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mercredi 18 septembre 2013

Le féminisme n'est pas une invention de l'occident - La "Marie-Madeleine repentie" (apparemment) non plus

Pour les intellectuelles "féministes" islamo-gauchistes qui prennent les musulmanes de la République pour des sous-êtres qu'il faut défendre et qui sinon seraient obligées de "calquer" leur comportement sur l'affreux occident colonialiste. Pour les mêmes intellectuelles qui n'ont pas honte d'emprunter le mot "islamophobie" qui, aux dernières nouvelles, aurait été créé par des colons venus de France occuper l'Afrique pour en faire une étude minutieuse et mieux la contrôler, signalons que le mouvement féminisme n'est pas une invention occidentale et que les "pauvres choses" qui auraient besoin de grandes chercheuses francaises en féminisme comme  bouclier contre les "islamophobes" de tout poil ont une histoire des femmes qui s'accordent parfaitement à la nôtre.

 (extrait de féminisme islamique)

En Egypte, le terme « féminisme » est utilisé, dès les années 1920, par les femmes musulmanes participant aux mouvements de libération de la femme, c'est-à-dire au même moment où le terme émergeait aux États-Unis4. Kumari Jayawardena a montré, en 1986, dans son étude des mouvements féministes dans plusieurs pays orientaux, que les féministes égyptiennes n'avaient pas emprunté la notion de féminisme à l'Occident4. Elle rejetait ainsi l'affirmation islamiste selon laquelle le féminisme serait une invention occidentale4.
Au contraire, la lutte pour l'égalité des droits s'accompagnait, en Egypte, d'anti-colonialisme, luttant aussi bien contre le patriarcat autochtone que contre le colonialisme patriarcal4. Du fait de son lien avec le nationalisme, il était alors désigné sous le nom de « féminisme laïc », synonyme, selon Badran, de « féminisme national » (égyptien, syrien, etc.)4. Huda Sharawi devient ainsi la présidente du Comité central du Wafd, le parti nationaliste, et fonde en 1923 l'Union féministe égyptienne. La même année, elle se dévoile publiquement, devenant la première femme égyptienne à accomplir ce geste.
En parallèle en Tunisie, Tahar Haddad, diplômé de l'Université Islamique Zitouna écrit bon nombre d'articles portant sur l'instruction de la femme et son émancipation juridique et sociale dans le journal As-Sawab entre 1928 et 1929. Ces écrits sont à l'origine de son ouvrage le plus connu, Notre femme dans la charia et la société (1930). C'est sur la base de ses travaux que se formera le féminisme institutionnel du président tunisien Habib Bourguiba de l'après-indépendance.
Avec l'émergence de l'islam politique dans les années 1970, qui remet en cause la distinction séculier/religieux, les féministes musulmanes sont dénigrées en tant que musulmanes dévoyées, et grossièrement décrites comme « brosses à reluire de l’Occident » ou « brosses à reluire de la laïcité »4. Certaines féministes laïques se sont alors jointes à ces attaques, pour dépeindre l'islam comme religion fondamentalement sexiste, cliché persistant jusqu'à aujourd'hui4. Néanmoins, les échanges entre féministes islamiques et féministes laïques se font aujourd'hui plus importants4.
Tandis que les mouvements féministes laïques à l'intérieur du monde musulman se développaient dans le cadre national, le féminisme islamique se concevait au contraire comme mouvement universaliste, transcendant les frontières étatiques4. Il se développa d'abord dans les pays où l'islamisme se révéla comme force politique importante, qui re-dessinait l'espace des femmes dans la société et conduisait à d'importantes régressions du statut de la femme4. Al-Fanar, Organisation Féministe Palestinienne, incluait ainsi, dans les assertions principales de l'islam politique, celle selon laquelle:
« Le comble de la corruption occidentale, selon les fondamentalistes, est le féminisme et le mouvement de libération des femmes, qui allient des valeurs égalitaires et démocratiques et les appliquent aux femmes. Les femmes qui sont actives dans ces mouvements sont corrompues et licencieuses, et sont des renégates dont il est permis de verser le sang. En outre, tout ceci s’applique à toute personne qui les soutient»5.
Néanmoins, le mouvement féministe musulman se développa parfois même à l'intérieur de ces mouvements islamistes eux-mêmes (ainsi en Turquie4). En Afrique du Sud, il émerge à l'issue de la lutte contre l'apartheid4. Il apparaît alors que les femmes ont profité d'un accès important à l'éducation, dans tous les domaines, y compris religieux, et alors qu'une population grandissante se retrouve confronté à la Modernité, en particulier en raison de l'urbanisation4.



