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vendredi 29 novembre 2013

Terre des Femmes : révoltant !

Schewe Gerigk bei Maischberger: Schulter an Schulter mit BordellbetreiberInnen.
Schewe Gerigk dans l'émission de Maischberger : coude à coude avec les tenanciers de bordel.

Terre des Femmes : révolte-toi!

Mardi soir de cette semaine, l'ancienne membre du FDP et depuis 1986 des Verts a pris avec véhémence le mors aux dents en faveur de la prostitution, coude à coude avec la tenancière d'un studio de dominas et le manager d'un grand bordel. Cette directrice d'une organisation de femmes a à peine laissé parler Jana, l'ancienne prostituée forcée ainsi que le haut commissaire de la police criminelle d'Augsbourg, Sporer. Sans parler d'Alice Schwarzer qu'elle a rudement attaquée. En cause : l'appel pour l'abolition de la prostitution.
Schewe-Gerigk est l'une des personnes politiques principales à l'origine de cette fatale réforme de la prostitution de 2002. Pour qui se serait attendu qu'aux vues des conséquences désastreuses pour les femmes de cette loi, elle aurait regardé en arrière avec un certain esprit autocritique, ille se serait tout à fait trompé. Au contraire : elle célèbre  aujourd'hui la loi actuelle et refuse catégoriquement de voir le moindre lien entre la prostitution et la traite humaine. La prostitution, dit la représentante des Verts, „est un service envers des êtres humains", l'état n'aurait "pas à s'en mêler quand deux personnes consentantes ont des relations sexuelles contre de l'argent“. Elle demande même une libéralisation encore plus grande du marché de la prostitution !
C'est d'autant plus étonnant que Schewe-Gerigk est devenue directrice de Terre des Femmes à un moment où l'organisation des femmes était encore dans ses statuts pour „une société sans prostitution“. Pour TdF la prostitution était „un mépris envers les femmes“: „Selon une estimation env. 400.000 femmes travailleraient dans la prostitution“, écrivait encore TdF en septembre 2011 „et dégageraient un bénéfice de 14,5 milliards d'euros par an.“ – Chiffres que la chef de TdF niait intégralement dans l'émission de télé, hurlait même qu'ils étaient faux.
Que s'est-il passé dans cette prestigieuse organisation qui s'engageait pour les „droits de la femme“? Comment a t-il pu se produire que quelqu'un qui défend une position aussi contraire sur un sujet d'une telle importance que la prostitution, ait pu devenir cheffe de cette organisation ? Et, de plus, propager cette politique de marché pro-prostitutionnel au nom même de l'organisation ? Et qui a effacé la position originellement critique envers la prostitution du programme de TdF ?
Parce que maintenant chez TdF il est mentionné „prostitution controverse à discuter“ – et sur la réunion de membres de mai 2014 on veut „prévisionnellement rediscuter le thème de la prostitution“. Cette discussion a déjà commencé. Vivement. Terre des Femmes doit se décider.

Sur Emma.de 

(Traduction : Euterpe)

Apparemment cette députée est la même qui a fait obstruction quand l'Allemagne songeait à interdire la circoncision des garcons sur son territoire (je suis pour cette interdiction) toujours au nom de Terre des Femmes. En quoi Terre des Femmes est-elle concernée ? Pourquoi les Verts sont-ils toujours du côté du manche ? Pourquoi ne s'occupent-illes jamais d'écologie, par contre ?

Dommage qu'Alice Schwarzer n'était pas sur le plateau de Taddeï quand il a invité Dodo-la-Saumure !

Sur le plateau de Maischberger, par contre, elle y était, et a déclaré à la face du tenancier du bordel "Pacha" de Cologne, l'un des plus grands bordels d'Europe :
- Vous n'êtes rien qu'un proxénète en col blanc, le "citoyen honorable" qui ne se salit pas les mains mais qui profite au maximum de la vente des femmes !




Bei Sandra Maischbergers Talk unter dem Titel „Schluss mit käuflichem Sex: Kann man Prostitution verbieten?“ trafen Kriminalhauptkommissar Helmut Sporer, Bordellchef Armin Lobscheid, Journalistin und Feministin Alice Schwarzer, Prostituierte Amber Laine, Ex-Prostituierte Jana Koch Krawczak und die Frauenrechtlerin Irmingard Schewe Gerigk (v.l.) aufeinander.
De g.à d., le chef de la police criminelle de Augsbourg Helmut Sporer, le patron du bordel "Pacha" Armin Lobscheid, la journaliste et féministe Alice Schwarzer, la modératrice Sandra Maischberger, la tenancière de bordel (ce que n'a pas cessé de lui rappeler A.S.) invitée en tant que prostituée "volontaire" parce que se prostituant aussi, dit-elle (en fait, elle doit avoir deux trois clients attitrés choisis par ses soins), Amber Laine, l'ex-prostituée Jana Koch Krawczak qui a écrit un livre "Tu vas pas en crever" sur l'enfer de la prostitution dans laquelle elle a été jetée à 15 ans et la (prétendue) défenseuse des droits des femmes (ONG Terre des femmes) Irmingard Schewe Gerigk.
Résultat du pugilat : ex aequo !
Le chef de la police criminelle, l'ex-prostituée et Alice Schwarzer étaient, sans surprise, pleinement d'accord entre elleux.
Pas étonnant puisque l'un est confronté à la RÉALITÉ, l'autre a vécu cette RÉALITÉ dans sa propre chair et la 3e s'efforce depuis 45 ans de mettre cette RÉALITÉ sur le tapis. 
Par contre qui allait croire que les deux proxénètes présent.e.s avoueraient n'être autre chose que des esclavagistes ?
Le point d'interrogation qui subsiste concerne les propos hallucinants tenues par la porte-parole du groupe parlementaire des Verts pour les droits de la femme et maintenant présidente du conseil exécutif de l'organisation «Terre des. Femmes» Allemagne, qui a totalement pris le parti des proxénètes. Il faut savoir que c'est elle qui est à l'origine de la loi sur la légalisation (avec d'autres éluEs dont j'ai parlé ici). 
C'est quand même un comble d'être trahies et vendues sous la bannière de la "défense des femmes", non ? Mais qui pour qui roulent donc ces gens ? Car il en est de même pour Médecins du Monde" (merci à Emelire pour le lien ainsi que celui-ci que j'ai pioché chez elle). Nom mais il faut le voir pour le croire !

jeudi 28 novembre 2013

Communiqué du magazine Emma sur l'action de Femen contre le bordel Artemis

Die Femen vor dem EIngang des Großbordells "Artemis". © Marcus Golejewski/ Geisler-Fotopress
  Les Femen à l'entrée du grand bordel "Artemis". © Marcus Golejewski/ Geisler-Fotopress

Ces femmes sont enchaînées !

"Déjà à la réception, vous serez accueillie par nos gentils dames avec le sourire", promet l'Artemis de Berlin, distant d'un kilomètre à peine du palais des congrès. Mercredi soir, les clients de la prostitution n'ont pas trouvé l'acceuil tellement souriant. Vers 20.00 h. les Femen sont arrivées en voiture et ont dénudé leur poitrine. Sur leur peau étaient peints des slogans comme "Don't cum on human rights!" (N'éjacule pas sur les droits de la personne !) et "Go rape yourself!" (Viole-toi toi-même !). Elles se sont enchaînées aux ours à hauteur de femme, emblème de la capitale, devant l'entrée du soi-disant "Club naturiste".
Elles ont tenu une demi-heure jusqu'à ce que la police arrive et coupe la chaîne avec un coupe-boulons. Entre temps, a eu lieu une bataille rangée, lorsque deux employées d'Artemis ont essayé d'empêcher les cinq Femen de réaliser leur action.

