se fiche de qui ?

Paroles de Tricoteuse du Tribunal populaire (Tribunal révolutionnaire est le terme historique exact mais il gêne, visiblement) comme appelle ces horribles féministes notre béchamel (béhachel) de service, qui, pour sa part, sacralise volontiers le bon ci-devant d'autrefois, en ce temps de Nouvel Ancien Régime montant où l'oligarchie franchouillarde s'arroge un droit inaliénable d'impunité et le revendique haut et fort.

10 commentaires:

  1. Affaire DSK : «Les méthodes du procureur sont suspectes»

    http://www.lefigaro.fr/international/2011/07/29/01003-20110729ARTFIG00254-affaire-dsk-les-methodes-du-procureur-sont-suspectes.php

    RépondreSupprimer
  2. Affaire DSK: Nafissatou Diallo affiche ses soutiens - Et le procureur Cyrus Vance est sous pression...

    http://www.20minutes.fr/article/763988/affaire-dsk-nafissatou-diallo-affiche-soutiens

    «Le procureur avait dit qu'il voulait être un procureur exemplaire, mais c'est lui qui la traîne dans la boue."

    RépondreSupprimer
  3. Affaire DSK: "Nous voulons un autre procureur"

    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/affaire-dsk-nous-voulons-un-autre-procureur_1015988.html

    Un dirigeant de "100 Blacks" (association d'anciens policiers noirs) :

    "Cela est sans précédent, une victime d'agression sexuelle si peu soutenue par le bureau du procureur, et qui a besoin de soutiens extérieurs. Le procureur fait tout pour ne pas aller jusqu'au bout. C'est à un jury de déterminer si elle est crédible ou non!"

    RépondreSupprimer
  4. encore un lien :

    Mon plaidoyer pour Nafissatou Diallo

    (par Sanaba Coné Camara)

    http://www.lejourguinee.com/index.php?option=com_content&view=article&id=5654%3Amon-plaidoyer-pour-nafissatou-diallo-&catid=20&Itemid=35&lang=

    RépondreSupprimer
  5. Merci ,merci gloup ! Je ne sais plus où donner de la tête ! J'étudie tes liens plus ceux d'Evelyne59 du blog le mot juste et je ferais une compile ! ;¬)

    RépondreSupprimer
  6. 3eme essai ! Entre l'aperçu et le retour, tout disparait...J'avais posté sur le dernier billet, mais tout est parti je ne sais où...

    Personne n'a parlé de la législation du travail dans cette histoire, sauf 2 articles lus au début de l'affaire, et dont, du coup, maintenant que je sais le faire (youpi!...), je mets les liens.
    Nafissatou est payée par son employeur. Donc son temps de travail appartient à son employeur. Elle ne peut pas en disposer.
    DSK a il cru que Mme Diallo était incluse dans le prix de la chambre ?
    A t'il considéré la direction Sofitel comme les proxénètes de Mme Diallo ?
    A leur place, ça ne me plairait pas bien. Ni aux syndicats, d'ailleurs.

    "Le code du travail est un droit protecteur contre les violences et les agressions au travail"

    "De plus, dans un cas comme l'affaire DSK, l'employeur aurait failli à son obligation de santé et de sécurité envers sa salariée et aurait donc des comptes à rendre. Le droit du travail, article L.230-2,I, la directive CE n°89/391 impose à l'employeur l'obligation de s'assurer de la santé et de la sécurité des travailleurs. La jurisprudence Chambre sociale, 28 février 2006, la transforme en obligation de résultats"

    http://www.suite101.fr/content/affaire-dsk-sexe-contrat-de-travail-et-vie-privee-a30002

    http://www.suite101.fr/content/affaire-dsk-droit-du-travail-et-risques-psychosociaux-a29980

    RépondreSupprimer
  7. On l'a traitée de menteuse et il s'avère que c'est lui qui a menti: entre "il ne s'est rien passé" et "il y a eu une relation consentie", il y a une sacrée différence que personne ou presque n'a relevée.

    On la qualifie de vénale et il s'avère aussi que dans l'histoire c'est lui le plus riche (la vénalité en principe entraîne l'aisance, non ?).

    Finalement, on reproche à N.D ce que l'on n'ose reprocher à DSK l'intouchable.

    Cette histoire est fatigante d'hypocrisie.

    RépondreSupprimer
  8. A Evelyne59 : merci pour tous vos liens ! Je n'en rate aucun ! Oui pour ce qui est de l'hôtel c'est l'article qu'en a fait le Canard enchaîné qui m'a interpelé. Il y est question du refus de la requête des avocats de DSK. Bien sûr les partisans de la théorie du complot clament depuis le début que c'est le Sofitel lui-même qui a fait le coup, ben voyons.

    A Hélo : oui mais l'expertise en crédibilité ne se porte pas sur l'accusé. Lui il peut dire une chose et son contraire du moment qu'il plaide non coupable, c'est bon.
    C'est justement ce que dénonce Alice Schwarzer.

    RépondreSupprimer