ANgrywOmeNYMOUS


mercredi 31 juillet 2013

DSK va aller bosser dans le pays du viol comme ordre venant de l'état, qui s'étonne ?

Article sur No Pasaran

Le corps des femmes comme champ de bataille



Si le viol a toujours été une arme redoutable de domination patriarcale, en temps de guerre, il se transforme en un outil d’anéantissement de peuples entiers. Dans son ouvrage Violences sexuelles, la nouvelle arme de guerre(1), la journaliste Karima Guénivet a analysé le cas des violences sexuelles planifiées subies par les femmes dans trois conflits contemporains : l’Ex-Yougoslavie, le Rwanda et l’Algérie. Dans le premier, le viol est au service de " l’épuration ethnique ", dans le second, il participe au génocide des Tutsis, et dans le dernier, il est instrumentalisé par les soldats intégristes. L’auteure rappelle que la reconnaissance récente du viol comme crime contre l’humanité est très limitée - car circonscrite à la Bosnie et au Rwanda – et que la sanction de cet acte universel est encore trop peu pris en charge par les sociétés.

Dès le début de ton ouvrage, tu précises bien que le viol n’est pas quelque chose d’anormal qui apparaîtrait seulement dans les temps de guerre, mais comme un phénomène social. Ce que les chiffres en France, 48 000 viols déclarés chaque année, montrent bien.
K.G. : Le viol n’est évidemment pas propre aux guerres, il existe au quotidien dans nos sociétés et nous y sommes confrontées en tant que femme chaque jour. Dans un contexte de guerre, de chaos total, de zone de non-droit, la violence est exacerbée et les viols ne font que redoubler.
Tu analyses particulièrement trois conflits, la Bosnie, le Rwanda et l’Algérie. En parlant du viol en tant qu’arme de guerre, tu évoques l’idée du corps des femmes comme étant un champ de bataille.
Par ce qu’elle représente, c’est-à-dire la garante de la culture, de l’éducation, parce qu’elle est la femme de l’ennemi, sa mère, elle devient l’ennemi à abattre. On utilise le corps des femmes comme un champ de bataille. En violant une femme on atteint l’honneur du mari, sa virilité, mais aussi la communauté entière. On rappelle aux autres guerriers leur incapacité à défendre leurs femmes.
Un autre aspect que tu précises est la relation, pendant la guerre, entre la culture virile et militaire et le viol qui est le fruit des deux précédents.
Il y a tout un fantasme qui se crée autour de l’armée, avec une virilité mise en avant qui engendre la misogynie. Et dans le microcosme qu’est l’armée, on est obligé de rentrer dans le moule, de faire des blagues salaces et d’avoir le même comportement que les autres. Le viol et la guerre sont imbriqués historiquement. Ce qui a permis que le viol s’installe dans ces conflits, c’est qu’on a toujours cru que le viol était propre à la guerre et qu’il était le fait de soldats ivres. Or il ne s’agit pas d’actes isolés, mais de viols massifs et systématiques. Et, pour la plupart, de viols planifiés politiquement. On n’est plus dans le cadre d’un crime sexuel mais d’un crime politique.
Parlons des différentes catégories de violences sexuelles qui peuvent exister dans les guerres. Elles sont utilisées sous-forme de moyen de motivation des troupes, de prostitution forcée, de violence étatique. Peux-tu les préciser ?
Le viol comme moyen de motiver les troupes est l’utilisation des femmes comme butin de guerre, prises avec les biens de l’ennemi, au sein des groupes armés, souvent nomades qui sont ainsi rétribués. Pour la prostitution forcée, l’exemple le plus évident est celui des "femmes de confort", pendant la guerre du Pacifique : des femmes coréennes et philippines, étaient enlevées et forcées de travailler à la solde des soldats japonais dans des bordels, sans être évidemment payées. Il y a une autre forme de prostitution forcée indirectement liée à la guerre. Dans ce contexte, des femmes sont amenées à se prostituer si elles veulent survivre, avoir des rations alimentaires ou qu’on ne tue pas leurs enfants, car parfois il y a chantage à la mort. En ce qui concerne les violences étatiques elles peuvent se faire dans le cadre d’une éviction forcée comme en Turquie avec la minorité kurde. Pour faire partir un peuple, on le terrorise et pour cela on viole les femmes. Il y a aussi l’impérialisme génétique. On le rencontre davantage dans le cadre de la colonisation comme au Timor avec les soldats indonésiens ou dans une volonté de colonisation comme en Bosnie.
La Bosnie justement est la première guerre que tu étudies. Peux-tu resituer ton analyse par rapport au conflit ?
Dans le conflit en ex-Yougoslavie qui se passait, rappelons-le, à deux heures de chez nous, la majorité des viols ont eu lieu entre 1991 et 1993 avec un pic en 1992. Les allégations de viols sont arrivées en France en 1992. Le gouvernement n’a évidemment rien fait et la société civile était très sceptique : qu’une telle barbarie puisse se dérouler à nos portes était impossible. En Bosnie, l’utilisation du viol massif et systématique a été volontaire. Même s’il n’y a pas de preuve directe d’ordres émanant des autorités politiques, on sait par les témoignages de militaires serbes que les ordres venaient de leur hiérarchie. On leur donnait l’ordre de violer et s’ils n’arrivaient pas à le faire, on les menaçait. Certains militaires serbes en sont arrivés à ne pas violer des femmes, mais en leur disant "surtout, racontez que je vous ai violée".
L’impérialisme génétique dont le premier exemple connu est le viol des Sabines à la création de Rome, est une caractéristique de la Bosnie. Là-bas, il y a eu la volonté de violenter des femmes musulmanes et d’enfanter des enfants serbes afin d’éradiquer ce que le pouvoir politique considérait comme la "peste musulmane", c’est–à-dire l’hégémonie du lit musulman. L’infériorité numéraire des Serbes a apporté ce phénomène de grossesse forcée des femmes bosniaques afin d’accroître le nombre de Serbes.
Il y a eu différents cas de viols ; dans les villages, en majorité, dans le but d’évictions forcées. Lors d’une prise d’une ville par une armée ou une milice, les femmes étaient violées sur la place publique, par plusieurs personnes. Ensuite, ces femmes étaient emmenées dans des camps de fortune où elles étaient encore violées pendant les interrogatoires et dans le camp même. Et il y a eu d’autres camps destinés, eux, à faire engrosser ces femmes, où quand une femme tombait enceinte, on la montrait en exemple. On la gardait captive jusqu’à son septième mois de grossesse afin d’être sûr qu’elle ne pourrait pas avorter. Et lors des assauts de ces hommes, ceux-ci leur disaient "je vais te faire un bébé tchetnik, sois heureuse"…
On ne peut pas comprendre ces paroles odieuses sans connaître la propagande de l’identité serbe qui existait à cette période-là.
Il y a eu d’abord une exhumation du mythe serbe qui a commencé à propos du Kosovo. On disait que là-bas les Serbes étaient menacés, que des femmes serbes étaient violées par les Albanais du Kosovo. Et puis ce fut la Bosnie, avec les mêmes rumeurs. Il y a même eu des montages vidéo où on voyait des soldats Bosniaques, en fait des Serbes revêtus d’uniformes bosniaques en train de violer des femmes. ça a été diffusé à la télévision serbe, qui disait "voilà, ce que les soldats bosniaques font à vos femmes, rendez leur la pareille". Cette propagande a servi à légitimer ces viols.
