08-11-11 à 10:04 par BibliObs
ENTRETIEN. Avec « l’Enculé », Marc-Edouard Nabe publie un roman impubliable nourri par l’affaire DSK. Le journaliste indépendant Pierre Ancery, qui collabore notamment à Slate.fr, lui a demandé quelques explications pour BibliObs.com.
À la sempiternelle question « peut-on rire de tout ? », Marc-Édouard Nabe répond par un roman auto-édité de 250 pages mettant en scène toute l'affaire Strauss-Kahn depuis le cerveau du principal intéressé. Ceux qui l'avaient cru assagi à la lecture de sa précédente livraison, «L'Homme qui arrêta d'écrire», en seront pour leurs frais.
Depuis la scène de viol dans la chambre 2806 jusqu'à l'apparition de DSK au journal de TF1, en passant par le détail de ses chamailleries de couple avec Anne Sinclair, ici transformée en effroyable harpie, Nabe revisite toute l'affaire avec une liberté de ton et un mauvais goût qui risquent d'en faire hurler certains.
Pourtant, on aurait tort de prendre cet impubliable Enculé pour un pamphlet. C'est un roman, un vrai, dans lequel Nabe s'amuse terriblement – et nous avec - de ses pauvres personnages, ces puissants à la fois grotesques et tragiques, ces êtres ordinaires victimes de leurs pulsions les plus animales. Voir ce passage où DSK, en cellule, adresse un monologue désespéré à son sexe, à la façon d'un Hamlet moderne ou d'un marquis de Sade revu par Topor.
Page après page, en se glissant dans les interstices de son intimité, en fantasmant ses névroses, en décortiquant ses bassesses, Nabe confère à son DSK une humanité que les médias, pendant quatre mois, n'ont pas su retranscrire. Mieux, il en fait un vrai personnage, plus proche et presque plus réel que l'original. C'est là sa force et sa liberté d'écrivain.
P. A.
Marc-Edouard Nabe raconte l'affaire DSK à sa manière dans "l'Enculé", qu'il présente comme "le premier roman sur l'Affaire" et vend directement sur son propre site internet (250 p., 24 euros). |
Pierre Ancery - Le livre est sorti très vite, trois semaines après l'intervention de Dominique Strauss-Kahn au JT de Claire Chazal. Vous l'avez écrit au fur et à mesure de l'affaire?
Marc-Édouard Nabe - À mon retour de Tunisie, je me suis mis à écrire un autre livre sur les révolutions arabes, l’assassinat de Ben Laden, les conspirationnistes, qui devait sortir pour l'anniversaire du 11 septembre. Puis je me suis rendu compte que le nouveau 11 septembre, dix ans après, c'était l'affaire DSK. Je n’ai pas changé mon fusil d’épaule, j’ai changé de fusil, et toujours sur la même épaule. Plus l’affaire s’enrichissait, plus on aurait dit un scénario écrit pour moi, avec tous les éléments qui m'intéressent: le sexe, l'argent, la politique, l’Amérique, l'Afrique, les Noirs, les Juifs, etc. J'ai donc écrit ma fiction en fonction des rebondissements réels de l’affaire, qui étaient autant d'épisodes romanesques ou cinématographiques que j'intégrais au fur et à mesure dans le roman.
Pierre Ancery - Pourquoi avoir choisi la forme du roman?
Marc-Édouard Nabe - Je ne voulais pas juste donner mon avis, être dans le commentaire. J'aurais pu écrire un pamphlet ou un tract, mais le roman me permettait de me glisser dans la tête de DSK, ce qui est quand même beaucoup plus marrant. C'est un travail assez complexe d'élaboration. Ce qui m'a passionné, c'est de le faire en direct. Il y en a qui ont fait des livres sur des faits divers, par exemple Morgan Sportès avec son livre sur Ilan Halimi. Il écrit cinq ans après le fait divers et il change les noms : la belle affaire! Moi j'ai gardé les vrais noms. Et j'étais avec Strauss-Kahn en permanence, je vivais avec lui pendant quatre mois. J'estime que j'étais plus avec lui que tous ses défenseurs. J'étais en connexion mentale.
Pierre Ancery - Quelle est la part de Nabe dans ce personnage? Par moments, on sent que c'est vous qui parlez à travers lui.
