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dimanche 17 mars 2013

Le racismo-sexisme

Bon, j'avais promis de ne pas aborder le sujet du racisme à propos des Femen mais convaincue par l'article de Ms Dreydful, j'ai changé d'avis et je vais finalement entrer dans le bourbier où je ne voulais pas m'enfoncer de prime abord.

Mais si j'y entre c'est plutôt pour l'assécher que pour m'y mouiller.
Je n'ai malheureusement pas le temps d'exposer dans un billet tout ce que j'ai à dire sur la question des femmes et du racisme en ce moment mais c'est aussi une réflexion à propos de la fameuse intersectionnalité dont il est beaucoup question sur le web ces temps-ci.

Ce qui me gêne dans le mot "raciste" et "racisme" c'est qu'il englobe abusivement hommes et femmes alors que nous savons parfaitement que le racisme que subissent certaines femmes n'a rien à voir avec celui que subissent certains hommes.

Il manque un mot. Un mot qui ne parlerait que du racisme dirigé contre des femmes. Appelons-le le "racismo-sexisme".

 
Couwenbergh, Christiaen van - Three Young White Men and a Black Woman - Baroque - Oil on canvas - Genre - Musée des Beaux-Arts - Strasbourg, France
Three Young Men and a Black Woman, 1632, de Christiaen van Couwenbergh (Musée des Beaux-Arts de Strasbourg).


Il me semble très important voire urgent de séparer ces deux formes de racisme, surtout à l'heure où la drague des hommes noirs par les hommes blancs s'intensifient. En effet il s'agit de s'associer entre mâles pour maintenir la domination des femmes en place, à l'heure où Angela Merkel et Christine Lagarde se sont emparées de quelques bastions masculins même si ces deux femmes portent les valeurs du patriarcat, et à l'heure où Michelle Obama et Christiane Taubira prennent de l'ascendant sur le monde politique blanc.

Je veux pour preuve de cette grosse drague interpatriarcale les deux plus gros blockbusters ayant fait le tour de la Terre et des recettes phénoménales ces temps derniers : "Intouchables" et "Django Unchained". Une amitié intercouleur fortement teintée d'inégalité, il ne faut pas pousser non plus, n'est-ce pas, le dominant ça reste quand même le Blanc. 

Sur Django Unchained, deux articles à lire ici et .

Django-unchained-cobb


A lire ici : "Intouchables", l'intouchable domination masculine.






Quand le Blanc et le Noir se paient ensemble des putes.....le racisme, c'est une histoire de mecs. Les femmes, elles, sont en deça ou au-delà du racisme. Elles sont ailleurs.
Tout en bas.
Elles sont les esclaves des esclaves. Et la solidarité entre hommes noirs et femmes noires s'arrête brutalement à la frontière de la domination masculine.

11 commentaires:

  1. Excellent résumé :

    "

    Quand le Blanc et le Noir se paient ensemble des putes.....le racisme, c'est une histoire de mecs. Les femmes, elles, sont en deça ou au-delà du racisme. Elles sont ailleurs.
    Tout en bas.
    Elles sont les esclaves des esclaves. Et la solidarité entre hommes noirs et femmes noires s'arrête brutalement à la frontière de la domination masculine. "

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    1. Et bravo aussi pour la dernière illustration, plus éloquente que n'importe quel texte sur le sujet

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    2. Merci mauvaise herbe. Et tu remarqueras que le faciès des putes a été minutieusement choisi pour cette scène si propre à élever l'âme humaine, n'est-ce-pas.
      Elles ne sont pas blanches parce que cela choquerait le racisme anti-noir (les Blanches appartiennent aux Blancs), elles ne sont pas noires parce que cela choquerait la communauté noire (les Noires appartiennent aux Noirs), elles ne sont pas clairement asiatique parce que cela choquerait les deux puissances économiques Chine/Japon avec lesquelles l'Europe et l'Amérique commercent, elles ne sont pas clairement orientales parce que cela choquerait Dubai et les E.A.U. à qui le gouvernement francais vend la France par morceaux pour renflouer ses caisses vidées en raison des cadeaux financiers et salaires miribolants accordés à toutes sortes de mâles hyperultrasurévalués dans des tas de domaines, on ne peut associer ces femmes ni à une nation, ni à continent, ni à une "race" quelle qu'elle soit. Ainsi on ne vexe aucun mâle avec qui on est pote.
      Ce qui me fait penser que les femmes très métissées pourraient bien être dans nombreux cas de ce genre les sous-citoyennes des sous-citoyennes et les plus discriminées de la Terre.
      La femmes qui n'appartient à personne appartient à tout le monde comme on sait.

