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mardi 26 juin 2012

Carlton : l'escort-girl belge prête à témoigner de sa « relation brutale » avec DSK


Dans le cadre de l'affaire du Carlton, l'escort-girl belge qui a déclaré avoir subi une relation « brutale » et non souhaitée avec Dominique Strauss-Kahn se serait dite prête à témoigner, selon Le Parisien. Elle aurait par ailleurs fait savoir par son avocat qu'elle voulait être entendue en Belgique.
 

Des nouveaux éléments sur l’affaire du Carlton pourraient bientôt être dévoilés : Anne-Marie Swannet, l’escort-girl belge dont les déclarations ont mené à l’ouverture d’une enquête impliquant Dominique Strauss-Kahn dans des faits présumés de viol en réunion, assure être prête à témoigner. Dans Le Parisien daté de mardi, on apprend également que la jeune femme a fait savoir à travers une lettre de son avocat qu’elle voulait être entendue en Belgique, ne souhaitant pas se rendre au siège de la police judiciaire de Lille.

Anne-Marie Swannet, qui n’a jamais porté plainte, avait expliqué « avoir subi une relation brutale » et souffert un acte sexuel qu’elle refusait avec l’ex-patron du FMI, mais n’avait pas répondu à deux convocations des enquêteurs de la PJ au mois de mai.

Alexandra Gil

Sur terrafemina.com

samedi 23 juin 2012

DSK : l'enquête de Raphaëlle Bacqué sur "Les Strauss-Kahn" fait des victimes


22/06/2012
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Les Strauss-Kahn de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin ? "Jamais entendu parler !", disaient Anne Sinclair, Stéphane Fouks et les autres personnalités visées par l’enquête. Vu le succès du livre paru chez Albin Michel, et les répercussions médiatiques, ils auraient bien du mal à nous le faire croire. 

Anne Sinclair aurait largement préféré ignorer la parution de l’enquête de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin sur son couple intitulée Les Strauss-Kahn chez Albin Michel.

Deux problèmes de taille pour Anne Sinclair

Problème : non seulement cette enquête a occupé tout le tintouin médiatique autour de l’anniversaire de l’affaire DSK, depuis mai 2012. Mais en plus, les auteurs de l'enquête, toutes deux journalistes au Monde, travaillent dans le même immeuble qu’Anne Sinclair, directrice du site Huffington Post et sont donc amenées à se croiser régulièrement dans les couloirs ou à la pause café de l'immeuble. Le climat du bâtiment, situé rue Auguste Blanqui, doit être d’autant plus tendu que Mathieu Pigasse, grand ami des Strauss-Kahn, est aussi l’un des actionnaires du journal Le Monde et du Huffington Post. Ambiance…

Stéphane Fouks, "M. com DSK", menacé dans ses fonctions

Egalement visé par l'enquête, Stéphane Fouks, patron d’Euro RSCG accusé par Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin d’avoir perdu pied (lire notre interview de Raphaëlle Bacqué) au moment de consacrer toute son énergie à étouffer les polémiques pour construire un Dominique Strauss-Kahn président de la République en carton pâte, aurait lui aussi, semble-t-il, du souci à se faire vis-à-vis de cette enquête. Déjà menacé dans ses fonctions depuis la chute de DSK par Vincent Bolloré, patron d’Havas, maison-mère d’Euro RSCG, ce dernier a certainement bien été obligé, contrairement à ce qu'il a déclaré, de se plonger dans ce livre qui ne fait qu'aggraver son cas. 

Difficile de savoir où en sont les autres membres de la garde rapprochée de Dominique Strauss-Kahn - Jean-Christophe Cambadélis et Jean-Marie Le Guen par exemple. Accusés par les deux reporters d’avoir assourdi les plus graves polémiques autour de Dominique Strauss-Kahn pour préserver sa campagne et assurer sa victoire, dont ils espéraient des bénéfices, les consultants ont certainement déjà été plus sereins.

Parue le 8 juin chez Albin Michel, l’enquête sur Les Strauss-Kahn, qu’une bonne partie des journalistes négligeaient au départ comme dénuée de toute nouvelle information, n’a finalement pas dit son dernier mot.


L.M.

mardi 12 juin 2012

Toucher au travail bâclé de Vance c'est du viol (sic)



DSK: police et procureur s'opposent aux demandes des avocats de Diallo

Le procureur Cyrus Vance Jr. affirme notamment que la transmission du dossier aux avocats de la femme de chambre «violerait les lois du secret» concernant le grand jury. (Archives) | AFP/Stan Honda

La guerre des camps continue dans l'affaire du Sofitel. Alors que les défenseurs de Nafissatou Diallo ont demandé, en vue de préparer le procès civil, l'accès au dossier de la procédure pénale et à l' policière visant Dominique Strauss-Kahn dans ce cadre, le procureur et la police de New York ont contesté leur demande.