Pour les Serbes, leur identité n’est pas culturelle mais généalogique. Là, où naissait un Serbe, était la Serbie que ce soit dans le ventre d’une femme musulmane ou pas. Je parle de la minorité serbe qui a mis cela en place, il ne s’agit évidemment pas du peuple-même qui, soit a agit endoctriné, soit n’a rien fait.
Il y avait la volonté de détruire, y compris la capacité de reproduction de ces hommes, par l’ablation des testicules, et en les tuant. Et en parallèle, celle de "reconstruire", c’est-à-dire d’ensemencer les femmes avec le "germe" serbe.
Cette situation d’horreur acquiert une dimension encore plus terrible, quand on sait la proximité qu’il y avait dans ces viols : le bourreau et la victime pouvaient se connaître auparavant. Ce fait montre la force de la propagande.
Le phénomène de proximité est important. Aujourd’hui, les guerres sont des conflits civils dans lesquels ce phénomène de proximité est réel. Si on en croit les sociologues, le viol n’est possible que s’il y a une reconnaissance, souvent dûe à un phénomène de proximité. La première chose que font les policiers dans une enquête est, la plupart du temps, de chercher dans l’entourage de la victime, la personne qui a pu la convoiter. Ce phénomène de proximité a, en fait, aidé au viol. Ce qui a été étrange, c’est le phénomène de déshumanisation juste avant le viol : on insultait ces femmes, on les frappait, on leur urinait dessus, on les violait avec des bouteilles ou des bâtons, on les faisait violer par leur fils ou par un voisin aussi musulman.
Dans le génocide rwandais, le viol a été une arme utilisée un peu autrement.
L’utilisation du viol au Rwanda au cours du génocide a été complètement différente de la Bosnie. Si là-bas il y avait une volonté de créer après la destruction, au Rwanda, la volonté était d’anéantir. Tuer ou violer puis mutiler et tuer. Il faut dépasser le clivage ethnique dans ce conflit car à mon avis, il s’agit d’un conflit social. L’ethnie Tutsie était relativement plus riche et plus aisée et quand un Tutsi ne l’était pas il était considéré un peu comme un hutu. Ce qui était frappant, c’était la propagande. Il y a eu tout un mythe qui s’est créé autour de la femme tutsie. Mythe relayé par les médias qui publiaient des croquis représentant la femme tutsie, la montrant ayant des relations sexuelles avec la Minuar (la force des Nations Unies sur place), pour illustrer le fait qu’elle est une espionne au service des belges. On a donc incité la population hutue à fantasmer autour de cette femme considérée comme une européenne à la peau noire. On disait "La femme tutsie est belle, éduquée, faite pour le sexe. Allez voir à l’intérieur !" Ce fantasme est allé tellement loin, que lors des assauts certains miliciens Interhamwe sont allés jusqu’à mutiler ces femmes, à leur couper le clitoris, à le mettre sur un bout de bâton à le planter devant la maison et à dire à tous ceux qui passaient "Regardez à quoi ressemble une tutsie !".
Il y a eu une volonté de diaboliser les femmes tutsie, de les montrer uniquement comme objet sexuel pour faire monter l’agressivité des hommes.
Cela a eu deux effets : nourrir et augmenter l’appétit et la curiosité sexuelle des hommes miliciens mais aussi attiser la haine des femmes hutues à qui on disait que les tutsies volaient les maris. Un phénomène propre au génocide rwandais est l’adhésion et la participation massive des femmes dans les exactions.
Tu expliques que les ordres de viol comme de meurtre partaient de Kigali, puis étaient relayés dans les régions et les communes.
Les personnes inculpées aujourd’hui au tribunal pénal international d’Arusha sont, pour beaucoup des chefs de commune et des responsables politiques. Ce sont eux qui ont ordonné de tuer mais aussi qui ont préparé les armes, et aidé à relayer les médias, notamment les journaux de Kigali. Et il y avait la force extraordinaire de la radio et télévision des Milles collines, qui dès le premier jour disait : "les tombes tutsies ne sont pas encore pleines, allez-y , remplissez-les !". Comme en Bosnie, en disant "si vous ne le faites pas, c’est eux qui le feront", il y a eu la création d’une légitimité. Là encore, on a transformé l’acte d’agression en légitime défense.
Parmi les formes qu’ont pu prendre les violences sexuelles, tu parles de deux cas : les femmes comme butin et les "femmes de plafond".
Dans le premier cas, des miliciens qui vont de ville en ville emportent avec eux leur esclave sexuelle qu’ils abandonneront à un moment donné, mais qu’ils utilisent tous les soirs pour " le repos du guerrier ". Les " femmes de plafond " est un phénomène assez extraordinaire. Ce sont des femmes qui ont été enlevées par les Interhamwe, dont la famille a bien souvent été massacrée par eux, et dont l’un de ces hommes s’est plus ou moins épris et la cache chez lui. Il la dissimule dans un faux-plafond (d’où leur nom) car il sait que les autres viendront la chercher pour la tuer. Il leur arrive d’être bien traitées, dans tout ce que ça a de relatif puisqu’on avait tué toute leur famille. Dans d’autres cas, elles étaient violées quatre ou cinq fois par jour. Lorsque ces "femmes de plafond" ont été interrogées après le génocide, certaines parlaient de ces hommes en disant encore "mon mari". Elles étaient tiraillées entre la haine et le fait que ces hommes leur avaient sauvé la vie. Toutes celles qui ont survécu ont été regardées avec suspicion car on se demandait pourquoi elle avait survécu, si elle avait collaboré et avec qui.
Une autre particularité est l’importance des mutilations.
Les mutilations génitales ont été très importantes au Rwanda, chez les hommes comme chez les femmes, car il y avait ce dessein de détruire. Et on détruisait en premier les organes génitaux, après l’avoir utilisé pour les femmes. Il la laissait pour morte ou la tuait mais non sans lui avoir fait subir des tortures et d’horribles mutilations. Et les mutilations ont été telles qu’après le génocide, il a fallu des opérations de chirurgies reconstructrices, pour permettre à ces femmes une sexualité " normale ", ce qui est difficile, ou d’enfanter.
Le troisième conflit que tu analyses dans ton livre est la guerre actuelle en Algérie. Peux-tu repréciser le contexte des viols qui ont lieu là-bas ?
Il s’agit d’un conflit pour lequel la grille de lecture est difficile, parce qu’il y a une véritable nébuleuse. Il y a deux types de victimes en Algérie. Les plus nombreuses, celles qui ont été agressées, violées et mariées de force aux membres du GIA et les autres victimes des exactions des forces de sécurité et des miliciens. Lorsque je parle des viols des forces de sécurité, il ne s’agit pas de viols planifiés mais de crimes sexuels opportunistes. Là où il y a une stratégie, c’est chez les groupes islamiques armés, on l’a retrouvé dans certaines fatwas. Il s’agit réellement d’une volonté de prendre ces femmes, et de deux manières. Soit les enlever et en faire des esclaves, soit les marier de force à des membres du GIA pour donner naissance à un "bon musulman" puisqu’il aura été enfanté par un "bon musulman". Il ne s’agit pas d’impérialisme génétique mais d’impérialisme religieux.
