(des bigotes, des putes et des guenons qui mangeons des bananes)
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dimanche 31 juillet 2011
Une "femme de chambre" nommée Tristane
Lu sur Agoravox
Ce dont il faut se souvenir, c'est ce qu'a dit DSK au travers du livre de son hagiographe à propos de l'affaire Tristane Banon, à savoir que tout était imaginaire. Cela ressemble furieusement aux premiers propos de l'affaire du Sofitel qui laissaient entendre que DSK avait un alibi et qu'il n'avait jamais rencontré la femme de chambre. Actuellement nous sommes en possession de cinq témoignages, parmi bien d'autres, qui ont leur intérêt.
On aura entendu les pires saloperies contre Tristane Banon (nymphomane, déséquilibrée, menteuse, qui veut se faire de la publicité car elle n'est qu'un obscure et médiocre écrivain, elle fantasme, elle invente tout) avec, évidemment, les inévitables spécialistes du complot. Pour ces derniers peu importe que l'arrestation de DSK tient du miracle (je les invite à relire les transcriptions de ses appels téléphoniques, notamment au service des objets trouvés du Sofitel) car s'il n'appelle pas pour son portable, ou s'il appelle un quart d'heure plus tard, il n'aurait jamais été arrêté. Ce qui veut dire en clair qu'il aurait fallu que les comploteurs aient ce coup de génie et cette extralucidité de lui faire oublier son téléphone puisqu'il appelle, non du restaurant pour avoir le temps de l'arrêter sans encombre et sans risque de le voir partir, mais juste suffisamment à temps de la salle d'embarquement. Des génies, je vous dis et des médiums en plus, des liseurs d'avenir, et d'excellentissimes scénaristes en prime. Ce détail est ce qui a fait basculer l'affaire car sinon, une fois en France, tout aurait été différent : refus des tests ADN, facilité de nier et de tout réfuter. Pas de prison non plus. Enfin une toute autre histoire.
Dans l'affaire Banon il y a cette plainte de DSK pour dénonciation calomnieuse qu'il faut regarder de plus près. En effet il n'a pas porté plainte pour diffamation. Tout comme il n'a pas porté plainte en diffamation contre la mère de Tristane Banon qui pourtant l'a accusé publiquement de nombreuses fois d'avoir tenté de violer sa fille. Tout comme il faut aussi s'étonner qu'il n'ait pas porté plainte contre Tristane Banon en diffamation quand en 2007 et 2008 (octobre) son nom a été cité dans cette affaire. Il y a trois hypothèses concernant cette histoire : a- Tristane Banon invente tout. b- il y a agression sans tentative de viol et c- il y a tentative de viol. Une plainte en diffamation aurait entraîné une enquête. Une plainte en dénonciation calomnieuse est beaucoup plus habile et beaucoup plus sûre. Dans la première hypothèse évidemment il n'y a pas photo, DSK gagne à raison. Pour l'hypothèse 2 (ce qui serait parfaitement différent en cas de plainte en diffamation) il y a prescription, y compris si l'agression est avérée, et il gagne son coup car la prescription fait tomber la plainte, pas de plainte possible = dénonciation calomnieuse. Pour la troisième hypothèse, il a encore la chance de s'en sortir en cas de culpabilité. Ce sera parole contre parole en gros, car il n'y a que des témoignages indirects et des e-mails. Par ailleurs psychologiquement c'est aussi efficace car cela veut démontrer son innocence car peu voient la subtilité qu'il y a entre diffamation et dénonciation calomnieuse, alors que la diffamation aurait dû, en toute logique, être invoquée dès 2007. Pourquoi donc pas de diffamation ni en 2007 ni en 2008, ni en 2011, ni contre la mère de Tristane Banon ? la réponse serait fort intéressante.
Avant de parler des cinq témoignages intéressants, revenons à cette affirmation que tout a été inventé. Or le lieu, dont je ne donne pas ici l'adresse car ce n'est pas l'objet, a été retrouvé par la police. Ceci veut dire tout simplement qu'au moins cette affirmation qu'il existe un appartement dans le VIe arrondissement est avérée. Donc si tout avait été inventé, cet appartement ne devrait pas exister.
Il y a deux témoignages qui se ressemblent et qui disent la même chose. Celui du journaliste Philippe Vandel qui a trouvé Tristane Banon crédible et qui se proposait de faire un article en cas de plainte déposée, journaliste de VSD. Il y a aussi cette responsable d'association féminine (Paroles de femmes), Olivia Cattan qui a aussi trouvé Banon crédible. Indirectement cela veut aussi dire qu'elle en avait parlé à l'époque. Il faut aussi ajouter qu'elle en avait aussi parlé à une avocate qui s'est désistée. Pourquoi prendre un avocat si rien ne s'est passé ? Si certains imaginent un complot ou une volonté de nuire à DSK il aurait fallu alors que la plainte fût déposée, sinon à quoi bon juste rencontrer l'avocate ? On attend aussi le témoignage du magistrat interrogé par la mère de Tristane Banon. On attend aussi le témoignage de ceux qui lui ont déconseillé de porter plainte car c'était le pot de fer contre le pot de terre. Comme c'est souvent le cas, parole contre parole, l'accusation de mensonge, être montrée du doigt, enfin tout ce qui arrive aujourd'hui à cette jeune femme traînée dans la boue et la tête enfoncée dans une auge pleine à ras bord de purin. Le Figaro : Philippe Vandel : Le journaliste, aujourd'hui à France Info, fait partie des personnes auxquelles Tristane Banon s'est confiée après la tentative de viol supposée en 2003. Lui se souvient bien avoir vu la plaignante, qui lui avait indiqué avoir été victime d' « une agression deux ou trois semaines avant » de la part de DSK, avant de lui montrer sur son portable des messages qu'elle aurait reçus de ce dernier. « Je la revois en train de me montrer les SMS. Oui, je suis quasiment sûr qu'elle me les a montrés », a-t-il déclaré. Philippe Vandel, qui devrait être entendu fin août par la police, se remémore également « des détails » que la jeune femme « secouée » lui aurait donnés. Le journaliste, qui travaillait alors à VSD, dit avoir contacté son directeur de publication qui avait accepté de publier l'histoire si une plainte était déposée, ce qui n'a pas été le cas à l'époque.
Olivia Cattan : Tristane Banon se serait aussi confiée auprès de l'ancienne journaliste, aujourd'hui présidente de l'association Paroles de Femmes. « Elle m'avait raconté sa mésaventure peu de temps après les faits, a-t-elle confirmé au Monde. C'était au cours d'un dîner réunissant plusieurs journalistes. Elle avait donné tous les détails, et nous avions été très choqués. Je lui avais conseillé de déposer plainte, mais elle avait peur. »
A ces deux témoignages qui nous disent que deux personnes au moins l'ont crue à l'époque des faits comme cette autre personne, Laurence Rossignol (Anne Mansouret affirme avoir en 2003 demandé conseil à cette « amie », aujourd'hui secrétaire nationale à l'Environnement au PS. Cette dernière lui aurait conseillé de porter plainte. « Je n'ai pas l'habitude de relater les conversations privées. Or, c'en était une », a réagi celle qui est aussi vice-présidente du conseil régional de Picardie), il faut ajouter celui de François Hollande qui joue la vierge effarouchée, l'indigné. Ce gars oublie quelques détails. Il oublie qu'il a confirmé à la police qu'à l'époque il avait été mis au courant de la possible agression, il oublie qu'il a menti plusieurs fois dans la presse quand il a déclaré qu'il ne savait rien d'autres que de vagues rumeurs alors qu'il en savait bien plus, il oublie qu'il a joué au surpris - que DSK soit innocent ou non, cela ne change rien, car il avait des informations qui ne devaient pas le surprendre, tout comme il connaissait comme tout le monde l'affaire de Piroska Nagy - lors de l'affaire du Sofitel et qu'il a oublié la femme de chambre, il oublie qu'il n'a rien fait au sein du PS pour interroger DSK sur sa conduite, le minimum, il oublie qu'il a été pour que DSK, quoiqu'encore poursuivi aux USA, bien que les règles des primaires empêchâssent juridiquement à DSK d'être un candidat exceptionnel - ils sont absolument fous au club DSK car au minimum il est un obsédé fini incapable de se contrôler, plus gouverné par ce qui se trouve dans son pantalon que par son cerveau, soumis à une faiblesse susceptible d'être utilisée par tout ennemi de la France, un danger absolu, et donc incapable d'être Président de la République - puisse être malgré tout candidat. Ce qui est donc fort intéressant dans ce témoignage c'est que pour le moins cela conforte les déclarations des mère et fille qui disaient qu'Hollande était au courant. Et ce n'est pas mince. Cela indique aussi que cela a été dit à cette époque et pose la question de savoir pourquoi en parler si rien ne s'était passé.
Il y a aussi le témoignage de Filippetti à l'époque chez les Verts, et qui reconnaît, elle aussi qu'on lui en avait parlé. Mais il y a plus. Il y a les e-mails de l'époque ou cette même femme devenue élue du PS et soutien de Hollande qui prouve - car cela est écrit donc une preuve - que là aussi cela conforte les témoignages dans le fait même qu'elle avait dit que cette élue avait été mise au courant. Mais cela ajoute aussi ce que cette élue a dit de DSK : il est dangereux pour les femmes. Cela commence à faire beaucoup. Le Figaro : « Je souhaitais vous dire que ma fille cadette, âgée de 24 ans, (…) s'apprêtait à déposer une plainte pénale contre un quinqua malheureusement étiqueté PS », écrit-elle dans cet e-mail, dont dispose les enquêteurs, le 18 décembre 2003, qualifiant l'homme - sans le nommer - de « chimpanzé en rut pathologique aux initiales tristement célèbres ». « J'ai pensé que cette information vous ferait plaisir » , ajoute l'élue de l'Eure en adressant à la jeune femme qui est encore chez les Verts ses amitiés « socialistes et féministes ».