Le dossier «a été et reste scellé»

Dans un mémorandum rendu public lundi, le bureau du procureur s'oppose ainsi à la demande des avocats de la femme de chambre qui accuse DSK d'agression sexuelle, qui avaient demandé le mois dernier à avoir accès à «l'ensemble du dossier gardé et/ou préparé par le bureau du procureur» Cyrus Vance. Ce dernier fait valoir que la procédure pénale a été abandonnée le 23 août 2011, et que le dossier «a été et reste scellé». Selon ce mémorandum, Mme Diallo n'a pas le pouvoir d'obtenir qu'il soit rouvert. Le procureur affirme aussi que la transmission du dossier aux avocats de la femme de chambre «violerait les lois du secret» concernant le grand jury (chambre populaire de mise en accusation). Et il dénonce une demande «trop large», concernant en outre de nombreux documents «confidentiels».

La police, a qui les avocats de Diallo avaient demandé «tout le dossier d'enquête», souligne également que le dossier pénal a été scellé. Les parties concernées avaient jusqu'au 11 juin pour répondre.

Le 1er mai, le juge Douglas McKeon, qui va devoir trancher sur ce point particulier de l'affaire, avait refusé de classer la plainte au civil de Nafissatou Diallo contre DSK pour agression sexuelle. Il avait alors réfuté l'argument des avocats de Dominique Strauss-Kahn selon lequel il bénéficiait d'une totale immunité au moment des faits.


Sur LeParisien.fr

samedi 9 juin 2012

Strauss-Kahn Associés & Co, un partenariat d'entreprise

« Les Strauss-Kahn » : « Une alliance qui décuple les ambitions et... les défauts »

Publié le 09/06/2012 à 03h03
Le redoutable tandem Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, journalistes politiques au journal « Le Monde », décortique le couple Strauss-Kahn. Une enquête choc mais chic, après l'overdose médiatique de l'affaire du Sofitel puis du Carlton. À défaut d'un roman d'amour, une véritable saga politique où défilent alliés malgré eux comme Martine Aubry et courtisans d'un nouveau genre comme Fabrice Paszkowski.
PROPOS RECUEILLIS PAR CLAIRE LEFEBVRE
region@lavoixdunord.fr PHOTOS AFP ET TINA MERANDON
- Quand avez-vous décidé d'écrire ce livre qui remonte jusqu'au mariage des Strauss-Kahn ?
Raphaëlle Bacqué : « On avait déjà travaillé sur DSK pour Le Monde. Avec l'histoire extraordinaire, quasi planétaire du Sofitel, on a pressenti que derrière le déferlement médiatique beaucoup de questions restaient en suspens : qui savait, qui couvrait la faille de celui qui voulait être candidat à l'élection présidentielle ? On a décidé de remonter le passé pour éclairer le présent, en rencontrant tous ceux qui connaissaient le couple depuis vingt ans : politiques, intimes, communicants, conseillers, milieux échangistes... » - Entre Dominique et Anne, ce n'est pas franchement une histoire d'amour... RB : « C'est un partenariat, une alliance du pouvoir et de la gloire médiatique, qui permet de décupler les ambitions... et les défauts.
Pour parvenir au sommet, ils s'accommodent d'arrangements qui, pour vous et moi, seraient des impossibilités. L'apport d'Anne Sinclair n'est pas seulement sentimental. Sa fortune a permis à DSK d'acquérir un train de vie, une aisance psychologique et de financer son activité politique en s'émancipant du PS.
Anne Sinclair finance la primaire de 2006 et lui donne cette indépendance, car il ne veut pas passer sous les fourches caudines du parti. C'est aussi la première fois qu'un homme politique est lié à ce point à une agence de communication. Ses premiers collaborateurs sont des salariés. Ils ont construit une image politique de ce couple qui était complètement factice. » - Une fortune qui gêne le PS en général et Martine Aubry en particulier... RB : « On a enquêté sur le somptueux riad à Marrackech. Martine Aubry et son mari Jean-Louis Brochen le visitent et en ressortent écoeurés par tant de luxe. Martine Aubry est une alliée malgré elle qui a pensé qu'elle ne pouvait pas faire autrement qu'un pacte avec DSK. À chaque rencontre, elle lui conseille de créer une fondation qui justifie cette formidable fortune, mais il fait la sourde oreille. S'il a ses qualités propres et qu'il est le premier à s'intéresser à l'économie que le PS a longtemps négligée, il gêne le parti par ses relations et son train de vie. Lors de la primaire de 2006, quand il s'agit de rallier les grosses fédérations socialistes, Ségolène Royal va voir Jean-Noël Guérini, lui va voir le frère de Guérini qui est un homme d'affaires... » - On a beaucoup reproché à ceux qui savaient, les journalistes politiques en tête, de se taire... RB : « Un petit cercle seulement savait. Le problème n'est pas seulement que DSK est un dragueur, c'est son addiction qui le rend vulnérable. Ses conseillers et ses communicants, qui voyaient ce qui se passait, ont systématiquement sous-estimé ce qui était pourtant bel et bien un problème politique. » Ariane Chemin : « Dans l'ordinateur, chez Eiffage, de David Roquet (l'entrepreneur du BTP d'Annay-sous-Lens mis en examen dans l'affaire du Carlton de Lille) ont été retrouvées des photos d'armes. Un véritable arsenal ! DSK pouvait être soumis au chantage des milieux interlopes qui lui fournissaient des femmes. » - Qui, de Hollande ou Sarkozy, étant tous deux au courant de beaucoup de choses, était le pire ennemi de DSK ?
RB : « Hollande s'intéressait à DSK depuis l'affaire de la MNEF. Même s'il ne savait pas dans le détail, il se doutait que DSK aurait des problèmes s'il allait à la présidentielle. Sarkozy, comme ministre de l'Intérieur, avait une connaissance plus fine d'un comportement qui ne relève pas seulement de la vie privée puisqu'il fait l'objet de notes de police après des incidents dans le bois de Boulogne. Rien d'illégal, mais une impossibilité de se présenter devant les Français. Ni l'un ni l'autre ne pensaient qu'il irait au bout de l'élection présidentielle. Mais je ne crois pas au complot ! Je pense qu'on ne saura jamais ce qu'il s'est passé dans la suite du Sofitel, mais que, contrairement à ce qu'ont dit ses communicants d'Euro RSCG - «  Ça ne lui ressemble pas » -, ça lui ressemble... » - Fabrice Paszkowski, protagoniste de l'affaire du Carlton de Lille, a droit à un chapitre complet... AC : « C'est un courtisan d'un type nouveau : pour être plus près de son dieu, il s'invente une autre vie et devient le fournisseur et le surveillant des partouzes ! Il séduit des filles dans les bars de Lille, leur offre de la lingerie au magasin Le Printemps. « On était des poupées qu'il habille mais ne déshabille pas », dira élégamment l'une d'elles. Entrepreneur dans le médical, il offre aussi un lit médicalisé à la mère de DSK lorsqu'elle est malade, avant qu'elle ne meure en 2006. » RB : « Ce personnage fascinant montre le dévoiement de tous ceux, courtisans, partisans, conseillers, qui ont oublié les règles, même pas de morale mais de simple bon sens, à tel point qu'ils n'ont pas dit à DSK qu'il ne pouvait pas aller comme ça à l'élection présidentielle ! » •