Même si, en Algérie, les viols sont un peu moins organisés, il y a quand même des caractéristiques qu’on retrouve, notamment les " mutaas " que tu viens d’évoquer.
Les mutaas sont les mariages forcés. Ce mariage temporaire pratiqué par les musulmans chiites, à la base, n’a rien d’une agression : deux personnes décident pour un temps donné qu’elles seront mariées. En Algérie, on enlève les femmes, on les marie de force avec des membres du GIA et on les viole. L’utilisation de ce mutaa, selon mon analyse, sert à légitimer ce viol. Le viol est interdit par l’Islam bien évidemment, le fait de marier ces femmes sert donc à rendre le viol légal : il s’agit de relations sexuelles dans le cadre du mariage… Si en Algérie, où comme dans tout le Maghreb les musulmans sont sunnites, on a observé cette pratique cela s’explique par le fait qu’à partir de 1994, les takfirs ont pris le pouvoir au sein des GIA. Ces derniers étaient des Afghans, c’est-à-dire des moudjahidins ayant fait la guerre en Afghanistan où ils ont côtoyé des chiites. Ils ont certainement importé cette pratique qui est d’ailleurs très utilisée par le Hezbollah.
Pour les intégristes, les femmes sont diabolisées, et font l’objet de toutes les peurs.
Il y a différentes images de la femme dans l’Islam. La bonne musulmane que l’on voile, non pas pour la punir mais pour la protéger des autres, l’esclave, la " sebaya ", qu’on utilise à son gré et il y a l’houri, que le bon musulman retrouvera au Paradis. Lorsqu’on regarde l’utilisation que font ces hommes des femmes, on a l’impression qu’ils s’octroient des houris sur terre.
Venons-en aux réponses qui ont été faites à ces crimes contre l’humanité au niveau international et local. Quelles sont-elles ?
Depuis la création des tribunaux pénaux internationaux, le tribunal de La Haye chargé de juger les crimes de guerre en ex-Yougoslavie, Bosnie, Serbie et Kosovo, et le tribunal d’Arusha pour le Rwanda, le viol est considéré comme un crime contre l’humanité. Par contre, c’est très localisé puisque c’est uniquement pour la Bosnie et le Rwanda. Il ne s’agit absolument pas de reconnaître le viol comme crime contre l’humanité en Sierra Leone aujourd’hui.
Pour l’Algérie, la haute autorité islamique a considéré que les femmes violées par des membres des GIA étaient des victimes, et qu’elles avaient le droit d’avorter dans certaines conditions. Par contre, il n’est absolument pas fait état des femmes violées par les forces de sécurité, la police, ou par les miliciens. Quand ces femmes ont demandé à être indemnisées en tant que victimes de guerre, le ministre de l’Intérieur leur a été répondu que si on les indemnisait, tous les mois lorsqu’elle recevrait leur pension on leur rappellerait l’acte de viol et que quelque part cela équivaudrait à de la prostitution… Donc, la reconnaissance des femmes comme victimes de guerre n’est pas d’actualité. Même s’il y a eu une évolution pour les avortements en Algérie.
On a donc encore une justice à plusieurs vitesses en ce qui concerne le viol. Si on est en France et qu’on porte plainte pour viol, on a des chances de se faire entendre, et encore. Il y a des enquêtes, il faut là encore prouver l’acte, la réputation est en jeu, etc. On va même jusqu’à demander à la femme comment elle était habillée. Donc même chez nous il peut y avoir des soupçons. Dans un pays comme le Mexique, les auteurs de viols sur mineurs peuvent soit accepter d’épouser leur victime, ce qui les "lave", soit faire de la prison. Il est sûr que la plupart d’entre eux épousent la victime. Dans les pays où la Charia fait loi, une femme qui a été violée doit corroborer son témoignage de celui de quatre autres témoins…
Le viol est un acte universel, par contre la justice et les peines qui vont avec sont soumises à la culture, à la volonté du pays, et aussi aux accords de paix. Car souvent quand on est en préparation de paix, le groupe qui doit lâcher les armes demande l’impunité, et ces viols font partie des crimes impunis. Les victimes sont ainsi sacrifiées sur l’autel de la paix, pour la raison d’État.
Concernant les condamnations qui peuvent avoir lieu, il y a le fait de condamner le viol comme crime d’honneur, ce qui est une analyse terrifiante.
La condamnation du viol contre crime d’honneur, est la plupart du temps celle pratiquée jusqu’ici là. Souvent non pas contre l’honneur de la femme, mais contre celui de son époux ou de son père, c’est-à-dire de l’homme qu’elle est censée représenter. Dans les trois conflits que j’ai choisi d’étudier, on est dans des pays où la culture est très importante et la virginité de la femme qui représente l’honneur de sa communauté aussi. Il est évident que l’acte de viol provoque une honte sur elle, mais aussi sur l’ensemble de sa famille. C’est pour cela qu’il est si dur de leur faire reconnaître qu’elles ont été victimes. À la honte s’ajoute le fait qu’elles se sentent coupables. Elles se disent "qu’ais-je pu faire pour être violée ? Est-ce que j’ai provoqué ?". C’est incroyable, qu’en tant que victimes, elles se sentent coupables. Parfois il y a aussi la famille qui interdit d’en parler parce que c’est la honte pour eux.
Tu interroges les structures très peu importantes qui prennent en charge ce genre de chose. Et toute la question psychologique. Un viol ne dure pas qu’un instant, c’est quelque chose qui continue bien après.
Non seulement il y a très peu de structures, mais pour aller dans une structure, encore faut-il déjà assumer. C’est-à-dire reconnaître le viol soi-même ou par rapport aux parents ou la famille, donc se reconnaître comme une victime. Ce pas-là étant déjà très difficile à franchir. Les traumatismes liés aux viols sont divers : on perd, notamment, l’estime de soi et de son corps.
Pour revenir au contexte de la France, tu cites un auteur dans ton ouvrage qui dit que le viol en temps de guerre a la même relation avec le viol en temps de paix, que la Shoah avec l’antisémitisme. En quoi le viol en temps de paix ou de guerre nous interroge t-il ?
Le viol doit nous interroger sur deux choses. D’abord sur l’importance qui est donné à la sexualité de la femme. Je crois que le viol est intrinsèquement lié à la symbolique de la femme. Si la femme n’était pas autant l’objet de fantasmes ; si elle n’était pas aussi symbolique par le danger qu’elle peut représenter d’enfanter un enfant autre que celui de son mari ; si cela n’était pas aussi important, le viol ne serait pas une telle arme. La deuxième chose tient dans la redéfinition totale des relations hommes-femmes. Il ne s’agit pas de revendications de discriminations positives mais de l’égalité tout simplement, de la reconnaissance de soi dans l’autre.
Propos recueillis par Pirouli, mis en forme par Leila

