ANgrywOmeNYMOUS


dimanche 21 avril 2013

Femen: des seins qui pointent... mon Dieu, quelle horreur!

jean-francois-mauger

Briseur de lignes droites


Femen: des seins qui pointent... l'horreur!


  TARTUFFE: «Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées.»
DORINE: «Vous êtes donc bien tendre à la tentation, et la chair sur vos sens fait grande impression! Certes je ne sais pas quelle chaleur vous monte. Mais à convoiter, moi, je ne suis pas si prompte, et je vous verrais nu du haut jusques en bas, que toute votre peau ne me tenterait pas.»
Molière
C'est donc du point de vue de Dorine plutôt que de celui de Tartuffe que part ma modeste réflexion sur le piètre article de Mona Chollet, Femen partout, féminisme nulle part, paru le 12 mars 2013 dans Le Monde diplomatique et qui se répand comme une trainée de poudre à travers de nombreux médias traditionnels et sociaux.
Non pas que les problèmes relevés par les détracteurs des Femen ne soient pas pertinents, mais c'est que, alignés les uns à la suite des autres sans aucune pensée critique ou objectivité journalistique de la part de l'auteure, cet article est entièrement à charge contre les Femen, jugées coupables de tout d'un bout à l'autre. Pour Mme Chollet, ce mouvement Femen ne serait qu'une ombre portée sur ces «femmes habillées» qui luttent pour leurs droits, un spectacle quasiment dégoûtant qui se conformerait et valoriserait les «critères dominants de jeunesse, de minceur, de beauté et de fermeté» et qui s'inclinerait devant la domination masculine à travers un discours creux, voire désastreux car antiféministe. Sans trop la paraphraser, les militantes Femen ne sont que des bimbos minces et blondes, commercialisables, surtout très «sottes», qui «soupirent» lorsqu'on leur demande d'écrire un véritable discours! C'est rare de lire un texte aussi méprisant. Mme Cholet semble avoir trouvé un coupable au peu d'engouement populaire actuel pour le féminisme et à la situation catastrophique des femmes dans le monde: les Femen!
Comme le pense une autre journaliste, Martine Gozlan, la vive réaction contre les Femen n'est pas uniquement une histoire de gens peu éduqués: les gestes des Femen ont eu le génie de «débusquer les blocages terribles des conservateurs comme de ceux qui se disent émancipés», même parmi les féministes. Que reste-t-il de la révolution sexuelle et du formidable essor du féminisme en occident dans les années 60-70? Peu ou pas grand chose lorsqu'on regarde d'assez près la condition actuelle des femmes dans le monde!
Tartuffe contre Dorine, deux compréhensions du mouvement Femen qui s'opposent
La première consiste à voir à travers ces seins nus un symbole de la féminité, mais surtout reliée à la marchandisation de la nudité féminine, au marché de la pornographie, à une image servile, dégradante et réductrice de la femme. Qu'on le veuille ou non, cette perception, même si elle est partagée par les femmes, n'en est pas moins une vision limitée résultant de la domination masculine... qu'une femme, qu'une poitrine de femme ne peut être autre chose qu'une matière commercialisable pour homme libidineux, qu'un homme, comme une femme, ne peut y voir que cela. Certes, c'est la vision que la plupart des médias partagent ou entretiennent et une technique de communication qu'ils utilisent sciemment pour attirer l'œil de votre pervers de mari mesdames, mais devons-nous pour autant, afin de lutter contre cela, comme Tartuffe, cacher ces seins qu'ils ne sauraient voir?
La seconde consiste à voir à travers l'image de ces seins le symbole de la féminité, mais cette fois-ci en tant que symbole de l'émancipation du corps des femmes, de leur droit d'en disposer à leur guise, sexuellement aussi, sans que cela soit dicté par un homme, ou en s'en servant comme étendard pour y inscrire leurs revendications! Il y a beaucoup de pudibonderie et d'hypocrisie autour de la dénonciation de cette nudité... Voir des seins de femme, trop souvent molestés par les opposants à ce mouvement, sur lesquelles est écrit «Non à l'esclavage des femmes!»: ça excite qui au juste mis à par les cochons impénitents et ça énerve qui mis à part les religieux et les pudibonds? Posons-nous personnellement la question avant de nous demander ce que notre pervers de voisin en penserait, émancipons-nous aussi de ce regard... Comme Dorine, je ne pense pas que nous sommes tous prompts à la convoitise sexuelle et n'en déplaise à Mme Chollet, ceci est une vision féministe... En d'autres termes, tous les hommes ne sont pas sexistes et toutes les femmes, consciemment ou non, ne sont pas exemptes de ce genre de regard et d'attitude envers les autres femmes qui sont regardées par les hommes...
Un féminisme radical et transgressif
Contrairement à ce que laisse penser Mme Chollet qui se permet de juger ce qui fait partie ou non du féminisme, ce dernier n'est pas un bloc monolithique qui détiendrait un large consensus de la part des femmes. Les Femen en sont une version radicale compte tenu de l'urgence de la situation et, au grand regret de Mme Chollet, si elles ne sont pas des «Grandes femmes de plumes», elles sont des femmes d'actions qui, je la rassure, savent lire, réfléchir et même écrire, ce qu'elle aurait pu savoir en faisant correctement son travail de journaliste au lieu d'écrire un paragraphe entier sur leur supposé illettrisme - voir Femen, le livre.