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  2. Personnellement je trouve le couple Obama terriblement conventionnel (elle ne porte quasiment jamais de pantalon, il parle plus souvent de jésus que Bush en son temps) mais c'est surement aussi pour ça qu'il a réussi à se faire élire, une seule "révolution" à la fois. Et malgré le fait qu'on puisse reprocher aux anciens dominés d'être plus royaliste que le roi, je pense qu'il faut passer par là aussi parfois. Imaginez que le nouveau pape soit noir, je ne sais pour quelle raison, tout le monde s'imaginait qu'il serait fun et moderne automatiquement. Alors que les candidats les plus "prometteurs" noirs sont plutôt du genre à envoyer les homosexuels sur le bucher.
    Et là on aurait eu le droit "ah ben si c'est pour avoir un con, autant garder un homme blanc, parce qu'une femme, noir, arabe lui doit être PLUS". Je suis sur que les gens l'auraient vécu comme une trahison. Alors qu'un homme blanc pape ou directeur particulièrement con, ben c'est comme ça on peut pas y échapper, faut le prendre avec philosophie, ils sont la norme, alors qu'une femme ou noir ou arabe ça dérange.
    C'est pour ça que je me force (c'est terrible à dire mais je dois me forcer contre mon inconscient) à ne jamais critiquer une femme qui a réussi et qui se comporte comme un "homme". Elle a déjà du tellement en baver, on ne peut pas toutes être des superwomen, malgré son comportement elle m'a ouvert la brèche.
    Il y a une autre facette du racismo-sexisme : on embauche seulement des jeunes femmes féminines "d'origine de" pour faire d'une pierre deux coups. Les gouvernements successifs sont édifiants de ce point de vue là où comment faire œuvre de paternalisme en embauchant des jeunes femmes à qui on va pouvoir faire des clins d'oeil en se sentant "grand". On exclut les hommes "d'origine de", les vieilles, les moches, les grosses, les pas-élégantes. On m'a déjà mise en compétition avec. Mais moi j'ai presque le droit de pas être féminine alors que pour elles c'est une clause implicite de leur contrat. Elles sont presque quotaisées dans certaines entreprises mais au fond moi j'ai presque le droit de ne pas rire aux blagues salaces. Les hommes "d'origine de " subissent une discrimination. Mais elles ouvrent la brèche. Même si elles sont obligées de jouer aux odalisques (à voir comment Michelle Obama a été particulièrement insultée en tant que femme noire parce que rien qu'en donnant son avis, ses détracteurs voyaient la "mama" gueulante et agressive) à rire de connivence aux blagues, à se conformer à l'"idéal" féminin des machos, il en restera toujours quelquechose. Enfin j'espère.

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    1. Complètement de ton avis, lyly, d'ailleurs je réagis comme toi. Je me force à ne pas critiquer les femmes qui ont forcé un bastion masculin. Par exemple, je ne critique jamais Merkel. Elle fait d'ailleurs beaucoup mieux le boulot de mec qu'un mec. Je dis le boulot de mec parce que faire de l'équilibre entre le monde du business froid et assassin et les revendications des altermondialistes c'est une prouesse que je ne vois guère de Chirarkozollande réussir.
      Sinon quant à moi je ne dis pas "con" parce que "con" c'est le sexe féminin. Je préfère dire "couille" ou autre. Notre sexe (= "con") est digne du plus grand respect ;)

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  3. Je ne sais pas quoi dire...Qu'entendez-vous par "racismo-sexisme"? Il n'y a PAS de racisme envers les femmes, il y a le sexisme! Vous dévoyez un mot qui a sa raison d'être : le racisme. Pourquoi est-il gênant d'emglober les femmes et les hommes dans le racisme? Ici, vous faites une confusion des termes dangereuse (et assez insultante, je dois dire). Le racisme, c'est la validation du privilège blanc dans la société, point (et les femmes y ont leur place). Le sexisme, c'est la validation du privilège homme. Cela semble si difficile de concevoir que les femmes noires souffrent de ces 2 oppressions? Votre conclusion, surtout en lumière de l'histoire du féminisme, n'a pas de sens : on peut aussi dire que la solidarité entre femmes blanches et noires s'arrêtent aussi aux portes de la domination blanche. Dans votre exemple sur Intouchables, il est question de sexisme, et non de racisme! Pourquoi forcer l'emploi d'un mot qui n'y a pas sa place? O_o Pour nier le racisme quand il existe? Si ces deux films sont critiquables sur bien des plans, notamment sur le racisme et le sexisme, vous échouez en mon sens ici à assécher la question du racisme.

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    1. Il n'y a pas de racisme envers les femmes, non, encore que, mais le sexisme est un racisme en lui même, un racisme de genre.
      Il n'est pas gênant d'englober les hommes et les femmes dans le racisme mais comme dit il y a un moment où les hommes trahissent leurs "soeurs" pour la cause machiste. On a vu cela assez à l'oeuvre dans l'affaire Nafissatou Diallo ! La horde de "frères" qui s'est jetée sur elle pour la lyncher ! C'était hallucinant ! Je les ai lus sur le blog d'Allain Jules, je les ai entendus à Rfi et j'ai discuté personnellement avec l'un d'entre eux. Je lui ai dit que je trouvais cela dégueulasse qu'ils prennent le parti de DSK qui, en ce qui concerne les méprise à fond ! Comme si DSK allait être reconnaissant aux Blacks de prendre sa défense ! Tu parles ! Mais c'est typiquement un réflexe de mâles entre eux. Tout à coup le racisme ne compte plus. Et ce sont les femmes qui on font les frais. Faut être clairvoyantes là-dessus, non ?
      De plus, l'un n'exclut pas l'autre. Il y a la solidarité noire, pas de problème mais il peut aussi y avoir à côté une solidarité intercouleur entre femmes, non ? On a de la place pour beaucoup de choses en nous-même !