Marc-Édouard Nabe - Oui, mais c'est normal. Regardez tous les écrivains qui se sont mis dans la peau de quelqu'un d'autre, leurs personnages c'est aussi eux. Rien de plus banal, Flaubert disait : « Madame Strauss-Kahn, c’est moi !» En revanche, se dissoudre dans un homme connu mondialement, c’est autre chose. Vidé par les médias, DSK était devenu creux, personne ne savait comment lui vivait son histoire de l’intérieur, je l’ai rempli de littérature et d’une vérité, il me semble, plus juste que celle que les journalistes et ses « proches » ont inventé pour l’attaquer ou le défendre. C'est presque un cadeau que je lui fais d'aller aussi profondément dans son âme, une âme qu'il n'a peut-être pas à ce niveau-là. Beaucoup de ceux qui le connaissent m'ont dit qu'il était moins bien que ça dans la réalité. Ce que j'ai appris de lui, c'est ce que tout le monde sait, mais j'ai rajouté évidemment tout un tas d'éléments qui me permettaient d'arriver à la substance du personnage. Il faut signaler que je ne le connais pas du tout, et pourtant c'est tout à fait lui. C’est magique. Je crois à la magie. D’ailleurs, depuis l’apparition de mon roman, DSK s’est fait pousser la barbe, à l’exact moment où l'Enculé est sorti de l’imprimerie. Même s’il l’ignore, ce livre va le changer.
Pierre Ancery - Votre DSK littéraire est-il si proche du DSK réel? Vous en avez fait un prédateur sexuel, mais aussi un personnage raciste et antisémite. Ça sort un peu de nulle part, non?
Marc-Édouard Nabe - Renseignez-vous : quand vous lisez la biographie de Michel Taubmann, on voit bien que DSK a pris conscience de sa judéité quand il a rencontré Anne Sinclair, c'est elle qui l'a poussé à défendre Israël mordicus. Lui, ça ne l'avait jamais intéressé tout ça, il n'y est allé qu'à l'âge de 40 ans. Ses deux femmes précédentes et ses cinq enfants ne sont pas juifs. Après, j'ai extrapolé. De la même façon, j'ai imaginé que DSK parlait très mal anglais, ce qui n'est pas le cas dans la réalité.
Ce qui m'intéressait, c'était de construire un personnage profond. Que j'y ai mis mes soi-disant marottes, ça se discute, le but c'est de savoir si c'est crédible ou pas, et tout le monde a trouvé ça hyper crédible sur le plan psychologique. Qu’il soit gavé par l’obsession de son épouse pour l’Holocauste est tout à fait plausible. C’est un des ressorts de tout couple : détester ce que l’autre adore. Mon DSK n’est pas le premier Juif romanesque qui ne peut plus supporter sa communauté !
Pierre Ancery - Auriez-vous pu publier ce livre dans le système éditorial classique?
Marc-Édouard Nabe - Non. Ce livre était une espèce de défi éditorial et littéraire: j’ai écrit et je publie un livre qui est impossible, logiquement, à écrire et à publier. «L'Enculé», le titre, déjà : quel éditeur publierait ça? Aucun. Il faut savoir que «l'enculé», c'est au sens de celui qui s'en sort à chaque fois. Il s'est sorti de l'affaire du Sofitel, il s'est sorti de l'affaire Banon, il va se sortir du Carlton, il se sort de tout, il n'a aucun problème pour se tirer des difficultés. C’est un cynique allègre et qui assume. J'ai voulu créer un type comme Le Misanthrope. Oui, rien que ça ! Mon originalité, c'est que tout le monde connaît le personnage de L’Enculé alors que les personnages dont Molière s'est inspiré pour faire l'Avare ou le Tartuffe ont peut-être existé, mais nous ne les connaissons pas.
Pierre Ancery - Les allusions aux singes sont très fréquentes dans le livre. Pourquoi?
Marc-Édouard Nabe - C'est très simple : Tristane Banon, dans sa première interview chez Ardisson, raconte que DSK lui avait fait l'impression d'un chimpanzé en rut. J'ai gardé cette métaphore et je l'ai filée. Et je me suis dit : pourquoi ne l'assumerait-il pas lui-même? À partir du moment où il assume d'être un singe, pourquoi ne se métamorphoserait-il pas, de façon kafkaïenne, en chimpanzé ou en gorille suivant le moment de la journée? Et puis il a cette passion des nasiques, un singe que j'adore parce qu'ils sont drôles, à la fois grotesques, touchants, encombrés par leur trompe, avec toute la symbolique sexuelle qui va avec.