Sur Lavoixdunord.fr

vendredi 8 juin 2012

Une pression terrible

Aujourd'hui on peut lire sur le web : 

- Carlton : une accusatrice de DSK ne répond plus à la police

- Carlton : l'escort-girl qui accuse DSK ne répond plus à la police

- Carlton : l'accusatrice de DSK ne s'est pas rendue à ses convocations

- DSK: l'escort belge l'ayant mis en cause n'a pas honoré ses convocations

- DSK : l'accusatrice "fait la morte"

- DSK : L’escort girl qui l’accable se défile!

 Ma question est : qui cela étonne t-il/elle ?

 Une escort-girl qui avait déclaré avoir subi des actes sexuels non-consentis de la part de Dominique Strauss-Kahn, entraînant l'ouverture d'une enquête préliminaire, ne s'est pas présentée à des convocations de la police, a-t-on appris jeudi 7 juin de source proche du dossier.

Cette prostituée belge entendue dans le cadre de l'enquête sur l'affaire de proxénétisme dite du Carlton de Lille - mais qui n'a toutefois pas porté plainte - a été convoquée à deux reprises par la police belge dans le cadre d'une enquête préliminaire sur des faits "susceptibles d'être qualifiés de viol en réunion" mais ne s'est pas présentée, a indiqué cette source, confirmant une information du "Parisien


Revenons en mai 2011 quand le JDD publiait ça :

"Le harcèlement est monnaie courante en politique"