« Peut-être d'autres filles ont été victimes »:Aurélie Filippetti se montre attentive à ses interlocutrices. Même si les choses « ne sont pas allées aussi loin » pour elle, précise-t-elle, elle répond dans la foulée : « Le peu que j'ai vu me montre à quel point le personnage est dangereux pour les femmes. » « Votre fille et vous pouvez compter sur mon soutien si besoin », ajoute-t-elle. Puis, à l'attention de Tristane Banon et de sa volonté de se tourner vers la justice : « Transmettez-lui mes félicitations. »
Enfin il y a la plainte de la deuxième femme de DSK contre la mère de Tristane Banon car tout ce qu'elle aurait dit était faux (tiens un peu comme dit son ex mari de cette histoire). Or en disant que tout ce que la mère de Tristane Banon avait dit était faux, elle coupe une branche sur laquelle est assise. En effet elle confirme qu'il y a eu une conversation entre elles (donc tout n'est pas faux), elle confirme qu'elle a été mise au courant de la possible agression (donc tout n'est pas faux), elle confirme que Tristane Banon (comme cette dernière l'affirmait) a bien rencontré sa fille (deux fois même) et qu'elle lui a bien annoncé que DSK l'avait agressée la mettant en pleurs. Le Figaro : Peu après, Tristane Banon aurait rencontré Camille une première fois autour d'un café, puis, lors d'un second rendez-vous, lui aurait raconté l'agression dont elle se dit victime. « Camille, qui était sous le choc (...) est rentrée à la maison en larmes ». Brigitte Guillemette raconte avoir immédiatement téléphoné à son ex-mari « qui a vivement démenti », puis à Anne Mansouret.
Cette dernière lui aurait répondu : « Tout cela n'est pas grave ... de toute façon, je suis la maîtresse de Strauss-Kahn ».
Tous ces témoignages et ces faits (appartement existant bien, appel entre la mère de Banon et la deuxième femme de DSK, rencontre entre les deux filles et révélation de la possible agression) démontrent pour le moins qu'en 2003 Tristane Banon et sa mère en ont parlé à certaines personnes (avocat, magistrat, journaliste, élue, responsable d'association, fille et deuxième épouse de DSK) et qu'il est donc vérifié qu'elles en ont bien parlé. Alors pour le moins, pour cela ni l'une ni l'autre n'a menti. DSK disant que tout était imaginaire a menti au moins pour l'existence de l'appartement. Les questions que l'on peut se poser sont :
"Pourquoi DSK n'a-t-il pas porté plainte en diffamation ni en 2007, ni en 2008, ni en 2011 contre Tristane banon, ni contre la mère de celle-ci en 2011 ?
Quel aurait été l'intérêt de Tristane Banon et de sa mère d'en parler ainsi en 2003 auprès d'une avocate, d'un magistrat, de la fille de DSK, de la deuxième épouse de DSK, d'une élue, du secrétaire national du PS, de tant de personnes ? Si c'était pour descendre DSK cela fut un bel échec et surtout pour détruire quelqu'un sans porter plainte, sans que la presse n'en parle, sans qu'il y ait eu de vrai battage, cela n'a aucun sens.
Tous ces faits et témoignages prouvent que Tristane Banon et sa mère n'ont pas menti en affirmant qu'elles en avaient parlé à nombre de personne, qu'elles avaient pris conseil, qu'Hollande était au courant et avec lui la fille et la seconde femme de DSK, tout comme des journalistes, des élus du PS et des Verts. Cela fait beaucoup pour une histoire totalement imaginaire, non ?
samedi 30 juillet 2011
étouffées, étouffées, étouffées, étouffées, puis étouffer, étouffer, étouffer, étouffer ou l'omerta tranquille
Philippe Martinat(1), journaliste, auteur français et biographe de Dominique Strauss-Kahn, affirme : « Il traine derrière lui l’affaire Piroska Nagy et d’autres affaires qui ont été plus ou moins étouffées...(2) » L’auteur du livre « Docteur Strauss et Mister Kahn » va même plus loin : « C’était de notoriété publique que cet aspect séduction (personnellement ce mot me révulse lorsqu'il est mis en relation avec ce personnage ; je le crois aussi séducteur et avec la même intention de séduire qu'une cuvette de WC, c'est pourquoi j'ai mis le mot en italique ; à remplacer à mon avis par "le besoin sadique d'utiliser le sexe pour humilier un être en position de faiblesse") c’était le talon d’Achille de Dominique Strauss-Khan. On savait qu’il avait une fragilité de ce côté-là. On disait qu’en général on ne le laissait jamais seul dans un hôtel, là visiblement il était seul et il y a eu cet incident...(2) »
Et, dès le 15 Mai 2011, s'exprimant dans les colonnes de « 20minutes.fr », le journaliste politique du « Parisien-Aujourd'hui en France. », précise que Dominique Strauss-Kahn « a peut-être des chances de s'en sortir sur le plan judiciaire*, mais cette histoire l'a durablement plombé par rapport à la présidentielle socialiste... On n'imagine pas que cette histoire se résolve en quelques jours. Elle va porter atteinte durablement à son image, elle a fait remonter des histoires anciennes. »
Que des déclarations, émanant de l'un des biographes de Dominique Strauss-Khan, - il est vrai la biographie« Docteur Strauss et Mister Kahn » ne bénéficie pas du label« autorisée » -, lourdes de sens et riches en informations sur la personnalité controversée de Dominique Strauss-Khan, - « en général on ne le laissait jamais seul dans un hôtel, là visiblement il était seul »et l'affaire Nafissatou Diallo, certes n'en précisant pas le nombre, « a fait remonter les vieilles affaires » -, et sur la manière dont les affaires dans lequelles il était impliqué, étaient réglées, « plus ou moins étouffées... », tant bien même « étouffées »
Les « vieilles affaires plus ou moins étouffées... » suivant Le Nouvel Observateur, ou les « vieilles affaires étouffées... » en regard de RTL.be, telles sont les clés du mystère Dominique Strauss-Khan que ses communicants, - Gilles Finchelstein, Anne Hommel et Ramzy Khiroun, emmenés par Stéphane Fouks patron de l'agence en communication Euro EuroRSCG C&O, et les éléphants et la direction du Parti Socialiste s'acharnent, avec une insolente réussite assise sur l'univers ténébreux des think thanks, des sociétés secrètes et des financiers, à arracher, aux tentacules de la justice, et à laver l'homme licencieux de tous soupçons, sur la foi de complots chimériques, - pour les plus criards, la Mutuelle des Étudiants de France, Elf, cassette Méry, délicate attention au sujet d'un arrangement fiscal de quelques 220 millions accordé à Karl Lagerfeld, l'affaire Piroska Nagy, l'affaire Nafissarou Diallo, l'affaire Tristane Banon et, à s'en référer à l'avocat Emmanuel Pierrat, plusieurs affaires ayant fait l'objet de dissuasion afin qu'aucune plainte ne soit déposée-, et à cacher, avec l'appui inconditionnel d'une presse de gauche aux ordres, la réalité au peuple français.
Tout dépendant de l'intitulé ou de l'option politique du média reprenant l'information, et tout étant relatif à la rapidité d'intervention dont ont pu faire preuve les « envoyés spéciaux », près les médias, du Parti Socialiste, des sociétés secrètes, des think thanks ou des communiquants, les vieilles affaires « plus ou moins étouffées... » ou tout simplement « étouffées... », auxquelles Dominique Strauss-Khan ait été mêlé ou est toujours mêlé, sont légion. Et nul besoin, pour s'affranchir, d'arguer que les membres des partis d'opposition ou de droite, agissent à l'identique car, par l'entremise des think thanks et des sociétés secrètes, tout l'univers politico-politicard se côtoie et festoie de conserve à la vue et au su d'une « barbaque électorale » qui « n'entrave pas un seul mot courant » du galimatias politique et qui boit, jusqu'à plus soif, les paroles vipérines des candidats « voués aux destinées nationales » sources de revenus politiquement corrects, - entre 20 et 30.000 euros/mois pour un Député ou un Sénateur, entre 10 et 20.000 euros/mois pour un Président de Région, etc. -, mais, majoritairement assis sur des emplois fictifs, amplement occultes...