mardi 30 juillet 2013

Aggravated Pimping


Dominique Strauss-Kahn & ‘Aggravated Pimping’ 101

The former IMF head is set to go on trial for aggravated pimping. Why not just regular pimping? Eliza Shapiro explains.





Everyone’s favorite former global finance leader, Dominique Strauss-Kahn, will be tried on the charge of “aggravated pimping” for his alleged involvement in a prostitution ring based in France, French authorities announced Friday.


So…what’s aggravated pimping, again? And how does it differ from plain old pimping?

Carlton Hotel
Dominique Strauss-Kahn is being investigated for attending sex parties at the Hotel Carlton in Lille, France. (Philippe Huguen/AFP/Getty)

There seems to be something lost in translation between French and American variations of the charge. In France, pimping is a broadly defined term, according to NBC News, that can “encompass aiding or encouraging the act of prostitution.”

In Strauss-Kahn’s case, it all boils down to a few casual sex parties gone awry. DSK’s attorney has admitted that his client attended such festivities in luxury hotels in Lille, but didn’t know that the women at the parties were, in fact, prostitutes. Now the scandal-prone Strauss-Kahn is facing a decade of jail time and a $2 million fine if convicted.  

Essentially, aggravated pimping is a worse version of pimping. Prostitution is legal in France, but a pimp profiting from the prostitution of another person is against the law.  

Aggravated pimping is also a crime in America, with the specifics of what constitutes the “aggravated” part varying from state to state.

In Texas, the charge, called “aggravated promotion of prostitution” involves knowingly investing in, financing, controlling or supervising a prostitution ring with two or more prostitutes.

In Maine, aggravated pimping involves drugs or threats that convince someone to become or remain a prostitute. And in Montana, the charge involves the prostitution of a child, spouse or someone else under the legal care of the pimp.

The pimping allegations are, of course, far from the first time DSK has been accused of having sex in a manner that people go to prison for.  

Strauss-Kahn famously resigned as managing director of the International Monetary Fund after he was accused of raping a maid in a New York City hotel. He denied the allegations and charges against him were later dropped. He also gave up his bid for the French presidency in the wake of the allegations.

French authorities are also investigating whether the prostitutes in the Lille ring were paid in part via corporate funds. After DSK was linked to the prostitution ring last November, his lawyers released a statement calling the charges "unhealthy, sensationalist, and not without a political agenda."

Now it’s up to a court to decide just how aggravating his behavior was.



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Le coup de grâce de DSK

Lundi 29 Juillet 2013, 09h51 - par Rédaction en ligne
©reporters
L’ancien directeur du FMI est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour proxénétisme aggravé en réunion.
Depuis les événements survenus à New York le 14 mai 2011, Dominique Strauss-Kahn s’est fait le plus discret possible. Espérant un probable retour sur la scène politique, il a tenté de se faire oublier. La récente décision des juges de le renvoyer devant le tribunal correctionnel pour “proxénétisme aggravé en réunion” dans l’affaire dite du Carlton de Lille met sans doute fin à tout espoir de come-back. Si en juin dernier le procureur de Lille avait requis un non-lieu en estimant que les preuves détenues contre DSK étaient insuffisantes, les deux juges en charge de l’affaire en ont finalement décidé autrement. L’ancien patron du FMI pourrait être contraint de comparaître devant la cour dans le courant de l’année 2014 lors d’un procès qui s’annonce d’ores et déjà complexe et médiatisé.
Les juges devront mettre à jour les responsabilités et le degré d’implication de douze prévenus - parmi lesquelles Dominique Alderweireld, mieux connu sous le nom de Dodo la Saumure - dans un réseau chargé de mettre en place des soirées “ détentes “ lors desquelles des jeunes femmes étaient conviées pour satisfaire les désirs de ses participants. Les enquêteurs cherchent à déterminer si Dominique Strauss-Kahn était au courant de la véritable nature de ses femmes, des prostituées. L’ancien homme politique a toujours affirmé qu’il était persuadé que ses partenaires de soirées déshabillées étaient des libertines consentantes.
Ces parties fines organisées à Paris, à Washington, mais aussi à Vienne et Madrid, étaient mises en place par un commissaire de police et des entrepreneurs qui espéraient ainsi gagner les faveurs de DSK et en profiteraient lors de son élection à l’Elysée. “Autour de Dominique Strauss-Kahn, qu’ils voyaient comme le futur président de la République, Fabrice Paszkowski, David Roquet et Jean-Christophe Lagarde se sont comportés en courtisans, prompts à satisfaire ses désirs, à les devancer ou encore à les susciter “, avait conclu le procureur de Lille, Frédéric Fèvre. “ En voulant satisfaire à tout prix ses fantasmes, ils se sont enfermés dans une logique où il leur fallait lui trouver des femmes qu’ils devaient lui présenter comme des libertines et non comme des prostituées. Tout était organisé autour de la satisfaction de leur mentor en vue de la reconnaissance qu’ils espéraient tous trois tirer le jour venu, et dont ils ne se sont jamais cachés. “
DSK a affirmé qu’il ignorait que ces femmes étaient des prostituées. Du côté des jeunes femmes, les témoignages divergent. Si l’une affirme qu’il lui avait été demandé de taire sa vraie nature à celui qui aurait un jour pu devenir Président de la République française, une autre a confié aux juges que les propos qu’elle avait échangés avec son “ client “ ne pouvaient laisser aucun doute quant à sa nature de prostituée.
Les poursuites judiciaires à l’encontre de l’ancien compagnon d’Anne Sinclair pourraient faire jurisprudence s’il était condamné. En effet, le proxénétisme étant le fait de tirer profit de la prostitution ou de la favoriser. Ce qui n’inclut pas les clients qui en bénéficient. “ On a ici affaire à un client qui ne profite pas directement de la prostitution en recevant une part de la rémunération des prostituées, mais qui obtient des services sexuels sans les payer “, a souligné un avocat parisien, Maître Frédéric Landon.
Du côté du principal intéressé, l’un de ses avocats Richard Malka, a tenu à dénoncer l’”acharnement” contre DSK. Il a rajouté qu’ils iraient “ sereinement devant le tribunal correctionnel pour démontrer l’absurdité et l’aberration de ce grief de proxénétisme aggravé “. “Nous verrons tout cela publiquement devant le tribunal correctionnel et tout le monde pourra se rendre compte qu’il n’y a rien dans ce dossier”, a rajouté un autre défenseur de l’accusé. “Dans cette affaire, il y a un acharnement du magistrat instructeur parce que c’est Dominique Strauss-Kahn, faisant fi de tout bon sens juridique. Aucune infraction n’est caractérisée “
S’il est reconnu coupable à l’issue de ce procès, DSK risque jusqu’à dix ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende. Et il pourra définitivement faire une croix sur tout espoir de renaissance politique.

Sur soirmag.com

lundi 29 juillet 2013

Célébration du 1.025e anniversaire de l'introduction du christianisme dans la Russie kiévienne : quelques "sorcières" "brûlées" au passage

Vladimir Poutine est arrivé samedi  26.7 en Ukraine pour y célébrer le 1.025e anniversaire de l'introduction du christianisme dans la Russie kiévienne....

Raison pour laquelle 4 Femen et 2 hommes pro-Femen ont été passé à tabac.