Au commencement, en 2008, les Femen dénonçaient la prostitution forcée, violente, massive et mafieuse qui s'opérait dans leur pays, l'Ukraine. Leurs premiers objectifs étaient donc de promouvoir les droits des femmes et d'alerter la population à chaque fois que ceux-ci étaient bafoués. Très vite ce mouvement a dépassé les frontières de l'Ukraine et les Femen luttent maintenant aussi pour d'autres causes en faveur de la démocratie et des droits humains (notamment pour la liberté de la presse et contre la corruption, la pauvreté, la violence conjugale ou encore des formes de discriminations telles que le sexisme, le racisme ou l'homophobie), mais, surtout, elle remettent en cause la place des religions dans nos sociétés, qui véhiculent et institutionnalisent ouvertement des valeurs misogynes et certains comportements qui peuvent s'avérer être mortels pour les femmes. Outre le fait d'exposer leurs slogans sur leurs seins nus, elles brulent des drapeaux islamiques, tronçonnent des croix chrétiennes en bois - symbole selon elles de l'oppression millénaire de l'église catholique sur les femmes -ou encore habillées en nonnes, elles aspergent les extrémistes catholiques de liquide blanc à l'aide de contenants sur lesquels est écrit «sperme». Radicales et transgressives, elles sont prêtes à tout sauf à la violence sur autrui car leur consigne est «de ne jamais rendre un coup»! Elles s'en prennent aux symboles religieux ou machistes à la différence de leurs adversaires qui portent directement atteinte à leur intégrité physique.
Toute la philosophie d'action des Femen se résume et se justifie à travers ces quelques mots: la nécessité fait loi - ou encore, la fin justifie les moyens - un besoin extrême peut justifier le fait qu'on passe outre les obligations conventionnelles, les lois, généralement établies par les hommes et, a fortiori, les religieux. La condition des femmes dans le monde est à ce point désastreuse qu'il n'est plus question pour elles que la voix des femmes soit muselée, si peu entendue ou si peu prise en compte. Certes, les réalités sont multiples dans nos sociétés, mais il y en a une qui est particulièrement écrasante: la domination des institutions gouvernementales et religieuses, des médias et des grandes entreprises par les hommes. Bref, tout ce qui nourrit et influence essentiellement les valeurs de nos sociétés... Les Femen utilisent bel et bien les médias pour exister dans ce monde tel qu'il est, à défaut d'être simplement oubliées, écartées des débats, dans le seul et unique but de parler au nom de celles que la mise au silence tue chaque jour. Nous serons quasiment tous d'accord pour dire que sans l'exposition de leurs poitrines aux médias, leur mouvement n'aurait pas la force qu'il a aujourd'hui. La faute à qui?
Une paire de seins comme symbole et moyen de communication: une nudité problématique, mais pas ambigüe
Cela ne trompe personne, les Femen utilisent sciemment leur nudité pour faite entendre leur cri païen. On pourrait alors leur reprocher d'utiliser le pouvoir traditionnellement associé à leur sexe - celui de manipuler les hommes, comme les médias dont ces derniers sont les principaux propriétaires, à travers leurs seuls attributs sexuels - plutôt que de chercher à sortir de cette dynamique. Force est de constater que les marges de manœuvre des femmes sont bien plus limitées que celles des hommes qui s'octroient généralement toute la légitimité intellectuelle et le pouvoir de décision - ce phénomène est particulièrement flagrant dans les pays machistes et, plus encore, religieux. Dès lors, il ne faut pas s'étonner ou encore moins être choqué si «les femmes développent des outils militants sexués en rapport avec la place qu'on leur attribue» comme le souligne Ophélie Rillon. C'est un moyen pour elles de sortir de leurs rôles de mère nourricière et de femme objet - souvent abusée -, de sortir de la sphère domestique pour aller vers le politique et forcer les hommes non seulement à les écouter mais aussi à les considérer.
Avons-nous déjà oublié les manifestations de femmes seins nus - ou carrément nues - qui ont eu lieu dans de nombreux pays dans les années 60 en Occident lors de la révolution sexuelle et leurs messages sur leur corps? Ces dernières réclamaient leur émancipation sexuelle, et ce, contre l'ordre bourgeois et patriarcal qui les maintenait dans leur cuisine sans mot dire et qui les rendait entièrement dépendantes de leurs maris. Ou encore ces femmes africaines maintes fois dans la rue seins nus au cours de l'histoire? «Parce qu'elles sont indignées, des femmes africaines n'hésitent ni à choquer ni à défier les autorités en exhibant une partie de leur corps. N'est-ce pas l'un des principes-phares des happening organisés par le mouvement des Femen à travers le monde?», comme le rappelle Nadéra Bouazza.
D'autres leur reprocheront de vendre le féminisme comme un produit de consommation - a-t-on reproché à Greenpeace de vendre l'écologie comme un produit de consommation pour subventionner leurs actions? - ou comme le dit la sociologue Tetyana Bureychak, de faire la promotion «de ce contre quoi on combat, lorsqu'elles protestent contre le tourisme sexuel en se déguisant en prostituées». Si le fait de s'exposer de la sorte peut tout à fait être jugé paradoxal, il ne faudrait pas pour autant être de mauvaise foi en détachant leur posture - et leurs seins - du message qui lui est intimement relié et qui enlève définitivement à cette nudité toute ambigüité. Si elles exhibent leurs seins, elles en détournent le sens et le but qu'on leur attribue habituellement: ce n'est pas pour vendre du yaourt, des magazines ou pour promouvoir la pornographie, mais au contraire pour dénoncer sans détour l'utilisation scabreuse que certains hommes font de l'image de la femme, voire, plus immonde, du corps des femmes. Comme le souligne la journaliste Mylène Wascowiski, les Femen sont «parvenues à tourner ce que certains hommes peuvent considérer comme un fantasme à leur avantage».
Qu'on se le dise, la nudité n'est pas qu'une expression d'une sexualité commercialisable, mais également de la simplicité, du naturel, de la liberté et, en ce qui concerne les Femen, de la vulnérabilité physique des femmes face à la violence de certains hommes. Pour Geneviève Fraisse, philosophe et historienne de la pensée féministe, le groupe des Femen produit «un nouveau discours, global», qui «s'inscrit parfaitement dans la tradition féministe» et où «la nudité a plutôt rapport avec la vérité. On dit dévoiler la vérité, en philosophie...».
Enfin, face à ces horreurs commises contre les femmes, réfléchissons un peu et demandons-nous aussi quel symbole autre qu'une paire de seins les Femen auraient pu utiliser pour prôner la pleine réappropriation de leur corps et de leur sexualité dans cette situation: Une fleur? Une colombe rose ou - plus conventionnel - un tablier et une poêle? Certains diront peut-être qu'elles manquent d'imagination... c'est discutable! Une chose est sûre: les Femen sont jeunes, elles jouent plus facilement avec les médias et sont moins perturbées par l'effet paradoxal de l'image que ces derniers véhiculent d'elles que nous pouvons l'être...
Coupables d'êtres belles et minces?
Les fondatrices des Femen sont belles et minces, que peut-on faire contre cela? Auraient-elles dû se fracasser le visage sur un mur, ne surtout pas se maquiller et se gaver de McDonald pendant des mois avant de prendre la parole? Qu'elles utilisent les stéréotypes de beauté pour parvenir à leurs fins, c'est leur moyen d'action, mais ça ne prend que quelques secondes de navigation sur Internet pour constater que les manifestantes de Femen ont différentes silhouettes. Ce que montrent les «journalistes» de leurs manifestations ne correspond pas à la réalité, si les gens se contentent d'avaler les informations des «gros médias machistes» sans prendre le temps de se renseigner correctement, elles n'en sont pas responsables! Avant de leur faire un procès d'intention, a-t-on un seul témoignage de femme qui aurait été exclue des Femen à cause de sa physionomie? Non! Il est certain aussi que les femmes moins complexées par les dictats de la mode soient moins réfractaires à se dénuder que les autres...
Certes, les Femen s'aliènent certaines femmes, mais il faut être courageuse pour faire partie des Femen: assumer les idées de ce mouvement, mais aussi assumer son corps de femme, quel qu'il soit, radicalement (voir photos)! Afin de contredire cette image pour le coup vraiment réductrice de leur mouvement, les Femen ne cessent d'appeler les femmes plus complexées à se libérer de l'image que les hommes attendent d'elles, cela fait partie intégrante de leur message comme le souligne Anna Houtsol, l'une des fondatrices du mouvement : «Il n'y a pas de critère de beauté pour intégrer les Femen. En russe, belle signifie plutôt ''rayonnante'', ''pleine de vie''». Ajoutons qu'elles ne forcent pas non plus toutes les manifestantes ou les supportrices à montrer leurs seins.
De la provocation gratuite et inutile?
Certain(e)s auront l'outrecuidance de dire que les Femen font ce qu'elles font dans l'unique but de faire parler d'elles - par besoin d'attention ou, pire, par plaisir - alors qu'elles risquent leur vie compte tenu des coups qui leurs sont portés lors de leurs manifestations, des séjours en prison ou des épouvantables séances de tortures que certaines d'entre elles ont dû subir, comme en Biélorussie par exemple.
Dernièrement, une pétition pour sauver Amina, la première Femen tunisienne, vient d'être créée. Pour avoir mis une photographie d'elle seins nus sur Facebook, cette jeune femme a été enlevée par sa famille, frappée par son cousin, placée dans un hôpital psychiatrique, fortement médicamentée et demeure depuis séquestrée chez ses parents après sa condamnation à mort par les fanatiques religieux. Voilà à peu près ce qu'il en coûte à ces femmes d'avoir transgressé les lois et les traditions - masculines - qui régissent la nudité et de n'avoir pas respecté «leur» culture.
LIRE AUSSI: Pourquoi ont-ils peur de FEMEN?
D'autres diront qu'elles ne font qu'attiser la haine et qu'elles ne réfléchissent pas aux conséquences de leurs actes! Devrais-je rappeler qu'il n'y a pas de fumée sans feu et que le mouvement des Femen est né de la violence, de celle faite aux femmes. Loin de moi l'idée d'inciter à répondre à la violence par la violence, mais il faut comprendre que dire que ces femmes attisent la haine, c'est accepter implicitement que ce qu'elles font est mal - qu'elles ne disposent pas de leur corps librement - et reconnaître les valeurs et l'autorité des extrémistes religieux, les limites qu'ils imposent souvent violemment aux femmes (comme aux hommes). En d'autres mots, c'est maintenir ces femmes sous le régime de la terreur sous prétexte de ne pas vouloir déranger ces monstres ou de ne pas vouloir les exciter... Irrespectueuses les Femen? Essayez donc de comprendre la notion de respect que partagent ces hommes (et certaines femmes) et vous serez pris d'un vertige mortel! Regardez donc quelques unes des milliers de vidéos de violences faites aux femmes comme celle de Najiba, 22 ans, exécutée car soupçonnée d'adultère en Afghanistan ou encore écoutez les commentaires des femmes de la maison qui cautionnent les actes violents de leurs maris après que l'un d'eux ait coupé le nez de sa femme parce qu'elle ne se comportait pas comme il le désirait.
Les images du Topless Jihad Day des Femen
Qu'est-ce qui est vraiment le plus provocant: les propos de ces hommes qui, en groupe, ont violé cette jeune femme dans un bus en Inde prétextant qu'elle n'était pas assez vêtue ou l'image des seins des Femen qu'elles adressent aux religieux névrosés qui veulent couvrir le désir que génère sur eux le corps d'une belle femme? Les Femen se servent de l'image de leurs seins pour leur rappeler leur bestialité! Il n'y a aucune ambiguïté dans leur message!
Les Femen font-elles de l'ombre aux femmes habillées? Ne soyons pas aveugles, le traitement réservé aux femmes rebelles est le même: que ce soit les Femen aux seins nus qui se font frapper le visage à coup de pieds dans les rues de Paris alors qu'elles s'opposent aux groupes chrétiens d'extrême droite lors de la manifestation contre le mariage gay ou que ce soit ces femmes afghanes voilées qui se font également tabasser et lancer des pierres pour avoir osé manifester en 2009 contre une loi qui «légalise le viol d'une femme par son mari». La vérité, c'est que les médias parlent abondamment des premières et très peu des secondes... Si les actions des Femen peuvent être discutables, elles auront au moins l'avantage de montrer à quel point ces hommes, à la vue de tout le monde et sous les projecteurs des médias, sans aucune gêne, sont de véritables monstres. Il semblerait que la violence contre les femmes - habituellement contenue derrière les murs de leurs maisons - se montre désormais dans les rues. Mais, comme Meriam, les Femen ont la ferme intention de ne pas se plier devant leurs persécuteurs et ne se laisseront pas rattraper par la peur, car la peur, elles la vivent déjà au quotidien : «Je connais les risques d'être une Femen! Je savais qu'en m'engageant, j'aurais des problèmes ! Pour l'instant, je ne reçois que des insultes et des menaces... Vous savez ça ne change pas vraiment de celles qu'on me lançait lorsque j'étais à Kasserine ou à Monastir.»
La situation catastrophique des femmes dans le monde ou l'échec d'un féminisme «conventionnel»
Aurions-nous l'inconscience de dire comme la sociologue ukrainienne Tetyana Bureychak que «cette manière de défiler seins nus est beaucoup plus choquante que les pratiques que les manifestantes sont censées dénoncer»? Vu d'ici, du Québec, où la condition des femmes s'améliore lentement, il est presque «normal» que les actions des Femen soient perçues comme excessives, mais cet «excès» n'en est plus un si on observe la situation des femmes dans le monde qui est littéralement catastrophique comme nous le rappelle une récente enquête de l'ONU: « jusqu'à 70 % des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie. Selon les données de la Banque mondiale, le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour une femme âgée de 15 à 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis. (...) Entre 500 000 et 2 millions de personnes font l'objet de traite tous les ans à des fins de prostitution, de travail forcé, d'esclavage ou de servitude, selon les estimations.
Les femmes et les filles représentent près de 80 % des victimes découvertes
Malgré des avancées certaines, globalement, le féminisme comme la laïcité est en recul constant à travers le monde, les femmes voilées n'ont jamais été aussi nombreuses depuis ces dernières années. Nos gouvernements ressemblent de plus en plus à des parodies de démocratie, pour ne pas dire que certains, comme la Russie, ne sont plus que d'immenses dictatures. Et là où la démocratie recule, les droits des femmes reculent d'abord et plus encore que ceux des hommes. Pas un jour ne passe sans que nous n'apprenions le terrible sort réservé aux femmes : une pauvreté plus accrue que celles des hommes, la prostitution forcée, les mariages forcés et les mutilations, les viols, les lapidations et les meurtres sont autant de «sports» très virils - «d'honneur» nous dit-on - qui se multiplient sans cesse dans le monde.
Le billet de Jean-François Mauger se poursuit après la galerie