Dans le cas, économiste, avocat d'affaires, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale de 1988 à 1991, député de Haute Savoie puis du Val d'Oise et maire de Sarcelles, ministre de l'Industrie et du Commerce extérieur, dans les gouvernements Édith Cresson et Pierre Bérégovoy, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie dans le gouvernement Jospin, et politicien émérite à l'image de tous ses confrères, - une caste de nantis qui avait acquis ses lettres de noblesse et de bassesse, le 15 janvier 1990, sous la Présidence de François Mitterrand, avec le vote de l'article 19(3) de la loi sur la « clarification du financement des activités politiques » amnistiant les auteurs de détournements de fond au profit de partis politiques-, Dominique Strauss-Khan n'a pas dérogé à la règle politico-politicarde. En 1993, Michel Rocard lui confie la présidence du « groupe des experts du PS » et, en juin de la même année, avec Raymond Henry Lévy, alors PDG de Renault, il crée le « Cercle de l’Industrie(4) », un cercle spécialisé dans la défense de l'industrie française à Bruxelles dont il en est le vice-président. Il y côtoie des personnalités et des industriels comme Louis Schweitzer, ancien directeur de cabinet de Laurent Fabius, Vincent Bolloré, Alain Lamassoure ancien député UDF/UMP, Benoît Potier Président Directeur Général d'Air Liquide. Dans ce cercle y sont représentés Rhône-Poulenc, Lafarge, Péchiney, Elf, L'Oréal, Bull, Schneider, Renault, Total, BSN…
Partant de là, Dominique Strauss-Khan voit, au début des années 2000, son nom cité dans trois dossiers politico-financiers, la MNEF aux motifs de production de faux documents, de « fabrication » et d'utilisation de justificatifs antidatés, la cassette Méry et son intercession, - en tant que Ministre des Finances -, auprès de l'administration fiscale, en faveur du couturier Karl Lagerfeld se concluant par « une colossale remise fiscale s'élevant à vingt-deux dizaines de millions de francs(5) », Elf et une affaire de travail fictif au « bénéfice présumé » de sa secrétaire... Et si, à l'instar des affaires de mœurs, portées sur la place publique, - Piroska Nagy, Nafissatou Diallo et Tristane Banon-, dans lesquelles il est impliqué et auxquelles il ne peut faire aucun doute, il s'est commis dans plusieurs autres(6), France Soir du 18 mai 2011 précisant « … les affaires se seraient succédées en France et à l'étranger. La quasi-totalité n'aurait jamais débouché sur le plan médiatique ou judiciaire... se seraient déroulées en l'absence totale de la moindre procédure de police ou judiciaire ainsi que de la moindre allusion dans la presse. Elles auraient eu pour victimes plusieurs jeunes femmes, dont des militantes du PS et des Beurettes... Toutes ces affaires se seraient réglées à l'amiable entre les parents de ces victimes et des responsables du PS. Ces derniers auraient réussi à calmer, avec beaucoup de difficultés, ces sympathisants socialistes, - certains s'étaient armés d'une hache ou d'un couteau, selon notre source -, les persuadant de ne pas déposer plainte. », et l'avocat Emmanuel Pierrat ayant avoué « avoir dissuadé plusieurs femmes voulant porter plainte contre Dominique Strauss-Khan suite à une drague lourde... parce qu'il est trop bien protégé...et que l'opprobre aurait été jeté sur elles par une presse bobo parisienne de gauche aux ordres... », d'autres affaires politico-financières, comme le déclare le journaliste et auteur français, biographe de Dominique Strauss-Khan, Philippe Martinat : « ...ont été étouffées...(2) » A en croire le quotidien en ligne « 24heures actu.com » du 16 Mai 2011, les langues commençant à se délier : « la société de consultants en communication EuroRSCG C&O ne serait-elle pas plutôt payée par le FMI, imposée par le boss Dominique Strauss-Khan... ? » et « le monde de la communication s’interroge : depuis combien de temps pourrait fonctionner cette facturation au FMI pour les besoins privés de l’homme ? »
Pour les notes et la suite de l'article « Plus pourri que moi, je meurs... » voir le site de C4N
*ci-dessous une vidéo enregistrée suite aux accusations de mensonges dirigées contre la (présumée) victime, qui dénonce en 2 parties la manipulation médiatique destinée à nous conditionner à admettre la "normalité" d'un non-lieu éventuel. Car les avocats de DSK ne cesse d'en brâmer l'arrivée prochaine et les MEDIAS QUI TRAVAILLE ACTUELLEMENT A FAIRE PASSER DANS L'OPINION PUBLIQUE UN ABANDON DES CHARGES le relaie assiduement. La population n'en veut pas pour le moment mais qu'en sera t-il après des mois d'usure et d'intox ?
A retenir de cette vidéo, ce passage sur le message subliminal invraisemblable que la presse devenue support publicitaire pour puissants en mal de puissance plus grande, veut faire passer auprès de nous : "nous avons envie de DSK" (sic).
We shall overcome ! (Nous triompherons)
* Revendications pour la communauté noire du New Blak Panthers Party :
1. Liberté
2. Plein emploi
3. Fin du vol par les capitalistes
4. Habitations décentes
5. Éducation exposant la véritable histoire de la communauté
6. Exemption du service militaire pour les Noirs
7. Fin de la brutalité policière,
8. Liberté de tous les prisonniers afro-américains
9. Être jugé en cour par des personnes de la communauté noire
10. Terres, pain, logement, éducation, vêtements, justice et paix
Nous triompherons parce que nous ne sommes pas un "sauté de veau" pour vieux Picsou visités par le démon de midi comme Anne Sinclair, BHL & Co se le figurent.
"Caucasiennes" ou non, nous sommes toutes des femmes de chambre afroaméricaines d'origine guinéenne qui en ont assez de représenter une masse de citoyens de 3e catégorie sans vrai droit et avec une justice uniquement réservée aux caucasiens de SEXE MÂLE, riches, puissants et dans la cas de DSK : artificiellement hypermédiatisés.
jeudi 28 juillet 2011
Prostitution, mensonge, racket, vénalité : et puis quoi encore ?
Non ce n'est pas l'abus de pouvoir que l'on soupconne dans l'affaire DSK où l'on inverse en permanence les rôles, c'est l'abus d'impuissance ou mieux dit par la bouche de celui qui se prend pour notre philosophe national : la sacralisation de la parole victimaire. Une pauvresse se servirait de sa position de démunie pour tenter de „violer“ le porte-monnaie d'un richissime et puissant personnage qui dépense en une nuit ce que sa victime présumée gagne péniblement en une année environ.
Un homme qui peut tout se payer ne tenterait pas de violer une femme, dit-on, puisqu'il lui suffirait de se baisser pour les ramasser.
Pourtant, on a appris avec la culture „Picsou“ que plus on est riche, plus on est avare. A un certain degré de richesse, payer une prostituée ressemble alors à une dépense inutile voire humiliante quand on peut forcer directement une femme pauvre qui, si elle l'ouvre, sera de toute facon soupconnée de :
Mensonge
Vénalité
des deux d'ailleurs, généralement, puisque le second ne va pas sans le premier.
Car du point de vue du riche, quand on ne possède rien, on essaie par tous les moyens de s'en prendre aux riches ou de se prostituer pour obtenir son argent. En fait, on semble avoir l'esprit faussé par l'argent. Tout y ramène.
Or en regardant d'un peu plus près le comportement de ces innocents riches, ces innocents aux mains pleines...d'as, comme on dit, ils ne semblent pas de leur côté avoir l'esprit moins faussé par l'argent. Ils semblent au contraire penser que posséder beaucoup d'argent les dispense de beaucoup de choses qui accablent le commun des mortels. Déjà cet argent est-il besoin de le débourser ? On vous offre le monde. Vous le prenez en remerciant. Et puis, à la fin, vous le prenez sans demander. Et si une pauvresse a le culot de ne pas offrir le peu qu'elle a, c'est à dire son corps, il faut lui faire comprendre que ce n'est pas juste : normalement on vous donne tout. Calomniée, humiliée en public, elle va apprendre qu'elle aurait mieux fait de se taire et d'apprécier „l'honneur“ qui lui a été fait.
Le riche est très tenté de jouir de son pouvoir au point de ne plus voir l'autre comme un objet que l'on prend sans demander.
Alors, quand Alice Schwarzer se demande ce que pourrait bien avoir la présumée victime à opposer au présumé coupable qui, lui, peut à tout instant se draper dans le voile de la sacro-sainte présomption d'innocence, et j'ajouterais : + invoquer à tout bout de champ la vénalité de la victime, je répondrais donc : quid des victimes présumées d'abus de pouvoir ?
Pourquoi l'abus de pouvoir par l'argent n'est-il ni invoqué dans cette affaire ni n'a été invoqué un seul instant dans l'affaire Kachelman ?
Qu'est ce que la tentative de viol d'un très puissant sur une personne dépendante et précaire sinon un abus de sa puissance financière, abus de position forte, abus d'impunité présumée, abus de notoriété, revendication de passe-droit, exigence de soumission absolu du reste du monde à ses petits caprices de pacha ?
A priori on ne peut pas soupconner un riche nabab de vénalité mais en y regardant de plus près qu'est ce que l'avarice sinon une forme de vénalité basée sur la rétention d'argent ?
A vénalité, vénalité et demi.
Le sexe tarifié est aussi odieux que le viol mais en parlant d'un viol qui n'aurait été que du sexe tarifié interprété comme une offre gratuite, c'est avoué que l'on est dans un contexte d'instrumentalisation de la pauvreté. Or l'instrumentalisation de la pauvreté, qu'est-ce, sinon de l'abus de pouvoir ?
D'autre part et pour finir, si l'on suit la logique de pensée des avocats de DSK qui pose la vénalité sur la table comme LA réponse à l'accusation, dans ce cas une pauvresse présumée capable dans son job de tenter de faire les poches à un nabab en se faisant passer pour une pétroleuse puis pour une violée, m'a l'air d'un rat d'hôtel d'un genre qu'il serait temps de dénoncer. Cela veut dire qu'une suite d'hôtel où sévit une telle personne est un lieu dangereux et que ce n'est donc pas la femme de chambre qu'il faut incriminer, mais l'hôtel Sofitel lui-même, qui a fait une grave erreur à l'embauche ! Comment se fait-il que l'on ne nous ait montré jusqu'ici aucun reportage sur les employé.e.s d'hôtel véreux et des pauvres directeurs/trices d'hôtel abusés ?
C'était peut-être pousser trop loin l'hypocrisie ?
Il est également curieux de constater que dans cette affaire en dehors d'un inaudible „not guilty“ même pas filmé pour ne pas qu'il laisse de trace, on n'a jamais vu DSK profiter de ce qu'un micro passe à sa portée et Dieu sait qu'il en est passé nombre de fois, pour hurler son innocence et en appeler à la justice + clamer des trémolos dans la voix qu'il serait victime d'un complot. Il ne dit mot. Il se force à sourire sur les injonctions de sa chère et tendre.
On ne voit pas non plus Benjamin Brafman et son acolyte prendre le taureau par les cornes pour défendre un grand innocent avéré et porter plainte contre l'hôtel Sofitel qui laisserait déambuler en toute liberté des racketteuses de première bourre capable EN PLUS de porter plainte pour viol. Pourtant c'est le comble du culot de la part d'une employée, non ? Cela mérite sanction. Et que fait l'hôtel Sofitel ? Il défend son employée ! Il refuse d'aider les avocats du présumé innocent en leur fournissant les preuves remises à la police (le directeur du Sofitel a refusé cette requête par courrier recommandé) !
Alors je pose la question à celles et ceux qui attendent encore le verdict pour se prononcer : on se fiche de qui ?