Quelques clients ont fait directement demi-tour sur le parking en apercevant les Femen à l'entrée. D'autres ne se sont laissés troubler ni par les activistes ni par la police. "Ils sont quand même entrés dans le bordel" a raconté la Femen Debbie. "Cela montre où la prostitution en est arrivée dans notre société." "C'est incroyable qu'une capitale international comme Berlin démarche les gens pour un endroit dans lequel la femme est la marchandise !" Même les transports en commun font de la pub pour le bordel "wellness".
Les chauffeurs de taxi et les retraités paient un tarif réduit pour entrer dans l'autoproclamée "Oasis de bien-être", les autres paient 80 euros, peignoir, serviette, sèche-cheveux et buffet compris. En ce moment, pour Noel, il y a des après-midi avec café et gâteaux. Pas pour les 60 à 70 prostituées qui sont dans le bordel,  mais pour les 600 clients pour lesquels il y a de la place.
Il est difficile de dire si les types qui traînent sur le parking d'Artemis sont des clients ou des proxénètes raconte la Femen Theresa. En tout cas, ce ne sont pas de "pauvres diables". "Les voitures parquées là valent 80.000 euros et plus." ajoute Theresa.

La manifestation des Femen s'adressent au gouvernement qui vient juste de prendre la décision de changer la loi sur la prostitution. Mais pour les Femen, leurs intentions ne vont pas assez loin. "Cela ne nous suffit pas que seules les clients de la prostitution forcée soient punis, c'est de la poudre aux yeux", dit Theresa. "En pratique, il est quasi impossible de prouver qu'une femme est forcée de se prostituer ou non !" Les Femen, qui font parties des 90 premières signataires de l'appel d'EMMA contre la prostitution, réclament le modèle suédois pour l'Allemagne : c'est à dire pénalisation de TOUS les clients de la prostitution.

Sur Emma.de

Femen devant le plus grand bordel de Berlin (1er compte rendu de la presse allemande)



Femen contre la prostitution - Manif nue devant le plus grand bordel de Berlin

60 policiers arrêtent 5 activistes devant l'„Artemis“




Vergrößern Die Femen haben sich im Eingangsbereich vom „Artemis“ angekettet, protestieren lautstark
Les Femen se sont enchaînées devant l'entrée de l'Artemis et ont hurlé leurs slogans
Photo: Imago
  •   par NICOLE BIEWALD
Berlin – Cette manif contre la prostitution a déclenché une énorme intervention policière !
Mercredi vers 20.00 h., des témoins ont vu deux voitures s'arrêter devant le plus grand bordel de Berlin, l'„Artemis“.
Cinq femmes sont descendues. Leur poitrine nues étaient peintes de slogans (e. a. „nous pourrions être vos mères ou vos filles“, „Les politiciens violent les droits des femmes“).


Les jeunes femmes se sont enchaînées à l'entrée d'Artemis, se sont mises à crier leurs slogans, à allumer des fumigènes rouges et ont tenu au-dessus de leur tête des banderoles en tissu portant d'autres slogans.
Alarmée, la police est arrivée. D'abord avec six voitures de patrouille plus le chef de police en service. Puis les 50 autres policiers de l'unité.
Comme les femmes ne voulaient pas se désenchaîner de leur plein gré, la police est allée chercher un coupe-boulons.

„Lors de l'arrestation, les femmes ont opposé résistance“, a dit le porte-parole de la police. „Après avoir vérifié leurs papiers, on les a relâchées vers 22 heures avec interdiction de retourner sur les lieux.“
Les cinq Femen sont inculpées des infractions suivantes : infraction à la loi sur les rassemblements de personne, résistance aux forces de l'ordre, coups et blessures, dégradation de matériel, violation de domicile ainsi qu'infraction à la loi sur les explosifs.
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 PLUS D'IMAGES sur berlin.bild.de.

Article d'Emma.de sur le même sujet.

mercredi 27 novembre 2013

La vidéo que l'on ne peut pas voir à cause des enfants !

Apparemment la presse allemande s'est entendue pour taire la contestation anti-prostitution car cette vidéo ne circule actuellement que sur des sites étrangers. Cette "industrie" qui rapporte 14,5 milliards d'euros par an de bénéfice aux proxos teutons (d'après le syndicat ver.di) et pas grand chose aux prosti-tuées (roumaines) qui font un travail d'usine le plus infect et le plus inhumain qui soit, est bien défendue par les intéressés mâles blancs et leurs femelles complices, la milliardaire Badinter en tête. La parade à l'attaque des défenseurs et défenseuses des droits humains, maintenant, c'est de censurer les images SEINS NUS au nom des enfants ! (Lequels ? Ceux qui se font prosti-tués ou les autres ?) car les seins nus c'est du SEXE pour les souteneurs et souteneuses de "l'industrie de l'amour libre" ! Mais, par ailleurs, ces moralisateurs à géométrie variable nous gargarisent de leur argument fallacieux de prétendu retour de la morale !

Des gens si "libres" qui ne peuvent pas voir de seins nus en dehors des films porno et des maisons de passes ! Cela en dit long sur leur sale mentalité !

(Photos d'agence ici. On y voit les tenanciers, portiers et autres gardiens de l'abattoir sexuel berlinois avec le visage flouté. Quoi ? Ne sont-ils donc pas plus fiers de leur "profession comme les autres" ?).
Ici : la presse espagnole relaie la vidéo.

Le bordel Artemis de Berlin attaqué par les Femen (ce soir 27.11.13)

Berlin : les activistes du mouvement Femen Germany se sont enchaînées devant le bordel Artemis pour la criminalisation de la prostitution.
Femen exige que "la prédation des femmes par les hommes soit interdite et punie".

Voir vidéo de la bagarre entre les Femen, la police venue à l'aide des proxos ici (il faut entrer sur le site parce que quand il s'agit d'un bordel, c'est interdit au moins de 18 ans. L'industrie du sexe ne peut être racontée aux enfants comme les autres industries (cordonnerie, jouet, habillement, bagnole, ustensiles de cuisine, etc..) bizarre, non ?)
Sur google.ca j'ai trouvé la même vidéo sans barrière pour mineurs ici
mais impossible par contre de copier le code dans le billet.

Finalement, elle est apparue sur le site de Ruptly (très tronquée, il vaut mieux regarder la version interdite pour mineurs) mais on ne peut toujours pas copier le code.

Les antiaboliotonnistes, ces mochetéEs (n°14 de la série)

Après les affreux antiabolitionnistes I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X, XI, XII, XIII voilà les XIVèmes :
 
Car côté femmes, la mocheté se trouve aussi sans conteste dans le camp des anti abolitionnistes : En haut deux superbes militantes abolitionnistes (de l'organisation Femen)  :


Ci dessous : les signataires de la prout'tition de tonton Antoine : Agnès Bihl et Agnès Giard, michetonneuses amatrices, qui roulent pour les clients de la prostitution.....
photo
Les jolies filles voudraient bien que les gros pervers arrêtent de croire qu'ils sont autorisés à leur faire des propositions sous prétexte qu'elles ont 20 ans et qu'elles sont agréables à regarder. Mais pour cela, il faudrait que ne soit plus toléré la vente de femmes sur un marché qui s'appelerait le "marché du sexe".

Au contraire, du partie des proxos, les moches se font elles-mêmes du fric avec l'industrie du sexe. Elles aiment se remplir les poches en flattant les gros couillards dans le sens du poil.
0162.jpg

"Does it look like FREEDOM ?" & "Pour qui roulent ces journalistes ?"

Does it look like freedom, we ask you again?



Et vers 12.30 h sur Facebook :

Refus de participer au téléphone aux Matins de France Culture. Deux réglementaristes en studio, et il faudrait dire deux phrases... Pour qui roulent ces journalistes?


