Inna Shevchenko, militante du groupe féministe ukrainien
Femen, s’est réfugié à Paris. Connu pour ses manifestations « Topless »,
le groupe ouvre un bureau à Paris. Leurs actions soulèvent
l’incompréhension, parfois même chez les féministes.
« Sextremistes ». C’est ainsi que les Femen, un groupe d’activistes féministes ukrainien controversé, se caractérise sur leur
site internet.
Connu pour leurs protestations seins nus, Inna Shevchenko est l’une de
leurs militantes les plus médiatisée. Elle s’est désormais réfugiée à
Paris après avoir fuit son pays natal.
Le 17 août, la sulfureuse blonde sciait une croix dans le centre de Kiev en soutient aux
Pussy Riot
après leur condamnation à deux ans de camps pour avoir chanté une
prière anti-poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.
Une heure plus tard a-t-elle raconté à
l’Express lors d’un
entretien,
une enquête était ouverte sur la jeune femme. « A cause de cela, j’ai
été considéré comme une hooligan. Une vingtaine d’hommes des services
secrets ont commencé à me suivre jours et nuits. Le 3
ème
jour, vers 6 heures du matin, ils ont essayé de forcer ma porte. Je n’ai
eu qu’une minute pour décider de fuir. J’ai pris mon passeport, mon
téléphone portable et je suis sorti par le balcon ».
Le 20 décembre 2011, elle racontait avoir été torturé après avoir
protesté devant le siège du KGB à Minsk (Biélorussie). Avec deux autres
membres du FEMEN, elles auraient été conduites dans une forêt les yeux
bandés. Leurs ravisseurs les auraient menacés d’immolation en les
aspergeant d’essence. Frappés à terre, on leur aurait coupé les cheveux
avant de les laisser nues et sans papiers dans le bois.
Inna Shevchenko a été accueilli au Lavoir Moderne parisien du
quartier de la goutte d’or dans le XVIIIème arrondissement. Ce choix
français n’est pas un hasard. Terre historique du féminisme, les Femen y
comptent déjà plusieurs membres actives qui ont fait parler d’elles. Le
31 octobre 2011, déguisées en soubrettes New-Yorkaises, elles
manifestaient devant le domicile de Dominique Strauss-Kahn. Une
protestation en soutient à Nafissatou Dialo, la femme de chambre qui
accuse l’ancien directeur du FMI de tentative de viol. Quelques mois
plus tard, le 31 mars 2012, elles étaient au Trocadéro avec une devise :
« plutôt à poil qu’en burqa ! ».
C’est d’ailleurs à Paris que les Femen ouvriront prochainement leur
deuxième centre. Une base qui servira de centre éducatif pour toutes
celles qui dans le monde entier souhaitent les rejoindre. L’ouverture
serait prévue pour le 18 Septembre. Inna s’explique aux journalistes de
l’Express : « Nous allons faire un camp d’entrainement féministe, avec
des professeurs qui apprendront à leurs élèves à être de vrais soldats.
Rien ne s’improvise, face à la police, face à ceux qui ne partagent pas
nos idées. Il faut être forte, émotionnellement, mais pas seulement. »
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L'Humanité.fr