Paroles de Tricoteuse du Tribunal populaire (Tribunal révolutionnaire est le terme historique exact mais il gêne, visiblement) comme appelle ces horribles féministes notre béchamel (béhachel) de service, qui, pour sa part, sacralise volontiers le bon ci-devant d'autrefois, en ce temps de Nouvel Ancien Régime montant où l'oligarchie franchouillarde s'arroge un droit inaliénable d'impunité et le revendique haut et fort.
mercredi 27 juillet 2011
Nafissatou Diallo-DSK ou les fractures du monde
Affaire DSK : nouveau report d''audience fixé au 23 août...à cette occasion, je copie/colle un intéressant article signé Philippe Bernard et paru aujourd'hui sur le site du Monde - Idées et qui témoigne de l'enjeu énorme lié à cette affaire. Ce dont nous avons, bien entendu, tout de suite eu conscience en tant que femmes luttant pour l'égalité, sans quoi nous n'aurions pas créé ce blog.
"Si le sexe et la politique constituent à l'évidence les ingrédients de base de l'"affaire DSK", son scénario peut aussi se lire comme une formidable parabole sur la béance du fossé Nord-Sud, les déchirements liés à l'immigration et à la société de l'information à deux vitesses. Le patron d'une institution parfois accusée d'imposer d'humiliantes contraintes financières au tiers-monde est accusé de viol par une Africaine émigrée. Ce que les Occidentaux perçoivent comme une fascinante intrigue politico-judiciaire est vu par beaucoup d'Africains aussi comme le symbole de l'affrontement entre ceux qui mènent le monde et ceux qui sont soumis à leur loi.
La vitesse, très différente, avec laquelle les informations circulent au Nord et au Sud renforce ce hiatus. Si Internet et surtout le téléphone portable irriguent désormais l'Afrique et la raccordent au village planétaire, l'imprégnation par les nouvelles du monde y reste incomparablement plus lente que dans nos sociétés. En Guinée, Mamoudou Diallo, le frère aîné de Nafissatou Diallo, dit n'avoir appris les "ennuis" de sa soeur qu'une semaine après leur survenue.
Le village de Tchakulé d'où est originaire la jeune femme n'est desservi ni par le réseau électrique ni par celui du téléphone portable. Les émissions de Radio France internationale (en FM) et les chaînes de télévision (par satellite) peuvent y être captées. Encore faut-il disposer d'un groupe électrogène ou de piles.
Avec quelques semaines de décalage, "l'affaire DSK" est devenue aussi une affaire africaine. Nafissatou Diallo incarne désormais la femme africaine dans ses rapports avec les hommes, mais aussi l'immigrée dans sa relation avec les pays riches.
En portant plainte pour viol, que les justices occidentales considèrent - depuis pas si longtemps - comme un crime, elle a amené les Africains à lever le voile sur ce tabou absolu. En Guinée, son pays natal, son geste a en outre ravivé le souvenir du viol de plus de cent femmes, en septembre 2009 dans un stade de Conakry, lors de la répression d'une manifestation. Des victimes avaient osé porter plainte grâce à un soutien international, mais aucun des militaires responsables n'a été inquiété. Des femmes guinéennes se sont donc appuyées sur l'"affaire Nafissatou" pour revendiquer une relance de l'enquête. Les doutes apparus sur la fiabilité du témoignage de la jeune femme menacent de ruiner leur démarche.
Alors que personne ne songe à tirer du comportement de DSK des généralités sur la sexualité de l'homme blanc, la femme de chambre du Sofitel, sainte ou sorcière, personnifie la cause des femmes en Afrique. Quelle ait menti, et les femmes africaines violées risquent d'avoir encore plus de mal à être crues et protégées. Qu'elle ait dit la vérité, elle deviendra une icône et fera progresser le combat des Africaines contre les humiliations. Une cause dont dépend en partie l'avenir du continent.
Dans un livre courageux et percutant (L'Afrique noire est-elle maudite ? Fayard, 2010), l'écrivain malien Moussa Konaté a analysé le lien entre le statut des femmes africaines, la malédiction qui les entoure, et le sous-développement. Il y qualifie la famille polygame - comme celle dans laquelle Nafissatou Diallo a été élevée - de "lieu de confiscation" de la parole et de la pensée de l'individu, et de "torture psychologique infligée non seulement à la femme mais à l'enfant".
A propos de l'excision - que la jeune femme aurait alléguée pour obtenir l'asile aux Etats-Unis -, il évoque une "ablation du désir", un "viol de la personnalité" perpétuant la toute-puissance masculine. De nombreux travaux confirment que l'égalité hommes-femmes est un puissant démultiplicateur de développement.
Mais Nafissatou Diallo n'est probablement plus une Africaine. En franchissant les années-lumière qui séparent Tchakulé de Manhattan, elle a, comme la plupart des immigrés, probablement eu à gérer le grand écart entre sa culture d'origine et les moeurs de son pays d'adoption. Cette transformation peut expliquer sa décision de porter plainte. Elle peut aussi avoir généré des dérives délinquantes. Manipulatrice ? Manipulée ? Victime ? Chacune de ces hypothèses est à replacer dans le contexte de lutte pour la vie qui entoure souvent les premières années d'émigration.
Ses frères restés en Guinée ne peuvent ou ne veulent pas voir que Nafissatou Diallo n'est sans doute plus la jeune fille pieuse et effacée qu'ils ont connue. Vue d'une case de brousse, la fonction d'une "femme de chambre" est mystérieuse et le fait qu'une émigrée, censée être riche, cesse ses envois d'argent, incompréhensible.
A l'inverse, les probables mensonges de l'émigrante Nafissatou Diallo, considérés en Occident comme des infractions aux lois sur l'immigration, paraissent relever de la stricte nécessité aux yeux des masses africaines qui rêvent de fuir. Une fois extraite de son contexte politico-judiciaire, l'"affaire DSK-Nafissatou Diallo" apparaît étonnamment comme un révélateur des fractures de ce monde."
bernard@lemonde.fr
mardi 26 juillet 2011
Sur le blog d'Allain Jules
Affaire DSK – Le parti pris honteux des médias français
Les miasmes anti-Nafissatou Diallo de la presse française et des éditocrates mal léchés sont repartis de plus belle. Pour un fait divers sordide survenu dans un hôtel new yorkais, ils avaient déjà voulu épargner la sainte quéquette qui, selon eux, si elle vous effleure, que dis-je, vous honore, devrait vous faire chanter ses louanges jusqu’aux méandres de l’Élysée et non à Rikers Island. Motus et bouche cousue, donc. Il est interdit d’avoir un point de vue divergent sinon…..
Ils avaient déjà fait le procès avant même que DSK ne soit remis en liberté. Les accusations contre DSK seraient sur le point de s’effondrer arguaient-ils, après qu’on ait cru aux salmigondis du New York Post. Oui, Nafissatou Diallo a été violée par deux militaires guinéens. Oui, Nafissatou Diallo a bel et bien été excisée, même comme ce n’est pas mentionné sur ses papiers officiels. Non, elle n’a jamais menti devant le Grand Jury. Jamais, malgré la désinformation ambiante…
Hélas, le renvoi de l’audience les a complètement désarçonné. Cette affaire a créé une béance pour la droite en vue de l’élection présidentielle 2012, tout en mettant laissant la gauche en décomposition totale. Aujourd’hui, après la sortie de Nafissatou Diallo, ils refont le procès:
- Va-t-elle gagner ?
- Va-t-elle marquer des points ?
- Un coup de poker.
- Elle veut émouvoir l’opinion publique.
- Dernier soupir.
- Procès improbable.
- Larmes de crocodile.
- Stratégie à double tranchant.
- Et tutti quanti…
Or, tenez-vous bien, les tests ADN ont parlé. Pire, les preuves physiques sont là pour démontrer qu’elle a été brutalisée comme elle le mimait dans la vidéo. Alors, que pensent tous ces zélateurs idolâtres après la vidéo ? Tiens, ils refont le monde. Comme Georgette disait sur Facebook, que dire « du sperme stausskanien sur sa blouse? ». Eh bien, la relation était consentie…mon oeil.
Un posteur, Euterpe, a bien résumé la situation: « Quoi que fasse cette femme ceux qui ne veulent pas la croire ne la croiront jamais parce que cela remettrait en question la notion de modèle de l’homme supérieur intellectuellement et moralement et de femme pécheresse par nature…L’univers de nombreuses personnes s’écroulerait. Ils ne s’en remettraient pas. Ils sont obligés de voir en elle une menteuse. Leur santé psychique en dépend. »
Ainsi va la vie. Jean de la Fontaine le disait si bien: « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Nous y sommes en plein dans le mille. « Dieu peut témoigner que je dis la vérité, assure-t-elle, la main sur le coeur. Dieu le sait, et lui aussi (ndlr. Dominique Strauss-Kahn) le sait. » dixit Nafissatou Diallo. Je crois en elle.
Affaire DSK : Nafissatou Diallo se confie aux... von Nouvelobs
Du blog "le mot juste"
J'ajouterais ma réflexion personnelle sur ce billet en tant que la fameuse posteuse Euterpe : "...vous rendrons blanc ou noir" ? La Fontaine n'aura pas cru si bien dire ! Là en l'occurence la couleur est donnée d'avance, cela va faciliter le travail de la justice.
lundi 25 juillet 2011
Nafissatou Diallo à visage découvert
« La femme de chambre du Sofitel de Manhattan qui accuse Dominique Strauss-Kahn de l’avoir violée le 14 mai dernier, s’exprime pour la première fois publiquement et à visage découvert. Deux interviews dans deux grands médias américains, Newsweek et ABC news, où elle plaide elle-même sa cause. Les avocats de l’ex-patron du FMI crient au scandale et à la manipulation. » France Info
"Pour les avocats de DSK, cette offensive médiatique ne vise qu'à «enflammer l'opinion». Toujours est-il que Nafissatou Diallo, la femme de chambre guinéenne est sorti de son silence, montrant au monde son visage et donnant sa version de ce qui s'est passé dans la suite 2806 du Sofitel de New York.