Communiqué du mouvement FEMEN du 27.11.2013 sur son site :
Le jour de la première discussion du projet de loi concernant la criminalisation des clients des prostituées, FEMEN enlève le haut dans le quartier rouge d'Amsterdam en condamnant la prostitution. FEMEN dit que la prostitution n'a pas lieu d'exister. L'achat des femmes par les hommes doit être interdit et puni. Nous disons "non" à la légalisation de la domination masculine. Nous soutenons l'initiative du gouvernement socialiste et condamnons toutes les pétitions et les manifestes pro prostitution.
Dans la team des pro prostitutions, des gens célèbres comme Catherine Deneuve, Charles Aznavour, Frédéric Beigbeder et Julie Depardieu alimentent le débat en faisant passer la prostitution comme une forme de liberté sexuelle. Ces célébrités françaises participent à perpétuer l'idée romantique de l'esclavagisme sexuel "choisi", "consenti", "fruit d'un choix personnel".
Depuis le quartier rouge, FEMEN répond simplement: "Regardez! Est ce que c'est ça la liberté?"
Les femmes sont étalées derrière des vitrines comme des produits de supermarchés, les proxénètes surveillent leurs esclaves depuis leurs fenêtres, et les clients se promènent comme au zoo, cherchant frénétiquement la plus belle au meilleur prix. Et tout cela dans la légalité! C'est ça la liberté?
FEMEN a commencé ses activités en 2008 en se battant contre la prostitution, cette machine sanglante et dégueulasse ayant attiré dans ses filets plusieurs de nos amies, et qui aurait pu facilement nous avoir nous aussi. En acceptant l'existence de la prostitution au niveau légal, la société se perd dans les ténèbres du patriarcat. L'existence de cette prostitution implique le fait que les femmes ne sont officiellement pas considérées comme égales. FEMEN demande la pénalisation du client qui entrainera l'arrêt de la marchandisation des corps, car c'est la seule raison à d'être de la prostitution.
FEMEN félicite l'initiative du gouvernement français qui par ce projet de loi veut faire sortir les femmes de l'esclavagisme et établir une égalité sexuelle.
Non à la prostitution! C'est pas ça la liberté!

mardi 26 novembre 2013

Prostitution : Je n’étais qu’une marchandise

Prostitution : Je n’étais qu’une marchandise

LE MONDE | • Mis à jour le | Par



Mesdames, Messieurs, vous qui avez signé la pétition lancée par Antoine ou le « Manifeste des 343 salauds », savez-vous quelle réalité vous défendez ? Vous, célébrités qui vivez sous les projecteurs, vous ne connaissez ni la précarité ni la violence, vous pensez vraiment que la prostitution, c'est du cinéma ?

J'ai été prostituée pendant plus de vingt ans. Dans la pénombre des bars, j'ai été soumise au « bon plaisir » des clients. J'y ai subi leurs insultes, leurs exigences humiliantes. J'ai côtoyé des Françaises en pleine détresse et des victimes de la traite venues de pays en ruine ; toutes mourant à petit feu ; toutes ou presque manipulées par un réseau ou un salaud, petit proxo ou grand trafiquant dont le job est de fournir au client la « marchandise » qu'il convoite.

LES SANS-VOIX
Aujourd'hui, au nom de toutes les sans-voix, de toutes ces femmes interdites de parole, je veux vous dire ma colère ! Que croyez-vous ? Que notre silence est le signe de notre acceptation ? Mais regardez-vous ! Nous nous taisons à cause de votre jugement, de votre mépris ! Car soit nous avons peur, soit nous avons honte ! Malgré tous les beaux discours, vous nous considérez comme des moins que rien ; en un mot, comme des « putes ».
Que pouvez-vous savoir, dans ces conditions, de nos larmes quand le client a tourné le dos ? De notre désespoir, de notre sentiment d'abandon, de notre révolte face à ces hommes qui nous salissent et volent jusqu'à notre intimité ? Que savez-vous de notre détresse ? De la peur au ventre qui nous saisit à chaque passe ?
Vous aimez penser que nous avons le choix. J'en rirais si j'avais encore la force d'en rire. Pour moi, comme pour beaucoup de celles que j'ai rencontrées, tout a commencé par les belles paroles d'un homme. Il était beau et me couvrait de cadeaux, moi qui n'avais jamais rien reçu, sinon la violence de mon père et les viols de mon oncle. Je l'ai cru.
Pas de chance : il était mac. J'avais 17 ans, j'étais en fugue. Il m'a prise en stop et balancée dans les « tournantes » pour me préparer à mon futur statut de femme vendable, de femme jetable. Ces hommes sont des prédateurs. Ils s'attaquent aux plus vulnérables, flairent « la bonne pute ». Après, il nous reste à nous montrer grandes gueules pour éviter les violences et les perversions des clients que notre fragilité excite.
Je suis donc tombée dedans. Et j'ai mis vingt-deux ans à en sortir. Vingt-deux ans de violences sexuelles, arrosées de beaucoup d'alcool pour tenir le coup, pour ne pas voir, ne pas sentir. Quand on est dedans, on ne peut rien faire d'autre que dire : c'est bien ! C'est pour ma famille, c'est pour mes enfants ! Sinon on s'effondrerait, comme un château de cartes. Moi, un temps, j'ai même défendu la prostitution et revendiqué les maisons closes !
UNE VIE SANS VIE
Pourquoi n'as-tu rien fait pour changer de vie, allez-vous dire ? Mais qui embaucherait une femme sans passé ? Je n'ai plus de vie ; si, une vie éteinte, une vie sans vie. Je ne sais plus chercher, je ne sais plus me vendre. Car il faut se vendre et moi, je ne sais que vendre mon corps. Vendre mon courage, mon ardeur, ma force, démontrer que je sais travailler, mais comment ? Et faire quoi ? Je ne sais plus.
Je me suis perdue en route ; comme si j'étais morte sans m'en rendre compte. A force de m'absenter de moi-même pour résister aux assauts de tous ces hommes, j'ai le sentiment de vivre dans une bulle au-dessus de mon corps. Je ne ressens plus rien. Je voudrais tellement me réhabiter ! Mais je ne m'aime plus, je déteste la femme que je suis devenue. Leur souvenir me poursuit : des mains me touchent, des ventres tous plus gros les uns que les autres, des peaux rugueuses et sales…
Les clients ne peuvent pas aimer, ils ne peuvent que baiser. Je suis une marchandise qu'ils achètent, comment pourrais-je encore être moi ? Clients, je vous accuse ! Et j'accuse la société qui ne m'a pas aidée à sortir de cette entreprise de démolition.
Vous croyez que mon histoire date ? Qu'aujourd'hui les filles sont libres ? Non, je les rencontre, elles me parlent. Et leur histoire n'a pas bougé d'un pouce. Le décor change, la rue Saint-Denis est remplacée par Internet, les bordels par les bars à hôtesses, mais leur vulnérabilité est la même. Et vous persistez à l'exploiter sans vouloir savoir, en vous berçant de fantasmes et de littérature.
Quand on survit – car beaucoup en sont mortes et en mourront encore –, on est détruite à jamais. Aujourd'hui, je vous le demande : aussi dérangeante soit-elle, regardez la réalité en face. Vous parlez de risques sanitaires, de clandestinité. Mais la clandestinité est dans la chambre, quand la porte se referme et nous laisse seule aux mains du client ! Ce qui ravage notre santé, ce n'est pas le lieu où s'exerce la prostitution. C'est la prostitution.
Et puis regardez enfin mes soeurs prostituées comme des femmes, pas comme des « putes » ! Des femmes que seule une loi pourra protéger, désintoxiquer de toutes leurs dépendances : la came, l'alcool, les macs. Je veux leur dire que c'est possible. J'y crois. J'y suis arrivée.

La réforme a été une utopie. L'univers de la prostitution ne fonctionne pas comme les politiciens se l'imaginent.