Übel zugerichtet: Femen-Aktivist Viktor Swjazkij vor und nach der Prügelorgie
Viktor Sviatski, militant du groupe, est méconnaissable. Sa mâchoire est cassée, ses dents brisées.



Anna Goutsol a recu un coup de poing en plein visage, Oksana Shachko un coup de poing au sein, Sacha Chevtchenko a été blessée au front.


Ceci afin que Dieu et ses "serviteurs" ne soient pas dérangés par des hérétiques et des sorcières au milieu de leur belle cérémonie glorifiant une religion dite de "paix".

samedi 27 juillet 2013

Malek Boutih torse nu pour soutenir Amina


Malek Boutih pose torse nu pour soutenir une Femen tunisienne

Le député socialiste de l'Essonne Malek Boutih a décidé de tomber la chemise en «soutien à Amina pour ses combats et son courage». ( Malek Boutih )
27.07.2013, 16h25 | Mise à jour : 17h41
Le député Malek Boutih s'est pris en photo avec son écharpe tricolore pour seul accoutrement. Et la vague de chaleur qui touche la depuis le début du mois n'a rien à voir avec cette mise en scène. Le député de l'Essonne a décidé de tomber la chemise en soutien à Amina Sboui, militante tunisienne arrêtée le 19 mai et écrouée pour avoir peint le mot «FEMEN» sur le mur d'un cimetière à Kairouan. Cette dernière s'est récemment plainte de ses conditions de détention.

«Soutien à Amina pour ses combats et son courage» titrait Malek Boutih sur son blog le 23 juillet. En hommage à cette militante Femen, le député PS s'est dénudé à la manière des membres de ce mouvement féministe controversé, connu pour ses actions seins nus. Vendredi, l'image a été reprise sur le compte Twitter des Femen en France :


Amina Sboui, 19 ans, s'est récemment plainte de mauvais traitements en prison. Des accusations qui lui ont valu de comparaître lundi dernier devant la justice pour outrage et diffamation de fonctionnaire. «Je suis jugée parce que j'ai dénoncé la torture et la violence exercées à l'égard des détenues» a déclaré Amina à l'AFP en prenant place sur le banc des accusés. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 29 juillet.
leparisien

Conférence SUR les femmes au sens propre du terme (femmes absentes, sans doute à la cave)


Saudi Arabian Women's Conference... With Not A Female In Sight (PICTURE)

Huffington Post UK  |  By Posted:   |  Updated: 25/07/2013 14:27 BST
An image of a conference in Saudi Arabia on the topic of “women in society” – with not a single female present - has gone viral.
The picture features row upon row of men in traditional headscarves and white thobes. A single Westerner in a flannel shirt is the only person breaking up an otherwise uniform sea of what appear to be Arab men.
We traced the picture back to Beladalorb.com, which says it was published in Saudi newspaper Okaz last year.
saudi arabia womens conference

The conference on the subject of 'women in society' was notable for its lack of women
The conference was reportedly held at the University of Qassim and was apparently attended by representatives of 15 countries.
Much is being made of absurdity and hypocrisy of the image, but when you consider Saudi Arabia is a country where women are not permitted to drive, it seems less so.
Religious police in the Gulf Kingdom which is governed by Sharia Law only recently lifted a ban on females riding motorbikes and bicycles – as long as they wear the full-length veil and are accompanied by a male relative.
It is illegal for Saudi women to travel abroad without male accompaniment. They may only do so if their guardian agrees by signing a document know as a 'yellow sheet' at an airport or border crossing.
In November 2012 it emerged women were being electronically monitored with authorities using SMS to track them and inform their husbands of their whereabouts.
And it was only in 2011 that women were given the right to vote and run for office in municipal elections in 2015.

jeudi 25 juillet 2013

"Bonne" nouvelle pour la gauche grande chasseuse d'"islamophobes" : après la Norvégienne violée et emprisonnée, une Pakistanaise lapidée pour crime de port de téléphone portable


PAKISTAN: A young woman stoned to death for having a cell phone after ruling by a Panchayat


July 11, 2013


Arifa, a mother of two children, has been stoned to death on the orders of Panchayat (a tribal court) for possessing a cell phone. She was executed on 11 July in the district of Dera Ghazi Khan in Punjab province. The victim was stoned to death by her uncle and relatives on the orders of Panchayat after she was found to have a mobile phone.
According to media reports her uncle, cousins and other relatives threw stones and bricks at her until she died. She was buried without informing anyone. Police registered a First Information Report (FIR) against the Panchayat but no one has been arrested. She was buried in a desert far away from her village and nobody (not even her children) was allowed to participate in the funeral. Her husband is unknown.
Women are often victimized by these illegal judicial systems. This incident is a demonstration of the strong patriarchal society in Pakistan, and women are forced to remain in their clutches. Because of the absence of a proper criminal justice system, the powerful sections of society have complete impunity when they enforce their will.
The incident is a clear reflection of the total collapse of the rule of law in the country, where every section of the government has become utterly redundant in the face of tribal, feudal and religious traditions. The local police have not arrested the members of the Panchayat because the power in the area lies with the landed aristocracy.
Stoning to death is a barbaric act from a primitive society. Society is sent the message that violence is the way to deal with women and other vulnerable groups. Women's rights are negated through the use of these forms of punishment.
Pakistani society has degenerated to the point that, for a woman, keeping a cell phone has become serious crime. It is treated as a worse crime than gang rape, murder and bomb blasts, through which many people are killed on a daily basis.
The Panchayat is an illegal judicial system run by feudal lords and tribal leaders. It is common in rural areas of Punjab, where landed aristocracy and centuries old tribal traditions rule. These practices are commonly used against women so that their tribal norms remain pure and intact. The Panchayat system is so powerful that the 'independent judiciary' still has not shown the courage to declare it illegal. The Pakistani judiciary, which got its independence after a people's movement of two years, is much more involved in taking cases against elected government officials in order to keep its popularity in the media, while failing to introduce judicial reforms at the grassroots level, which has generated a society without any base on the rule of law.
What Arifa's death shows us is the real system of justice in many parts of Pakistan. Local ruling is done by feudal bodies with complete impunity. There is no enforcement of the law by the judiciary, police or any other governing institution. It is more than the absence of the rule of law; it is an airless vacuum claiming many victims, in which the police – charged with the duty of enforcing the law - are hired thugs who torture and detain people at the request of powerful parties, please see the cases of two sisters, murdered in June 2013, 25 days apart, for daring to ask the courts for justice; http://www.humanrights.asia/news/urgent-appeals/AHRC-UAU-020-2013
In Arifa's case, it is those same corrupt police officers who are now being asked to investigate. Without serious intervention from government authorities, her case will be treated the same as far too many innocent deaths have been; uninvestigated, with complete impunity for the perpetrators.
The Panchayat, Jirga and other illegal 'judicial systems' can easily be used by grudge informers and powerful persons to obtain 'death penalties' to murder whomsoever they want to. Bizarre charges can be tried and people are executed through these systems. There is rarely any intervention by the police to stop them because the police, as mentioned above, play a particular part in the real legal system that operates in many parts of Pakistan.
The Asian Human Rights Commission (AHRC) urges the parliament to legislate against the illegal tribal courts, including the Jirga, Panchayat and Bradari judicial systems. The government must immediately investigate and arrest all the members of the Panchayat for ordering the murder of a woman on the charges of possessing a cell phone. The senior police officers for the district of Dera Ghazi Khan should also be prosecuted for aiding and abetting this heinous crime and neglecting their duty to investigate this case. The upper judiciary, particularly the Supreme Court of Pakistan, must take immediate action against illegal and parallel judicial systems and the killing of innocent people.

mercredi 24 juillet 2013

Mais mais mais ? Où est donc passé le complot franco-russe contre DSK ?

