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samedi 7 décembre 2013

Le libre-choix ? Ca suffit!

Le libre-choix ? Ca suffit!

Vous parlez de victimes, nous dit-on, à nous les critiques, alors que qui sait si ces femmes sont seulement victimes ? Voire si elles n'apprécient pas d'être victimes ! Un argument pratique. Pratique pour les criminels. Car là où il n'y a pas de criminel, il n'y a pas de victime.
L'argument est émis par des femmes, évidemment. Que l'on se débrouille entre nous. Pas tellement de femmes, à peine douze en tout mais c'est suffisant pour la machine médiatique. Depuis deux semaines nous lisons, entendons, voyons, tout le temps les mêmes trois quatre "prostituées volontaires" sur toutes les chaînes. Elles ont des noms merveilleux ! Des noms comme Félicitas Chirov, Amber Laine ou Ondine de Rivière. Et, elles sont heureuses d'avoir eu, grâce à l'exercice de leur "profession autodéterminée", la possibilité de rendre des hommes heureux.
Mais, en fait, qui sont vraiment ces femmes ? L'une d'entre elles est, par exemple, tenancière de bordel à Berlin, la seconde, tenancière de bordel à Wuppertal, toutes les deux font travailler des jeunes filles la plupart du temps étrangères. La troisième se fait un beau pécule en tant que Domina sur la Reeperbahn, là où vingt ans auparavant après des décennies de prostitution la célèbre Domina Domenica s'engageait comme travailleuse de rue pour "sortir les filles du trottoir". À côté de son travail Ondine est "attachée de presse" : de "l'association professionnelle des prestations de service érotiques et sexuels". Cette association a été fondée il y a quelques semaines et comporte exactement cent membres, dont un paquet de tenanciers et de tenancières de bordel  connues  ou dissimulées.
Mais même si les membres de cette association étaient toutes des prostituées actives, étant donné leur petit nombre, ils ne représenteraient que 0,025 à 0,05 % des prostituées de ce pays (dont le nombre est évalué de 200.000 à 400.000). Un nombre ridicule donc. ce qui n'empêche pas les médias de citer intégralement avec le plus profond sérieux et sans le plus petit recul les "attachées de presse" de l'organisation professionnelle" et de présenter ces lobbyistes de l'industrie de la prostitution comme des "expertes".
Des femmes comme Felicitas, Amber ou Ondine ne sont pas des victimes, en effet. Se sont des criminelles et des complices. Soit elles exploitent elles-mêmes des femmes, soit elles contribuent à banaliser et à propager la prostitution, faisant la joie et parfois très probablement à la demande des vrais profiteurs.
S'y ajoutent encore les dames des pages de magazines féminins. Elles s'appellent Meredith ou Stefanie, ont volontiers étudié quelque chose comme les sciences de la communication, fréquentent principalement la scène pop et se présentent sous le label "Jeune Féministe", cela dit depuis un paquet d'années déjà. Celles-là aussi font flotter la bannière du "libre-choix" des prostituées tout en haut du mât.
Pour en donner la preuve, elles laissent à leur imagination toute liberté. Elles écrivent sur les "femmes Rroms", qui se prostituent "librement". Ou sur le fait que dans le capitalisme, il n'y a a pas que les prostituées qui vendent leur corps, mais aussi les journalistes (ce qui peut peut-être réellement se produire, en effet, mais ce n'est pas cela qu'elle veulent dire). Leurs réflexions sont d'un point de vue politique aussi loin de la réalité que productrices de confusion d'un point de vue intellectuel, de plus absolument pas filtrée par la moindre connaissance des faits. Mais elles se font publier. Parce qu'elles sont utiles. Et port l'estampille de "jeunes féministes cools" - au contraire des "vieilles féministes moralisatrices" qui gênent.
