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samedi 28 juillet 2012

Nouvelle affaire DSK Après le sexe, l'argent



Publié le samedi 28 juillet 2012 à 11H00



Une enquête a été ouverte sur Dominique Strauss-Kahn, en sa qualité d'ex-directeur du FMI, sur des soupçons de malversations autour de l'annulation de la dette du Congo en 2010, aux dépens d'un entrepreneur cannois. LA procédure a été ouverte le 25 mai pour « faux et usage de faux » et « falsification de certificats », a précisé une source judiciaire hier, sans en dire davantage sur ce qui pourrait éventuellement être reproché à M. Strauss-Kahn.
Serge Berrebi, qui se bat depuis 25 ans pour recouvrer des millions d'euros après avoir été « spolié » d'une entreprise au Congo, a déposé plainte.
L'affaire touche aux conditions dans lesquelles la dette du Congo fut effacée en 2010 dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
Une des conditions de cet effacement était que l'État africain règle, au préalable, des dettes commerciales privées, dont celle du plaignant. Or, selon lui, des documents falsifiés au FMI auraient conduit à ce que sa créance passe à la trappe.
Selon une source proche du dossier, « on soupçonne une complaisance à l'égard du pouvoir congolais. Il y a des anomalies pour lesquelles il n'y a jamais eu d'explication de fournie ». « À partir de là, toutes les hypothèses sont ouvertes. Mais le dossier pose un problème d'imputabilité. Le directeur du FMI a une immunité, qui ne couvre pas tous les agents et décideurs de l'institution. »
Interrogé, le FMI a répondu qu'il n'était pas au courant et allait consulter son service juridique.
L'histoire démarre en 1987, quand M. Berrebi est évincé d'un complexe avicole qu'il avait relancé en partenariat avec l'État. En 1992, un protocole d'accord prévoit que le Congo lui verse 10 millions de francs.
Mais, après avoir payé environ six millions de francs, le Congo s'arrête, tandis que les intérêts courent. Le 8 novembre 2000, la cour d'appel d'Aix-en-Provence condamne le pays africain à verser le solde, qui s'élève alors à plus de 4 millions d'euros. Rien n'y fait, et le litige perdure jusqu'à l'annulation de la dette du Congo par le Club de Paris et la France en 2010.
C'est « dans les dernières négociations de l'État congolais pour atteindre le point d'achèvement de l'initiative PPTE » que des malversations auraient eu lieu, selon M. Berrebi, dont la créance atteint à l'époque 11 millions d'euros.
Le plaignant en veut pour preuve des tableaux du FMI qui détaillent l'état des contentieux commerciaux privés du Congo à cette période.
Dans ces documents, des changements interviennent en effet d'une année sur l'autre : la créance envers Berrebi, présentée en 2008 comme ayant fait l'objet d'un jugement définitif et s'élevant à 12,7 millions de dollars, apparaît en 2009 pour un montant réduit de moitié.
Fin 2009, Me William Bourdon, qui défend alors M. Berrebi, écrit à M. Strauss-Kahn au FMI pour dénoncer « des déclarations erronées ». L'entrepreneur demande, lui, au FMI de traiter tous les créanciers privés du Congo de la même façon, ce qu'on lui assure en retour. Mais, contrairement à d'autres, il n'a toujours pas été payé.

Sur l'union-presse.fr

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