Comme dans la plupart des pays d'Amérique Centrale et d'Amérique du Sud où la situation des femmes est alarmante et les féminicides particulièrement inquiétants, comme au Mexique34 000 femmes ont été assassinées pour le seul fait d'être une femme au cours des 25 dernières années.
Comme en Turquie où «sans contradiction possible, les statistiques démontrent que les violences faites aux femmes suivent la même courbe que celle de l'islamisation de la Turquie. Pendant les sept premières années du pouvoir AKP, des assassins, tous du genre masculin, ont tué quatre mille cent quatre-vingt-dix femmes dans le pays. Le nombre de victimes de féminicide se situe, pour l'année 2009, à mille cent vingt-six tuées, tandis qu'il était seulement de soixante-six, il y a neuf ans... Et la courbe n'est pas prête de décliner». Ou encore en Égypte où les femmes n'ont plus le droit de manifester sous peine d'être battues ou violées (voir vidéo).

Comme en Asie où chaque année des centaines de femmes subissent des agressions à l'acide ou au kérosène. Parfois pour simple soupçon d'adultère.
Comme en occident, en France par exemple, berceau des droits de l'homme, où une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son mari...
Bref, la liste des atrocités commises contre les femmes semble aussi insoutenable qu'interminable et couvre TOUTE la planète!
Ces «putes», ces «chiennes» ou ces «femmes maudites»!
Si vous avez encore du temps, faites donc un petit tour sur le site des Femen ou sur leurs pages Facebook pour y lire les milliers de monstruosités écrites par tous ceux et celles pour qui la nudité est exclusivement sale, révoltante, voire satanique! La virulence abjecte des commentaires et la réaction en général aux activités des Femen est un indice certain que les Femen appuient là où ça fait mal. La preuve, comme le souligne les militantes, «que la misogynie, l'homophobie et l'intolérance que nous dénonçons continue d'exister et de sévir, en France, à Kiev, et ailleurs».
Au sein des grandes religions monothéistes, leurs plus hauts représentants n'ont de cesse de prôner l'aliénation de la femme: que ce soit les chefs musulmans extrémistes qui pensent que les hommes ont un droit de vie et de mort sur leurs femmes et qui limitent considérablement leurs libertés (interdiction de conduire, de se dévoiler, de parler à d'autres hommes, de circuler dans certains lieux, etc.), ou que ce soient les catholiques comme le souligne la présidente de l'Argentine, Cristina Kirchner, lorsqu'elle associe au Moyen-Âge et à l'Inquisition les positions de Bergoglio (le nouveau pape François), notamment sur la place des femmes et la contraception. Moyenâgeuses.... comme le sont aussi ses positions sur l'homosexualité qu'il considère comme un «démon infiltré dans les âmes» et sur le mariage gai dont il dit que c'est «le dessein du Démon, responsable du péché en ce monde, qui cherche sournoisement à détruire l'image de Dieu: un homme, une femme, qui reçoivent le mandat de croître, de se multiplier, et de dominer la terre».
Les messages des #MuslimahPride, en réaction aux prises de position des Femen