Après avoir strictement fui les médias depuis plus de deux mois, la victime présumée sort de l'ombre et livre au magazine Newsweek sa version de l'agression qu'elle dit avoir subie à New York. «A cause de lui, on me traite de prostituée», a déclaré cette femme qui depuis le 14 mai s'était cachée avec sa fille de 15 ans dans un hôtel tenu secret.
«Je veux qu'il aille en prison. Je veux qu'il sache qu'il y a des endroits où on ne peut pas utiliser son pouvoir, où on ne peut pas utiliser son argent», ajoute la jeune femme guinéenne. Lundi matin, son témoignage a également été diffusé par l'émission «Good Morning America» de la chaîne de télévision ABC.
Un récit en termes crus
Dans sa version des faits, elle raconte qu'en entrant dans la suite, elle avait dit: «Bonjour, service de chambre». Un «homme fou, nu et à la chevelure grise est alors apparu», dit-elle. Alors qu'elle se confondait en excuses, et voulait quitter la chambre, DSK lui aurait dit: «Vous n'avez pas à être désolé, vous ne perdrez pas votre boulot», livre-t-elle .
L'ex-patron du FMI aurait alors agrippé sa poitrine et claqué la porte de la suite. Il l'aurait poussé violemment contre le lit. La femme de ménage livre ensuite au magazine un récit en termes crus de ce qui se serait passé, comme l'avait fait son avocat Kenneth Thompson, quand le tribunal a libéré DSK sur parole.
Elle raconte, notamment, que DSK l'aurait «attiré dans la salle de bain, où il lui a déchiré les collants et touché le vagin si fort qu’il était encore rouge à son arrivée à l’hôpital. Là, il l’a mise à genoux, a mis son sexe dans sa bouche et lui a tenu sa tête pour lui imposer une fellation.»
Après l'agression
L'agression selon le témoignage de la plaignante a duré une quinzaine de minutes. Nafissatou Diallo après avoir réussi à s'enfuir de la chambre s'est réfugié dans une autre suite. «Je suis allé dans la chambre, je dois nettoyer», explique-t-elle. C’est cette version qui est accréditée par les relevés des cartes magnétiques et c’est sur ce point qu’elle a menti devant le Grand Jury selon Cyrus Vance.
En sortant de l'ombre et en montrant son visage au monde entier une semaine avant la nouvelle comparution de Dominique Strauss-Kahn, Nafissatou Diallo et ses avocats reprennent la main, au moins en terme de communication. Ce qui rend furieux, la défense de DSK. «Le but évident de ce comportement est d'enflammer l'opinion publique contre un accusé dans une affaire criminelle en cour», déplore Me Brafman.
Ce à quoi, Kenneth Thompson rétorque, dans un communiqué, «que la défense a mené une campagne de diffamation contre sa cliente, la qualifiant -sans aucune preuve- de prostituée».
La bataille médiatico-judiciaire est loin d'être terminée. D'autant que cette apparition a lieu exactement une semaine avant l'audience du 1er août au cours de laquelle DSK, inculpé de sept chefs d'accusation dont agression sexuelle et tentative de viol, doit de nouveau comparaître devant un tribunal de New York".
Des liens : pourquoi Nafissatou Diallo parle t-elle....
Nafissatou Diallo explosive
lundi 18 juillet 2011
DSKachelmann - l'axe du mâle
(...)
La pulsion de s'identifier au plus fort n'est pas loin. En effet ceux ou celles qui, dans ce pays, prennent les faibles au sérieux ont intérêt à s'habiller chaudement. Ils deviendront vite eux-mêmes des victimes. C'est ce que nous avons du furieusement constater lors du procès Kachelmann. Des thérapeutes au procureur en passant par moi (A.S, a assisté à tout le procès n.d.l.t.).
Non, ce n'était pas un procès loyal et le jugement n'a assurément consolé personne (Kachelmann a été acquitté au bénéfice du doute n.d.l.t.). C'est plutôt le contraire. Néanmoins il y a un certains nombres de lecons à tirer. Et pas seulement que les femmes vont devoir plus que jamais se méfier et se garder de ne pas se faire laminer sur le parcours.
On a pu aussi mesurer à quel point la position de l'accusé est problématique en droit allemand. Elle est très forte - et dans une affaire de ce genre - elle l'est au dépend de la (présumée) victime. Cette constellation à ces racines dans l'état de non-droit de la période nazie. En réaction contre elle, la justice a renforcé la position de l'accusé.
Or quand il s'agit d'un crime sexuel c'est la victime qui est sans contexte désavantagée. Car les accusés sont en règle général des hommes qui sont la plupart du temps dans une position supérieure socialement et économiquement aux victimes fragilisées, la plupart du temps des femmes et des enfants.
L'accusé à le droit de se taire, les victimes l'obligation de parler, parler, parler, l'obligation de se justifier. Pas de doute : le droit allemand est favorable à l'accusé. Cela aussi doit changer. Et la position de la victime doit être d'urgence renforcée.
Dans les crimes sexuels, il n'y a forcément presque jamais de témoins, dans le cas de violences intrarelationnelles encore moins. Si les traces ne sont pas indiscutables - il y a de plus à ce niveau un degré élevé d'interprétation - il n'est alors plus question que de crédibilité. L'accusé a en sa faveur, comme il a été répété à la manière d'un mantra : la "présomption d'innocence". En principe il n'y aurait rien à redire à cela mise à part ceci : qu'est-ce que la victime a, elle ?
Dans l'affaire Kachelmann par exemple la femme n'a pas seulement témoigné à maintes et maintes reprises auprès de la police, du procureur et du tribunal. Elle a même accordé l'accès au tribunal du compte-rendu intime de sa thérapie -c'est-à-dire de jeter un oeil au tréfond de son âme. Elle s'est laissée volontairement expertiser sur sa "crédibilité". Et pour apporter les preuves de ce qui s'est passé une nuit de sa vie, cette jeune femme de 37 ans s'est mise à nue jusqu'aux os et a dévoilé toute sa vie.
Cette "expertise de crédibilité" de la prof. Luise Greuel comporte pas moins de 130 pages : de la naissance aux premières règles, de ses rapports avec ses parents à ses relations sentimentales, etc...avec quel résultat. Aucun. Seulement un "c'est possible mais pas sûr"... car une telle "expertise de crédibilité" n'a absolument pas l'exigence de témoigner de quoi que ce soit sur la véracité de l'accusation mais seulement de la crédibilité de la personne. Or, même une menteuse peut être violée. En résumé : les expertises de crédibilité sont totalement inutiles, une torture pour les victimes qui les subissent et, en cas de doute, ils se retournent à la plus petite contradiction contre elles.
Et cette tendance qu'ont les juges depuis quelques années de déléguer la responsabilité du jugement aux experts a montré également ces limites. En fin de compte c'est aux juges de juger - et non, comme dans l'affaire Kachelmann, aux experts payés par la défense.
Mais sans même parler de la vérité qui n'est pas toujours criante, ce genre de procès est un vrai bras de fer. Et cette femme était depuis le début du mauvais côté. Faible, blessée et mal conseillée.
Le moindre expert qui a vaguement insinué que cette femme pourrait dire la vérité s'est fait complètement descendre. Le thérapeute, prof. Günter Seidler s'est fait traiter de "charlatan" pour avoir évoqué l'aspect psychologique dont il se serait agi de tenir compte et qui, selon les recherches internationales en victimologie, ferait qu'un être humain traumatisé par des actes violents peut avoir des trous dans ses souvenirs.
Là non plus personne ne s'est donné la peine de stopper la diffamation dirigée consciemment par l'avocat Schwenn.
De la défense, cette femme n'avait bien entendu pas à attendre de pitié. Car la défense d'une personne soupconnée de crime sexuel et qui le nie catégoriquement ne peut que coûter cher à la victime. Cependant indépendament de la vérité sur cette nuit en question- qui est restée non éclaircie - il a été assez démontré que la relation de Kachelmann avec les femmes témoigne non seulement d'un absolu manque de scrupule mais aussi d'un sadisme sévère. Avec son avocat arrogant et plein de mépris pour l'humanité, l'hambourgeois Schwenn, il s'est trouvé idéalement servi. La jeune femme en a pris plein la figure et cela le plus publiquement possible.
(...)
Pour en savoir plus sur l'affaire Kachelmann ici
dimanche 17 juillet 2011
samedi 16 juillet 2011
Lettre ouverte à Cyrus Vance
très lamentablement traduite par mes soins (la langue que je traduis habituellement est l'allemand non l'anglais).
Corrigée avec brio par hypathie.
Dear District Attorney Vance:
De récents comptes-rendus de nouvelles, la semaine dernière, à travers toutes les formes de médias ont généré deux soucis majeurs.
Recent news reports this past week across all forms of media have generated two major concerns.
D'abord, il y a des allégations qui sapent le caractère et la crédibilité de la victime.
First, there have been allegations undermining the character and credibility of the victim.
Ensuite, il y a des craintes de voir le bureau du Procureur ne pas poursuivre sérieusement l'affaire ou pire, de le voir l'abandonner. Second, there is growing fear that the District Attorney's office will not vigorously pursue the case or even worse, dismiss it).
En ce qui concerne la première inquiétude, les histoires qui circulent dans la presse nationale et internationale jettent un voile obscur sur l'intégrité et la crédibilité de la victime, allant jusqu'à faire penser qu'elle est une criminelle elle-même. En faisant cela, on justifie le rejet de sa plainte, cela sert à écarter prématurément l'affaire en rejetant efficacement la faute sur la victime.
With respect to the first concern, stories throughout the national and international press have cast a dark cloud upon the integrity and credibility of the victim to the extent that it appears as if she has been criminalized. In doing so, justification is being created; it appears to dismiss the case prematurely effectively demonizing her.