Pendant que ces dames et ces messieurs des magazines - les magazines libéraux de gauche les premiers - répandent ce genre d'idéologie affirmative, l'autodéterminée Roumaine paie au moins 160 euros juste pour louer une chambre dans une maison de passes. Par jour. Pour cela, elle doit servir quatre client au meilleur tarif ; si elle n'y arrive pas, ce sont huit à dix clients. Et en attendant elle n'a toujours pas un centime pour manger ou s'habiller, sans parler de payer un loyer en dehors de la maison de passe. Elle dort dans le lit où elle sert le client.
Et elle donne ce qui lui reste à un type qui attend dehors, qui peut être son propre frère + envoie encore une paire de centaines d'euros à sa famille. Toute sa famille en vie et parfois l'enfant qu'elle y a laissé.
Cela c'est la meilleure variante.
La pire variante c'est quand la Roumaine autodéterminée a atterri entre temps dans une camionnette de prostitution ("Lovemobil") ou sur le trottoir où elle écarte déjà les jambes pour 10 euros dans les buissons ou dans une-station garage aménagée pour la prostitution [comme en Suisse, ndlt], le plus souvent sans préservatil. Un rapport anal ou une éjaculation dans le visage en extra. Wird sie schwanger, kriegt sie das Kind vielleicht. Ganz selbstbestimmt. Oder weil ihr Zuhälter das will? Denn es gibt einen Spezialmarkt für schwangere Prostituierte - und der Sexmarkt für Babys floriert.
Doch kehren wir zurück aus den dunklen Niederungen des Lebens in die lichten Höhen der Feuilletons. Sinnieren wir also noch einmal der Freiwilligkeit nach. Der wird in unserem Land allerdings durchaus im Namen der Sitten oder Gesetze ein Riegel vorgeschoben.
In Deutschland zum Beispiel ist manchmal aus gutem Grund die Leihmutterschaft verboten - auch wenn die Motive der AuftraggeberInnen durchaus nachvollziehbar oder gar verständlich sind (wie die Motive so mancher Freier). In Deutschland ist der Organverkauf verboten, auch wenn … In Deutschland versuchen wir, Selbstmörder am Freitod zu hindern und Essgestörte vor dem Verhungern zu retten. Gegen ihren Willen.
Die fragwürdige Rolle der Damen vom „Berufsverband“ und in den Feuilletons.
Nur in der Prostitution, da fragen wir plötzlich nicht mehr nach Motiven und Folgen. Obwohl internationale Studien schon lange belegen: Zwei von drei (Ex)Prostituierten haben posttraumatische Störungen, die denen von Kriegsveteranen oder Folteropfern vergleichbar sind.
Freiwillig. Seit wann fällt dieser Begriff eigentlich im Zusammenhang mit der Prostitution? Seit Beginn der Neuen Frauenbewegung in den 1970er Jahren. In derselben Logik, in der Begriffe wie „Menschenrechte“ und „Demokratie“ seit Ende des Kalten Krieges, seit den 1990er Jahren in der Weltpolitik pervertiert werden.
In unserer modernen Welt, in der es, zumindest im "freien Westen", keine offene Unterdrückung und Ausbeutung mehr geben darf, funktioniert es inzwischen blendend über die Verinnerlichung. Und da, wo die Ausgebeuteten selber nicht reden können bzw. verstummt sind, wird es stellvertretend für sie erledigt: von "freiwilligen Prostituierten" zum Beispiel. Und „jungen Feministinnen“. Hinter denen verbergen sich die tatsächlichen Profiteure - und lachen sich vermutlich ins Fäustchen über das verschleiernde Gewölke in den Feuilletons.
Sie jedenfalls wissen, wie einfach es eigentlich wäre, zu verstehen, um was es hier geht. Wir müssen uns nur fragen: Wer profitiert? Und wer zahlt den Preis?