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    2. Dire que le sexisme est un racisme de genre, c'est encore une fois galvauder les termes sexisme et racisme. Racisme et sexisme sont différents (bien que deux oppressions). Donc, non, décidément pas d'accord.
      Si l'affaire Nafissatou Diallo était assez hallucinante, et que vous avez raison de noter l'implication d'hommes noirs dans les travers sexistes, là où vous êtes partiale, c'est que vous oubliez de noter les dérives des femmes du PS *blanches, tiens! Bien que je ne pense que leur couleur explique ici leur sexisme (ou p-e racisme? Il faudrait poser la question...)*...Donc, il y aussi des moments où les femmes blanches trahissent leurs "soeurs" de couleur, et bizarrement, vous semblez y être aveugle, ou prête à leur pardonner (comme pour les FEMEN).
      La solidarité n'a pas de sens, si on ne sait pas pourquoi on s'unit.Des fois, elle me semble bien illusoire, même si je veux parfois y croire.

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    3. Je crois que j'ai assez montré ici que je ne pardonnais rien du tout à ses blanches du PS et qu'au contraire je les ai toutes clouées au pilori les unes après les autres mais ce ne sont pas des féministes, ce sont des garde-chiourme du sexisme. Il ne faut pas confondre. D'ailleurs on a vu les mêmes du côté noires : http://allainjules.com/2011/06/02/affaire-dsk-une-africaine-accuse-nafissatou-diallo/
      Cette femme défend la cause du mâle exactement comme une blanche du PS.

      Quant aux Femen, il y en a des musulmanes, alors !

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    4. Je n'ai pas encore lu tout votre blog, donc excusez-moi si votre point de vue sur cet aspect (le PS au féminin) m'a échappé, néanmoins je faisais plus référence aux FEMEN pour le pardon...
      Bien sûr, plusieurs femmes et (a fortriori) hommes sont antiféministes (et racistes), et vous ne me verrez défendre ni les uns, ni les autres (cf votre example). Mais, votre lecture d'une solidarité machiste me semble tout de même simpliste, car on pourrait relever pareillement des lectures de solidarité entre femmes et hommes blancs (tout aussi non sensibilisés aux questions d'oppression).

      Quant aux FEMEN, ce n'est pas parce qu'il y a des musulmanes en leur sein, que cela suffit à être antiraciste, je n'avale toujours pas "la mentalité arabe", et leurs propos qui se veulent universalistes (alors qu'ils ne le sont pas...).

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    5. Voici un texte par exemple s'en prenant à Elisabeth Badinter qui sous couvert de féminisme a invité les féministes à se taire sur l'affaire Nafissatou Diallo : http://angrywomenymous.blogspot.de/2011/08/elisabeth-badinter-nous-refait-le-coup.html
      Un autre s'en prenant à Anne Sinclair qui protégeait Dk :
      http://angrywomenymous.blogspot.de/2011/09/poussez-vous-anne-sinclair.html
      Et j'ai relayé des tas de critiques du comportement de la presse francaise, notemment des articles d'Allain Jules
      http://angrywomenymous.blogspot.de/2011/07/sur-le-blog-dallain-jules.html
      Vous pouvez faire le tour des articles, ils tapent sur tous ceux et celles qui ont voulu traîner dans la boue Nafissatou Diallo QUEL.LE.S qu'illes soient. Je ne fais pas de favoritisme blanc !

      " votre lecture d'une solidarité machiste me semble tout de même simpliste, car on pourrait relever pareillement des lectures de solidarité entre femmes et hommes blancs (tout aussi non sensibilisés aux questions d'oppression)."

      Le truc Ms. Dreydful et là on tourne vraiment en rond, c'est que vous n'avez pas l'air de vouloir de détacher les féministes des antiféministes. Les féministes sont forcément sensibilisé.e.s aux questions d'oppression puisque le sexisme est une oppression !
      Celleux qui ne sont pas sensibilisé.e.s aux questions d'oppression ne sont pas féministes.
      Il me semble que vous vous focalisez très fortement sur une dichotomie noir.e.s/blanc.he.s proprement inconciliable.

      Sur le soi-disant racisme des Femen, j'ai écris ceci : http://angrywomenymous.blogspot.de/2013/03/gloria-in-excelsis-dea-2.html
      Et sur le problème des oppressions et des discrimations, j'ai écris ceci :
      http://angrywomenymous.blogspot.de/2013/03/histoire-de-melanine.html
      Personnellement, je pense que nous devons trouver un terrain d'entente sans quoi nous ne pouvons pas nous défaire de l'oppression. Il n'y a qu'ensemble que nous arriverons à quelque chose. C'est pourquoi une certaine foi en un universel féminin est indispensable et c'est une noire qui l'a formulé en premier : Leymah Gbowee.

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