Et cela suggère que l'accusé peut être disculpé en dépit de toutes les preuves médico-légales accumulées, évidences qui le désignent précisément et directement comme coupable.
Moreover it even hints that the accused will be exonerated in spite of evidence specifically and directly related to the incident that points to him as the perpetrator.
Il est clair que ces déclarations de "sources anonymes" à l'identité non révélée dans divers médias rendent caduques la crédibilité de la victime et servent à démontrer qu'elle n'a pas été agressée d'une part, et d'autre part démontrent qu'elle est totalement abandonnée par votre bureau qui a pour mission de la protéger elle, et les autres femmes victimes sur des charges similaires.
Notwithstanding, these claims in various media from "unrevealed" and "anonymous sources", maligning the credibility of the victim inappropriately serves as a basis for demonstrating that she was not sexually victimized and serves further to demonstrate that she has been totally abandoned by your office, who are sworn to protect her and other women who are similarly victimized on at regular basis.
Rien de ce qui a été mentionné dans les médias ne dit que cette femme n'a pas été violée, ni qu'il y ait des raisons pour que la cour et le système judiciaire tout entier l'abandonne. En effet, il semble qu'il y ait suffisamment de preuves tangibles rassemblées en faveur des allégations de la victime au bureau du Procureur pour qu'il poursuive l'affaire.
None of what is mentioned in the media says that this woman was not raped nor does it justify that the courts and the judicial system abandon her. Indeed, there appears to be enough compelling physical evidence in support of the victim's allegations for the District Attorney's office to move forward with the pursuit of this case.
Rien de ce qui a été mentionné dans les médias ne dit que cette femme n'a pas été violée, ou ne justifie en aucun cas un abandon de sa plainte par le système judiciaire. Il y a réellement des preuves physiques de l'agression qu'elle dit avoir subie et qui justifient que le bureau du Procureur poursuive son enquête. Rien de ce qui a été dit n'annule les charges d'agression sexuelle.
Nothing that has been said speaks to the original charges of forced, unnconsensual sex.
Pour préserver le principe d'un procès, la décision d'y apporter les charges doit être décidée en fonction de leurs valeurs, pas en fonction du caractère de la victime. Si le procès est abandonné, dans ce cas la justice aura été bafouée.
To preserve the principle of due process, the decision to bring charges should be decided on its merits, not the character of the victim or the victimizer. If anything less than due process is delivered in this case then justice will have been unduly denied.
Cela ne fera que confirmer le cynisme de la société, et les craintes qu'ont de nombreuses femmes à parler lorsqu'elles ont été violées. Selon les termes d'un leader religieux de la communauté africaine "une fille de Mama Africa a été violentée, sa dignité lui a été retirée, elle est déshonorée publiquement par les médias. Il n'est pas étonnant que les victimes de viol ne portent pas plainte".
This will only confirm the cynicism and fears many women have of coming forward when they have been violated. In the words of one of the religious leaders in the African community "a daughter of Mama Africa has been violated and her dignity snatched and she is disgraced/dishonored publicly by the media. No wonder rape victims don't report rape."
Sincerely,
Bill Perkins, Senator
30th Senatorial District
New York
vendredi 15 juillet 2011
Strauss-Kahn et autres - Le viol est une affaire politique
En Amérique il passe pour un Hate Crime - ici il est traité comme une "affaire privée"
Quand dans le Brandebourg ou en Bavière ou je ne sais où en Allemagne, un turc, un asiatique ou un africain se fait tabasser par des néonazis, ce n'est pas seulement un drame humain, mais pour les médias aussi bien que pour les gens, c'est une affaire politique : une expression du racisme, une honte pour l'Allemagne, quelque chose qu'il faut à tout prix combattre. Lorsque devant la synagogue de Francfort, d'Osnabrück, de Berlin ou peu importe laquelle, des types de droite ou des islamistes tabassent un juif, ce n'est pas seulement un drame humain mais pour les médias ainsi que pour les gens, c'est une affaire politique : une expression de l'antisémitisme, une honte pour l'Allemagne et quelque chose contre lequel il faut absolument lutter.
Quand à Schwetzingen ou à Paderborn ou ailleurs une femme est violée - alors il s'agit d'une "affaire privée", de "sexe consensuel" probablement, et seulement dans le cas d'une justice particulièrement équitable, d'un crime à élucider. Quoi qu'il en soit, seules deux personnes sont concernées : le coupable et la victime.
En Amérique en 2011, les choses sont bien différentes comme nous l'apprenions il y a peu avec l'affaire Strauss-Kahn. A la deuxième convocation au tribunal, l'avocat de la partie civile qui défend contre son puissant accusé la présumée victime restée cachée, Kenneth Thompson, la tête haute déclara devant les médias : "Tout l'argent, la puissance et l'influence de Dominique Strauss-Kahn ne changera rien à ce qui s'est passé dans cette chambre du Sofitel". Et l'avocat noir d'ajouter au nom de sa mandante : "Nafissatou Diallo défend sa dignité - elle est la voix de toutes les femmes du monde entier qui sont victimes de violences sexuelles".
Car maintenant, il est clair pour tous en Amérique qu'ici, il ne s'agit pas seulement de deux personnes, qu'ici il s'agit de se demander : "Qu'est ce qui s'est passé entre deux êtres humains dont l'un est un homme, blanc, riche et puissant et l'autre une femme, noire, pauvre et impuissante ?"
Il s'agit donc bien ici de "Hate Crime", un crime de haine, parce que, si les choses se sont passées comme le dit cette femme - le coupable ne s'en est pas pris à elle en particulier, mais à toutes les femmes, à toutes les noires, à toutes les femmes de chambre (ou autres subalternes). Toutes personnes humaines enfin avec lesquelles il est en mesure de le faire.
Car les humains ne font pas cela à d'autres humains. Ils font cela à des "sous-humains". Et c'est pourquoi le droit américain en lutte contre cette forme de seigneurialité a introduit le terme "Hate Crime". Un "acte criminel qui est motivé par des préjugés de la part du criminel envers une personne ou un groupe de personnes".
Le terme n'était auparavant valable que pour les membres d'une race ou d'une religion, mais a été élargi en 2009 aux catégories sexuelles et d'orientation sexuelle.
Celui qui commet ce genre de Hate Crime est passible de sanctions sévères et menacé de peines élevées. Avant tout les médias et les gens comprennent que, par exemple, dans le cas du viol, il ne s'agit pas de sexe mais de violence sexualisée, de haine envers les femmes.
Après que l'on eut eu connaissance de l'affaire Strauss-Kahn, il a fortement été question dans les médias d'"hommes puissants" qui ne se maîtriseraient pas. Je ferais une remarque à ce sujet : d'abord tous les hommes puissants ne violent pas les femmes. Ensuite la puissance est relative : un père de famille chômeur peut lui aussi se comporter comme un tyran entre ses quatre murs. Alors : oui, la puissance est une condition indispensable pour humilier des non puissants mais pour cela on n'a pas besoin d'être le chef du FMI.
Et en ce qui concerne la multiplication soudaine des cas de violence sexuelle enregistrés, il se peut qu'ils soient plus souvent portés qu'avant à notre connaissance parce que les victimes, femmes et enfants se défendent plus qu'avant mais ne sont pas encore suffisamment capables de se défendre quand même. En tout cas pas en Europe.
Les victimes ont peut-être commencé à parler et les lois se sont un peu renforcées pour leur protection mais maintenant la partie adverse s'arme. Et son arme la plus efficace est le doute. Le doute envers la victime. Et nous le savons bien : "le doute profite à l'accusé".
Extrait de l'article d'Alice Schwarzer paru dans Emma, n° d'été 2011, traduite au pied levé par Euterpe
jeudi 14 juillet 2011
Wir sind alle Zimmermädchen! 3
Plus sûrement encore bascule le fameux journaliste de gauche Jean-Francois Kahn qui dans une première réaction se demande quel est le problème - DSK a troussé une domestique - voilà tout. (Il a essayé depuis de s'excuser en invoquant un surmenage psychique).
Mais le premier à se précipiter la tête la première a été Bernard-Henri Lévy. C'est ainsi : si un ami à lui saute la tête la première dans une piscine vide, il accusera la pesanteur malfaisante de ne pas avoir maintenu un si grand homme en l'air. Du moins le magazine du web Mediapart.fr un peu plus critique que lui a collecté et épinglé ces réactions dans un long article signé Mathieu Magnandeix.
Trois réflexes archaiques de la gauche francaise ont été à l'oeuvre dimanche dernier : la pulsion anti-américaine qui lui fait par principe voir le nouveau monde comme outrancier, agressif et barbare. Étroitement lié à cette pulsion, on a également la pulsion anarchiste qui la fait de toute facon se méfier de l'état et des flics ; les problèmes on les règle entre camarades et les copains se serrent les coudes.
On a volontiers cité la définition suivante : un ami est quelqu'un que tu peux appeler la nuit quand tu as tué quelqu'un et qui t'aide à te débarrasser du cadavre. Dans le cas de DSK, ses amis ont exactement réagi de cette manière, en ajoutant "Ce n'est pas comme cela que je le connais !". Logique - il se trouvait avec une femme moitié plus jeune que lui et dépendante, non pas avec des hommes de son âge.
Le troisième réflexe est issu d'une vieille croyance qui remonte à l'époque des Lumières et jamais remise en question depuis, croyance à la valeur de progrès de n'importe quelle sorte de pratique sexuelle ou de sa représentation. L'historien américain Robert Darnton écrit que les bestsellers secrets de la France pré-révolutionnaire consistaient en des romans pornographiques qui portaient le nom de "romans philosophiques" et véhiculaient des idées de liberté et d'autodétermination associées à des scènes de cet accabit.
Une sexualité sans frein voire animale est depuis considérée, et en particulier chez les héros de la gauche comme Georges Brassens et son hymne "Gare au gorille", comme le meilleur antidote contre le poison anti-vie des dogmes de l'église, de l'armée et de la bourgeoisie.