Sur Emma.de (pas fini de traduire : continue plus tard).

7 commentaires:

  1. Bonjour Euterpe :)
    Est ce que c'est possible de se parler directement? Pour que je puisse te répondre de façon privée. J'ai un truc à te demander. Je te donne une adresse de contact.
    enquelquesorte@gmail.com

    Merci :)

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  2. Un parfait exemple de ce discours du libre-choix qui est malheureusement repris par pas mal de jeunes de ma génération qui s'en tiennent aux discours mensongers des communicants. Comme si c'était insultant de dire la réalité du système prostitutionnel ! Heureusement, de bonnes interventions parmi les commentaires.
    http://silverblogbd.blogspot.fr/2013/12/la-penalisation-des-clients.html#comment-form

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  3. Elles parlent de libre choix car c'est comme partout , celles qui ont accès facilement aux médias ne sont jamais celles qui souffrent ..
    Dans cette période de crise entend-t-on par exemple la parole des SDF, des RSistes ou même des chômeurs? Non, bien sûr, on entend toujours ceux et celles qui se sont donné tout un tas de bonnes raisons pour parler en leurs noms.
    Toutes et tous ces intermédiaires qui se donnent bonne conscience , qui font des beaux discours, la main sur le coeur , s'en vont aussitôt la prestation finie, continuer à faire tourner la machine à fabriquer de la misère. "Il faut bien vivre avec son temps" est le discours que l'on entend tous les jours!
    Depuis que l'image existe, ce ne sont jamais les victimes que l'ont met en lumière, mais tous ces modèles, plus hideux les un(e)s que les autres de notre société du spectacle. La lumière éblouit, la "liberté" est mise à toutes les sauces, les mots sont détournés de leurs sens.
    Les modèles sont forcément ceux que l'on voit, ceux que les médias encensent, ceux ou celles qui se disent "libres" alors qu'ils ou qu'elles ne sont que des pantins dans ce monde dominé par le fric qui laverait plus blanc.
    Car la misère est forcément noire, on ne veut pas la voir, on la nie ou on la renie. Certain(e)s se sont même fait les apôtres de cette "crasse propre" au nom de leur "libre choix" de pouvoir en toute quiétude exploiter leurs prochain(e)s. Et toutes celles et ceux qui oseraient dénoncer cela ne seraient que des pères ou des mères-la-vertu.
    Voila un peu comme je vois ce monde de plus en plus malade de son immense hypocrisie, de ses mensonges et de ses dénis.
    Heureusement il y a partout dans ce monde, des personnes qui ne sont pas dupes. Une loi est passée en France alors qu'il y a seulement quelques mois on n'aurait jamais pu y penser. Les affaires DSK, Berlusconi , etc... ont peut-être finalement servi à quelque chose...??

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  4. Merci à tou.te.s pour le terme "libre-choix" mieux que "plein gré" ! En allemand le terme utilisé se traduit normalement par "volontariat" mais cela ne convient pas dans ce contexte. Dans "plein gré" il y a une notion de volonté qu'il n'y a pas dans "libre-choix" mais cela convient quand même moins bien au sujet.

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    1. Ici on avait bien un coureur cycliste qui s'était dopé "à l'insu de son plein gré" .C'est sans doute pour cette raison que "plein gré" est devenue une expression presque tabou.
      Ca veut dire en gros "en toute connaissance de cause", ce qui sous-entend qu'on a accepté mais qu'on n'a pas forcément fait le choix. ..Ah la subtilité des langages :)

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  5. La thèse du "libre choix" c'est un grand poncif des discours des bourges hypocrites ..... Cet argument imparable a longtemps servi par rapport aux clochards qui , selon les bourges , choisissaient librement d'être clodos et alcooliques ..... Il a servi également à certains psychiatres pour interdire la vente de chouteuses aux toxicos .... Selon ces psy s ..... de merde les toxicos faisaient le libre choix de la came et il ne fallait donc pas mettre les chouteuses en vente libre afin de ne pas les encourager ..... Moyennant quoi le sida s'est répandu par ce chemin là aussi ...... Le libre choix du chomeur , on nous l'a servi pas mal de fois aussi ......
    Alors le libre choix des prostituées s'inscrit dans tout ce discours immonde que tiennent les Dominants sur les pauvres de toutes sortes .....
    Le summum de la dégueulasserie étant quand même atteint par Maître Dégoût , ce couillard d'ultra droite qui parle de libre choix de génocider et d'être génocidé .......
    Tout cela n'est que de la réthorique perverse et manipulatrice ......
    C'est le langage réduit à des sophismes débiles ......

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    1. Tellement vrai que j'en ai fait un tweet de 400 signes et qu'il a été plusieurs fois retweeté. Absolument juste !!!!!!!
      Égoût a juste une bouche et elle sent pas très bon (bon, elle était facile à faire celle-là mais tentante).

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