Impliqué dans une affaire de mœurs aux Etats-Unis, Dominique Strauss-Kahn fait la Une des journaux depuis 48 heures. Peu de médias s'intéressent à sa victime présumée : une femme de chambre de l'hôtel Sofitel de New York. Pour leJDD.fr, la porte-parole de l'association féministe Mix-Cité*, Béatrice Gamba, revient sur cette différence de traitement. "Souvent la culpabilité se retourne contre la victime, ce qui est quand même un comble", assure-t-elle.
manifestation droits des femmes Manifestation pour le droit des femmes. (Maxppp)
Que vous inspire l'affaire DSK ?
Nous ne nous positionnons pas sur la culpabilité ou non de Dominique Strauss-Kahn, car nous n'avons pas tous les éléments pour le faire. En revanche, ces derniers jours, on a beaucoup parlé du "goût" de DSK pour les femmes, comme si elles étaient des "choses" interchangeables. Mais ce qui est assez remarquable aujourd'hui, c'est la confusion totale entre le fait d'avoir des relations sexuelles avec des femmes – ce que nous n'avons pas à juger, que ce soit extraconjugal ou non – et le fait qu'il y ait consentement ou pas. Toute la différence est là ! En soit, draguer n'a rien de répréhensible, avoir envie de coucher avec quelqu'un non plus. Mais se passer du consentement d'une femme, c'est tout autre chose. Le viol ou l'agression sexuelle n'ont rien à voir avec une relation sexuelle. C'est un acte de domination, d'humiliation sur le corps d'une femme.
«Il est normal que DSK soit traité comme n'importe qui d'autre»On parle beaucoup de DSK, et pas assez de la victime présumée selon vous?
Cette histoire est assez révélatrice. La plaignante a le tort d'être à la fois une femme, noire et d'exercer le métier de femme de chambre, c'est-à-dire avec un statut social de dominé. Elle accumule beaucoup de handicaps et je pense, consciemment ou pas, que les gens veulent la rendre à son invisibilité. Les femmes de chambre sont par nature invisibles. Là, d'un seul coup, elle s'affirme, sa parole prend de l'importance. Pour beaucoup, cela n'est pas tolérable. Quelqu'un de dominé doit rester à sa place. C'est aussi pour ça que sa parole est tout le temps remise en cause. Après, même si la victime supposée était une collègue de DSK au FMI, sa parole aurait été amoindrie. Elle aurait par contre peut-être bénéficié à mon sens d'un peu plus de respect.
Certains s'étonnent que cette femme n'ait pas encore déposé plainte. Qu'en pensez-vous?
Il existe de manière générale une tendance très forte à remettre en cause la parole des victimes dans les affaires de viols et d'agressions sexuelles. C'est pour cela que seulement 10% des victimes (en France, ndlr) déposent plainte. Il y a presque toujours une pression de l'entourage, qui les pousse à ne pas porter plainte contre leur agresseur. Et souvent la culpabilité se retourne contre la victime, ce qui est quand même un comble. Une fois de plus, dans cette affaire, à travers certaines déclarations, on a l'impression que c'est la victime qui se retrouve en accusation. On déclare qu'elle affabule, qu'elle exagère… Alors qu'elle devrait au contraire être écoutée.
Vous vous réjouissez aujourd'hui que le patron du FMI ne bénéficie pas d'un traitement de faveur?
Je ne me réjouis pas qu'une telle affaire ait lieu. C'est regrettable que cela arrive. Après, je pense qu'il est effectivement normal que DSK soit traité comme n'importe qui d'autre. La loi doit s'appliquer à tous. Après, on peut se poser la question de savoir si c'est "cruel" ou pas – j'ai entendu ce terme – de montrer des images. Mais alors il faut, encore une fois, se poser cette question là pour tout le monde.
L'association Paroles de Femmes estime, dans un communiqué, que "les politiques considèrent parfois avoir un droit de cuissage sur les femmes". Les mots sont forts. Vous partagez cette opinion?
Le terme "droit de cuissage" a une résonance particulière. Ce qui est certain, c'est que l'on sait – par de nombreux témoignages privés de femmes ayant travaillé en politique – que ce milieu est extrêmement misogyne, machiste et où le harcèlement sexuel est monnaie courante effectivement. Evidemment tout le monde se tait car cela mettrait en cause les hommes de pouvoir. Il y a une pression terrible sur ces femmes pour faire taire les pratiques qu'elles subissent. C'est quelque chose que tout le monde sait.

*Mix-Cité est une association féministe pour l'égalité des sexes.
Anne-Charlotte Dusseaulx - leJDD.fr
mardi 17 mai 2011


jeudi 7 juin 2012

A propos du livre de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin

Ma nuit avec "Les Strauss-Kahn"

J’ai passé la nuit avec Les Strauss-Kahn. Rassurez-vous, c’est le titre du nouveau livre de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, publié chez Albin Michel. Une fois ouvert, il est impossible de le refermer. Les deux journalistes du Monde savent, comme personne, mettre en scène les coulisses de la vie politique. Surtout quand l’amour, la mort, le sexe et l’argent y jouent les premiers rôles. Vous avez aimé La femme fatale (2007) ? Vous adorerez Les Strauss-Kahn. Les révélations contenues dans cet ouvrage ont déjà commencé à filtrer. Ainsi, c’est Pierre Sarkozy, qui a appris à son père, en pleine nuit, l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York. Nicolas Sarkozy, qui n’a cessé de répéter à ses interlocuteurs : « Tu sais très bien que Dominique ne PEUT pas être Président ». Brigitte Guillemette, la deuxième épouse de DSK aurait d’ailleurs mis en garde Stéphane Fouks, l’influent patron d’Euros RSCG : «Surtout, tu ne nous le fais pas aller à la présidentielle ! Tu connais tous ses problèmes !». Valérie Trierweiler, la future Première dame (pardon, l'atout coeur de la France), savait depuis longtemps à quoi s’en tenir. L’interpellant dans la salle des Quatre-Colonnes de l’assemblée nationale, DSK lui demande un jour : « Comment va la plus jolie journaliste de Paris ». Réponse du tac au tac de l’intéressée : « Je croyais que c’était Anne Sinclair… ». François Hollande fut le premier à prendre ses distances avec le wonderboy de la social-démocratie. Pourtant, Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué révèlent que vingt ans plus tôt, DSK avait sauvé de la noyade l’un des enfants du couple Hollande-Royal, tombé dans la piscine de la propriété où il était en villégiature à La Garde-Freinet….Martine Aubry, elle, se souvient du jour où elle a été conviée à dîner avec son mari dans la fastueuse demeure des Strauss-Kahn à Marrakech. Devant le « luxe trop ostentatoire » des lieux, elle est tombée à la renverse. Elle aurait dit à DSK : « Quand on est riche, il faut être généreux. Il faut que vous créiez une fondation. Absolument. Trouvez une cause, créez une fondation ». Il n’en fit rien. Chez lui, « le goût du risque (est) doublé d’une croyance absolue en sa bonne fortune ou, au choix, d’un sentiment d’impunité (…) C’est sa chance : plutôt que de choquer, son comportement prête toujours à sourire » », notent Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin. Chronique d’une chute annoncée, histoire intime d’une ambition à deux, le livre des deux journalistes compose un saisissant tableau de mœurs. Celles d’une certaine nomenklatura française, arrogante et cynique, qui n’hésite pas à recruter ses serviteurs dans les milieux le plus interlopes. Les deux journalistes font tomber les masques sans puritanisme ni pudibonderie. Les Strauss-Kahn est le Bûcher des vanités de la gauche caviar.... Qui n'est jamais très loin de sa cousine, la droite bling-bling.