Pierre Ancery - Vous peignez Anne Sinclair en hystérique obsédée par le sionisme, qui passe ses soirées à pleurer en regardant des documentaires sur Auschwitz. Vous n'en faites pas trop?
Marc-Édouard Nabe - C'est beaucoup plus près de la réalité que ce que vous croyez... Bien sûr, j'ai exagéré son sionisme pathologique et sa passion pour tous les détails de la seconde de guerre mondiale, mais ça c'est mon humour et mon mauvais goût à moi. Ceux qui n'apprécient pas, tant pis pour eux.
Pierre Ancery - Il y a un passage où DSK, atteint de diarrhée dans sa cellule, s'essuie avec La nuit d'Elie Wiesel. Quand vous écrivez ça, vous savez pertinemment que ça va susciter des réactions...
Marc-Édouard Nabe - Je n'écris pas pour susciter des réactions. Je m'en fous, ça n'a aucune importance. Parce que j'ai suffisamment dit tout ce que je pensais de ces questions-là pour qu'on ne me fasse pas le procès de croire que je me sers de DSK pour parler à sa place. S’il est indiqué « roman » sur la couverture c’est que c’en est un. À ce niveau-là, on n’espère pas ne pas être attaqué en mettant simplement «roman» sur la couverture. Ce livre a été écrit dans une liberté totale, sans aucune retenue ni autocensure, c’est un exemple de ce qu’il faudrait toujours faire et que l’édition, la critique, les lecteurs, bref la bourgeoisie, empêchent. Tant pis pour ceux qui acceptent ce fatras social contraire à l’art.
C'est avant tout un roman drôle. Vous savez, on n'est pas si nombreux en littérature à savoir faire rire. Moi je ne veux pas faire sourire ou pouffer, je veux l'éclat de rire, je veux la jouissance. Évidemment, si vous lisez ça comme un rapport de police, c'est pas marrant. Et je pense que DSK lui-même peut se bidonner à la lecture. Humainement, c'est impossible de résister, même quand il s'agit de soi.
Pierre Ancery - Cet humour très noir est proche de celui qui régnait à Hara-Kiri, où vous avez fait vos débuts. Par exemple, dans le passage où le détective engagé pour enquêter en Afrique finit mangé par des cannibales...
Marc-Édouard Nabe - Bien sûr, oui. C'était aussi un moyen de dire beaucoup de choses sur l'Afrique et sur le racisme. Je trouve que dans cette affaire, il y a eu un mépris de l'Afrique de la part de plein de gens comme Jean-François Kahn ou Robert Badinter qui n'ont jamais prononcé le nom de Nafissatou Diallo. Cohn-Bendit est toujours incapable de le dire correctement. On a quand même entendu des choses énormes : Ivan Levaï qui explique qu'on ne peut pas violer si on n'a pas un couteau ou un pistolet... Je réponds par avance à ça dans le roman, quand j'explique le point de vue d'une femme qui se fait violer.
Finalement, mon livre est très féministe, lorsque j'explique comment un type peut violer une femme sans arme, et comment le corps se détend à un moment donné pour accepter cette horreur. Ce genre de passage ferait du bien à toutes les féministes du genre Clémentine Autain si elles étaient moins tristement sectaires. Parce que même si je ne suis pas un militant de Nafissatou Diallo ou de Tristane Banon, je suis de cœur à leur côté. Pas parce que je cherche le paradoxe, mais parce que je suis pour la vérité. Et je suis évidemment absolument persuadé qu'aucune des deux n'a menti.
Pierre Ancery - Dans vos livres, vous attaquez souvent le physique des gens. Vous vous considérez comme un caricaturiste ?
Marc-Édouard Nabe - Je n'aime pas ce mot, qui fait un peu trop dessinateur de la place du Tertre. Par contre, si vous pensez à des gens comme Vuillemin ou Reiser, alors oui. Le Gros Dégueulasse sans une couille qui dépasse de son slip, n’est plus Le Gros Dégueulasse. Mais je n'attaque pas le physique : je transfigure le physique. Dans le livre, DSK nomme son bouledogue Martine Aubry parce qu'il lui ressemble, mais ça a un sens précis... Mais peut-être est-ce une question d'époque ou de génération, aujourd'hui ce genre d'humour est pris trop au sérieux.
