Ma mère m’a enseigné la tolérance. Cette capacité à comprendre les principes, valeurs et actes différents des nôtres sans jugement et sans haine.
Et vous, Marcela, vous m’avez amenée sur le chemin de l’intolérance. Intolérance de vos idées, de vos propagandes et de vos messages soi-disant révolutionnaires. Sachez néanmoins que je ne condamne pas toutes vos paroles, pour ne pas les avoir toutes entendues. Je ferai état de certaines de vos prises de position dans cette missive.
Ainsi donc vous êtes l’égérie d’un mouvement contre les féministes traditionnelles, et vos arguments sont un œil neuf pour cette société d’arriérées qui cache derrière de faux prétextes une interdiction pure et simple de l’acte sexuel libre.
Le viol est un de ces prétextes. Vous dénoncez ainsi la pénalisation excessive des viols. Cette pratique odieuse que de condamner des innocents serait notamment due à ces sales féministes qui détestent tant les hommes qu’elles les accusent des pires méfaits sans preuve aucune. Car pour vous, la seule preuve avérée d’un viol, ce sont les traces de violence. Traces prouvant que nous avons en face de nous une vraie victime qui s’est débattue (vite, légalisons le GHB !).
Et pourtant, nous partons vous et moi du même constat : le viol est une chose grave. Sauf que nous ne traitons pas la gravité d’un problème de la même façon. Votre technique est ma foi forte intéressante sur un plan scientifique. Explication : il y a de plus en plus de plaintes déposées pour viol. Et pour traiter ce problème de société, il est donc nécessaire de le réduire à la source. Selon vous, et c’est là que le chemin emprunté n’est plus le mien, à sa définition. Ainsi donc, les jurisprudences des 20 dernières années ayant donné des définitions à la notion de viol sont des aberrations. Tout est à refaire ! Notamment le viol conjugal, qui n'a pas de sens car après tout, cela concerne deux personnes qui sont unies et donc en phase avec l’idée d’avoir des relations sexuelles. Car pour vous, le couple se définit uniquement par la sexualité. On ne peut donc pas parler de viol conjugal, mais « simplement » de violence. Sauf que devant un tribunal, et vous vous gardez bien de le dire, la peine maximale pour violence conjugale est de six mois de prison, contre 15 ans pour viol…
Alors, dans le même sens, si les textes définissaient différemment le viol, le réduisant à un « acte sexuel avec pénétration non désirée, sous la menace d’une arme, avec une défense physique prouvée de la victime présupposée et hors du domaine conjugal ou du couple », effectivement, il y aurait moins de martyres présupposées, et le problème, prenant moins d’ampleur dans les tribunaux et les postes de police, serait en grande partie résolue.
J’applaudis un tel raisonnement mathématique, car en plus de titiller mon intolérance, vous me donnez la nausée.
Je continue néanmoins l’énoncé de vos arguments. Selon vous, un viol n’est pas si difficile à vivre que ça. Vous prenez d’ailleurs comme exemple vos amies qui s’en sont parfaitement remis, sans se sentir obligée de détruire la vie de ces braves gens qui ont juste voulu leur donner un petit orgasme forcée. Un peu comme un rabatteur de restaurant, en somme. Et je ne résiste pas à l’envie de citer vos paroles pleine de bon sens « il y a des gens qui ont été à Auschwitz qui ont été traumatisé, d’autre non… ». Vraiment, quelle femme d’esprit vous faites ! Nous sommes contents de savoir que vous êtes juriste…
Bref, la modernité pour vous c’est l’acceptation du sexe dans notre
société puritaine et l’abolition de toutes censures inutiles. Marre de
cacher ses fantasmes alors qu’ils devraient au contraire
être partagés par tous ! Que c’est vieillot de ne pas afficher des
femmes enchainées dans des caves lorsque vous, de toute évidence, vous
en êtes tous les dimanches ! C’est
effectivement en montrant d’autant plus les pratiques sexuelles des
personnes qui nous entourent que nous arriverons à déculpabiliser les
femmes d’avoir fait ça sous la contrainte. Car après
tout, une femme qui porte plainte est uniquement une femme qui
regrette un acte sexuel consenti. Si elle n’a pas pu se défendre, c’est
qu’après tout elle le voulait bien. Mais là, soyons
clairs,
ce n’est pas de vous, c’est Alain
Finkielkraut qui prend la parole et qui est de votre côté. Vous
semblez en phase avec lui lorsqu’il décrit des épouses pouvant dire oui
du bout des lèvres et puis, les sentiments
n’étant plus là, regretter et porter plainte. Vous consentez par le
silence son argumentation selon laquelle si seulement 1% des jugements
pour viol se terminent par une condamnation, c’est parce
qu’il y a trop de menteuses dans les tribunaux. Vous ne bronchez pas
non plus lorsqu’il accuse clairement Nafissatou Diallo de menteuse. Au
contraire, effectivement, vous dites que les mensonges
passés des victimes présupposées doivent être pris en compte. Et
celle des présumés coupable alors ? Rappelons, comme le fait Muriel
Salmona, que DSK avait lui-même menti au début de cette
affaire en niant le rapport sexuel en premières paroles. Mais bon,
l’important pour vous dans un procès est sans doute de prouver que le ou
la pleignant(e) est un ou une menteur(euse) pour
résoudre l’affaire…
Votre théorie est donc que les féministes condamnent l’acte sexuel
et non le viol et ainsi envoient des innocents devant les tribunaux et
dans les prisons. Que l’on demande à des femmes qui
portent plainte comment elles étaient habillées, pourquoi elles ne
ses sont pas défendues, qu’on les culpabilise d’avoir bu de l’alcool ou
de s’être baladée dans ce quartier, qu’on leur démontre
au fur et à mesure de l’interrogatoire qu’elles sont coupables de
leur agression ne vous pose aucun souci. Au contraire, vous trouvez ça
parfaitement normal puisqu’en face, quelqu’un risque 15
ans de prison. Ce même quelqu’un qu’on ne culpabilise jamais de son
acte.
Chapeau bas, je rends mon déjeuner. Littéralement. Je regrette seulement que vous ne soyez sous mes vomissures.
Sur le blog de Vivi
" il y a des gens qui ont été à Auschwitz qui ont été traumatisés, d’autres non …"
RépondreSupprimerLe problème selon MI n'est donc pas Auschwitz mais les personnes qui ont mal supporté la déportation. Toute la pensée réactionnaire de cette intello qui pète dans la soie et mériterait bien une bonne claque de réalité est résumée ici ...
A Héloïse : en effet : Auschwitz ? Encore un non-problème ! Et pendant ce temps-là t'as son pote Finkie, le même qui, il y a un an faisait du bruit en appelant à ne pas analyser la vie politique française "à travers le prisme de la Shoah", qui hoche doctement la tête sans rien dire.
RépondreSupprimerLe viol on peut l'analyser à travers le prisme de la Shoah, par contre.
Un numéro de clowns mortels bien rodés.