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mercredi 21 décembre 2011

La toile de fond de la prestation de DSK à Pékin

La toile de fond de la prestation de DSK à Pékin

J’ai assisté le 19 décembre à la prestation de Dominique Strauss-Khan lors de la conférence organisée par le groupe NetEase, l'un des géants de l'Internet et du jeu vidéo en ligne chinois.

Souvent vanté pour ses compétences économiques, son argumentaire était par trop prosaïque, une suite de poncifs. Un discours de facture médiocre, souvent alambiqué. Aucune vraie considération pour les intérêts de la France.

Toutefois c’est surtout la toile de fond de cette prestation qui mérite attention.

La société invitante, le groupe NetEase, est connue pour respecter à la lettre le filtrage et le contrôle des informations sur internet. Propriétaire du site 163.com, riche en millions d’adresses répertoriés, cette entreprise a souscrit au récent protocole réclamé par l’Etat Chinois concernant le renforcement du contrôle sur les messageries.

Nullement Dominique Strauss-Khan n’a t-il évoqué ce contexte pour le moins curieux. De surcroît, nullement n’a t-il chahuté la position chinoise ?

Par l'écho qu'elle pouvait leur apporter, l’invitation de D. Strauss Khan à cette conférence a partie liée au souhait des dirigeants du groupe NetEase de renforcer la valeur de capitalisation de leur société au New York Stock Exchange, celle-ci étant peu ou prou évaluée à hauteur de 6 milliards de dollars. A toutes fins utiles, il importe de rappeler que cette entreprise comme également Youku, autre géant de l’internet, toutes deux ont connu une percée exceptionnelle en Chine pour trois raisons principales : autorisations facilitées au motif d’un contrôle de l’information, absence de concurrence (les sites sociaux occidentaux tels Youtube et Facebook, Daily Motion sont inaccessibles en Chine) et pillage en règle des droits d’auteur.

Alors que les méthodes du groupe chinois connaitraient en Europe un traitement judiciaire, ces entreprises ont reçu sans problème le quitus pour leur entrée au New York Stock Exchange grâce à l’activisme, notamment, de Banques d’affaires et ce, en contrepartie de commissions exorbitantes.

L’opération est rentable car, par exemple, Youku a été valorisée à hauteur de 3,3 milliards de dollars le jour même de son entrée en bourse.

Pâle instrument d’une stratégie financière bien huilée, Dominique Strauss Khan n’aurait-il pas reçu un défraiement significatif en rapport avec sa prestation ?

Une question se pose.

Sont-ce ces mêmes banques d’affaires qui lui auraient suggéré de se rendre en Chine afin de leur prêter main forte et ce, dans l’intérêt bien compris du groupe Chinois ?

In fine, NetEase est une entreprise modèle du capitalisme financier agissant par delà les règles et passant outre le respect des droits d’auteur tout en étant servile à l'endroit de son gouvernement.


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