La barre au-dessus de laquelle un geste passe pour une agression sexuelle est en France placée très haut, il n'y a guère de francaise qui n'ait pas déjà eu à souffrir dans sa vie professionnelle de harcèlements verbaux ou physiques.
Le scandale dans le cas qui nous occupe ce ne sont pas les images du politicien arrêté, en fin de compte le bien-fondé de son arrestation a désormais été examiné par plusieurs juges et tient le coup contre les meilleurs défenseurs du pays. A un moment donné la phrase du sénateur-maire de New-York Mike Blomberg comme quoi "Si l'on ne veut pas être conduit au "perp walk", il ne faut pas commettre de crime" s'avère vraie.
Non, ce qui est effrayant, c'est l'ignorance publique concernant le viol. Le cas traité ici n'a rien à voir avec un débat estival sur l'égarement des puissants, rien à voir avec les réflexions de Kissinger sur le pouvoir qui serait le plus puissant aphrodisiaque, rien à voir avec Kennedy, Lewinsky ou Schwarznegger, rien à voir avec la fille de Mitterrand, les visites de bordel de Giscard et les nuées de femmes "galopantes" de Chirac.
C'est pourquoi le premier ministre Fillon se trompe lorsqu'il fait remarquer que DSK "n'avait pas besoin de forcer une fille". Dans un viol il n'est pas question de sexe, mais de son contraire : d'humiliation par la violence. La soif à étancher n'est pas de nature érotique mais sadique. On s'étonne de voir les socialistes francais présenter le multimillionnaire en victime d'une employée d'hôtel - en en faisant une posture de gauche en plus. Le viol est un attentat à l'encontre de la dignité de la personne et parce que ses effets sont durablement destructeurs, il est comparable à la torture. Il est difficile de concevoir de quelle facon la victime va pouvoir continuer à exercer son métier, qui lui demande d'entrer plusieurs fois par jour dans la chambre d'un homme inconnu.
Maintenant qu'il a été libéré de prison, Strauss-Kahn pourrait parler mais il se tait et s'en remet entièrement aux conseils de ses conseillers en communication.
Complice l'est également une culture politique qui se laisse encore et toujours griser par ce que Jean Tulard appelle "le mythe du sauveur" comme si l'homme politique était toujours un héros historique. Ainsi se crée longtemps avant la victoire électorale une sphère protectrice libre de toute critique et de toute contradiction envers les candidats. Les critiqueurs sont considérés comme des adversaires, les collègues compétents deviennent des concurrents et les marginaux sont percus comme n'ayant aucune valeur. Il n'y a plus que le candidat objectif qui compte. Plus il se tire à bon compte, plus on lui déroule un tapis de louanges et moins les mécanismes de contrôle personnel de ceux-ci fonctionnent encore.
DSK a déclaré à la mère de Tristane Banon qu'il avait sexuellement maltraité il y a dix ans : "j'ai pété un plomb". en effet, les plombs ne se renforcent pas avec la gloire montante, ils s'affaiblissent. Celui qui portait l'espoir de la gauche francaise a de plus en plus été frappé du danger de se servir de ce que les psychologues nomment le "moral self-licensing" : si j'incarne tellement le Bien, alors à un moment donné tout ce que je fais est bien.
Article signé Nils Minkmar (né en 1966, historien de formation, il est journaliste au Frankfurter Allgemeine Zeitung ; (anecdote lu dans sa bio :) il rencontra Bourdieu lors d'un séminaire de doctorat à l'EHESS à Paris), paru dans le magazine féministe allemand "Emma" numéro de l'été 2011, traduit au pied levé de l'allemand en 3 parties par Euterpe
Wir sind alle Zimmermädchen! 2
Dominique Strauss-Kahn se tait concernant la plainte comme il s'est tu avant cela concernant ses ambitions politiques. Le silence qui l'enserre maintenant semble l'accompagner de facon étrange depuis longtemps. Lorsqu'à Paris on évoquait sa personne dans les milieux bien informés, l'ange de la déception passait dans la pièce et tout le monde gardait tout à coup le silence. Les lamentations sur Sarkozy ne s'arrêtaient pas pour se référer aux chances de Dominique Strauss-Kahn. Peu importe quel insider interrogé à propos du président Strauss-Kahn la réaction était la même : ce serait bien mais sa vie intime rendrait son élection impossible. Cela ne voulait pas dire des affaires extra-conjugales mais de sombres histoires. Parfois il était même question de "partouze" (en fr. dans le texte), un gros calibre du folklore national depuis au moins deux siècles. Il y aurait même des photos - nettes, naturellement. Il y a encore quelques semaines un collègue bien réseauté du Figaro et que le chef du FMI apprécie particulièrement m'expliquait qu'en France, il y a pas mal de choses que l'on peut admettre, mais un président partouzard, ca ne passe pas.
Dans le film qui est passé en mars sur Canal + "Une année avec DSK", nous faisons l'expérience d'un directeur du FMI laconique. Le réglement de l'organisation internationale interdisant au chef de s'exprimer sur les questions politiques, le film tente de compenser par l'image, cherche des images parlantes mais n'y parvient pas.
On y voit un DSK amical mais pressé et embarrassé qui se décrit lui-même comme un représentant de commerce qui, en une année, fait plusieurs fois le tour de la planète.
On y voit comment les ministres des finances d'états en faillite l'attendent, humiliés, dans son antichambre. On le voit en Afrique dispenser réclamations et encouragements. Dans la seule scène intéressante du film, DSK révèle son truc pour défriper un costume : le suspendre sur un ceintre, l'accrocher dans la salle de bain devant la douche, tirer les rideaux et faire couler l'eau chaude. La vapeur embrume tout et repasse le costume, se réjouit l'homme politique pendant que sa femme sourit triomphalement, touchée au plus haut point par tant de science sur la vie en hôtels.
Aujourd'hui, on voit la scène autrement : cette technique offre un parfait alibi pour rôder* nu dans la suite pendant que le bruit de l'eau qui coule suggère aux employés que l'homme est parqué sous la douche.
En raison des détails qui depuis une semaine sont rendus publiques par la police judiciaire, il est difficile de ne pas croire la victime. Seul un porno californien aurait l'idée de faire se ruer un client d'hôtel typé de 62 ans et une mère célibataire de la moitié de son âge ayant encore une immense suite à nettoyer, l'un sur l'autre à la faveur d'une pulsion sexuelle spontanée. D'ailleurs même pas en film il y aurait assez de temps pour se couper en deux ainsi et permettre à la femme d'appeler la police étant donné que le temps passé ensemble n'a pas dépassé les 28/29 minutes.
Pendant que la version de la femme ne dévie pas et que les examens effectués par une police spécialisée et expérimentée donnent les mêmes résultats, Strauss-Kahn a changé son histoire passant de l'alibi d'un soi-disant dîner avec sa fille, que la police judiciaire pense entre temps n'avoir jamais eu lieu à l'histoire d'un coup de foudre (en fr. dans le texte) et de l'amour fou (en fr. dans le texte) qui se serait concrétisé dans une rencontre sexuelle librement consentie. Prêt pour une nouvelle aventure, DSK semblait l'être puisque la veille il avait appelé la réceptionniste de l'hôtel pour l'inviter à monter boire un verre, invitation qu'elle a poliment décliné.
(à suivre)
* le terme allemand choisi par le journaliste est "tigern" (être à l'affut tel un tigre)
j'ai moi-même choisi de mettre ce passage en rouge parce qu'effectivement l'agression apparaît ainsi sous un autre jour.
mercredi 13 juillet 2011
Wir sind alle Zimmermädchen! 1
Elles ont rempli des bus entiers pour venir à Manhattan crier leur colère : "Shame on you!" Honte à vous ! ont crié les femmes de chambre dans leur blouse et leur tablier lorsque Dominique Strauss-Kahn en costume sombre est descendu de son Van noir ce 6 juin, et, fermement accroché au bras par sa femme, est entré dans le palais de Justice. "Nous réclamons justice !" explique l'une des manifestantes qui portent l'uniforme du Plazza-Hotel. "Une agression comme celle-là fait partie de notre quotidien". C'est pourquoi les femmes se sont organisées en syndicat pour obtenir une alarme dans les chambres et une sanction adaptée pour l'homme qui d'après l'accusation aurait violé leur collègue.
La manifestation de femmes de chambre d'hôtel n'est pas la première à propos de Strauss-Kahn. Le 18 mai déjà la National Organisation for Women (NOW) et d'autres organisations de femmes avaient appelé à manifester à Washington devant le siège du FMI. Quatre jours après que le président du FMI ait été arrêté dans l'avion en partance pour la France, les féministes demandaient la démission du "grand séducteur". nous devons désigner le viol par ce qu'il est : il ne s'agit pas d'un homme excité qui s'oublie dans la chaleur de l'instant mais d'un homme dérangé qui veut avoir le contrôle des femmes par la violence !" crie dans son microphone la cheffe de NOW, Terry O'Neil. Le slogan qui se lit sur les affiches des manifestantes : "Rape is rape!".
Les médias US ne virent pas tous les choses comme cela et provoquèrent la prochaine protestation de femmes. "Les avocats disent que DSK aurait forcé la plaignante à lui faire une fellation. "Forcé". Comment ? Avait-il un revolver ? Un couteau ? Et même s'il s'est montré intimidant pourquoi a t-elle été si peu intimidée lorsqu'il s'est agi d'alarmer ses supérieurs et de raconter son histoire ?" s'interroge le journaliste Ben Stein dans American Spectator et ajoute : "J'ai moi-même eu affaire à des femmes de chambre cinglées qui m'ont volé des billets d'avion et des médicaments. Comment peut-on savoir si la parole de cette femme est assez fiable pour envoyer Mr Strauss-Kahn dans une prison de cauchemar ?" Stein fut seconder par un commentaire de son collègue francais Bernard-Henri Lévy qui parut dans le Dayly Beast. Dans son "playdoyer" pour son "charmant et séduisant ami" Lévy se permet de philosopher sur la question de savoir "pourquoi une femme de chambre se rend seule dans une suite alors que dans la plupart des grands hôtels de New York, on envoie d'ordinaire une "brigade de nettoyage" de deux employés par chambre".
