* (traduction libre de "Strauss-Kahn")
| PROXÉNÉTISME |
Son nom à nouveau publiquement cité - cette fois par « Le Journal du Dimanche », hier matin - Dominique Strauss-Kahn est sorti du bois. Dans un communiqué à l'Agence France Presse, il a souhaité être « entendu le plus rapidement possible par les juges » en charge de l'enquête ouverte pour prostitution dans des hôtels lillois. Mais évidemment, ce seront les juges lillois qui décideront, pas lui. Si on les laisse faire.
Dominique Strauss-Kahn ne pouvait pas ignorer que son nom était cité dans cette procédure depuis le 4 octobre. En fait, il apparaît même à partir du 15 mai, c'est-à-dire exactement le jour où la France apprend qu'il a été arrêté à l'aéroport JFK, à New York. À partir de ce jour-là, René Kojfer explique à qui veut l'entendre - et au téléphone ! - qu'il a « fourni des filles » à un mystérieux homme politique de haut niveau, qu'il finit par nommer, après s'être fait un peu tirer l'oreille.
Confronté aux comptes rendus de ces écoutes téléphoniques, il dit aux policiers, le 4 octobre, qu'il se vantait un peu... Ceux qui le connaissent des nuits lilloises sourient gentiment à l'évocation de cette petite tendance à l'affabulation, mais se souviennent d'où est tirée cette histoire-là. D'ailleurs, il le dit lui-même : c'est Béatrice Legrain, la compagne du pittoresque « Dodo la saumure » (ils sont actuellement tous deux écroués en Belgique) qui lui a raconté un déplacement à Paris « en compagnie d'une fille » - il faut sans doute comprendre une « jeune » fille, employée par Béatrice ou « Dodo » - pour une soirée où elles auraient eu toutes les deux des relations sexuelles tarifées avec l'ancien directeur du FMI.
Voilà ce que Dominique Strauss-Kahn appelle des « insinuations et extrapolations hasardeuses et malveillantes », auxquelles il veut mettre un terme dans son communiqué d'hier. Mais pas seulement. Une autre fille qui se prostituait - à Lille, mais jamais en Belgique, selon elle - a également raconté le 4 octobre un voyage en TGV à Paris, vers un hôtel sur les grands boulevards, où elle a retrouvé trois autres filles, et... le même Dominique Strauss-Kahn. Un voyage qui daterait de mars, avril ou mai 2010.
Ce que ne sait peut-être pas l'ancien client du Sofitel de New York, c'est que René Kojfer avait envisagé de contacter Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo, quand celui-ci répétait à toutes les caméras américaines qu'il cherchait d'autres victimes de DSK. Il s'en est ouvert à un policier, qui ne sentait qu'à moitié l'affaire, puis à l'inévitable « Dodo la saumure », également sceptique, pour le coup, mais le bon René avait son idée : « Il y a de l'argent à se faire... » Une vocation, sans doute.
Selon les déclarations de ces deux filles - et celles de René Kojfer, également - l'entrepreneur David Roquet, mis en examen samedi et placé pour l'instant en détention en attendant l'arrivée d'un avocat de renom, est l'un des deux organisateurs de ces rapports parisiens. L'autre personne citée est un policier - qui ne s'en cache même plus. D'ailleurs, on dit aujourd'hui dans son entourage qu'il se vantait (lui aussi...) régulièrement d'être le copain de bordée de DSK. Si le ministère ne dessaisit pas les juges lillois, ceux-ci devraient démêler cette histoire dans les jours qui viennent. •
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