Aujourd'hui les médias insistent lourdement sur la séparation d'Amina d'avec le mouvement Femen comme si les Femen étaient les diablesses qu'il faut brûler en place publique pour avoir voulu "coloniser" la Tunisie, soi-disant.

Or si on lit attentivement ce que dit Amina, qui par ailleurs n'apprécie pas trop comment sa parole est déformée dans la presse aussi bien occidentale qu'orientale, ce qui prouve que le patriarcat est bien international, alors pourquoi le féminisme ne le serait-il pas, Amina, donc, dit ceci :

« La Tunisie islamiste est bien pire que celle de Ben Ali. Parce que les membres du parti d’Ennahda sont davantage choqués par les femmes nues que par la famine, la pauvreté, l’ignorance et la cherté de la vie qui sévissent en Tunisie. C’est nous qu’il faut combattre, alors, et non les vraies catastrophes sociales qui empêchent le pays d’avancer ».

Est-ce différent chez nous ? Et n'a t-on pas vu les cathos porter plainte pour une simple cloche de cathédrale soi-disant éraflée plus importante que les inégalités hommes/femmes qui poussent les jeunes femmes à la prostitution et condamnent les très âgées à la misère voire les entraînent dans la criminalité (comme on le voit en Allemagne où le phénomène des mémés braqueuses s'amplifie) ?

Amina vit dans la peur. Elle dit aussi :

« Je ne sais pas ce qui pourrait bien m’attendre en Tunisie. Ici en France, je prépare mon baccalauréat. Autrement dit, il s’agit d’une année décisive dans ma vie. De leur côté, les faux gardiens de la révolution du Jasmin en sont encore à mes deux photos nues. Je ne suis pas prête à perdre ma scolarité à cause d’une histoire pareille. Et si je n’ai plus confiance en la justice tunisienne, c’est parce qu’il s’agit d’une justice qui exécute, à la lettre, les ordres des islamistes qui sont aux commandes du pays. La Tunisie est à des années lumières de l’indépendance de la justice ».

Elle n'incrimine pas les Femen mais l'arriération de la justice tunisienne par qui elle se sent gravement menacée.
D'ailleurs elle affirme :

« Il est vrai que je ne fais plus partie des Femen, mais j’avoue une chose : j’ai beaucoup appris de cette expérience. Il est vrai que la philosophie du courant ne me sied plus, mais je suis touchée par leur solidarité. Je ne savais pas que mon adhésion au mouvement Femen allait m’ouvrir les yeux sur des choses pareilles, mais, au-delà du mode de financement et des messages islamophobes, il faut avouer que leur union est une belle leçon. Autrement dit, même si la vision de ces femmes est différente de la mienne, je m’estime heureuse d’avoir été épaulée par elles », déclare Amina. Et d’ajouter : « A vrai dire, contrairement à ce que certains médias se plaisent à inventer, je ne regrette pas d’avoir publié ces photos. Si elles étaient à refaire, je les aurais refaites … ».

Cependant on peut voir que ses propos ne sont pas interprétés comme je le fais ici dans la presse patriarcale qui titre "La Femen repentie"... La Marie-Madeleine repentie ? La pécheresse repentie ? La pute repentie ?

Intéressant, non, cette facon immuable de considérer les femmes comme marchant droit ou repenties quand elles ont "péché" !

Croyez-vous que cet article a été écrit par des cathos ? Et bien non ! Il a été écrit par des musulmans ! Et pourtant, voit-on la différence ? Non, car patriarchy is everywhere the same...

Il est ici

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