mardi 5 juin 2012

Charlotte Roche à propos de son livre "Zone humide" : épilation et racisme font bon ménage...

Si je publie ici le discours de Charlotte Roche, cela ne veut pas dire que j'aime son style et que j'approuve par exemple qu'elle puisse trouver "féministe" de se faire cliente de la prostitution mais parce qu'elle est l'égérie des très jeunes filles (nées à partir de 1990) et que de ce fait, cela m'intéresse de savoir ce qui séduit cette génération montante.
Modérateur.- Quelle a été la motivation de ce livre ? L'idée de base ?

Charlotte Roche.- Parce que j'étais en rogne contre les protège-slips parfumés que l'on voit toujours dans les pubs, peut-être avez-vous remarqué ? (rires dans la salle) On en parle souvent dans les pubs, les femmes se promènent avec leurs p-s pour que le soir elles puissent encore sentir bon comme si elle sortaient de la douche grâce au parfum du p-s alors que c'est impossible le soir de sentir comme douchée du matin !

M. - OK

C.R.- Même un p-s ne peut parvenir à cela alors ce que me dit cett pub avec un mégaphone dans le visage c'est "Charlotte tu pues comme un putois" (rires dans la salle) et je dis que si on se fait satisfaire oralement on pense qu'on pue comme l'Enfer parce que la pub le dit ou parce que les parents...

Femme blonde. - Mais en général on a le temps de se préparer à ce genre de chose (rires)

C.R. - Oui mais Barbara...

F.B. - Adéquatement !

C.R. - Oui mais regarde tu t'es douchée le matin et le soir la pub te dit que ce n'est déjà plus si bien et je trouve que c'est un signal horrible envoyé à la femme de lui dire qu'elle doit se doucher plusieurs fois par jour et lutter tout le temps contre son odeur...

F.B. - Oui mais tu t'es battue contre l'épilation...on s'est défendues pendant des années mais la pression a été trop forte...par exemple pour les aisselles...

C.R. - Oui, oui..

M. - Les dessous de bras...

F.B. - Je ne suis pas sûre que cela se limite aux dessous de bras...

C.R. - C'est comme à Viva. Chez Viva, j'ai présenté l'émission avec des poils sous les bras et j'ai été massivement insultée par courriel pendant une longue période, surtout par des femmes. Elles jettent la pierre à celle qui enfreint la règle.

M. - Et aujourd'hui ?

C.R. - Euh...

M. - Avec les poils sous les bras ?

C.R. - Vous voulez voir ?

M. - Non (rires dans la salle).

C.R. - J'ai cédé à la pression mais j'ai beaucoup de plaisir à aborder ces thèmes parce que je remarque que les gens trouvent que les poils sous les bras sont la chose la plus dégoûtante du monde alors que ce ne sont que des poils et qu'ils ne sont pas différents de ceux-ci (montre ses cheveux) mais tout le monde devient dingue à  ce sujet.

M. - Pourtant il y a aussi des hommes qui n'aiment pas la barbe...et certains qui laissent pousser tout ce qui pousse...

C.R. _ Mais pour la femme il n'y a pas le choix. Je parle de la pression qu'il y a. Je ne sais pas d'où elle vient : la pornographie ou les magazines féminins ou quoi mais une femme sait exactement ce qu'elle a à faire et ce qu'elle ne doit pas faire. Et je plaide pour plus de créativité dans ce domaine. Pour les femmes les portes sont complètement fermées. Une femme qui se respecte, qui travaille, n'a pas le droit d'avoir des poils sous les bras, au niveau du bikini, elle doit au moins avoir le maillot rasé, les plus jeunes sont entièrement rasés, ils sont comme des bébés, les jambes doivent être intégralement rasées et maintenant beaucoup de mes amies se rasent les avant-bras. Tous les poils de l'avant-bras et on autorise la créativité pour les poils de la tête. On a le droit de dire j'aime les femmes  cheveux longs les blondes, les brunes mais personne n'est créatif avec les poils sous les bras.

F.B. - Vas-y donne moi une idée. Que dois-je faire ? Comment est-ce que je dois développer ma créativité au niveau des poils pubiens par exemple ? (rires)

Participant masculin. - Des nattes !

P.M. Un joyeux damier (rires)...obtiendrait une bonne note !

F.B. - Tu as raison. Ou...

P.M. - Ou le buisson pour la femme !