Pierre Ancery - Vous n'avez pas peur qu'on vous fasse un procès pour ce roman? Les occasions n'en manqueraient pas.
Marc-Édouard Nabe - Mais je ne demande que ça ! Anne Sinclair, l'héritière de son grand-père Rosenberg, le marchand de tableaux qui a fait tout son argent avec Picasso, Braque, et Matisse, qui est archi-millionnaire, intentant un procès à un écrivain qui autoédite un livre à 2000 exemplaires ? Là, on arriverait à des degrés de mise en abîme de ma propre littérature qui seraient extraordinaires. C'est Picasso qui servirait à me ruiner, moi qui ne suis même pas ruinable, puisque je n'ai rien ! J'irais à Rikers Island et ma femme m'apporterait Bagatelles pour un massacre pour que je puisse me torcher avec...
Pierre Ancery - Un procès validerait votre prétention au «terrorisme littéraire».
Marc-Édouard Nabe - Un premier imprimeur a refusé de l'imprimer, j'ai dû en trouver un autre qui a accepté à condition de ne pas mettre son nom, et pour le deuxième tirage j'ai dû le faire imprimer en Allemagne. Et pourtant les imprimeurs ne risquent rien, c'est sur moi que tomberaient les emmerdements. On n'est plus à la Révolution française où on coupait la tête de l'imprimeur d’un livre avant celle de l'auteur. Le premier m’a dit en gros: « Vous n’avez qu’à les faire imprimer en Chine, vos saloperies ! » Les imprimeurs français m’encouragent à délocaliser !
Mais ce qui est intéressant, c'est ce qui est écrit, pas les suites judiciaires. Cela dit, il est évident que si j'avais soumis le texte à un avocat, il m'aurait dissuadé de le faire, comme un éditeur m'aurait dissuadé de l'écrire. C'est un livre impossible à récupérer. Il y a des gens qui l'ont déjà transmis à Kenneth Thompson : c'est le seul livre au monde pour l'instant qui défend Nafissatou Diallo, mais je suis persuadé que si Thompson se fait traduire ça, il sera choqué.
Pierre Ancery - On devine que vous ne portez pas DSK dans votre cœur, pourtant, finalement, ses faiblesses le rendent sympathique.
Marc-Édouard Nabe - Il représente tout ce que je hais : la richesse, l'abus de pouvoir, le cynisme, la manipulation, la corruption, la vulgarité. Ce qui est odieux chez lui, c'est sa position politique, sa tromperie sur la gauche. Quand on pense que tous ceux qui lui crachent dessus aujourd’hui auraient voté pour lui sans état d’âme au second tour face à Sarkozy !... Alors qu'ils savaient très bien qui il était, pas seulement comme queutard, mais comme torpilleur de la finance, comme nettoyeur au FMI, comme équarisseur de la Grèce ou de l'Irlande.
Mais à côté de ça, ce qui est sympathique dans le personnage, c'est que c'est un type qui au final n'a rien à foutre de rien, de la politique, du FMI. Tout ce qui l'intéresse, c'est de voir un cul qui passe. Il sait qu'il a 62 ans, que le temps est compté, il ne va pas pouvoir triquer jusqu'à 90. Il y a là une humanité que je suis arrivé à toucher, je crois. On fait tout un barouf autour du mystère de la jouissance de la femme, mais ce qui se passe dans la tête d'un homme quand le désir monte en lui, on n'en parle jamais. Je pense d'ailleurs que beaucoup de femmes peuvent apprendre par ce livre ce qui se passe chez un homme. Cette souffrance, qu'aucune femme ne peut connaître... Et on peut s'interroger là-dessus. Parce que si on enlève tout, il reste juste un homme qui a eu envie de baiser à un moment donné et qui a tout sacrifié à ce désir. C’est ça qui est beau, c’est ça qui rend mon personnage et celui qui l’a inspiré universels.
Pierre Ancery - La publication de L'Enculé signe-t-elle la fin de votre retour en grâce dans les médias? La presse en a très peu parlé alors que votre précédent roman, L'Homme qui arrêta d'écrire, qui avait été nominé pour le Renaudot, avait rencontré un franc succès médiatique.