Publié le 06 octobre 2013 à 06h17 | Mis à jour le 06 octobre 2013 à 09h59

Allemagne, capitale de la prostitution bon marché


La réforme allemande était censée «normaliser» la profession: les prostituées signeraient des contrats de travail, paieraient des impôts, bénéficieraient d'une assurance médicale, et pratiqueraient leur métier en toute liberté. Mais ce scénario n'a pas eu lieu.
Agnès Gruda
Agnès Gruda
La Presse
(Sarrebruck) Quand elle a légalisé le commerce du sexe, en 2001, l'Allemagne espérait améliorer les conditions de travail des prostituées et freiner le trafic d'êtres humains. Douze ans plus tard, le bilan est plus que mitigé. Et les femmes qui vendent leurs services sexuels à Berlin, Bonn ou Cologne gagnent de moins en moins cher, pour un travail de plus en plus pénible. Le modèle allemand est-il un exemple à suivre? Question d'actualité, alors que la Cour suprême du Canada doit se prononcer, d'ici au printemps, sur ce qu'on appelle le plus vieux métier du monde.
Au début, c'était un conte de fées qui a tourné au cauchemar. Puis, un cauchemar qui s'est transformé en conte de fées.
La protagoniste se présente sous le faux nom de Kristina. Si elle ne veut pas révéler sa véritable identité, c'est qu'elle a peur pour elle-même, mais aussi pour sa famille, là-bas, en Roumanie.
C'est dans sa petite ville roumaine que Kristina a un jour croisé un homme bien baraqué, «habillé en Hugo Boss et en Calvin Klein». Il avait 31 ans, elle, 19. Il lui a proposé le mariage, des enfants. Mais avant, un boulot à l'étranger, question de démarrer leur vie familiale du bon pied. Kristina a dit oui.
C'est dans un bordel espagnol qu'elle a compris en quoi consisterait son travail. «J'avais seulement 19 ans, j'étais une enfant.»
Deuxième arrêt, Neunkirchen, en Allemagne, où Kristina atterrit dans une maison close avec une cinquantaine d'autres Roumaines. Les clients paient 50 euros pour une séance de 20 minutes. Elle doit en satisfaire plus de 10 par jour. Mais à la fin de la journée, il lui reste à peine 15 euros. C'est son amoureux, ou loverboy, qui encaisse le reste.
Elle aurait aimé choisir ses clients, mais le loverboy veut de plus en plus d'argent. Alors, c'est le défilé d'hommes soûls, sales, furieux parce qu'ils ne parviennent pas à leurs fins et qu'ils la tiennent responsable de leur impuissance.
«Après six mois, j'étais détruite, pas seulement mon corps, mais aussi ma tête. J'étais comme un objet, comme cette tasse dans laquelle on boit.»
Le conte de fées s'est présenté sous les traits d'un jeune homme venu avec un copain qui célébrait son anniversaire au bordel de Kristina. Il est tombé amoureux. Il a convaincu la jeune femme de fuir le bordel. Et, fait rarissime, de poursuivre le loverboy pour exploitation sexuelle.
Un métier comme un autre?
En 2001, l'Allemagne a complètement légalisé la prostitution. L'interdiction qui pesait sur la promotion des services sexuels a été levée. Ce qui reste illégal, c'est l'exploitation des prostituées.
La réforme était aussi censée "normaliser" la profession. Dorénavant, imaginait-on, les prostituées signeraient des contrats de travail, paieraient des impôts, bénéficieraient d'une assurance médicale, et pratiqueraient leur métier en toute liberté.
Mais comme le montre l'exemple de Kristina, ce scénario n'a pas eu lieu.
Au contraire, cette libéralisation a attiré vers l'Allemagne de plus en plus de prostituées, et de plus en plus de clients. Avec l'ouverture des frontières européennes à la Roumanie et à la Bulgarie, une vague de prostituées venues de l'Est a déferlé sur le pays.
«La réforme a été une utopie. L'univers de la prostitution ne fonctionne pas comme les politiciens se l'imaginent.»
Barbara Filipiak de l'organisme Aldona, qui vient en aide aux prostituées
Résultat: les prix ont baissé. Les prostituées qui facturaient 50 euros l'heure n'en demandent plus que 20. Et la vaste majorité n'a ni contrat de travail ni assurance médicale.
«La réforme a été portée par des mouvements de prostituées allemandes, qui affirment que leur corps leur appartient et qu'elles sont fières de leur travail», dit Barbara Filipiak, de l'organisme Aldona, qui vient en aide aux prostituées de Sarrebruck, dans le sud-ouest de l'Allemagne. C'est là que nous avons rencontré Kristina, qui suit aujourd'hui une formation de vendeuse dans un magasin de chaussures.
«La réforme a été une utopie, tranche Barbara Filipiak. C'était conçu pour un groupe très marginal. Mais l'univers de la prostitution ne fonctionne pas comme les politiciens se l'imaginent.»
Travailleuses autonomes?
Sarrebruck est une ville de 160 000 habitants, avec une université, une rivière, des cafés, 1000 prostituées et une centaine de bordels.
Au Sex Kino, en plein centre-ville, les filles en sous-vêtements microscopiques attendent l'arrivée du prochain client. Une lumière blafarde émane des écrans où se déroulent des scènes de fellations.
Dans la Nauwieser Strasse, à 100 m de l'hôtel de ville, des prostituées sont penchées à la fenêtre, elles se font les ongles en racolant les passants.
Le site web du Geizstall, bordel du quartier Burbach, promet des «expériences érotiques et un buffet froid». Au menu: 10 filles, 24 heures sur 24, avec bière gratuite, aires de jeu et quelques chambres... «Pour 80 euros, tu peux avoir toutes les girls que tu veux», précise l'annonce.
Le Geizstall, c'est un bordel à tarif unique, une mode qui s'est répandue en Allemagne au milieu des années 2000. Et qui a contribué à faire baisser les prix.
Thomas est un peu le roi des bordels de Sarrebruck. Il a exploité, pendant quelque temps, un de ces clubs à tarif fixe. Mais il a déchanté: «Ce qui rapportait 250 euros autrefois n'en rapporte plus que 50 aujourd'hui.»
Les premières perdantes sont les femmes. Comme Nicole, qui a déjà servi des clients pour 3,50 euros la passe avec cette formule. Des hommes stimulés au Viagra, qui voulaient en avoir pour leur argent. Elle pouvait en passer 30 en une journée.
Théoriquement, ces femmes sont des travailleuses autonomes. Mais le «modèle économique» des bordels fonctionne comme suit, selon Thomas: «Une femme fait 150 euros dans une journée, son "loyer" lui en coûte 70, le Roumain en prend 60, il en reste 20...»
On est loin de la femme autonome-maîtresse-de-son-corps et de sa vie...
Ce modèle, «c'est quelque chose en quoi les gens voulaient croire, mais ça n'a pas marché", dit Cordula Meyer, journaliste à l'hebdomadaire Spiegel, qui a publié une grande enquête sur l'impact de la légalisation.
Justice impuissante
Théoriquement, l'exploitation des prostituées et le trafic humain restent illégaux. Mais comment les prouver? «Les filles disent qu'elles paient pour le loyer, la nourriture», dit Bernhard Busch, inspecteur de la police criminelle de Sarrebruck.
À peine deux ou trois proxénètes sont traduits devant la justice à Sarrebruck, chaque année. «Pourtant, il y en a des centaines.»
Fait rarissime, le loverboy de Kristina a fini par être condamné, à la suite du témoignage de deux de ses "ex". Il doit sortir de prison en janvier. C'est pour ça que Kristina a peur.
Appel à l'aide
Mais il n'y a pas que les bordels. La prostitution de rue a explosé, elle aussi, dans cette ville frontalière située à moins de deux heures de train de Paris.
La mairesse de Sarrebruck, Charlotte Britz, n'en peut plus. «Vous traversez la ville, et la première chose que vous voyez, ce sont des prostituées. C'est mauvais pour l'économie, et pour notre image.»
La prostitution rapporte des sous: un demi-million d'euros par an, selon la ville. Mais les effets négatifs dépassent ces recettes fiscales, selon Mme Britz. La ville vient d'ailleurs d'écrire au gouvernement régional du Saarland pour le supplier de l'autoriser à restreindre la prostitution à certaines rues. De rendre la pratique du métier plus difficile.
Pour l'instant, elle attend toujours la réponse...

Sur lapresse. ca

Des élus alsaciens réclament l'abolition de la prostitution

Des élus alsaciens réclament l'abolition de la prostitution 

ainsi que des médecins et des juristes  + Danielle Bousquet + Sylvia Agacinski + le collectif Abolition 2012 + Marisol Touraine + Anne Hidalgo + Clémentine Autain + (de 1000 à 3000 manifestant.e.s à Paris le 23.11) + Femen (du monde entier) + Zéromacho + les jeunes pour l'abolition + Christophe Caresche et bien d'autres.  

Que les amis d'Antoine et de Beigbeder aillent se rhabiller !

 


Créé le 23/11/2013 à 17h22 -- Mis à jour le 23/11/2013 à 17h22




SOCIÉTÉ - Dans un appel "transpartisan", la pétition demande l'interdiction de l'achat d'actes sexuels, alors qu'une proposition de loi doit être examinée mercredi à l'Assemblée...

