La chanson des avocats de DSK
Comme c’est l’actu qui commande, revoilà donc
DSK. A peine une semaine plus tôt, au lendemain de l’investiture de
François Hollande, il faisait le buzz dans les medias par sa plainte
contre Nafissatou Diallo, à laquelle . Il réclamait pas moins d’un
million d’euros ; pour avoir« en toute connaissance de cause et
intentionnellement fait de fausses déclarations aux forces de l'ordre »
et d'avoir attenté à sa réputation dans le monde, lui faisant perdre
« d'autres opportunités professionnelles ». Hier nous apprenions que DSK
fait l’objet d’une enquête préliminaire pour viol en réunion ouverte
par le parquet de Lille. Cependant, ce n’est pas le sujet de cet
article. Il s’agit de chanson. La chanson qui dit que « DSK est victime
de l’acharnement de la justice et des medias »
Wikipedia dit, à propos de chanson « Une chanson est une œuvre composée d'un texte, ou d'onomatopées et (ou) d'idéophones. Dans la majorité des cas, elle s'accompagne d'une musique, d'une mélodie, mais pas toujours »Et plus loin : « Mais il est encore d'autres usages de la chanson. Le besoin de rythmer les gestes du travail et de mieux supporter l'effort a donné naissance aux chansons de métiers. »
La chanson de métier des avocats de DSK
Ainsi donc, hier, re buzz dans les medias. En Français, en Anglais, en Espagnol :
« DSK visé par une enquête pour viol en réunion » (20minutes)
« DSK facing 'gang rape' investigation » (tehaustralian.fr)
Etc.
Aucun article « à charge » ou exprimant la moindre opinion. Ou presque. De l’information. Des faits : Ouverture d’une enquête préliminaire. Défendons les journalistes pour une fois : Ils ont juste fait le job d’informer. Mais manifestement, ils ne devraient pas. Car aussitôt, la riposte des avocats. Un concert de titres portant le mot « acharnement » inonde les infirmations. Nous y voilà. La chanson habituelle. Comme attendu, les avocats ont entonné leur « chanson de métier » : "DSK est victime d’acharnement". Acharnement des juges Lillois d’abord. Qui veulent sa peau. Et des medias bien sûr, qui ne camouflent pas l’information. Qui parlent de cela.
Ainsi peut-on lire leurs propos cinglants« Dans cette affaire, on assiste incrédule et scandalisé, à un pas de deux entre les médias et la justice, sans que l'on distingue lequel des deux entraîne l'autre, mais tous deux indubitablement mus par une volonté acharnée conduisant à la perte d'un homme", renchérit un communiqué commun aux trois avocats de DSK, Mes Frédérique Baulieu, Richard Malka et Henri Leclerc. » in ladepeche.
N’a-ton pas déjà entendu cette chanson ? Acharnement, volonté de détruire, "arrêtez de tirer sur l’ambulance"…Il faut certes comprendre leur posture. Ils sont avocats. Cependant, ce qui frappe, interloque, c'est l'argument de la riposte. Jamais un argument de fond. Toujours la corde de la victimisation.
Comment laisser entonner une telle chanson sans y aller de notre petit refrain ? On a le droit, non ? « Stop à la victimisation ».
Voilà un homme qui était un an plus tôt dans les starting blocks pour devenir notre président. Permettez, Maître Malka et consorts, que les medias et le citoyen, s’intéressent à son destin, même déchu. Le traumatisme est encore récent, m’sieur. Et puis, on a quand même été un peu roulé dans la farine. On l'a mauvaise.
Le client en question, parlons-en. Personne ne l’a poussé dans cette chambre 2806, à entretenir une passion dévorante, instantannée et « inappropriée » avec une femme de chambre Guinéenne et qui s 'est avérée "incontrôlable", à participer à plus de partouses que de réunions pour le FMI, et à sauter sur Tristane Banon, de 25 ans sa cadette et peu désireuse d’embrasser l’homme « cougar » qui se précipitait sur elle, et qui manifestement ignorait qu’un baiser volé est susceptible d’être qualifié d’agression sexuelle par le code pénal.
Sans préjuger de ce que va donner cette enquête préliminaire et au fond, qu’importe, il faut retenir une seule chose : Voilà un homme fort fortuné, qui a des avocats qui ont tribune dans les medias, avocats qui, à chaque révélation, crient à l’injustice et à l’acharnement, faute d’autres arguments de défense.
Ce n’est pas le cas de Tartampion aux prises avec la justice. Tartampion lui, quand il fait l’objet d’une enquête, n’a qu’à fermer sa gueule et son avocat commis d’office de même.
Voilà un homme coutumier du pouvoir, qui voudrait museler les medias pour redorer son blason. Qui voudrait être seul – ses amis et avocats- à avoir une tribune.
Qui voudrait décider seul, quand et comment on parle de lui. Quand et comment on peut communiquer : Interview par une amie de sa femme (Claire chazal sur TF1) ou par le fameux Edward Epstein qui crie au complot, ou encore par son biographe Taubman.
Un seul son de cloche et la chanson sera parfaite.
La chanson des amis journalistes
On a vu défiler des amis pour défendre DSK, même si le concert de voix s'est tari. Mais quand l'ami est journaliste, il faut relever. Il a un instrument puissant entre les mains. Un instrument mis au service de la cause des puissants qui voudraient s'imposer à nous, nous faire pleurer dans les chaumières ? Peut-être. Ainsi, le puissant Dominique de Motvallon, directeur de la rédaction de France-soir, s’y met, titrant pompeusement Juger DSK, oui. Le piétiner, non. Seul article exprimant une opinion de la part d'un "vrai" journaliste.
Analysons la phrase : « Juger DSK, oui ». Mauvaise attaque, monsieur de Montvallon. Mais c’est justement ce qu’il ne veut pas. Il a toujours tout fait pour échapper à la justice, dernière tentative en date sa demande de bénéficier de l’immunité dans l’affaire du procès civil du Sofitel, rejetée par le juge du Bronx. Si ses avocats voulaient la justice, pourquoi accuser les juges de Lille d’acharnement ?
« Le piétiner, non ». Mauvaise chute. Mais qui le piétine ? Le parquet de Lille ? Admettons. Les medias ? Qui relaient une « information » ? Comme je le disais, les amis de DSK voudraient museler tout autre son de cloche que le sien.
Pour finir, l’on constate que ces sons criards et victimisateurs viennent toujours du clan des amis de DSK. Car, monsieur Dominique de Montvallon n’est-il pas un grand ami de Ramzi Khiroun, l’homme à la porsche et conseiller en communication de DSK ? Ce petit billet publié en 2009 – qu’on ne peut donc soupçonner d’être opportuniste et opportun » le dit pourtant..
http://kirman-christophe.blogspot.fr/2009/06/petites-nouvelles-du-lundi-29-juin-2009.html
Et qu’on ne vienne pas me dire que j’en parle trop. J’y reviendrai tant que lui, ses avocats et ses amis nous prendront pour ce que nous ne sommes pas.
Sur Agoravox
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