Marc-Édouard Nabe - Que la presse pourrie littéraire fasse semblant d’ignorer mon livre, j’y suis habitué. Plus étonnant, est le silence de mes alliés… Hormis Besson et Giesbert – encore eux ! – qui m’ont dégagé une formidable page dans Le Point, les autres préfèrent se planquer, comme si L’Enculé les compromettaient. Très décevant de les voir nier qu’ils chient dans leur froc alors qu’à l’évidence ça cocotte ! Taddeï me dit que ce serait mauvais pour moi de passer dans son émission… L’Express, qui s’est fait traiter de «tabloïd» par Strauss-Kahn devant des millions de téléspectateurs, n’est pas foutu de faire un ban d’honneur à mon roman. Que Christophe Barbier ne se plaigne pas ensuite qu’on accuse la presse d’être toujours du côté du pouvoir !
Quant à mon ami Delfeil de Ton, intarissable d’enthousiasme au bistrot sur L’Enculé, il préfère raconter ma « farce » à un jeune homme de « BibliObs », qui ne l’a pas lue, pour qu’il en rende compte à sa place. À vous même, Jérôme Garcin, qui s’est dit très excité en privé de lire mon Enculé, ne donne pas d’espace dans la version papier pour parler de ce livre… Seuls David Abiker et Guy Birenbaum, à priori plutôt hostiles, n’ont pas hésité à m’inviter à en parler en direct sur Europe 1. Il faut dire que eux ne tremblent pas de peur à l’idée qu’on puisse les taxer d’antisémitisme, ce qui n’est pas le cas de mes chers amis goys… Je crois que je vais arrêter avec les goys! Mais tout cela n’a pas d’importance. Le livre se vend et se lit. Aujourd’hui, un écrivain comme moi n’a plus besoin des médias.
Propos recueillis par Pierre Ancery
Sur Bibliobs
C'est bien Euterpe que vous ayez mis cet interview de Nabe. Il est intéressant. Nabé est un provocateur, mais dans cette situation, il a une forme de courage et de lucidité, que le Paris des gens qui se connaissent n'a pas.
RépondreSupprimerFaut que je pense à le lire son Enculé.
A christophe aubert : si je l'ai mis c'est parce que j'aime moi-même la provocation ! Je me considère aussi comme une provocatrice intellectuelle mais on dirait là aussi que ça doit être l'apanage des hommes. Entend-on jamais parler de provocatrices ? Non, on va dire "extrémistes" comme dans mon cas. Il y a une poignée de "féministes" qui trouvent que je suis extrémiste alors que moi je trouve qu'on est féministe ou on l'est pas mais si on va par là moi j'estime plutôt être une provocatrice.
RépondreSupprimerJ'adhère à la démarche de Nabe.
Il y a juste le titre qui, bien que plus percutant comme cela envers les bénis oui-oui, n'est pas exact : "enculé". Alors qu'en réalité DSK est un "enculeur", il nous encule tous, faisant de NOUS des "enculés" !
Mais on préfère insulter la partie apparemment passive (celui/celle qui "se fait mettre")dans l'acte d'"enculage". Or c'est également un point de vue sexiste envers les femmes (hétérosexuelles, je le précise) et homophobes envers les gays.
Mais bon...
une précision : les lesbiennes peuvent s'enculer, et oui. Les sex-toys sont préférables à la bite en chaire puisque dénués de tout fondement misogyne. L’enculage en est plus que savoureux...lol !
RépondreSupprimerNabe dit :"Ce genre de passage ferait du bien à toutes les féministes du genre Clémentine Autain si elles étaient moins tristement sectaires."
RépondreSupprimerJ'aimerais qu'il explique en quoi il trouve les féministes "tristement sectaires" et quel est le "genre" de Clémentine Autain...
Sectaire = qui fait preuve d'intolérance intellectuelle.
A Anonyme : bon ben OK. Cela dit l'acte d'"enculer" peut être conduit avec mépris même sans misogynie, j'imagine.
RépondreSupprimerA Lora : oui je crois qu'il confond éthique personnel et sectarisme. Il parle des féministes qui se tiennent hors du champ de la provocation mais il ne se rend pas compte que la démarche de Clémentine Autin lui permet d'être écouter plus largement.