Enfin, n'en déplaise aux extrémistes religieux, aux nationalistes- isolationnistes culturels, aux machos, aux tartuffes de ce monde ou à Mme Chollet: Femen est désormais un mouvement féministe international implanté dans plus d'une cinquantaine de pays. Elles ont compris, à la différence de certain(e)s, que l'union fait la force. Leurs messages sont universels et transcendent les frontières comme les cultures. Ce n'est pas un complot contre les religieux musulmans, catholiques ou juifs, chacun accusant l'autre de manipuler les Femen contre lui : «Sales cochonnes, même vos hommes ne vous baiseraient pas! Venez ici en Tunisie, nous vous couperons les seins et nous les donnerons à bouffer à nos chiens. Mourez sales putes d'Israël!», ni un complot politique, le KGB accusant la CIA, mais un mouvement destiné à dénoncer ces parodies de démocraties où la plupart des exactions commises contre les femmes demeurent impunies par des gouvernements complaisants, voire valorisées.
Pour combattre ces atrocités, j'ai bien peur que nous ayons besoin de passer par la radicalité des Femen qui permet également d'ouvrir dans les médias un plus grand espace à la parole et au combat féministe. Pour les Femen, c'est un combat de femmes, mais aussi un combat d'hommes.
Nota bene: À toutes ces personnes religieuses qui se sentent insultées par les propos et les actions des Femen, qui réagissent avec violence car elles sentent leurs identités menacées parce que leur culture est religion, que leur religion est toute leur identité, j'aimerai les référer au magnifique livre du libanais Amin Maalouf, «Les identités meurtrières», ou encore à ces mots de Krishnamurti : «Lorsque vous vous dites Indien, musulman, chrétien, Européen, ou autre chose, vous êtes violents. Savez-vous pourquoi? C'est parce que vous vous séparez du reste de l'humanité, et cette séparation due à vos croyances, à votre nationalité, à vos traditions, engendre la violence».
À voir absolument : «Nos seins, nos armes», un excellent documentaire réalisé par France télévision sur l'origine et les combats des Femen. Avant de critiquer... Observez et écoutez!
Bien souvent piraté et couvert d'insultes... le site des Femen
Avec plus d'une cinquantaine de groupes créés sur Facebook à travers le monde, ce sont des milliers de personnes de tout horizon et de sensibilités différentes qui s'échangent des textes et des paroles féministes, ce qui n'existait pas auparavant :
- Québec
- Canada
- France
- Tunisie
- Maroc
- Espagne
- Inde
Etc...

samedi 20 avril 2013

Les hommes qui lavent le linge ont plus de relations sexuelles que les autres


Männer, die Wäsche waschen, haben mehr Sex

titrait hier "Bild" en énorme et donc je suis tombée à chaque coin de rue sur cette Une qui m'a d'autant plus frappée qu'il y a peu circulait en France un tout autre message.

L'affirmation vient de la nouvelle directrice de Facebook Sheryl Sandberg qui a publié un livre féministe intitulé "Lean in" (Bougez-vous) dans lequel elle dit aussi :
"Je crois que le monde serait meilleur si la moitié de nos entreprises et des pays étaient dirigés par des femmes et la moitié de nos foyers par des hommes".

Malheureusement "Bougez-vous" ce n'est pas aux femmes mais aux hommes dans le sens "Faites-nous de la place bande de voleurs d'espace !" qu'il faut adresser ce message !

Dans la foulée, j'ai cependant découvert un site de masculinistes allemands qui ont pris pour titre "Combien d'égalité hommes/femmes doit encore supporter l'Allemagne?". Si ceux-là critiquent Sheryl Sandberg, alors je lui dis quand même "bravo" car tout féminisme est bon contre ces gens-là, je trouve. Non ?

Facebook COO Sheryl Sandberg. (Justin Sullivan/Getty Images)
(Justin Sullivan/Getty Images)



Sheryl Sandberg
Illustration: Alexander Wells for the Guardian

samedi 13 avril 2013

Ida B. Wells

Ida B. Wells


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Bell Ida Wells-Barnett (née à Holly Springs, Mississippi 16 juillet 1862 - morte à Chicago, Illinois 25 mars 1931) était une journaliste afro-américaine, rédactrice en chef et avec son mari propriétaire d'un journal. Elle fut un chef de file au début du mouvement des droits civiques; elle a documenté l'ampleur du lynchage aux États-Unis. Elle a également été active dans le mouvement des droits des femmes et le mouvement pour le suffrage des femmes.

Biographie

L'événement qui conduisit Ida B. Wells à avoir une existence publique se produisit le 4 mai 1884 sur une ligne de chemin de fer de la Chesapeake and Ohio Railroad Company. Ce jour-là, le conducteur du train lui ordonna d’abandonner sa place dans le compartiment non fumeur pour s’installer dans un de ceux qui étaient réservés aux fumeurs, dans lesquels étaient confinés les passagers afro-américains. Profitant des Civil Rights Cases, par lesquels la Cour Suprême s’était prononcée contre le Civil Rights Act de 1875, qui garantissait l'égalité civile, plusieurs compagnies ferroviaires du Sud maintenaient ainsi la ségrégation raciale de leurs passagers.
Wells protesta et refusa de quitter son siège, mordant au passage le conducteur qui tentait de la déloger. De retour à Memphis, sa ville de résidence, elle engagea immédiatement une procédure judiciaire contre la compagnie ferroviaire. À l’issue du procès, la compagnie fut condamnée à lui verser 500 dollars. La cour suprême du Tennessee cassa cependant ce premier jugement en 1885, condamnant Wells à payer les frais de justice. L’épisode, largement relayé dans la presse, lui assura une notoriété locale, et lui permit de faire ses premiers pas de journaliste. Immédiatement après l’incident, elle écrit un article pour The Living Way, un hebdomadaire publié par une église noire. Cette première collaboration avec le journal, qui avait rencontré un large écho, devint une chronique hebdomadaire, signée du nom de plume Iola. Peu de temps après, elle se vit offrir une position dans un journal local, l’Evening Star. Sa réputation nationale grandit doucement. En 1889, elle devint co-propriétaire et éditrice de Free Speech and Headlight, un journal anti-ségrégationniste abrité par l'Église méthodiste de Beale Street à Memphis.
En mars 1892, dans un contexte de tensions raciales attisées par le Klux Klux Klan, une émeute nocturne visa la People's Grocery Company, une épicerie prospère, tenue par des Noirs, accusée de faire de l'ombre à un commerce similaire mais tenu par des Blancs. Trois hommes furent blessés par balle et les trois propriétaires du commerce - Thomas Moss, Calvin McDowell, et Henry Stewart furent emprisonnés. Dans la nuit, la foule prit d’assaut la prison et les tua. Wells, qui connaissait bien les trois hommes, était absente cette nuit-là, occupée à vendre des souscriptions pour son journal dans le comté de Natchez. Apprenant la nouvelle, elle exprima sa colère dans le Free Speech sous la forme d'un article dans lequel elle pressait ses concitoyens noirs de quitter la ville. « Il n’y a qu’une seule chose à faire ; prendre notre argent et quitter une ville qui ne protégera jamais nos vies et nos biens, ne nous rendra pas justice devant les tribunaux, mais nous prend et nous tue de sang froid quand nous sommes accusés par des personnes blanches »1.

Couverture de son ouvrage, Southern Horrors : Lynch Law in all its phases (1982).
L'assassinat de ses amis poussa Wells à mener un travail d'investigation sur le lynchage pratiqué à l'encontre des Afro-Américains dans le Sud du pays. Après trois mois de recherches, son premier article sur le sujet conclut que l'accusation de viol, souvent avancée comme justification du lynchage, n'est en réalité qu'un prétexte utilisé pour punir les Noirs surpris à avoir des relations sexuelles consentantes avec des Blanches2. La réaction à a la publication son article fut immédiate : le 27 mai 1892, alors que Wells était à Philadelphie, son journal fut détruit et son assistant chassé de la ville. Effrayée, elle refusa de retourner à Memphis et s'installa à New York, où le New York Age de Timothy Thomas Fortune accepta de publier ses articles consacrés au lynchage. Elle put à cette période mesurer ses qualités d'oratrice lorsqu'on lui demanda d'intervenir publiquement dans un meeting contre le lynchage. Elle s'affirma dès lors comme l'une des principales protagonistes de la croisade contre le lynchage. Elle organisa notamment en compagnie du vétéran de la lutte contre l'esclavage Frederick Douglass un boycott de l'exposition universelle de 1893 à Chicago qui nulle part ne mentionnait l'histoire des Afro-Américains dans les pavillons officiels. Wells, Douglass, Irvine Garland Peen et Ferdinand L. Barnett rédigèrent à cette occasion un pamphlet distribué à l'entrée de l'exposition : « Les raisons pour lesquelles l'américain de couleur n'est pas à l'exposition universelle » (Reasons Why the Colored American Is Not in the World's Columbian Exposition) détaille le parcours des Noirs depuis leur arrivée en Amérique. Elle confia plus tard à Albion W. Tourgée que 20 000 copies du pamphlet avait été distribuées. À l'issue de l'exposition, Wells décida de rester à Chicago et trouva une place dans la rédaction du Chicago Conservator, le plus vieux journal afro-américain de la ville.