Cette diffamation et d'autres semblables sur la plaignante font se mobiliser le "Women's Media Center". Ce réseau de médias qui comptent parmi ses membres fondateurs Jane Fonda et Gloria Steinem, publie un appel sur son site : "Cher rédacteur, ce genre de compte-rendu et commentaire n'incite pas un violeur présumé à se sentir responsable. Il culpabilise et fait honte à la victime. Les médias ont la responsabilité de rendre compte loyalement de ce genre d'événement au lieu de soutenir une culture dans laquelle la violence sexuelle est une réalité quotidienne".
Et même dans la patrie de "l'homme qui aime les femmes" les femmes ne sont plus prêtes à accepter les comptes-rendus minimisant les faits et les manifestations de solidarité des amis de Strauss-Kahn. Les citations comme celle de l'ex-ministre de la culture Jack Lang qui s'étonne de l'arrestation de son ami de parti ("il n'y a pas mort d'homme") ou le constat du journaliste Jean-Francois Kahn comme quoi il ne se serait agi que d'un "troussage de domestique".
"Nous sommes en colère, nous sommes révoltées, nous sommes indignées" une pétition est mise en circulation car les organisations de femmes "Osez le Féminisme", "Paroles de femmes", "La Barbe" la publient une semaine après l'arrestation de Strauss-Kahn et entre temps 30 000 personnes dont l'ancienne candidate à la présidence de la République Ségolène Royal et l'ex-juge potentielle candidate des Verts Eva Joly l'ont signée.
Tou.te.s protestent contre le "sexisme décomplexé" qui s'étale dans les médias et qui participe à une multiplication inacceptable de la violence sexuelle".
Un jour après la publication de la pétition, 3000 femmes en colère manifestent à Paris devant le Centre Pompidou et tiennent un panneau devant les caméras : "Nous sommes toutes des femmes de chambre".
La tempête protestataire qui souffle sur la France a des conséquences. Le sujet est sur la table, le silence romput. Même les journalistes et les politiciennes de gauche comme de droite prennent position pour les femmes qui protestent et appellent à l'attaque d'une culture qui considère l'agression sexuelle comme une normalité. Le Nouvel Observateur titre "La France des machos", Libération déclare "Il est temps de briser le tabou" et veut dire par là le cartel du silence, les agressions des messieurs de l'élite qui ont été tues jusqu'a présent.
Les premiers "séducteurs" sentent rapidement le changement de climat. Ainsi le secrétaire d'état Georges Tron démissionne après que deux collègues aient porté plainte pour agression sexuelle. Avant la tempête il est clair pour tout le monde qu'elles auraient encaissé sans rien dire. Et encore autre chose de neuf : les organismes d'entraide annoncent recevoir plus de plaintes de femmes victimes d'agression sexuelle. Les francaises qui protestent semblent avoir réussi à renverser l'atmosphère sexiste. En Allemagne après l'affaire Kachelmann*, c'est exactement le contraire. Les victimes sont humiliées et cela n'a déclenché aucune pétition ni protestation publique.
* affaire de viol présumé d'une femme ordinaire par un personnage très médiatique. La popularité de l'accusé a joué un rôle énorme dans le procès et lui a permis de le gagner sans que les doutes sur sa culpabilité soient le moins du monde levés.
Article signé Nils Minkmar, paru dans "Emma" été 2001, traduit au pied levé de l'allemand en 3 parties par Euterpe (les 2 autres parties suivront bientôt)
mardi 12 juillet 2011
VOX POPULI : VIOL ET POPULISME
Pourquoi y a t-il tant d'adeptes de la théorie du complot, aussi bien dans l'affaire new-yorkaise de DSK que dans son affaire parisienne ?
Parce qu'il ne saurait y avoir viol lorsque ce viol signifie la mise hors-jeu d'un politicien. C'est du moins ce que pense une partie de l'opinion publique.
Pourquoi pense t-elle cela ?
Parce qu'en politique, des attentats se sont révélés à postériori avoir été des coups montés pour arriver à des fins pas très propres. Un attentat fomenté par les États-Unis elle-même a servi de déclencheur à la guerre au Vietnam, une supposée possession d'armes de destruction massive par l'Irak a permis à Bush d'attaquer ce pays en toute illégalité. Même l'attentat du 11 septembre 2001 est encore soupconné à ce jour d'avoir été mis sur pied par le pays qui l'a subi afin d'émouvoir sa population et lui faire supporter le coût d'une guerre dont la fin n'est d'ailleurs toujours pas en vu.
Mais quel rapport avec le viol ?
Les femmes ont rarement une fonction dans ses affaires-là du moins pour ce qui est de déclencher des guerres. Néanmoins Mata Hari, employée au contre-espionnage francais, aurait trahi ce pays (qui n'était pas le sien puisqu'elle était néerlandaise) en faveur de l'Allemagne ce qui n'a même pas été prouvé formellement et il se pourrait qu'elle ait payé comme tant d'autres femmes pour une simple calomnie.
Le mythe de Mata Hari est bien vivant.
Alors quand aujourd'hui deux femmes ont croisé le chemin de DSK dans des endroits qui les isolaient avec lui sans secours possible portent plainte, les partisans de l'homme politique crient au complot et à l'attentat !
Faut-il le rappeler encore et encore ? LE VIOL EXISTE.
Et pourtant, Mme Badinter (actionnaire majoritaire à Publicis (...) quasi-milliardaire recevant les dividendes de pubs qui salissent les femmes" (cf. fhijk sur Agoravox) au bout de la file de tous ses amis qui l'avaient déjà fait avant elle (Finkielkraut & Co), prend la parole pour faire honte à ceux et celles qui soutiennent ces femmes qui réclament justice.
Mais Mme Badinter : même LE VIOL par un homme politique EST POSSIBLE, ne le savez vous pas ?
Et bien sûr qu'un homme politique accusé de viol est entravé dans ses actions politiques ! Surtout s'il se fait prendre un jour. Faire de la politique ne donne pas le privilège de violer. Même si l'ivresse du pouvoir exacerbe la libido au point de le souhaiter.
Bien sûr qu'un homme politique accusé de viol est entravé dans ses actions politiques ! Mais cela ne fait pas du viol une chose impossible.
Si un homme politique comme DSK peut violer (je dis bien "si"), c'est bien parce que le viol n'a aucune importance dans l'esprit des médias francais.
En n'en faisant jamais aucun cas, les médias francais ont donné à DSK l'impression qu'il était au dessus de la morale, des lois et du sentiment de respect humain le plus élémentaire.
Le viol non seulement n'a aucune espèce d'importance pour les médias francais mais il signifie : "prétexte pour". Matière à chantage. Moyen d'extorquer quelque chose. C'est tout juste si le viol n'est pas considéré comme une bonne aubaine, une bonne chose qui est arrivée à la violée. Pensez donc mon bon monsieur, elle va toucher des dommages et intérêts !
Donc, si le viol est possible C'EST PARCE QU'IL N'EST PAS CRU. On passe comme au jeu de saute-mouton par dessus la violence qu'elle représente pour chercher le profit qu'il serait censé apporter. Non, le viol ne profite pas à la victime. Non, aucune somme d'argent ne compense une violence telle que celle-là.
J'ai été très choquée d'entendre à Rfi un journaliste dont j'espère retrouver le nom pour le communiquer ici, s'empresser de demander à son correspondant à New-York si DSK allait pouvoir rentrer en France à temps pour les primaires socialistes alors même que tombait LA NOUVELLE DU VIOL ! C'est scandaleux !
Le viol n'avait pas la plus petite importance pour ce journaliste. Rien ! Nul ! Zéro !
Un ami allemand m'expliquait avant-hier que l'Allemagne s'était tout à coup trouvé confrontée avec ce que pouvait signifier le mot "populisme" lors de la polémique autour du plagiat dans la rédaction de sa thèse de doctorat en droit dont fut convaincu le ministre de la Défense Karl-Theodor zu Guttenberg. La presse se serait solidarisée contre lui et aurait pointé la malhonnêteté qu'il y a à ne pas citer ses sources à l'intérieur d'un travail de doctorat. Un travail de doctorat doit être moralement sans tache dans l'esprit des intellectuels allemands qui ont eux-mêmes eu à passer cette difficile épreuve. On peut comprendre leur colère même si, par ailleurs, on peut regretter Guttenberg pour d'autres raisons. La pression a été telle que le ministre a démissionné. Or dans la population allemande se sont trouvés des adeptes qui ont très mal pris la chose. ILs ont hué les journalistes, les accusant de moralisme déplacé, de jalousie et de pinaillerie. Car les adeptes d'un personnage publique particulièrement médiatique comme c'était le cas de Mr Guttenberg son fortement prisonniers de leur fascination envers le personnage publique qu'ils se sont choisis comme modèle. Ils pardonnent sans peine et à l'instant, tout crime et délit quel qu'ils soient, si c'est leur idole qui est mis en cause.
Sous un gouvernement populiste, on aurait cédé au peuple, sous le gouvernement de Merkel, le peuple a du lâcher son idole.
Dans la cas du/des viol(s) qui nous occupe, c'est le même phénomène qui se produit : POUR LES ADEPTES DE DSK IL N'Y A PAS DE VIOL(S) MAIS DE SOMBRES ET TENEBREUSES TENTATIVES DE LES PRIVER DE LEUR IDOLE !
Or en France, notre gouvernement et nos intellectuel.le.s sont éminement populistes. Avec les journalistes, ils s'efforcent d'anticiper à tout moment l'opinion de la rue.
Euterpe
P.S. : les accusés sont bien évidemment les premiers à crier au complot (comme ici par exemple). Et leurs adeptes de les croire sur parole.
Publié le26 juillet 2011 parAllain Jules
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