Il semble ne pas distinguer les gens qui passent par la provocation et l'art pour s'exprimer de ceux et celles qui restent dans la communication basique par souci d'être pris au sérieux et éventuellement de faire passer des lois.
Je trouve que la faible médiatisation de ce roman est à mettre en parallèle avec la médiatisation très généreuse dont à bénéficier le producteur de porno qui veut faire une film X sur le viol subit par Naffisatou Diallo. Une des grandes différences c'est que le producteur de porno déclare que DSK est une victime, et Mme Diallo une maitresse chanteuse. Le pur hasard probablement ce déséquilibre médiatique. Peut être que c'est Mme Saint-claires qui produit ce chef-d'oeuvre, allez savoir...
RépondreSupprimerSinon je trouve que Nabe a beaucoup d'humour, et j'aime aussi son coté "provocateur". Je ne m'inquiète pas pour la vente de ses 2000 exemplaires.
J'ai juste un problème avec ça ;"On fait tout un barouf autour du mystère de la jouissance de la femme, mais ce qui se passe dans la tête d'un homme quand le désir monte en lui, on n'en parle jamais. Je pense d'ailleurs que beaucoup de femmes peuvent apprendre par ce livre ce qui se passe chez un homme. Cette souffrance, qu'aucune femme ne peut connaître... Et on peut s'interroger là-dessus. Parce que si on enlève tout, il reste juste un homme qui a eu envie de baiser à un moment donné et qui a tout sacrifié à ce désir. C’est ça qui est beau, c’est ça qui rend mon personnage et celui qui l’a inspiré universels."
Si on enlève tout comme s'amuse M.Nabe, il ne reste bien sur, plus qu'un homme qui souffre, et ça c'est trop super émouvant, hyper beau et mega universel !
Si c'était moi qui m'amusait à enlever tout, c'est DSK qui s'anéantirait et Naffi aurait sa statue en érection place des Voges.
Merci pour tout ce que tu fait Euterpe. C'est toujours revigorant de te croisé sur la toile.
Merci beaucoup mad meg pour tes encouragements ! :) Moi aussi sa conclusion me fait tiquer. Je ne trouve pas non plus qu'il faille opposer la jouissance des femmes à la souffrance des hommes. Il peut aussi y avoir (il y a aussi) chez la femme une souffrance du désir. On n'en parle pas ou alors de façon rabaissante. Nous, on est alors vues comme des chiennes en chaleur tandis que la douleur du rut inassouvi masculin c'est grandiose ou quoi ?
RépondreSupprimerMais d'un autre côté s'il fait un oeuvre artistique, ce qu'est le roman, et que son "héros" c'est DSK, il est forcé d'arriver à ce genre de chute. On n'est pas obligé de la considérer comme une thèse universitaire sur la seyualité des zhômes. Par contre c'est dans l'interview où il présente ce moment transcendental à la Bukowski (glauque donc) au discours sur la jouissance féminine qu'il nous fait un peu du tort quand même, c'est vrai.
J'avais dans mes repentirs du poste précedent, ajouter qu'il s'agissait d'un roman et que c'etait à moi de produire mon oeuvre(un dessin) pour dire ma vision.
RépondreSupprimerCe que j'ai d'ailleurs commencer à faire et dont je te ferait part lorsque j'aurais fini.
Je reste sur une impression favorable à ce bouquin, vu ce qu'on nous sert habituellement, je ne vais pas faire la difficile. Je n'ai juste pas pu m'empeicher de mentionner mon désaccord sur ce paragraphe (mon petit coté extrémiste:)).
J'ai pas parlé non plus discours de Nabe sur la judéité, le goyisme et ces trucs que je maitrise moins bien que les questions de genre et qui m'ont fait une drôle d'impression.
Il faudrait que je choppe ce bouquin pour me faire un avis, mais je n'ai pas envie de m'apitoyé sur le personnage universel et beau de l'enculé. Bref je retourne à mon dessin et me donne encore du temps pour forger mon avis sur ce Nabe que j'ai découvert ici.
Bonne fin de journée
Alors là Euterpe, je vous vois personnellement comme une vraie provocatrice. Vous savez choper le truc qui agace, qui déstabilise.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup aussi votre coté en colère, et vos charges héroïques.
Franchement.
Bonne soirée.
A mad meg : j'ai super hâte de voir le résultat ! :¬)
RépondreSupprimerMerci christophe aubert ! :¬)