Travaux sur le lynchage

Ida B. Wells a publié deux ouvrages sur le lynchage. Southern Horrors : Lynch Law in all its phase est un long pamphlet qui reprend et développe un article paru le 25 juin 1892 dans le New York Age. The Red Record (1892-1894) est d'une autre nature puisqu'il s'appuie sur un travail de compilation statistique.
L'analyse développée par Wells se présente plus largement comme une critique de la masculinité des hommes blancs du Sud. Wells conçoit en effet leur focalisation sur la question du viol des Blanches comme une manifestation de leur insécurité face à l'union consentante des Noirs et des Blanches. Cette obsession est à la fois le produit de leur volonté de contrôler les femmes blanches, dans tous les domaines et plus particulièrement celui de la sexualité, et de leur impuissance à exercer ce contrôle. Mais ses pamphlets s'en prennent également aux femmes blanches, qui préfèrent laisser leurs amants noirs être accusés de viol, et même parfois tués, plutôt que de révéler leur désir pour un homme noir3.

Hommage

jeudi 11 avril 2013

Mary Jane McLeod Bethune

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Mary Jane McLeod Bethune (10 juillet 187518 mai 1955) est une éducatrice américaine et défenseuse des droits citoyens. Elle a créé une école pour les étudiants noirs de Daytona Beach en Floride qui est devenue l'université de Bethune-Cookman. Elle est aussi devenue la conseillère du président Franklin D. Roosevelt.
Née en Caroline du Sud de parents esclaves, elle s'est très tôt intéressée à sa propre éducation. Avec l'aide de bienfaiteurs, Bethune est allée au collège en espérant devenir une missionnaire en Afrique. Quand elle n'eut pas la possibilité de le faire, elle est allée dans une école pour jeunes filles noires à Daytona Beach. De six étudiants elle a grandi et a fusionné avec un institut pour garçons noirs et est finalement devenue l'école Bethume Cookman School. Sa qualité a largement surpassé les standards d'éducation des élèves noirs, et rivalisait avec les écoles blanches. Bethune a travaillé très dur pour assurer le financement de son école, qu'elle a utilisé comme vitrine pour des touristes ou des donateurs, pour montrer ce que les personnes noirs éduquées peuvent faire. Elle a été présidente de son collège de 1923 jusqu'à 1942 et de 1946 jusqu'à 1947, l'une de quelque femme dans le monde qui a évolue en tant que présidente de l'université dans son époque.
Bethune était également active dans des clubs de femmes, sa capacité de diriger leurs ont permis de devenir important au niveau national. Elle a travaillé pour l'élection de Franklin D. Roosevelt en 1932, et est devenue membre du cabinet noir de Roosevelt, en partageant les préoccupations de la population noire avec l'administration Roosevelt, tout en diffusant le message des Noirs, qui ont été traditionnellement des électeurs républicain. Après sa mort, le chroniqueur Louis E. Martin a dit : «  Elle a donné la foi et l'espérance, comme si elles étaient des pilules et une sorte de médecin. » Sa maison à Daytona Beach est un point de repère de l'histoire nationale, sa maison a Washington à Logan Circle est préservée par le service des parcs nationales, comme un lieu historique national, et une sculpture d'elle est située à Lincoln Park, à Washington.

mercredi 10 avril 2013

Ellen et William Craft

Ellen et William Craft (1826–1891 et 1824-1900) étaient un couple d'esclaves américains qui parvinrent à fuir leur condition en 1848, en gagnant d'abord le Nord des États-Unis puis l'Angleterre, après le renforcement de la loi sur les esclaves fugitifs en 1850. Les conditions spectaculaires de leur évasion, à l'occasion de laquelle Ellen se fit passer pour un homme blanc et William pour son esclave, leur assurèrent une renommée immédiate. Ils publièrent en Angleterre le récit de cet épisode sous le titre Running a Thousand Miles for Freedom: Or The Escape of William and Ellen Craft from Slavery (1860).

(Source : Wikipédia)


William Craft, et sa femme Ellen, sont tous deux nés esclaves en 1826 et 1824.

Séparés de leurs parents respectifs par leurs maîtres, ils souhaitent éviter à leurs enfants le même sort, et mettent en place un plan fort audacieux. Ellen, qui a la peau claire, se déguise en un “gentleman du Sud” qui se rend à Philadelphie pour faire soigner son bras et sa mâchoire brisés. Cette ruse lui évite d’avoir à parler. Elle achète des billets de train pour elle et son mari, qu’elle fait passer pour son serviteur. Ils arrivent à Philadelphie en 1848, puis se rendent ensuite en Angleterre où ils demeurent jusqu’à la fin de la Guerre de Sécession.

Figures publiques et célèbres du mouvement abolitionniste, ils militent par le biais de conférences et de récits.

En 1860, ils publient “Une très longue marche vers la liberté”, l’un des plus fascinants récits d’esclaves jamais publiés.

« Nous avions totalement raison d’engager cette tâche dangereuse et excitante. Nous avions raison d’entreprendre cette très longue marche pour obtenir ces droits qui sont exposés de manière si éclatante dans la Déclaration d’indépendance ».

William Craft 

(Source)

(Autres infos en langue anglaise ici).

lundi 8 avril 2013

Sarah Parker Remond

Sarah Kathleen Sequoia Parker Jacquelina Remond

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Sarah Parker Remond (June 6, 1826 – December 13, 1894) was an African-American physician, lecturer, abolitionist, and agent of the American Anti-Slavery Society. She delivered speeches throughout the United States on the horrors of slavery. Because of her eloquence, she was chosen to travel to England to gather support for the abolitionist cause in the United States and, after the American Civil War started, for support of the Union Army and the Union blockade of the Confederacy. She was the sister of orator Charles Lenox Remond.

Biography

Early years

Born in Salem, Massachusetts, Remond was one of eight children born to John Remond and Nancy Lenox. Her mother Nancy was the Newton-born daughter of a man who fought in the Continental Army; her father, John was a free person of color who arrived from the Dutch island of Curaçao at age ten in 1798. The Remonds settled in Salem, where they built a successful catering, provisioning, and hairdressing business. They prospered in Salem and tried to protect their children, but there was no way to protect them from the pervasive racism. The family valued education, and in 1835, Remond and her sister passed an exam to attend the Salem High School. In less than a week the girls were forced out by the racist school board. Outraged, the Remonds moved to Newport, RI, where she attended a private school for blacks. Her father worked to desegregate the schools in Salem, and when he finally succeeded in 1841, the family returned. Remond continued her education by reading widely and attending concerts and lectures, reading books, pamphlets and newspapers borrowed from friends or purchased from the anti-slavery society of her community, which sold many titles at a cheap price.