F.B. - Le buisson pour la femme ? Oui c'est bien mais (se tourne vers C.R.) tu as écrit sur l'américanisation du corps féminin...

C.R. : Oui les américains sont toujours à l'origine de ce genre de conneries.

Autre Femme Blonde. - Je ne me sens pas américanisée !

M. - Mais si avoue !

A.F.B. - (secoue la tête en signe de dénégation)

C.R. - Non mais il y a cette histoire avec ces femmes qui étaient en Amérique lors d'échanges et qui ont étudié en Amérique. La femme, elle est là dans le bus (C.R. lève le bras comme pour se tenir à une poignée de bus) en été et elles ont les poils qui se déploient sous les aisselles comme les allemandes en avaient autrefois et là une américaine arrive avec un rasoir et dit : rasez-vous parce que chez nous seules les négresses ne se rasent pas. c'est donc en plus un acte empreint de racisme. Les Blanches qui se respectent sont rasées et....

M. - (lisant dans le livre "Zone humide") "la plus petite région du corps est soigneusement rasée (..) mais ce que les femmes ne savent pas c'est que plus elles s'occupent de ces détails, plus elles s'immobilisent, leur posture va être de plus en plus raide et antisexe parce qu'elles ont peur de ruiner tout le travail en bougeant un peu...(ferme le livre) c'est votre image de la chose...euh... (cherche quoi dire) Pourquoi avez-vous été faire des recherches dans un bordel ?

C.R. - Dans le livre il y a plusieurs scènes où Helen Memel qui est chercheuse apprend beaucoup grâce aux bordels...les bordels et la prostitution m'intéressent beaucoup personnellement, j'ai toujours une représentation enfantine de cet endroit, c'est chaud comme chez les romains autrefois et quelqu'un te nourrit en haut avec du raisin pendant qu'il te tripote en bas et c'est confortable...

F.B. - Mais, mais...c'est une drôle de représentation, je crois que l'on idéalise...et je crois plutôt que l'on se tient à une colonne en plastique en dessous d'un auto-collant "Je peux tout mais ne suis pas obligée".

M. - Laisse-la raconter !

C.R. - Cela dépend où on va, combien d'argent on est prêt à mettre, il faut faire des recherches et moi en tant que femme , je l'écris aussi dans le livre, j'ai vraiment fait des recherches et j'étais vraiment dans un pouf (bordel) pour faire aller le personnage de mon livre dans un pouf (bordel).

F.B. - Quelle...chance !

C.R. - C'est pour que ce soit réaliste et pas qu'une nana écrive un truc sur les bordels sans jamais y avoir mis les pieds. On téléphone...j'ai appelé plein de bordels en tant que femme et on demande "je peux venir ?" et ils disent tous "non" et ce n'est pas ce à quoi on s'attend...jusqu'à ce qu'on les a convaincu qu'une prostituée pouvait faire quelque chose avec une femme, sinon on n'a pas le droit d'y aller et ils disent "venez en début de soirée parce que les clients masculins ont horreur des clientes féminines".

M. - Ah mais vous êtes allée là-bas en tant que cliente !

C.R. - Oui bien sûr !

M. - Y aller déguisée en prostituée cela aurait pu être pour vos recherches....

C.R. - Non, non, je suis allée là-bas en tant que cliente, oui, ce n'est pas kitch et dégueulasse comme on croit, c'est vachement bien, les femmes sont belles, elles étaient toutes nues avec des chaussures à hauts talons, c'est extrêmement chaud là-dedans....

M. - Mais les chaussures à talons hauts, ca aussi c'est américain !

C.R. - Pour moi, c'est francais.

M. - Pas mal non plus.

 C.R. - Oui mais il fait très chaud et toutes ces femmes sont nues là et tout le monde est amical. Je vous le recommande (rires)...Vraiment !

M. - Avez-vous aussi...quelle est votre relation à la pornographie ?

C.R. - Oui, les films pornos sont aussi dans mon livre (rit dans sa main). Je suis très ouverte aux films pornos. En ce moment je dois beaucoup en parler parce que je remarque que les femmes à cause de leur sexe se disent c'est rien pour moi, c'est juste pour les hommes. Les femmes disent qu'elles ne regardent pas de films pornos parce que les dialogues sont trop mauvais. Quels hommes regardent les films pornos pour les dialogues ? Les cassettes que l'on emprunte sont toutes rayés au niveau des dialogues parce qu'ils sont systématiquement sautés. Aucun homme ne regarde les passages avec les dialogues.

(F.B. raconte comment on fait pour sauter habilement les dialogues)

(rires, applaudissements)

M. - Je voudrais parler plus longuement de votre livre...mais le prochain invité...

C.R. - On peut le faire dans les vestiaires...

(Fin du dialogue)

  

lundi 4 juin 2012

La Blondeur de la Femme africaine

filet
Christelle Nadia Fotso
par Christelle Nadia Fotso - Dimanche 03 juin 2012
  Ecrivain, juriste, philosophe et bloggeuse, Christelle Nadia Fotso est avocate à New-York, spécialiste du droit international et des affaires. Elle est l’auteure d’un premier roman surprenant, L’Empreinte des Choses Brisées, et écrit régulièrement sur ses deux blogs La Femme révoltée et The Republic of Dissent.
  