Une quarantaine d'élus alsaciens ont signé une pétition pour demander une loi visant à abolir la prostitution, avant l'examen d'une proposition en ce sens mercredi à l'Assemblée nationale. La pétition lancée par les antennes bas-rhinoises du Mouvement du Nid et Osez le féminisme réclame l'interdiction de l'achat d'actes sexuels, la pénalisation des clients, le renforcement de la lutte contre le proxénétisme, la mise en place d'alternatives à la prostitution et une politique de prévention.

«C'est un appel transpartisan»

La députée européenne Catherine Trautmann, l'ancien ministre délégué UMP François Loos, les présidents UMP de la région Alsace Philippe Richert et du département du Bas-Rhin Guy-Dominique Kennel, ainsi que le sénateur-maire PS de Strasbourg Roland Ries et le maire de Mulhouse Jean Rottner (UMP) ont apporté leur soutien à cet appel. Six députés alsaciens ainsi que la sénatrice Fabienne Keller, ancienne maire de Strasbourg, figurent également parmi les signataires.
«Toutes les tendances politiques sont représentées, c'est un appel transpartisan», s'est félicité la coordinatrice du Nid, Isabelle Collot. La pétition réunit également les signatures d'une cinquantaine d'associations féministes, catholiques, du monde de la culture, des syndicats ainsi que le Front de Gauche. «Une loi est nécessaire. Il faut être orgueilleux avec cette loi. La confidentialité de la prise de position n'a pas beaucoup d'intérêt, c'est pourquoi j'ai signé», a expliqué François Loos, candidat UDI à la mairie de Strasbourg présent lors de la présentation.

Débat sur les maisons closes en Allemagne

Les associations qui dénoncent également les violences faites aux prostituées ont rappelé que les choses étaient «en train de bouger» dans plusieurs pays d'Europe, notamment en Allemagne, où l'ouverture des maisons closes refait débat. La proposition de loi contre la prostitution qui doit être examinée à partir de mercredi par les députés suscite déjà des polémiques sur l'aspect de la pénalisation des clients de prostitué(e)s, en prévoyant de sanctionner le recours à une prostituée d'une amende de 1.500 euros, doublée en cas de récidive. Les deux associations souhaitent que la proposition de loi aille plus loin dans la pénalisation en assimilant l'achat d'actes sexuels à un délit et non à une simple contravention.

Des nouvelles de la Nouvelle-Zélande chère au chanteur prostitueur Antoine ainsi qu'à sa clique dorée : Aznavour, Deneuve and Co

Prostitution en Nouvelle-Zélande - Des ex réclament la pénalisation des prostitueurs

26. November 2013 um 05:57
Des ex-prostituées et leurs porte-paroles appellent à une pénalisation des acheteurs de sexe, affirmant avoir été flouées par la dépénalisation de l'industrie.

Elizabeth Subritzky, directrice de l’organisation Freedom from Sexual Exploitation, a affirmé à la Commission parlementaire sur les processus électoraux et la justice que la seule solution aux dommages causés par la prostitution et à la violence qu'elle créait était de sanctionner les acheteurs de services sexuels par une réforme des lois sur la prostitution.

En Nouvelle-Zélande, le Prostitution Reform Act a décriminalisé les maisons closes, les agences d'escorte et le racolage quand il a été adopté de justesse par une seule voix de majorité, en 2003.

La loi a non seulement encouragé davantage d'hommes à acheter du sexe, mais elle a transformé la prostitution en un travail acceptable, et même présenté comme attrayant pour les jeunes Néo-Zélandaises les plus pauvres, a rappelé Mme Subritzky.

Une pétition de 2910 noms (déposée par l’organisation) appelle à un changement de la loi qui rendra illégal l'achat de services sexuels en étendant le champ d’application de la loi actuelle, qui permet déjà de poursuivre les clients de prostituées mineures.

Une femme sortie de la prostitution a informé la commission que ses 16 années de trottoir comme « travailleuse du sexe » avaient commencé alors qu'elle n'avait que 12 ans, après qu’une situation familiale toxique l’ait exposée à la drogue et à de la violence affective, verbale et parfois physique.

« Moi et mes jeunes cousins errions dans les rues en quêtant de quoi manger. C'est alors que j'ai été approchée par un gentleman qui m’a proposé de me donner de quoi nous nourrir, moi et mes cousins, en échange de sexe oral.

« Quand j’ai atteint 14 ans, la prostitution est devenue mon activité à temps plein », a-t-elle ajouté.

La prostitution occupa alors sa vie pour les 14 années suivantes.

« C'est tout ce que j'ai fait, jour après jour, les jours fériés, à Noël, à chacun de mes anniversaires – j'étais dans la rue. »

Longuement incarcérée à plusieurs reprises au cours de cette période, elle retournait à la prostitution aussitôt libérée, « parce que c'est tout ce que je savais faire et tout ce à quoi j’étais bonne pour survivre: je ne connaissais aucun autre moyen. »

« Je vivais une vie sombre, violente, extrêmement dangereuse, avec de constants sévices et la peur de ne jamais savoir si oui ou non j’allais survivre à chaque nuit. En effet, des gangs et des voyous parcouraient les rues en agressant les filles, en les battant pour les dépouiller de leurs revenus – que les gangs appellent un loyer. »

Brutalement battue et laissée pour morte à plusieurs reprises, elle a témoigné que « les viols et parfois les viols collectifs faisaient partie du boulot ».

« Ce fut une période vraiment sombre de ma vie, un endroit où je ne retournerai jamais. »

Mme Subritzky attribue aux circonstances tragiques dans lesquelles naissent bien des femmes le motif qui les amène à se vendre pour survivre.
                                                                       
« Chacune des femmes qui a pris la parole a dit avoir regretté être entrée dans l'industrie du sexe.

« Si elles pouvaient recommencer leur vie avec la sagesse que donne le recul, elles ne choisiraient pas de vendre leurs corps dans la prostitution.

« Je connais beaucoup de femmes qui n’y seraient jamais entrées s'il avait été illégal pour les hommes d’acheter leur corps », a-t-elle conclu.

D'autres anciennes prostituées qui se sont adressées à la commission spéciale ont décrit leur toxicomanie comme un moyen de « se débrancher » de leur vécu en prostitution, souvent jusqu’à la perte de conscience.

Une femme dit avoir utilisé l’alcool comme mécanisme d'adaptation aux agressions sexuelles subies plus tôt dans sa vie, en ajoutant qu’« un jour, quelque chose s’est simplement brisé à l'intérieur de moi » et elle s’est tournée vers la prostitution à l’âge de 32 ans.

« Je n'avais plus le moindre souci de ce qui m’arrivait, et je me suis dit aussi bien être payée pour avoir des relations sexuelles. »

« Une fois, un homme m’a violée, et j’ai souvent eu extrêmement peur. Chaque fois que j’étais prostituée, je ne savais pas si j'allais être violée ou même assassinée. »

Cette femme a dit avoir reçu un diagnostic de stress post-traumatique et être en cours de traitement.

Elle a recommandé aux commissaires d’adopter le modèle nordique préconisé par Mme Subritzky, parce que « présentement, la loi ne fonctionne pas ».

Le modèle nordique – adopté en Suède et en Islande (NduT: ainsi qu'en Norvège) – pénalise la demande de rapports sexuels tarifés tout en décriminalisant les personnes prostituées.

C’est la volonté de réduire la violence infligée aux femmes qui a sous-tendu l’invention du modèle nordique, a expliqué Mme Subritzky.

Le président de la commission parlementaire, M. Scott Simpson, a déclaré que celle-ci prendrait en considération la pétition et publierait un rapport l'année prochaine.

« Cela va nous donner beaucoup de temps pour examiner soigneusement ce qui nous a été présenté aujourd'hui », a ajouté M. Simpson.

Il a dit avoir trouvé « particulièrement puissantes » les dépositions des témoins anonymes.

© Fairfax NZ Nouvelles - http://www.stuff.co.nz/national/politics/9428778/Ex-prostitutes-call-for-law-change

Traduction : Martin Dufresne

(trouvé sur la page Facebook d'Encore féministes)


lundi 25 novembre 2013

Quelle clandestinité ? Si la traque internet permet de révéler au grand jour des réseaux pédophiles étendus alors il en est DE MÊME avec les réseaux de prostitution !