 DSK entre au conseil de surveillance d'une banque russe

"Dominique Strauss-Kahn va entrer dans le conseil de surveillance de la Banque russe de développement des régions (BRDR), une institution financière contrôlée par le géant russe du pétrole Rosneft, a annoncé vendredi 12 juillet l'établissement

(...)

Pour la transformer, Rosneft avait engagé à l'automne trois cadres dirigeants de la prestigieuse banque d'affaires américaine Morgan Stanley : Rair Simonian, Elena Titova et Walid Chammah, qui avaient intégré le conseil de surveillance de la BRDR. Ces derniers ont décidé de démissionner de cette instance, d'où son changement de composition.
Elena Titova a également quitté son poste de présidente de la banque et est remplacée par Dina Malikova, jusqu'alors vice-présidente. Rosneft, détenu à 69 % par l'Etat russe, est devenu cette année le premier groupe pétrolier coté en Bourse dans le monde grâce à l'acquisition de son concurrent TNK-BP, valorisé 55 milliards de dollars".


Mais mais mais ? Où est donc passé le complot franc-russe contre DSK ?
Je cite :

"La thèse du complot dans l'affaire DSK fait son chemin en France. Cette fois, c'est un homme politique qui la relance, accréditant à demi-mots l'idée selon laquelle l'inculpation pour tentative de viol de Dominique Strauss-Kahn serait un coup monté afin de l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle de 2012.
Le député PS Claude Bartolone rapporte ainsi à BFM-TV, citée par Le Nouvel Obs, que l'ancien patron du FMI lui aurait confié, le 29 avril : "Attention, il faut être très vigilant, on peut être sur écoute téléphonique, je sens bien qu'actuellement les Russes et notamment Poutine [premier ministre russe], sont les alliés de la France pour essayer de me virer du FMI avant que je ne puisse être en situation d'annoncer [ma candidature]."
"Je pense que ça serait une faute pour tous d'arriver à ce que je sois viré et pas être candidat en sortant proprement du FMI", aurait ajouté Dominique Strauss-Kahn, toujours selon le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, qui l'a "senti très attentif à tout". Et Claude Bartolone de conclure qu'il a été complètement décontenancé en apprenant dimanche matin l'arrestation de DSK.
C'était sur lemonde.fr le 19 mai 2011

Les Russes et notamment Poutine alliés à la France pour virer Domi-nique du FMI ?????

Ah bon sang mais c'est bien sûr ! Les Russes avaient trop besoin du "grand économiste" ! Le seul ! L'u-nique ! Mais comme il était pris, il fallait trouver un moyen de le récupérer.


Voilà ce qui s'est passé !

 
Mais, franchement, ces Russes, ils n'y vont pas avec le dos de la cuiller, hein : faire faire à DSK le Perp Walk, le faire mettre en prison puis en liberté conditionnelle avec bracelet électronique à l'appui, puis l'obliger à cracher des millions pour du "matériel" même pas homologué ! Il est pas rancunier le DSK ! Il est joice, même ! Qu'es aquo ?

Mais non, mais non, on ne nous prend pas du tout, mais pas du tout, pour des quiches......

lundi 22 juillet 2013

Gracié de naissance

En Europe, au 18e siècle, on fouettait les mères qui avaient eu un enfant hors mariage. Le mariage cette institution qui a été mis au point par les hommes pour les hommes ! Malheur aux femmes qui n'avaient pas su se marier ni su se préserver d'une grossesse hors mariage. Les engrosseurs (ou violeurs), eux, restaient, comme DSK (ou presque), blanc comme neige. En Arabie Saoudite au 21e siècle, il est d'usage d'accuser une femme qui se plaint d'avoir été violée de "relation hors mariage".
Même patriarcat même logique.
C'est ce qui est arrivé a Marte Dalelv.

Auspeitschung lediger Mütter



Légende de l'image : mères célibataires fouettées en place publique. Gravure de D. Chodowiecki.

Heureusement, on est rassuré.e.s : la plaignante est graciée. Le violeur, lui, est grâcié de naissance.

 A lire sur le web :

La Norvégienne condamnée après sa plainte pour viol à Dubaï a été graciée

Marte Dalelv, 24 ans, l'a confirmé lundi. Elle compte rejoindre son pays "le plus tôt possible".





La Norvégienne Marte Dalelv, condamnée puis graciée après avoir porté plainte pour viol, lors d'une interview, à Dubaï (Emirats arabes unis), le 21 juillet 2013.
La Norvégienne Marte Dalelv, condamnée puis graciée après avoir porté plainte pour viol, lors d'une interview, à Dubaï (Emirats arabes unis), le 21 juillet 2013. (JUMANA EL-HELOUEH / REUTERS)



"J'ai été informée que j'étais graciée." Marte Dalelv, une Norvégienne condamnée à seize mois de prison à Dubaï après avoir porté plainte pour viol, a confirmé sa grâce, lundi 22 juillet. Cette femme de 24 ans avait écopé de cette peine pour comportement indécent (une relation sexuelle hors mariage), parjure et consommation d'alcool. Elle a indiqué qu'elle avait récupéré ses documents de voyage et qu'elle allait rejoindre son pays "le plus tôt possible".
La jeune femme, en voyage d'affaires aux Emirats arabes unis, dit avoir été violée le 6 mars lors d'une sortie entre collègues. Sa plainte lui avait valu une peine dont elle avait fait appel. En attendant, elle avait trouvé refuge dans une église norvégienne de Dubaï, d'où elle a lancé un appel à une aide financière après avoir dépensé ses économies en frais d'avocat.
A Oslo, le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, a annoncé lundi sur Twitter (en anglais) que Marte Dalelv avait été autorisée à quitter les Emirats. "Marte est libérée ! Merci à tous ceux qui se sont signalés pour l'aider", a-t-il écrit. "Elle a non seulement été graciée, mais elle peut rester jusqu'à ce qu'elle décide elle-même de partir et elle a été autorisée à retourner à tout moment aux Emirats arabes unis", a déclaré l'ambassadeur de Norvège dans les Emirats, Aase Bjerke.

Sur franceinfo.fr

dimanche 21 juillet 2013

Vagina dentata


Vagina dentata


img
Les activistes FEMEN ont attaqué l'ambassade d'Egypte à Berlin pour demander la cessation immédiate des viols de masse sur la place Tahrir.
Les Sextrémistes ont montré un vagin plein de dents à l'ambassadeur d'Egypte. Menée par l'activiste dissidente égyptienne de FEMEN Alia El Mahdi, les Sextrémistes accusé nouvelles autorités égyptiennes de laisser faire tous ces viols, et ont appelé les Egyptiens à résister aux tyrans cruels. Les régimes et les présidents changent, mais l'acharnement islamiste et sauvage avec lequel on traite les femmes n'a pas bougé.
FEMEN demande au monde de ne pas considérer les événements égyptiens comme une formidable révolution sociale jusqu'à ce que les violences envers les femmes cessent définitivement en Égypte.
Vive les femmes égyptiennes!