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L’Affaire du Sofitel, celle qui fit connaître au monde Nafissatou Diallo tout en faisant tomber Dominique Strauss Kahn, n’a réellement d’intérêt, que dans le sens où elle met la lumière sur des choses qui existent mais qui sont niées, et que si la version de ce dernier est la plus proche de la vérité à savoir qu’il n’y a pas eu viol mais une relation consentie entre deux adultes consentants. Si DSK dit la vérité, il faut bien se poser la question de savoir ce qu’il a vu en Diallo pour penser qu’il était possible de lui demander ce qu’il lui a demandé, ou d’accepter ce qu’elle lui a offert sans rien perdre alors qu’il avait tellement à perdre puisqu’on le sait aujourd’hui : il en avait trop à cacher. Qu’est ce qui a donc pu convaincre DSK, libertin intelligent et expert dans l’art de garder l’aspect le moins glamour de sa vie privée hors des médias, qu’une femme de chambre d’un hôtel à New York pouvait le satisfaire sans risque pour lui ? La réponse est toute simple, elle est peut- être scabreuse mais elle va de soi : Nafissatou Diallo était une être en soi, une de ses femmes avec lesquelles on ne risque rien en étant rustre et bestial puisqu’elles sont des objets, des réchauffes-pénis, et surtout des folles de sexe. 
DSK n’aurait fait ce qu’il a fait avec Nafissatou Diallo avec aucune autre femme non africaine pour la simple raison qu’il était conscient du contexte, de ses ambitions, de ses ennemis et ses faiblesses. Il « prend » Nafissatou Diallo parce qu’elle est présente et parce qu’elle appartient à un type de femmes avec lesquelles tout est faisable, possible et acceptable. Tout peut se passer très vite parce que DSK se sent maître du jeu, il a devant lui une femme habituée à servir, faite pour ça et qu’il peut acheter pour pas grand-chose le cas échéant, il vacille et un événement inattendu se produit : il se retrouve par terre et totalement exposé. Cela étant dit, DSK avait raison puisque Nafissatou Diallo demeure, quoi que l’on pense d’elle et de ses accusations, une coquille, femme vide, un épouvantail au service de causes plus grandes, plus importantes qu’elle. Il est majoritairement présumé et accepté que son essence est inexistante ou n’a aucune importance puisque toutes femmes africaines se ressemblent, sont les mêmes : elles jouissent lorsqu’elles servent parce qu’elles ont été créées pour cela, elles sont des bêtes de sexe et de somme.
 La première affaire DSK, particulièrement si l’on considère qu’il n’y a pas eu crime, une affaire qui interpelle sur la blondeur de la femme africaine, cette créature inventée pour satisfaire les fantasmes les plus abjects qui ne couvent que des besoins infâmes de domination et d’exploitation qui sont hélas universels. La question au centre de tout ceci n’est donc pas raciale. DSK ne sait pas fait Nafissatou Diallo parce qu’elle est noire mais simplement parce qu’il a deviné à travers son accent et son physique, qu'elle était une « africaine » et donc prenable. C’est alarmant de le reconnaître mais la majorité des hommes noirs auraient pensé la même chose que DSK et sans aucun doute auraient agi de la même manière s’ils avaient eu une petite faim au moment où Diallo se trouvait devant eux. Ils auraient probablement eu moins de scrupules puisqu’ils savent mieux que quiconque que ces femmes qui viennent du même continent qu’eux sont des essuies-sexes. DSK a donc tout simplement prouvé qu’il avait la même vision de la femme africaine que la plupart des hommes et qu’il les respectait autant que Jacob Zuma*.


La question ici est donc une question de sexe, de genre et de stéréotypes difficiles à anéantir parce qu’ils sont universels. La femme africaine est blonde parce qu’elle est un objet sexuel, un être en soi qui doit servir quelque chose ou quelqu’un et surtout qui est comme les blondes naturelles donc perpétuellement sexuelles puisqu’elles sont faites pour la chose et ne savent pas résister à une érection puisque le désir masculin est leur idole et qu’elles ne sont complètes que possédées, prises, et ainsi comblées. L’africanisation est donc particulière lorsqu’il s’agit des femmes, une chosification, une déshumanisation puisqu’elles occultent toute individualisation en faisant d’une femme un machin toujours courbé, un être sans essence choisie qui reste en toute circonstance une poupée, un animal sexuel qui cherche son maître pour connaître la jouissance.


