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mercredi 14 mars 2012

Les trilemmes de DSK


Par Kali sur le blog d'Agoravox


La conférence de DSK a Cambridge

« La conférence de DSK a Cambridge a porté sur un modèle « mathématique » reposant sur trois trilemmes, dont l'une des portes de sortie, si l’on veut résorber la crise en Europe serait de :

« Limiter l'importance de l'Etat nation en faveur d'un système de gouvernance mondial »

Extraits de l’ article des echos.fr :

Ainsi pour Dominique Strauss-Kahn « l'économie mondiale peut s'analyser en croisant trois trilemmes »
« Le premier des trois trilemmes postule qu'une économie ne peut avoir simultanément une politique monétaire indépendante, un marché de capitaux ouvert et un taux de change fixe.

« Deuxième trilemme, celui de Dani Rodrik, « connecte l'économie à la politique. Il dit que l'on ne peut avoir à la fois la souveraineté nationale, la démocratie et une intégration économique approfondie ». L'une des solutions pour sortir du trilemme consiste à « limiter l'importance de l'Etat nation en faveur d'un système de gouvernance mondial ». A son niveau, l'Europe est en plein dans ce trilemme, le cas de la Grèce reflétant bien l'impossibilité de garantir à la fois la souveraineté nationale, la démocratie et une vraie intégration au reste de l'Europe » « De la même manière, au niveau de la planète, la crise a fait bouger les lignes depuis trois ans : si le gouvernement mondial reste une « utopie », la gestion de la crise a été marquée par « un niveau de coopération internationale sans précédent... Il ne peut y avoir de solution domestique aux problèmes économiques globaux ». D'où l'application du trilemme de Rodrik : plus d'intégration suppose moins de souveraineté si on ne veut pas sacrifier la démocratie...

« Le troisième trilemme avancé par l'économiste Jean Pisani-Ferry, ex-collaborateur de DSK à Bercy, concerne « l'incompatibilité fondamentale entre une union monétaire, des systèmes bancaires nationaux et l'absence de responsabilité commune sur la dette publique ».

L'une des options pour le résoudre consiste à adopter un système budgétaire fédéral, estime DSK. « Mais cela semble politiquement difficile » à cause de « la montée de l'euroscepticisme ».

D’autres partisans de la gouvernance mondiale

Le discours de Dominique Strauss-Kahn plaide, sous couvert d’un modèle pseudo mathématiques, en faveur d’une gouvernance qui ferait des entorses à la souveraineté des peuples ou à la démocratie, en proposant toutefois un modèle à choix multiples puisque le croisement des trois trilemmes donne un tableau à neuf cases.

Le discours semble élabloré mais le fond n'est pas un nouveau et en cela, il rejoint celui que tiennent et professent la plupart des politiques qui fréquentent le groupe Bilderberg. Notamment son ami Pascal Lamy, socialiste ultra-libéral et patron de l’OMC (organisation mondiale du commerce).

Dans l’article « Bilderberg : Du lobby au gouvernement mondial » [1], j’évoquais une émission TV au cours de laquelle Pascal Lamy parle de cette nécessité d’une gouvernance « mondiale » si l’on veut sortir de la crise.

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GOUVERNEMENT MONDIAL PASCAL LAMY - Vidéo Dailymotion

(minute 2°51)

Par ailleurs, Jean-claude Junker, patron de l’Eurogroupe, avait également fait état de la nécessité de rogner la souveraineté de la Grèce pour la sortir de la crise.

« En mai 2011, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, Jean-Claude junker a demandé à ses "amis grecs" de créer "une agence de privatisation indépendante du gouvernement, dans laquelle siègeraient des experts étrangers".


Junker et V.Rompuy
Par ailleurs, en juillet 2011, dans un entretien publié au lendemain de l’acceptation par l’Eurogroupe du déblocage d’une tranche d’aide internationale de 12 milliards d’euros pour la Grèce, Jean-Claude Juncker dit qu’il a bon espoir que les mesures convenues avec Athènes contribuent à résoudre les problèmes du pays. « La souveraineté de la Grèce sera énormément restreinte », déclare-t-il au magazine allemand Focus. « Pour la vague de privatisations à venir, il leur (aux Grecs) faudra, par exemple, une solution qui se fonde sur le modèle de la ‘Treuhand’ allemande », explique Juncker, faisant référence à l’organisme qui avait vendu 14.000 firmes est-allemandes de 1990 à 1994.

Source Reuters.

Une nouvelle conférence bientôt

A l’invitation de l’association, dénommée "EU40", DSK sera à Bruxelles fin mars pour y participer à un débat sur la crise de la dette et l’avenir de la zone Euro.

Selon le media belge trends.levif.be :

"Rassemblant 114 membres de partis et nationalités variés, le réseau EU40 est un groupe de jeunes parlementaires européens tous âgés de moins de 40 ans (d’où le nom) au moment aux dernières législatives européennes, en juin 2009.

Très active dans le networking, l’association vise à donner « du sang neuf » à la respectable assemblée parlementaire, si l’on en croit son secrétaire général, Adam Mouchtar. Cette dynamisation passe donc par l’organisation d’événements de prestige.

Le prochain objectif du groupe EU40 est ainsi d’inviter le trio DSK, Jean-Claude Juncker* et Jean-Claude Trichet (ex-président de la BCE) pour débattre de la crise de la dette et de l’avenir de l’Eurozone."

Gageons que la gouvernance mondiale sera de nouveau à l'honneur.

La question de Candide : "S'agit-il de gouvernance mondiale instaurée démocratiquement" ? Ou s'agit-il de mettre en oeuvre la citation de Rockfeller, co-fondateur du Bilderberg :

"Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l'entité adéquate pour le faire"

(Newsweek International, 1er février 1999)


[1] Bilderberg

* Junker va être remplacé à la tête de l'Eurogroupe. Il soutient la candidature de Mario Monti.

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/afp_00432734-mario-monti-serait-un-excellent-president-de-l-eurogroupe-juncker-301337.php


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