Sur Femen.org

vendredi 19 juillet 2013

Différentialisme, frère jumeau du racisme

J'aimerais publier un ancien texte de Caroline Fourest sur le port du voile intégral qui pose le problème du différentialisme comme frère jumeau du racisme, "différentialisme", voilà le mot dont j'avais besoin pour exprimer ce qui fait dire à certaines féministes que le voile serait (pour les non-différentialistes, donc) une, je cite, violence faite à la civilisation européenne

L'article s'appelle : Voile intégral : par où en sortir ? (J'ai rehaussé certains passages avec des caractères gras).


"On aimerait qu’aucune femme n’ait jamais l’idée saugrenue de se cacher pour plaire à Dieu.
On aimerait qu’aucun homme n’ait jamais envie de couvrir sa femme, comme une voiture ou un canapé, pour se l’approprier. 
On aimerait que ce débat, difficile et compliqué, se déroule dans une époque enchantée, où il n’y aurait ni polémique opportuniste sur l’identité nationale ni vote suisse contre les minarets.
On aimerait vivre dans un monde où il n’existerait ni intégrisme pour nourrir le racisme ni racisme pour nourrir l’intégrisme.
On aimerait… Mais s’il suffisait de claquer des doigts pour vivre dans un monde idéal, cela se saurait.
Le débat sur le voile intégral est là, il faut bien le mener. Il est là parce que des parlementaires s’en sont emparés, ce qui n’est pas absurde en démocratie, mais surtout parce que le voile intégral choque.
Ce qui est plutôt rassurant pour un pays attaché à l’égalité.
 Il faut une sacrée dose de différentialisme, le frère jumeau du racisme, pour ne ressentir aucun frisson en voyant des ombres de femmes hanter certains quartiers comme si nous étions en Arabie saoudite.
Espérons que l’on ne s’y habitue jamais. Peut-on, pour autant, tout régler par l’interdit ? C’est là que le débat devient plus complexe.
Il est possible d’interdire un signe religieux inégalitaire à l’école publique, au nom de sa vocation émancipatrice. Ainsi que dans les services publics et les lieux représentant la République, à cause de cette symbolique. Mais dans la rue ? Ici, le choix d’un individu – fût-il aliénant – prime. Tant qu’il ne nuit pas à la sécurité ou à l’"ordre public".
Une loi symbolique contre le voile intégral aurait l’inconvénient d’être particulariste et prendrait le risque d’être inapplicable.
Pourquoi interdire le voile intégral mais pas le port du masque en période de grippe A ? A cause de la dignité des femmes ? Mais alors, pourquoi ne pas interdire le voile simple ? Ne porte-t-il pas atteinte à la dignité des femmes ?

Et si on interdisait le voile simple dans la rue, pourquoi ne pas interdire tout signe politique tendancieux ? Evitons ce cercle infernal, et cherchons l’efficacité.
Dans cette affaire, il faut dissocier deux choses : les raisons pour lesquelles on souhaite combattre le voile intégral (la dignité des femmes) et celles que l’on peut invoquer pour restreindre cet uniforme sectaire (la sécurité).
C’est ce que permettrait la combinaison intelligente d’une résolution solennelle avec une série de règlements plus généraux, concernant le devoir de s’identifier.

La résolution pour le symbole : la représentation nationale exprimerait ainsi son rejet de tout signe portant atteinte à la dignité des femmes. Cette résolution n’aura de force que si elle fait l’unanimité et transcende les clivages partisans.

La gauche s’honorerait à y participer. Quant à la mise en pratique, des mesures doivent permettre aux commerces et aux lieux publics d’afficher des règlements obligeant toute personne entrant dans ces lieux à s’identifier, pour des raisons de sécurité.
En 2006, un homme s’est baladé dans le métro londonien, placé sous vidéosurveillance, couvert d’une cagoule noire. Il a été arrêté.
Pourquoi une femme aurait-elle le droit de porter une cagoule masquant son visage ? Parce qu’elle est persuadée que Dieu lui demande ? Dieu n’a pas à être un passe-droit… Il y a quelques semaines à Marseille, un bijoutier croit ouvrir à un couple, dont une silhouette portant un voile intégral. C’était en fait deux braqueurs. Il a été cambriolé.
Dans de nombreux cas de figure – que ce soit pour aller chercher son enfant, un colis à la poste, prendre le bus, entrer dans un magasin ou dans une zone placée sous vidéosurveillance -, une femme en voile intégral doit accepter de s’identifier sous peine d’être verbalisée.
En dehors de ces situations, libre à elle de porter un voile pour se protéger de la colère d’un dieu misogyne, ou de la grippe A. Libre aux autres de continuer à dire ce qu’ils en pensent. 

 Caroline Fourest


Et voici un ancien texte de Sisyphe sur la position négationniste de Christine Delphy sur le sens du port du voile.