Retour sur la prétendue clandestiné dans laquelle se retrouveraient "subitement plongées" les prosti-tuées dans le cas d'une pénalisation du client.

Contrairement à ce qui a été avancé en 2002 en Allemagne afin de pouvoir promulguer en toute tranquillité une loi autorisant le libre exercice de la prostitution, ce n'est PAS un métier comme un autre et même en Allemagne aucun femme dans la prostitution ne fait imprimer des cartes de visite à son nom, style : "Alexandra Hure, prostituée de 8 à 12 h". Cela n'existe pas. 
Toutes les prosti-tuées se cachent sous un faux nom ou une plutôt un faux prénom, le nom disparaissant tout à fait, ainsi que sous une fausse activité de style masseuse, danseuse ou "escort".

La prostitution est per se une activité clandestine à quelque exception près que l'on nous ressert à chaque débat comme l'éternelle même Suissesse qui aurait fait un stage spécial d'assistante sexuelle et travaillerait auprès d'handicapés en Suisse. Sauf qu'apparemment, il s'agit bien d'une ancienne prostituée qui s'est trouvée là une alternative moins dangereuse et plus "respectable" même si je ne pense pas qu'elle suscite l'envie de qui que ce soit.
  
 Qu'est-ce que "la clandestinité" ? Est-ce qu'une clandestinité est encore possible dans une activité comme la prostitution ?
Si en temps que blogueuse "clandestine", je décide d'imiter la Fraction Armée Rouge en enlevant la patronne du MEDEF, que je publie un communiqué sur mon blog selon lequel elle serait entre mes mains et que je vais lui brûler les orteils à petit feu si la France ne change pas immédiatement de système économique, deux heures plus tard à peine, la police est devant ma porte.

Quelle clandestinité !

Ce qui n'empêche pas les antiabolitionnistes de vouloir justifier la défense de la liberté de prosti-tuer au moyen de cette prétendue épée de Damoclès.

Une ONG a pourtant identifié 1.000 "salauds" à tendance pédophile pratiquant le tourisme sexuel avec enfant par webcam !

L'ONG Terre des Hommes, qui se faisait passer sur Internet pour une fillette philippine, a annoncé aujourd'hui que plus de 20.000 "prédateurs" l'avait contactée, (...).

Dix semaines durant, le temps de l'enquête, plus de 20.000 "prédateurs" issus de 71 pays différents ont pris contact avec cette "fillette", baptisée "Sweetie", sur des forums publics de discussions.

Parmi ces "prédateurs", plus de 1.000 ont été "facilement" identifiés. L'ONG a pu retrouver leurs adresses, leurs numéros de téléphone et des photos d'eux, et a transmis leur identité aux autorités compétentes, en particulier à Interpol. "Vu que tout cela a lieu sur internet, ils pensent que personne ne les observe, il a donc été facile de collecter des informations à leur sujet", a déclaré Hans Guyt, responsable de l'enquête.

 "Nous avons suivi les procédures utilisées par les forces de police", a encore dit Hans Guyt.

« Avec plus de ressources, nous aurions facilement pu en identifier dix mille »

Autre article sur la question.

La traque sur internet permet de révéler au grand jour des réseaux pédophiles étendus
Un réseau de pédophile (“alliance globale pédophile”) a été infiltré en 2006 dans une tchat room, réputée pour vendre de la pornographie enfantine. Plus de 700 suspects ont été arrêtés de par le monde, après investigation. Et 31 enfants ont été sauvés.


En fait, il y a plus de situations de prostitution clandestine dans un pays réglementariste comme l'Allemagne du fait de l'explosion d'un commerce et d'un trafic que plus rien ne limite que là la prostitution est interdite.
 Actuellement, l'Allemagne est bien incapable de dire quel est le nombre exact de femmes prosti-tuées sur son territoire. En tout premier lieu parce qu'elle n'a pas le droit de faire des recherches à ce sujet, l'activité
 incriminée ne tombant pas(plus) sous le coup de la loi ! Je rappelle que j'avais déjà écrit ici que le "on ne pourra rien contre un client qui passe par internet [était] une excuse bidon", à propos des méthodes d'investigations suédoises.
En fait, il paraît évident que c'est juste le contraire à partir du moment où la prostitution est criminalisée !

Je suis vraiment consternée d'avoir vu dans les vidéos de la manif du 23 à Paris ces banderoles, anarchistes (qui plus est), portant le slogan "clients pénalisés, putes assassinées". Quelle est cette défense aberrante du viol tarifé ? Ces gens ont-ils seulement réfléchi à ce qu'ils écrivaient ?

Bien sûr, il est évident que les femmes n'ayant que la prostitution comme ressource devront percevoir une aide sociale leur permettant de se reconvertir. Peut-être Madame Badinter qui, au nom du féminisme se soucie tant de la "liberté" et de "l'émancipation" des autres femmes pourraient-elle apporter un soutien financier personnel à ces ultra-précaires ? A moins que l'état ne se décide enfin à contraindre les grosses fortunes à reverser une partie de leur or dans la caisse commune sans attendre qu'ils y viennent par esprit civique !

Signez l'appel d'Alice Schwarzer (maintenant en ligne) contre une Allemagne servant de bordel à toute l'Europe ! Elle a déjà récolté 7677 signatures soit énormément plus que la prout 'ition d'Antoine et le manifeste des "343" salauds réunis.




Ici, un autre pétition pour les sages-femmes de France qui sont tellement sous-payées aujourd'hui et cela procède bien entendu de la même logique : maintenir les femmes le plus possible dans la précarité pour les exploiter au mieux des intérêts égoïstes d'une caste de nanti.e.s à forte proportion d'hommes blancs.


Signez également la pétition intitulée "Rêve de pédophile, cauchemar d'enfant".

La prostitution s'étend de façon insupportable en Allemagne

Extrait de l'article du 22.11.13 intitulé "La prostitution s'étend de façon "insupportable" en Allemagne" dans le Hamburger Handelblatt (journal hambourgeois) :

Die Empörung über das Massenphänomen scheint zu wachsen. Seit einigen Wochen wird gestritten – über den Kauf der "Ware Frau", über freiwillige oder erzwungene Prostitution, über Moral und Gesetze. "Es wäre fahrlässig, so zu tun, als wäre Prostitution ein Job wie jeder andere", sagt Soziologe Michael Opielka von der Fachhochschule Jena in Thüringen. "Es geht um die Frage: Möchte ich in einer Gesellschaft leben, in der Sexualität radikal zur Ware wird."
L'indignation sur ce phénomène de masse semble prendre de l'ampleur. Depuis quelques semaines on se querelle sur l'achat de la "marchandise femme", sur la prostitution volontaire ou forcée, sur la moral et les lois. "Ce serait irresponsable de faire comme si la prostitution était un job comme un autre" dit le sociologue Michael Opielka de l'université de Iéna en Thuringe "La question est la suivante : est-ce que je veux vivre ou non dans une société où la sexualité se transforme radicalement en marchandise". 

L'article est en partie repris par le Mittelbayerische (journal de moyenne Bavière) sous le titre "Ware Liebe geht vielen gegen den Strich" qui veut dire " Beaucoup de gens en ont par dessus la tête de la marchandise "amour"" (jeu de mots avec "Wahre Liebe" ("le véritable amour") et "Ware Liebe" (l'amour marchandise) ainsi que "das geht mir gegen den Strich" (j'en ai marre) et "auf den Strich gehen" (faire le tapin).