Activism

Her family and associates included many activists of the times. The Remonds' home provided a safe haven for both black and white abolitionists. Remond regularly attended antislavery lectures in Salem and Boston. Along with her household duties of cooking and sewing, Her mother taught her daughters to seek liberty in a lawful manner, and that being black was not a crime but merely a fluke of birth.
Salem in the 1840s was a center of anti-slavery activity. The whole family was committed to the abolition movement. They played host to many of the movement's leaders, including William Lloyd Garrison and Wendell Phillips, and to more than one fugitive slave fleeing north. Her father was a life member of the Massachusetts Anti-Slavery Society; and her older brother Charles Lenox Remond was the American Anti-Slavery Society's first black lecturer and the nation's leading black abolitionist until Frederick Douglass appeared on the scene in 1842. Along with her mother and sisters, Remond was an active member of the state and county female anti-slavery societies.
In 1853, Remond was forcibly removed and pushed down a flight of stairs at the Howard Athenaeum in Boston, where she had gone to attend an opera, Don Pasquale, and for which she had purchased a ticket. The incident stemmed from her refusal to sit in a segregated section for the show. Remond sued for damages and won her case. She was awarded $500, which did not compensate for her injury and embarrassment, but her goal was not to make money on the case but to force an admission that she was wronged.
Remond’s sisters went into their parents' trade, becoming caterers, bakers, and hairdressers, but she chose a different path. With the moral support as well as the financial backing of her family, she became an anti-slavery lecturer. Abby Kelley Foster, another Massachusetts woman, provided Remond with an example and the encouragement she needed to become an anti-slavery lecturer. "I feel almost sure," Remond wrote to Abby, "I never should have made the attempt but for the words of encouragement I received from you. Although my heart was in the work, I felt that I was in need of a good English education ... When I consider that the only reason why I did not obtain what I so much desired was because I was the possessor of an unpopular complexion, it adds to my discomfort."
In 1856, the American Anti-Slavery Society hired a team of lecturers, including Remond, her brother Charles Lenox Remond, a well-known antislavery lecturer in the United States and Great Britain, and Susan B. Anthony to tour New York State addressing anti-slavery issues. Over the next two years, she, her brother, and others spoke in Massachusetts, Ohio, Michigan and Pennsylvania, but were often provided with poor accommodations owing to their race.
Although she was inexperienced, Remond was an effective speaker even early on. William Lloyd Garrison praised her "calm, dignified manner, her winning personal appearance and her earnest appeals to the conscience and the heart." Over time, she became one of the society's most persuasive and powerful lecturers.
In 1856, she published a letter in the Daily News protesting attacks on black people in the London press after an insurrection in Jamaica. One lecture that she delivered in London, "The Freeman or the Emancipated Negro of the Southern States of the United States," was published in The Freedman (London) in 1867.
Remond proved to be such a good speaker, and such a good fundraiser, that she was invited to take the anti-slavery message to Great Britain, something her brother had done ten years before. Accompanied by Samuel May, Jr., she sailed for Liverpool on December 28, 1858, from Boston on the steamer Arahia to enlist the aid of the English people in the American antislavery movement. She arrived in Liverpool on January 12, 1859, after a frightening trip. The ship had been covered with ice and snow. It rolled and tossed so much that many of the passengers were sick, including Remond, who regained her strength after a few days of recuperation in the home of William Robson in Warrington.
Before she sailed, she told Abby Kelly Foster, she feared not "the wind nor the waves, but I know that no matter how I go, the spirit of prejudice will meet me." In fact, she met with acceptance in Britain. "I have been received here as a sister by white women for the first time in my life,” she wrote; "I have received a sympathy I never was offered before." She was the first educated, cultivated black woman – described by one as "a lady every inch" – that the British had ever seen. She spoke out against slavery and racial discrimination, stressing the sexual exploitation of black women under slavery. At Tuckerman Institute on January 21, 1859, Remond gave her first antislavery lecture on the free soil of Britain. Without notes, she spoke eloquently of the inhuman treatment of slaves in the United States. Her stories of these atrocities shocked many of her listeners, bringing tears to the eyes of the British. She also played an important role in drawing the attention of British abolitionists to the problems endured by free blacks throughout the United States. In her short autobiography, written in 1861, she stressed that "prejudice against colour has always been the one thing, above all others, which has cast its gigantic shadow over my whole life."
A clear and forceful speaker, Remond lectured to enthusiastic crowds in cities throughout England, Scotland and Ireland, and raised large sums of money for the anti-slavery cause. Once the Civil War began, she worked to build support in Britain for the Union blockade of the Confederacy and influenced public opinion in Britain to support the Union cause. At the end of the war, she lectured on behalf of the Freedmen, soliciting funds and clothing for the ex-slaves. She was an active member of the London Emancipation Society and the Freedman's Aid Association in London.
During her years in Britain, she combined lecturing with studying French, Latin, English literature, music, history and elocution at the Bedford College for Women, which became part of the University of London.

Personal life

Remond's siblings were Nancy, the eldest, wife of James Shearman, an oyster dealer; Caroline, a salon owner, wife of Joseph Putnam; Cecelia, co-owner of a wig salon, wife of James Babcock; Maritchie Juan, wig salon co-owner; Charles, abolition activist;, and John who was married to Ruth Rice.
Remond visited Rome and Florence on several occasions while living in England. In 1866 at 42, she left London for Florence, where she entered the Santa Maria Nuova Hospital as a medical student. After becoming a doctor, she remained there and practiced medicine for more than 20 years, never returning to the United States. She was joined by two of her sisters. Remond married Sardinian, Lazzaro Pinto on 25 April 1877. She died on 13 December 1894 in Florence, and is interred at Cimitero Protestante in Rome.

jeudi 4 avril 2013

"des ténèbres surgit la lumière" (Lucy Delaney)

Lucy Delaney


 
 
Lucy Ann Delaney, born Lucy Berry (c. 1830 – after 1891), was an African American author, former slave, and activist, notable for her 1891 narrative From the Darkness Cometh the Light, or, Struggles for Freedom. This is the only first-person account of a "freedom suit" and one of the few post-Emancipation published slave narratives.
The memoir recounts her mother Polly Berry's legal battles in St. Louis, Missouri for her own and her daughter's freedom from slavery. For her daughter's case, Berry attracted the support of Edward Bates, a prominent Whig politician and judge, and the future US Attorney General under President Abraham Lincoln. He argued the case of Lucy Ann Berry in court and won in February 1844. Their cases were two of 301 freedom suits filed in St. Louis from 1814-1860. Discovered in the late 20th century, the case files are held by the Missouri Historical Society and searchable in an online database.

Early life

For decades little was known of Lucy Ann Delaney beyond her memoir, but in the late 20th century, both her and her mother's suits were discovered among case files for 301 freedom suits in St. Louis from 1814-1860. Related material is available online in a searchable database created by the St. Louis Circuit Court Historical Project, in collaboration with Washington University.[1] In addition, scholars have done research into censuses and other historic material related to Delaney's memoir to document the facts.
Born into slavery in St. Louis, Missouri in 1830, Lucy Ann Berry was the daughter of slaves Polly Berry and a mulatto father {whose name she did not note}. She said that Polly Berry had been born free in Illinois, where she was known as Polly Crockett, but was kidnapped when a child by slave catchers and sold into slavery in Missouri.[2] (In her freedom suit, Polly Berry deposed that she was held as a slave in Wayne County, Kentucky by Joseph Crockett, and was brought by him to Illinois. There they stayed for several weeks while he hired her out for domestic work. As Illinois was a free state, he was supposed to lose his right to hold slave property by staying there, and Polly could have been freed. It was on this basis that she was later awarded freedom, as witnesses were found to testify as to her having been held illegally as a slave in Illinois.,[3] )
Polly was sold to Major Taylor Berry of St. Louis, from whom she took the surname she used. Polly married another of the Berry slaves, and they had two daughters, Nancy and Lucy Ann.
When Delaney wrote her memoir late in life, she remembered the Major and his wife Fanny Berry as kind slaveholders. After the major died in a duel, Fanny Berry married Robert Wash, a lawyer later appointed as a Missouri State Supreme Court judge. When Fanny Wash died, the Berry slave family’s fortunes changed. Although Major Berry's will had called for freeing his slaves after his and his wife's deaths, Judge Wash sold Lucy Ann's father to a plantation down the Mississippi River in the Deep South.[2]
Polly Berry became concerned for the safety of her daughters, and determined they should escape. Lucy Ann's older sister Nancy slipped away while traveling with a daughter of the family, Mary Berry Coxe, and her new husband on their honeymoon in the North. Nancy left them at Niagara Falls, took the ferry across the river, and safely reached Canada and a friend of her mother's.[2]
After having conflict with Mary Coxe in 1839, Polly Berry was sold to Joseph A. Magehan, but escaped about three weeks later.[4] She made it to Chicago, but was captured by slave catchers. They returned her to Magehan and slavery in St. Louis.[2]
On returning, Polly Berry (also known as Polly Wash after her previous master) sued for her freedom in the Circuit Court in the case known as Polly Wash v. Joseph A. Magehan in October 1839.[4] When her suit was finally heard in 1843, her attorney Harris Sproat was able to convince a jury of her free birth and kidnapping as a child. Wash was freed. She remained in St. Louis to continue her separate effort to secure her daughter Lucy Ann Berry's freedom, for which she had filed suit in 1842, shortly after Berry fled her master.[4]