Je suis toujours frappée par la facilité avec laquelle je deviens pour trop de gens une femme africaine. Je ne m’insère dans l’histoire que parce que mon cas est parlant. Je suis née au Cameroun. Je vis aux États-Unis depuis l’âge de 14 ans. J’ai fait les meilleures écoles américaines. Je suis juriste. J’ai un Masters en relations internationales. Je suis donc une privilégiée dans la société américaine, une preppy comme Obama, Romney et George W. Bush. En dépit de tout cela, pour tellement de gens, je suis Nafissatou Diallo, une femme africaine sans éducation et au plus bas de l’échelle sociale qui attend d’être prise et qui est faite pour servir. Je suis Nafissatou Diallo, une blonde, une femme africaine - particulièrement en France puisque je dois toujours faire face à la présomption que je viens de banlieue, ou que mon éducation ne peut pas changer mon statut de chose sexuelle et le fait que je suis faite pour être utile à d’autres. Cette présomption rend les relations humaines compliquées parce que quasiment tout le monde présume que je suis inculte ; trop de mâles, quelque soit leur couleur de peau, leur statut social, pensent que j’ai envie d’être prise, que je dis non uniquement par coquetterie et que je trouve le harcèlement flatteur. Je me demande souvent quoi d’autre que cette conviction que je suis une femme africaine pouvait laisser penser à quelqu’un que je lui devais tout parce qu’il m’avait traitée autrement qu’avec du dédain.


Vieux mythes et idées reçues détestables

En France, les gens ont du mal à me prendre tel que je suis et me transforment en femme africaine parce que c’est plus confortable alors tout se réduit à des vieux mythes et des idées reçues détestables. Après tout, il faut croire religieusement et sottement en la notion qu’on n’est que ce que l’on est, qu’un singe reste un singe, quelque soit le contexte dans lequel il est dompté, qu’une femme africaine ne peut jamais dépasser ni sa féminité ni son africanité pour affirmer par des actes que l’identité n’est qu’une question de culture qui à son tour n’est qu’une question d’origine et de race puisque pour les femmes africaines l’existence ne précède pas l’essence ou plutôt que leur existence ne sera jamais autre chose que leur essence. Comment expliquer autrement la présomption lourde, honteuse mais omniprésente selon laquelle j’aurais plus de choses en commun avec un banlieusard et un smicard qu’avec un énarque et un bourgeois parisien ? Il est scandaleux qu’en France, l’identitaire ait pris à ce point le dessus sur le social que tous ceux qui se ressemblent doivent s’assembler et avoir la même essence au point que l’individualité soit considérée comme une faute grave ou comme un acte sans réelle signification de trahison...


Aux États-Unis, je suis aussi Nafissatou Diallo, une blonde, une femme africaine. La différence est qu’il y est moins difficile d’échapper à cette condition, bien que le prix à payer soit celui de la marginalité. Au pays de l’Oncle Sam qui est surtout désormais surtout celui de Barack Obama, la marginalité est rentable, mais certaines lignes ne doivent pas être franchies pour éviter des confusions et des complexités qui bousculent la conscience américaine. Obama a dû se résoudre à devenir un homme noir au patriotisme bling bling pour devenir président alors qu’il est un preppy, et qu’il est autant américain que Georges W. Bush bien que son père soit Kenyan (son américanité est banale et non exotique). Je peux refuser d’être une femme africaine dans mon village new-yorkais parce que plaire n’est pas ni ma priorité ni une nécessité puisque j’ai assez d’éducation et d'outils pour séduire en disant non et en affirmant que bien qu’étant noire, j’appartiens au centre casher et non à la gauche couscous et que l’Afrique, je ne sais pas ce que c’est bien que je peux parler avec beaucoup d’amour du Cameroun.


Hélas, parce que le pays d’Obama reste celui où les rapports de force sont essentiels et toujours basés sur des notions abominables, je reste Nafissatou Diallo, une femme africaine lorsque qu’il est question de sexe ou d’amour puisque trop d’êtres sans raffinement ou juste sans ouverture d'esprit, me poursuivent parce qu’ils n’ont ni la culture ni l’intelligence qu'il faut pour comprendre, que chasser n'est pas séduire et qu'il n’y a que dans les contes de fées que les femmes qui ont besoin de sperme pour se nourrir ou s'actualiser embrassent des crapauds et dans les clips de coupé décalé qu’elles chantent mielleusement « Prends-moi cadeau ! »

Christelle Nadia Fotso
*Le 6 décembre 2005, Jacob Zuma est inculpé pour le viol d'une jeune femme séropositive de trente-et-un ans par le tribunal de Johannesburg. Lors du procès, ses approximations et contre-vérités à la barre sur le mode de transmission du virus du sida font scandale (il a expliqué avoir pris une douche après l'acte sexuel pour minimiser les risques d'infection) et sont abondamment relayés par la presse nationale et internationale. Il est également critiqué pour jouer la carte ethnique et sexiste. Zuma est finalement acquitté de l'accusation de viol le 8 mai 2006. Lors de la lecture de la sentence, le juge van der Merwe dressa un portrait très sévère de la plaignante ainsi que des policiers qui avaient mené l'enquête, estimant qu'une relation sexuelle consentante avait eu lieu entre la plaignante et l'accusé. Il n'en a pas moins réprimandé Zuma pour son comportement sexuel, jugeant qu'il était « totalement inacceptable » qu'un homme ait des relations sexuelles non protégées « avec une personne dont il sait qu'elle est séropositive ». À la sortie du tribunal, l'ancien vice-président sud-africain entama un chant de libération zoulou, Mshiniwami (« Rendez-moi ma mitraillette »).
À la suite du jugement, l'ANC décide de restituer à Jacob Zuma son poste de vice-président du parti.