Le 3.11.13, Focus déclarait que Augsbourg était la ville qui possédait le plus grand nombre de prostituées par habitant en Allemagne (elle sera donc rattrapée par Sarrebruck prochainement).
Ce ne serait ni [les luthériennes] Berlin et Hambourg mais la catholique Augsbourg, précisait alors le journal. Suivie de près par Trêve et Nuremberg (et d'autres).
Aujourd'hui 25.11.13, Augsburger Allgemeine titre : "des clients en rut devant des enfants en train de jouer". Il y a encore plus de prosti-tuées en appartements depuis l'interdiction du trottoir est-il précisé juste en dessous.
„Die Rotlichtbranche boomt weiterhin enorm“, sagt Augsburgs Kripo-Chef Klaus Bayerl. „Entsprechend groß ist eben auch der Konkurrenzkampf im Milieu.“

"La prostitution poursuit son essor" dit le chef de la police criminelle Klaus Bayerl "autant que la concurrence qui sévit dans le milieu".
...
"Geile Freier vor spielenden Kindern": Protest gegen Bordell - weiter lesen auf Augsburger-Allgemeine: http://www.augsburger-allgemeine.de/augsburg/Geile-Freier-vor-spielenden-Kindern-Protest-gegen-Bordell-in-der-Nachbarschaft-id27864857.html

Augsbourg compterait en tout 700 prosti-tuées réparties dans 130 bordels-appartements (la prostitution de rue a dernièrement été interdite dans cette ville). D'après certains fonctionnaires de police, il y en aurait plus mais ce serait difficile d'en évaluer le nombre réel. En fait, il y a plus de situations de prostitution clandestine dans un pays réglementariste comme l'Allemagne que là où la prostitution est interdite !

Dans la seule ville de Stuttgart, on a compté 3359 prosti-tuées en 2012 dont 80% de Roumaines.

Dans toute l'Allemagne, il y aurait désormais de 400 000 à 700 000 prosti-tuées contre 10 000 ou 12 000 en France.

Signez l'appel d'Alice Schwarzer (maintenant en ligne) contre une Allemagne servant de bordel à toute l'Europe ! Elle a déjà récolté 7629 signatures soit énormément plus que la prout 'ition d'Antoine et le manifeste des 343 salauds réunis.



Ici, un autre pétition pour les sages-femmes de France qui sont tellement sous-payées aujourd'hui et cela procède bien entendu de la même logique : maintenir les femmes le plus possible dans la précarité pour les exploiter au mieux des intérêts égoïstes d'une caste de nanti.e.s à forte proportion d'hommes blancs.
Et ici un article de Christian Delarue sur la position de la "commission genre" d'Attac sur une lutte efficace contre la prostitution dans le monde.

dimanche 24 novembre 2013

La situation en Allemagne est de plus en plus critique

Un méga-bordel de 6000 m² et de 5 étages va ouvrir en décembre à Sarrebruck (ville de 180 000 habitants = un peu plus petite que la ville de Troyes) alors qu'il s'y trouve déjà pas moins de 100 "usines à sexe"  !  
Ainsi la principale ville de la Sarre se retrouvera la capitale absolue de la prostitution en Europe.
Les politicien.ne.s s'affolent et les journaux en parlent. Non seulement les bordels poussent comme des champignons mais en plus, il n'y a jamais eu autant de prostituées (1000) sur les trottoirs de cette même ville !

Extrait de l'article de Focus online du 22.11.2013 sur la question :

Auch Barbara Filipak von der Prostituiertenberatung "Aldona" sieht in der EU-Erweiterung eine der Ursache der Entwicklung. Vor drei Jahren habe es noch kaum einen Straßenstrich in Saarbrücken gegeben. "Es ist ein europäisches Problem. Woher sollen die Frauen in Rumänien, die oft Analphabetinnen sind, wissen, dass es solche Straßen in Saarbrücken gibt, dass es überhaupt Saarbrücken gibt?"

Même Barbara Filipak du centre d'écoute pour prostituées "Aldona" voit dans l'agrandissement de l'Europe une cause au développement de la prostitution. Il y a trois ans, il n'y avait quasiment pas de femmes sur le trottoir à Sarrebruck. "C'est un problème européen. Comment les femmes de Roumanie qui sont la plupart du temps analphabètes peuvent-elles savoir qu'il y a ce genre de rues à Sarrebruck, et même qu'il y a un Sarrebruck ?

"Sie können sich sofort auf die Straßen stellen"

Gleichzeitig verärgert sie die rechtliche Situation in Deutschland: "Es kann nicht sein, dass Frauen, die legal putzen wollen, sich anmelden und ein Gewerbe anmelden müssen und so weiter, aber um sich legal zu prostituieren, brauchen sie das alles nicht. Sie können sich sofort auf die Straßen stellen."

"Elles peuvent immédiatement s'installer sur le trottoir"

En même temps, la situation en Allemagne l'énerve : "C'est incroyable que des femmes qui veulent faire légalement le ménage doivent se déclarer comme exercant une activité commerciale et sont contraintes à toutes sortes de démarches mais que pour se prostituer elles n'ont rien à faire du tout, elles peuvent immédiatement s'installer sur le trottoir".

Autre article : n'y a t-il pas trop de prostituées dans la petite Saarbrücken ?

Extrait : Wohlfahrt will die Gewerbeordnung erweitern, spezielle Genehmigungspflichten einführen und konkrete Anforderungen an Betriebe stellen. Es müsse sich etwas ändern, denn: „Saarbrücken hat viel zu viele Bordelle...“ 

Wohlfahrt [un juriste] veut réviser le code de l'industrie, ajouter des assujettissements à autorisation et poser des exigences concrètes aux exploitations. Il faut faire quelque chose, "Sarrebruck a beaucoup trop de bordels !"

 
 Il y a presque un an, un bordel de Sarrebruck brûlait presque de fond en comble. Les causes de l'incendie n'ont pu être déterminées.... Des riverains qui en avaient ras le bol ?

(Ajout du 26.11.13 : une VIDEO a été tourné en francais sur le cas Sarrebruck).


Signez l'appel d'Alice Schwarzer (maintenant en ligne) contre une Allemagne servant de bordel à toute l'Europe ! Elle a déjà récolté 7582 signatures soit énormément plus que la prout 'ition d'Antoine et le manifeste des 343 salauds réunis.


Ici, un autre pétition pour les sages-femmes de France qui sont tellement sous-payées aujourd'hui et cela procède bien entendu de la même logique : maintenir les femmes le plus possible dans la précarité pour les exploiter au mieux des intérêts égoïstes d'une caste de nanti.e.s à forte proportion d'hommes blancs.
Et ici un article de Christian Delarue sur la position de la "commission genre" d'Attac sur une lutte efficace contre la prostitution dans le monde.

vendredi 22 novembre 2013

Visage de l'antiabolition vs visage de l'abolition

En tant que portraitiste, j'aime bien opposer des visages, c'est très parlant : 
En haut, Elisabeth Badinter (classée 14e fortune de France en 2012 (elle n'était "que" 56e en 2010) avec 1,1 milliard de dollars*) qui ne veut pas que l'on pénalise, je cite : "la sexualité masculine" (comprendre : "le sexe tarifé", car c'est cela LA sexualité masculine pour elle...(ah bon, parce que monsieur Badinter....?)). En bas, Alice Schwarzer (sans fortune) qui militent activement POUR l'éradication de ce crime contre l'humanité qu'est la prostitution.
Nous avons là et cela va ensemble une femme qui représente les 1% et une autre les 99%.
Elisabeth Badinter. (POL EMILE/SIPA)
 Le visage de la cupidité vs le visage de l'altruisme
Signez l'appel d'Alice Schwarzer (maintenant en ligne) contre une Allemagne servant de bordel à toute l'Europe ! Elle a déjà récolté 7427 signatures soit + de 121 fois plus que la prout 'ition d'Antoine et le manifeste des 343 salauds réunis. 

Ici, un autre pétition pour les sages-femmes qui sont tellement sous-payées aujourd'hui et cela procède bien entendu de la même logique : maintenir les femmes le plus possible dans la précarité pour les exploiter au mieux des intérêts égoïstes d'une caste de nanti.e.s à forte proportion d'hommes blancs.
Et ici un article de Christian Delarue sur la position de la "commission genre" d'Attac sur une lutte efficace contre la prostitution dans le monde

*À l'instar d'Atd Quart Monde, je pense que la pauvreté doit devenir un critère reconnu de discrimination. Les riches ne veulent pas que l'on applique les mêmes principes de civilisation aux munis (par leur rapacité) qu'à eux-mêmes. Les pauvres sont censés leur servir d'essuie-sexe et cela est censé leur plaire, tandis que la sexualité des riches consisteraient (selon Badinter mais qui ne dit pas de quelle classe sociale elle parle) à acheter du "service" sexuel aux pauvres tandis que le corps de leurs propres filles ne doit pas tomber dans ce marché

Le client est un salaud, il voit une gamine sur le bord du trottoir....et après il rentre chez lui ...