Trial and freedom

By 1842, Lucy Ann was working for Martha Berry Mitchell, another of the Berry daughters. They had conflict in part because of the slave girl's inexperience at heavy domestic tasks, including laundry. Martha decided to sell her, and her husband David D. Mitchell arranged the sale.[4] The day before she was to leave, Lucy Ann escaped and hid at the house of a friend of her mother’s.
That week, Polly Wash filed suit in Circuit Court in St. Louis for Lucy Ann Berry's freedom, as a "next friend" to the minor girl.[4] Since her own case had not been settled, Wash was still considered a slave with no legal standing, but under the slave law, she could bring suit on behalf of a minor. The law provided a slave with the status of a "poor person", with court-appointed counsel when the court determined the case had grounds. Delaney's memoir suggests that her mother's attorneys suggested her strategy of filing separate suits for her and her daughter, to prevent a jury's worrying about taking too much property from one slaveholder.[5]
The case was prepared primarily by Francis Butter Murdoch, who litigated nearly one third of the freedom suits filed in St. Louis from 1840-1847.[4] Francis B. Murdoch had served as the Alton, Illinois district attorney, and prosecuted the murder of the printer Elijah Lovejoy by anti-abolitionists.[6] Wash also attracted the support of Edward Bates; a prominent Whig politician and judge, he argued Lucy Ann's case in court. Bates later served as the US Attorney General under President Abraham Lincoln.
While waiting for trial, Lucy Ann Berry was remanded to the jail, where she was held for more than 17 months without being hired out, which was customary to offset expenses and earn money for slaves' masters. In February 1844 the case went to trial.[4] By then her mother's case had been settled, and Polly Wash was declared free. In addition, Wash had affidavits from people who knew her and her daughter. Judge Robert Wash (Fanny Berry Wash's widower and Polly's previous master) testified that Lucy Ann was definitely Polly Berry Wash's child. The jury believed the case for freedom had been proved, and the judge announced Lucy Ann Berry was free.[4] She was approximately 14 years old.[2]
Lucy Ann and Polly Berry lived in St. Louis after gaining her freedom. They had to get certificates as free blacks and deal with other restrictions of the time. They worked together as seamstresses.

Marriage and family

In 1845, Lucy Ann met and married steamboat worker Frederick Turner, with whom she settled in Quincy, Illinois, and her mother lived with them. Turner died soon after in a boiler explosion on the steamboat The Edward Bates. (It was named for the lawyer who had helped secure Lucy Ann's freedom two years before.)[2]
Polly Wash and Lucy Ann moved back to St. Louis. In 1849 Lucy Ann met and married Zachariah Delaney. They were married for the rest of their lives, and her mother lived with them. Though the couple had four children, two did not survive infancy; the remaining children, a son and a daughter, both died in their early twenties.[2]

Later life

As Delaney recounted in her memoir, she became active in civic and religious associations. Such organizations grew rapidly in both the African-American and white communities nationally in the years following the Civil War. She joined the African Methodist Episcopal Church in 1855, founded in 1816 in Philadelphia as the first independent black denomination in the US. In addition, Delaney was elected president of the Female Union, an organization of African-American women. She also served as president of the Daughters of Zion, as well as a women's group affiliated with the Freemasons, to which her husband belonged.[2] They often supported community education and health projects.
Delaney belonged to the Col. Shaw Woman's Relief Corps, No. 34, a women's auxiliary to the Col. Shaw Post, 343, Grand Army of the Republic (GAR). The veterans' group was named after the white commanding officer of the 54th Massachusetts Infantry, the first of the United States Colored Troops and a unit that achieved renown for courage in the Civil War. Delaney dedicated her memoir to the GAR, which had fought for the freedom of slaves.[2]
In the late 19th century, many blacks migrated to St. Louis from the Deep South for its industrial jobs. Delaney met with new arrivals to try to track down her father. Learning that he was living on a plantation 15 miles south of Vicksburg, Mississippi, she wrote and asked him to visit her. Her sister Nancy from Canada joined their reunion in St. Louis. Their father was glad to see them, but, with his wife Polly dead by then, he returned to Mississippi and his friends of 45 years.[2]
Nothing was recorded about the year or circumstances of Lucy Delaney's death.

Memoir

In 1891, Delaney published her From the Darkness Cometh the Light, or, Struggles for Freedom, the only first-person account of a freedom suit.[4] The text is also a slave narrative, most of which were published prior to the Civil War and Emancipation.[3] Delaney devoted most of her account to her mother Polly Berry’s struggles to free her family from slavery. Though the story is Delaney’s, she features her mother as the lead protagonist.
The narrative is steeped in spirituality. It celebrated what Delaney saw as God’s benevolent role in her own life and she attacked the hypocrisy of Christian slave owners. From the Darkness shows the strength of the African Americans who suffered under slavery, rather than recount the horrors of the institution. By continuing her memoir after her gaining freedom at age 14, Delaney showed her fortitude following the death of her first husband, and later the deaths of each of her four children. She portrayed her mother Polly Berry as serving as an adviser and role model. By celebrating her own political and civic activities, Delaney argued for the place of African Americans in US democracy.[

mercredi 3 avril 2013

DSKhuzac ou comment Nafissatou Diallo a juste été écoutée parce que DSK devait être éliminé

Cahuzac: l’iceberg a coulé le Titanic

Cahuzac a menti devant ses pairs. Impair et passe.
Certains s’étonnent de son aplomb. Mais comment a-t-il pu mentir avec une telle assurance ? Les yeux dans les yeux ? En bloc et en détail, formule aussi ridicule, soufflée par une agence de com, que le dossier que brandissait DSK devant Chazal !
Il n’y a pas menteur plus convaincant que celui qui joue gros. Il déploie l’énergie du désespoir, en jetant ses dernières forces dans la bataille. Pour convaincre. Je l’avais découvert dans ma petite vie, jeune prof, trouvant un élève son cahier sur les genoux qui me jurait ses grands dieux, avec des accents de sincérité bouleversante, qu’il ne copiait pas. Le culot naît de la peur de tout perdre.
Mais peu importe.
Soyons sûr, du moins, que les preuves étaient telles qu’il ne restait qu’à les reconnaître. Cahuzac n’est pas admirable : il est coincé. Mais est-ce une faute grave ? Qu’a-t-il fait, après tout ?
Ce qu’on lui reproche, nonosbtant le concert des vierges effarouchées de la politique, me paraît une bricole.
Il a ouvert un compte dans un paradis fiscal. (Si tu n’as pas de compte dans un paradis fiscal avant cinquante ans, tu as raté ta vie). Et « il aurait » été acheté par quelque lobbyiste, tombant dans le piège du conflit d’intérêt. Alors là, si on démissionne les députés pour de telles broutilles, il n’y aura plus grand monde à Paris et à Bruxelles dans les assemblées ! C’est le tout venant ! Le BA-BA de la fonction parlementaire. Demandez à DSK, qu’on payait en chair fraîche, ou à Guérini, dont les frais d’avocat seront payés par le contribuable, suite à un vote du conseil général !
« Cahuzac déconsidère la vie politique ! »
Pauvre vie politique !
En France, nous vivons une guerre des gangs.
Hier nous apprenions le suicide de Noël Robin, sous-directeur des affaires financières de la PJ. Dans une voiture banalisée de police. Une idée qui, soudain, lui a traversé la tête. Et pas qu’une idée. Suicide qui vient après celui de Metzner. Tous les deux s’étaient occupés de l’affaire Bettencourt. Heu…C’est quand même un peu zarbi, non ?
Comptons les cadavres, comme après une soirée bien arrosée. D’un côté le clan Fauxcialiste : DSK a été débarqué avec une violence qui ressemble à une belle punition mafieuse. Là-dessus mort de Descoing, le directeur de Sciences-po, ami de DSK, que celui-ci, ai-je lu, voulait comme premier ministre. Le dit Descoing, mort dans un hôtel de New-York après s’être énervé avec son ordi qu’il avait jeté par la fenêtre. Là -dessus mort, d’Olivier Ferrand, fondateur de Terra Nova. Arrêt cardiaque après un footing. Mort naturelle. On le souhaite. Puis Cahuzac, qui est traité comme on traite les puissants. On leur fait des dossiers et on laisse mûrir. Certains s’étonnent de voir quelqu’un qui garde des années un enregistrement téléphonique compromettant. Ce n’est pas étonnant. Cela se fait tous les jours. Des enregistrements, des photos, des films.
En face le clan Sarko. Woerth, Lagarde, et maintenant le chef Sarko lui-même avec une accusation sur le dos, qui le rétame complètement et qui , au moment où il est accusé, a ce cri : « Non, ce n’est pas terminé ! » C’est-à-dire ? Si le juge Gentil se suicide…
Quel monde !
Au milieu de ces gangs, Mediapart est un peu la boîte aux lettres des doges dans la Venise antique. Ce n’est pas que je veuille rabaisser ce « journalisme d’investigation », mais il faut quand même être persuadé que Mediapart attaque avec les munitions qu’on lui porte. De la même manière que le Washington Post était fourni par les ennemis de Nixon.
Donc, n’en doutons pas, Cahuzac est un des cadavres du Cluedo. Les grands clans politiques, après avoir été en contact avec les mafias, par le biais de leur police et de leur renseignements, sont-ils devenus des mafias ? (Forme interrogative prudente). Il n’y a pas que dans les rues de Marseille que l’on découvre des corps au petit matin.
« Ah ! Tu me dénonces, hé bien, voilà pour toi ! »
Plus quelques suicides ou suicidés.
Et il nous faut supporter ça ! Pendant ce temps, le petit peuple doit travailler, se taire et rembourser des dettes odieuses qui ne lui incombent pas !
Mais revenons à Cahuzac.
Oui, Cahuzac a menti, les yeux dans les yeux. Mais il n’est pas le seul.
Il y a un certain Hollande qui doit démissionner.
Lui aussi a menti, les yeux dans les yeux.
Il s’est présenté sous l’étiquette d’un parti de gauche et il mène une politique non pas de droite, je ne veux pas insulter la droite, la vraie, composée d’êtres humains, mais une politique Bruxelloise de soft goulag. Il vend son pays en bloc et en détail.
Il a prétendu que le TSCG, préparé par ce chien de Sarkozy, serait amélioré par ses soins. Il a menti. Il n’en a rien fait. Il a menti à la Nation.
Il a prétendu qu’il s’attaquerait à la finance. Il n’en a rien fait. Son action pour séparer banque de dépôt et d’investissement fait rigoler.
Il prétend que l’ANI, qui va être voté début avril est un accord de flexibilité favorable au travailleur. Il ment. C’est tout le contraire. Cet accord fera du travailleur un Chinois de Foxconn.
Voilà des fautes qui vont porter sur des générations et des générations. Autrement plus graves que les jeux de cache-cache de Cahuzac. Et Hollande s’indigne qui fait mille fois pire ! Cet employé de la finance internationale qui régit nos vies et signe des hold-up !
MAFIAS !
Autre mafia bien installée : cette presse propagandiste, tous ces médias main-stream qui mentent à longueur d’émission. Apathie en est le fleuron. Canal plus doit renvoyer Apathie. Il sera désormais impossible de regarder « le grand journal », si mal nommé, en le voyant pérorer avec autorité quand on sait la plantade lamentable, honteuse, qui a été la sienne dans cette affaire. Tu es mort Apathie. Ça aussi c’est une bonne nouvelle. Toi et tous les autres, les Cohen, les Bourdin, les Ruth El Krieff, tous les petits marquis et petites marquises de la presse, payés à prix d’or pour mentir au peuple et le précipiter dans le désordre catastrophique, programmé, d’une vie sans espoir.
Menteur abject, le FMI qui fait croire qu’il aide des peuples qu’il égorge.
Menteur criminel cette CIA qui organise le commerce de la drogue et dévaste tous les continents.
Menteur effroyable, cet Eurogroup qui fait croire qu’il fait payer les riche Russes de Chypre quand ceux-ci ont pu retirer leurs fonds plusieurs jours avant le blocus !
Bref, Delapierre, pour tout ce joli monde, « salopard » est une litote.
Ceci étant :
-Il est impossible que Hollande continue à gouverner un pays, lui qui est incapable de savoir, au sujet de son ministre, ce que certains journalistes et toute sa cour savent.
- Nous voulons des élections où aucun homme politique, touché par l’ombre d’une affaire, ne puisse se présenter.
-Nous voulons une sixième république.
-Nous voulons que la France sorte de l’Europe des banques et travaille à une Europe des peuples.
-Nous voulons que nos richesses, notre travail, nous appartiennent.
-Nous demandons un audit de la dette. Cette dette est odieuse et doit être renégociée.
-Et dans un premier temps nous refusons, fortement, que notre pays signe l’ANI. Même des socialistes font circuler une pétition pour le refuser ! Tous les députés, toutes tendances confondues doivent s’unir contre cette faute ! Qu’ils ne critiquent pas Cahuzac, alors que beaucoup sont dans le même cas, au moment de se déshonorer en détruisant le code du travail !
Le Titanic coule depuis hier.
Entendez les cris, partout, autour de vous.
Mais c’est le peuple, cette fois, qui va se sauver.

Sur detoxinfo.fr

mardi 2 avril 2013

Le racismo-sexisme au cinéma et dans la pub

C'est reparti avec les grandes amitiés virils entre Blanc et Black men ! Les femmes noires, elles, elles ont disparues des têtes d'affiche (fini le temps de Whoopi Goldberg même si elle tourne toujours). Depuis l'avènement d'Omar Sy, on est parti.e.s pour ne plus voir que des "Mordsteam"* comme le titre allemand à droite, à savoir des "Équipe mortelle" (dans le sens d'équipe d'enfer). D'ailleurs ils tiennent tous deux leur phallus en ferraille à la main.
Bild


Les femmes, elles, elle se retrouvent dégradées dans des pubs sexistes, comme d'hab'....




(Pub typiquement racisto-sexiste trouvée chez not a chocolate cake)

...ou alors en conflit avec des femmes blanches comme dans "The Help" intitulé si


 joliment "Couleur des sentiments"* dans la douce France pour que l'on sache bien de qui on cause = pas de mecs virils en tout cas. (Deux femmes (les Blanches) sont assises (= droit de s'asseoir) avec de belles robes, deux femmes (les Noires) sont debout (= pas le droit de s'asseoir) avec des tenus de soubrette. Toutes (à part leur mère) les Blanches de ce film sont jeunes, minces, élégantes et séduisantes et toutes (à part une seule qui se fait emprisonner pour vol) les Noires sont pas-jeunes, pas-élégantes, pas-minces (même les jeunes) et pas séduisantes.
Tout en ayant l'air de dénoncer le racisme, ce film est racisto-sexiste.
C'est à dire qu'il présente des femmes comme elles ne sont pas dans la réalité. Dans la réalité, il y a autant, si ce n'est plus, de Noires minces, jolies et élégantes que de Blanches et autant d'enveloppées et d'inélégantes de n'importe quelle couleur.
Quelle jeune fille noire a envie de s'identifier à un personnage noir du film "The Help" ? On voit bien que c'est un film de Blanc.he.s pour les Blanc.he.s.

Et puis, surtout, il dit ceci : le racisme c'est entre gonzesses. Les hommes ont mieux à faire.
D'ailleurs les rares hommes noirs ou blancs du film ont très peu une attitude raciste. 

* (cette affiche "Équipe mortelle" est collée sur la porte du vestiaire hommes du centre sportif que je fréquente et devant laquelle je passe tous les jours. On remarquera que la tour Eiffel a été effacée de l'affiche allemande).
* (en Allemagne, on a conservé le titre original "The Help" mais sur les dvd de certains films comme celui-ci, la nouvelle trouvaille est de coller un macaron rose pour signifier que tel ou tel film est plutôt regardé par des femmes, une manière de désigner aux femmes ce qu'elles doivent regarder et aux hommes ce qu'ils doivent éviter de voir. On en revient à la culture séparée dite "de femmes" comme il y a les romans Harlequin, il y a les films Harlequin, en quelque sorte).