De Claire O'Petit sur RMC :



Et de Sophie Péchaud de l'Avft :
Concernant le client qui lui est responsable de la demande, L’avft considère que si on veut inverser les responsabilités, il faut le faire VRAIMENT. En cela, l’Avft s’écarte des propositions faites par le projet de loi. En effet, alors que le racolage passif est un délit, les clients eux, seraient seulement condamnés à une amende, soit l’infraction la plus légère prévue par le code pénal… comme la vente forcée par ordinateur ou l’excès de vitesse! Ainsi, acheter une femme et lui imposer un acte sexuel -donc la violer-, serait aussi légèrement pénalisé que de conduire vite sa voiture. La proposition de loi se doit de réviser la manière dont elle veut “responsabiliser le client”. Il faut désormais penser une véritable sanction qui s’inscrive dans une échelle des peines cohérentes. En tout état de cause, il ne s’agit pas d’une contravention mais d’un crime. 
C’est pourquoi l’Avft pense également que la proposition de mettre en place des “stages de sensibilisation aux conditions d’exercice de la prostitution” lesquels pourront constituer une alternative aux poursuites n’est pas réaliste par rapport à la gravité des faits et notamment car ce ne sont pas les conditions qui posent problème mais bien la prostitution en elle-même.
L’Avft ne considère pas que la mise en prostitution des femmes (car il s’agit principalement des femmes) soit un métier. Bien au contraire. Il s’agit d’une violence dirigée contre les femmes par les 99% d’hommes que sont les clients. Que penser d’un «métier» où l’espérance de vie est de 34 ans? Un «métier» où l’on a 60 à 120 fois plus de risque de mourir assassinées? S’il s’agissait d’un métier, alors il faudrait vite l’interdire ! En tant qu’association spécialisée dans les violences faites aux femmes au travail, je me pose sérieusement la question de la compatibilité du droit du travail avec le fait de se faire uriner dessus ou de refuser la sodomie…

Et ce débat de 2002 en Belgique a l'air d'être actuel !

Pourquoi ils et elles ont signé la pétition d'Antoine IV

(Précédent.e.s I   II et III

Pourquoi :
Agnès Bihl ? Ou quand les filles  à papa/maman chantent la misère des autres. Fille de très bonne famille, l'autrice de Viol au vent et de Touche pas à mon corps ne semble voir aucun rapport entre le viol et la prostitution. Du moins en Europe.
Notons ces vers remarquables :
C'est rien qu' les enfants de l'inceste
C'est rien qu' les enfants du mépris
Y a qu'à pleurer sur c' qu'il en reste
C'est plus qu' les enfants du gâchis

 Dommage qu'elle parle pas de ceux qui sont juste deux pâtés de maison plus loin en train de faire le tapin mais de gens quelque part loin en Asie (ou ailleurs. Loin en tout cas).
Catherine Deschamps ? ANTHROPOLOGUE, autrice de "Femmes publiques. Les féminismes à l'épreuve de la prostitution" (= le propos : les féministes victimisent les prostituées et les Badinter en font des femmes affranchies or, en fait, elles font partie d'une 3e espèce !!!!) et de "Le sexe et l'argent des trottoirs" dans lesquels elle enquête sur cette faune et ses codes (cries, habitus, goûts et couleurs, formes de communication), cette espèce d'anthropopithèques que sont les prosti-tuées ET leurs clients (qu'elle voit à égalité pas comme quelques unes qui n'auraient pas de job et vendraient leurs corps et quelques uns qui auraient un job normal et de l'argent pour acheter ce corps), bref des études d'ANTHROPOLOGUES très érudites à la Lévy-Strauss qui font froid dans le dos.
Le différentialisme dans toute sa splendeur !
(Extrait de la prose de C. Deschamps sur la prostitution : "(...) il est cornélien de choisir (entre la dignité humaine collective et le consentement individuel par exemple), la prostitution prend les chercheurs dans une spirale d’échos qui endort leur esprit logique" => pour l'esprit logique endormi, je la crois sur parole !).
Agnès Giard ? Parce que pour "cette spécialiste dans les questions de sexualité" qui écrit pour Glamour, Marie Claire, Elle, Jalouse, Cosmopolitan, Biba, Vital, Fémina, Marie France, DS, Depeche Mode, Muteen, Causette, De l'air, Newlook, Lui, Max, VSD, Maximal, Union, Optimum, Penthouse, Must be Mad, Men magazine, et j'en passe, n'importe quelle forme de sexe c'est mieux que l'absence de sexe, ai-je découvert à son sujet dans ce billet. Et comme la prostitution serait du sexe.... alors elle signe des deux mains et avec tous ses trous !

Jeanne Goupil ? Parce qu'actrice, femme de Joël Séria, a joué plus ou moins les filles objets dans pas loin d'une dizaine de films de ce dernier. Elle a aussi joué la prostituée dans un film de Vianey et Miss Tenebra dans San Antonio ne pense qu'à ça (de Joël Séria). Bref, elle signe parce que le patron/mari signe.
Joël Séria ? Parce que son monde c'est Frédéric Dard et Léo Malet. La prostitution y est délicieusement transgressive. On va pas l'abolir, non ? Le roman noir ne s'en relèvera pas !
Fred Hidalgo ? Parce que, marqué par sa rencontre avec Frédéric Dard, il créa un jour le « Club San-Antonio » et rédigea un bulletin trimestriel d’information, Le Petit San-Antonien, sur les activités de l'écrivain ainsi que tout ce qui concernait l’univers de San-Antonio. En avril 1999, pour fêter les 50 ans de son héros, Frédéric Dard publia un « super-San-Antonio », Ceci est bien une pipe, dans lequel il s’adressait à Fred Hidalgo, « le plus féal de mes féaux », pour le proclamer solennellement « Grand Connétable de la San-Antoniaiserie, titre dont il pourra se parer sa vie durant et orner ses pièces d’identité ».
Mauricette Hidalgo ? C'est sa femme et sa collaboratrice.
Catherine Jacob ? Elle a joué la tenancière de maisons closes dans La Maison Tellier, bon alors voilà !
François Jouffa ? Parce que (déjà dit sur ce billet) + scénariste de La Michetonneuse + réalisateur de La Bonzesse. La prostitution c'est le folklore indispensable de notre Qlture.
Sylvie Jouffa ? D'abord photographe, depuis qu'elle est mariée à Jouffa, elle écrit des livres de cuisine.
Jean-Pierre Lang ? Compositeur et navigateur
Martine Lang ? La femme du précédent
Raphaël ? A joué dans un film de Claude Lelouch. Sinon : mâle, blanc, chanteur, priviligié, approchant dangereusement de la quarantaine.
Michel Trama ? Hôtelier 5 étoiles qui sert la soupe á Antoine en concurrence avec Georges Blanc
Maryse Trama ? Femme du précédent
Francette Le Guennec ? Amie/compagne d'Antoine
"Famille" Haeberlin ? euh...peux pas dire. Des Haeberlin il y en a beaucoup ! Problament une famille de cuisinier (combien de signataires sous l'appelation "famille" ? Antoine voit les familles comme un paquet compact sans individus. Intéressant !).

(Il reste 2 ou 3 "célébrités" qui ne me paraissent pas bien célèbres et que je ne traiterai pas finalement parce que j'ai déjà assez consacré de temps à ces nantis lamentables)

Signez l'appel d'Alice Schwarzer (maintenant en ligne) contre une Allemagne servant de bordel à toute l'Europe ! Elle a déjà récolté 7391 signatures soit + de 121 fois plus que la prout 'ition d'Antoine et le manifeste des 343 salauds réunis. 

Ici, un autre pétition pour les sages-femmes qui sont tellement sous-payées aujourd'hui et cela procède bien entendu de la même logique : maintenir les femmes le plus possible dans la précarité pour les exploiter au mieux des intérêts égoïstes d'une caste de nanti.e.s à forte proportion d'hommes blancs.

Et ici un article de Christian Delarue sur la position de la commission genre d'Attac sur une lutte efficace contre la prostitution dans le monde