jeudi 4 octobre 2007

Une comparaison réductrice de Christine Delphy
par Micheline Carrier







Je sais que j’en heurterai plusieurs en me permettant de critiquer une icône du féminisme, une chercheuse et une femme que j’ai admirée par ailleurs sous d’autres aspects, mais je ne puis passer sous silence certains propos que j’estime réducteurs.
Dans une entrevue qu’elle a accordée au Devoir, le 1er octobre 2007, la chercheuse féministe française, Christine Delphy, a déclaré au sujet des consultations sur les "accommodements raisonnables" au Québec :
« Je suis contente. Je voudrais que l’on se pose aussi la question du port du talon haut. Le nombre de chevilles tordues, si vous saviez... 80 % des patientes des podologues sont des femmes », dit-elle avec la plus grande ironie avant de poursuivre : « On peut s’inquiéter du fait que les sikhs portent de petits poignards, mais personne ne s’alarme de savoir que les adolescents transportent des armes à feu et tirent sur d’autres dans les écoles ! »
Je trouve cette réflexion un peu simpliste. Le symbole véhiculé par le port du voile, souvent imposé par des hommes à des femmes - et qui n’a pas son équivalent pour les hommes dans les cultures qui l’imposent (ce qui est en soi significatif) - ne se compare pas au symbole du port de souliers à talons hauts, que nous sommes libres de ne pas porter sans être menacées de représailles. Et une cheville tordue n’équivaut pas aux coups, blessures et menaces de mort que certaines subissent parce qu’elles ne portent pas le foulard ou le voile tel qu’il est prescrit. Cette sorte d’ironie a pour effet d’éluder et de ridiculiser une réflexion sérieuse sur le sens du voile, souvent imposé à des enfants dans certains pays. Presque tous les jours, nous recevons des messages au sujet de femmes de différents pays (y compris la France) qui sont menacées de représailles si elles refusent de porter le voile.
Pourquoi est-il si dangereux pour certaines de refuser de porter ce voile si le port du voile relève simplement de "la liberté de conscience" ? La "conscience" des femmes iraniennes, par exemple, qui défient le gouvernement en ne portant pas un voile ou foulard "réglementaire", et qui sont emprisonnées, qu’est-ce qu’on en fait ? Ce genre d’argument se compare au discours des défenderesses de la légalisation de la prostitution qui invoquent le "libre choix" de se prostituer, alors qu’on connaît les conditions qui conduisent à la prostitution à un âge aussi jeune que 12 ou 13 ans - des conditions qui sèment le doute sur l’existence de ce fameux "choix". Quant aux armes à feu à l’école, il est absolument faux que personne ne s’en préoccupe au Québec et au Canada. Madame Delphy est mal renseignée.
Sur la question de l’Afghanistan, je crois que Christine Delphy a raison de dire que "le combat pour libérer les femmes afghanes a été instrumentalisé" (un mot - instrumentalisé - qu’elle semble particulièrement affectionner, ainsi que ses disciples québécois). Mais que penser de ce passage : « Il vaut mieux porter une burqa et être en sécurité et pouvoir manger. Il faut savoir établir les priorités, et ce sont ces femmes-là qui doivent le faire » ? Avec une burqa, les femmes mangeaient-elles plus et étaient-elles davantage en sécurité sous les Taliban ? D’ailleurs, elles la portent encore dans plusieurs régions de l’Afghanistan, et pas toujours par choix.
Ce n’est pas parce que les Américains et autres Occidentaux ont eu tort de faire la guerre en Afghanistan (et en Irak et ailleurs) pour s’approvisionner en pétrole que les Taliban ont (eu) raison de vouloir enfermer les femmes dans un vêtement qui limite leur déplacement et symbolise le contrôle des hommes sur leur corps et sur leur droit à l’existence même. Et les mariages forcés ? Et l’exclusion des filles de l’école ? Et la lapidation ? Et l’absence de liberté sexuelle ? Ce ne sont pas les Américains qui les ont inventés. L’association RAWA, composée de femmes afghanes, a bien documenté la situation de ces femmes sous les Taliban.
« Pour elle, c’est détourner l’attention de ce dont il faudrait réellement se préoccuper : le bien-être des femmes », écrit la journaliste du Devoir. Le bien-être des femmes ne commence-t-il pas par le droit de circuler librement, sans être escortée obligatoirement par des hommes pour le moindre déplacement, en s’identifiant comme personne, comme femme, non comme fantôme ambulant, sans être violée ou lapidée en guise de représailles si on déroge au code vestimentaire imposé pour cacher ce corps qui dérange tant ?
- Texte de l’entrevue de Christine Delphy au Devoir : « Un féminisme devenu sage », Le Devoir, 1er octobre 2007.
- Et voici comment La Tribune de Genève commente cette entrevue.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 octobre 2007

Non le voile n'est pas une "violence faite à la civilisation européenne" comme le prétendent les partisanes de "toutes femmes, toutes soeurs", le voile est une violence faite aux femmes

"Le voile dérange[rait]. Il [serait] une violence symbolique faite à notre civilisation, la civilisation européenne".
Entendre : dans l'esprit de certain.e.s. 
Et tous ces certain.e.s seraient de sales racistes néo-colonialistes.
Illes n'aimeraient que l'odieuse civilisation européenne et aucune autre.

Voilà ce qu'il faut lire maintenant sur certains sites féministes qui, par ailleurs, publient des articles passionnants et intelligents. Mais dès qu'il est question du voile islamique ces mêmes sites qui les défendent avec ardeur y voit une violence "symbolique" contre une civilisation atrocement sectaire.

De mon point de vue, cette autoflagellation sur la question du voile islamique est tout à fait dangereuse pour nos droits n'en déplaisent à ces féministes relativistes selon les "cultures" (comme si le patriarcat ne traversait pas toutes les cultures).

De mon point de vue, le port du voile islamique ne peut ni ne doit être associé au mot "liberté". Le port du voile islamique est une absence de liberté et, à l'instar de la prostitution, ne constitue un semblant de liberté que dans l'enceinte délimitée d'une oppression.
Plonger les femmes dans la nécessité et les conditionner par l'abus sexuel en entraînent certaines dans la prostitution.
Harceler les femmes qui ne portent pas le voile islamique et les traiter de putes (tiens, tiens) en conduisent certaines à le porter.
Que ces femmes, putes ou soumises, prétendent avoir choisi leur sort est une chose, défendre ce "choix" comme une liberté fondamentale est du pure délire.

Parler de civilisation européenne qui se croirait supérieure et donneuse de leçons revient à croire pour soi-même que la civilisation européenne est supérieure et en mesure de donner des leçons aux autres civilisations.
Ces défendeuses du voile islamique apparemment baptisées catholiques réduisent le problème à une affaire de hiérarchie et de valeur des civilisations.
Or toutes les civilisations dominantes sont patriarcales et donc sexistes et on ne voit pas pourquoi les féministes défendraient prioritairement les plus opprimantes pour les femmes et même pourquoi elles défendraient une civilisation patriarcale, peu importe laquelle.

De plus, réduire le monde à ses civilisations, c'est mépriser la nature humaine et animale pour laquelle la notion de liberté est, a été, et sera toujours et partout La MÊME. 
C'est prétendre que certains poissons veulent vivre à l'étroit dans un aquarium, que certains orang-outans rêvent de passer leur vie seul.e derrière les barreaux d'une cage de zoo et qu'il faut RESPECTER LEUR CHOIX, LEUR AUTORISER CETTE LIBERTÉ. Voire légiférer dans ce sens.  

"Lorsque je dis que finalement, pour beaucoup tout se passe comme si ces femmes musulmanes voilées avaient bien cherché leurs agressions, je veux dire effectivement qu’il y a une non-dissociation entre la position politique d’être hostile au voile islamique et le fait de ne pas prendre position contre ces actes innommables ; ainsi, la majorité silencieuse qui ne réagit pas, ni n’exprime son soutien aux victimes de ces violences, qui s’abstient de toute solidarité publique, le fait précisément parce que le principal motif de ces agressions – celui de dévoiler – elle le partage avec les agresseurs, à ce détail près qu’elle entend atteindre son objectif de dévoilement par un cadre légal coercitif et non violent, contrairement aux agresseurs. Quant au regard que l’on porte sur les femmes voilées, il est paradoxalement double : d’un côté, on pense qu’elles sont soumises au patriarcat et que donc, il faut les sauver, le voile étant de fait supposé être LE symbole de l’oppression ; d’un autre côté, ces femmes voilées sont perçues également comme des femmes qui s’aliènent et qui menacent la République. Etrangement, les femmes voilées se retrouvent à la fois victimes et agresseurEs, menacées et menaçantes.  C’est cette perception ambivalente de la figure de la femme voilée – présente et observable dans les milieux féministes - qui est à l’origine, notamment, des successives lois et projets de loi contre le voile en France depuis 2004."


Qui a dit, parmi les féministes, que "ces femmes musulmanes voilées a[ur]aient bien cherché leurs agressions" et "qu'elles menac[erai]ent la République" ?
N'est-ce pas plutôt une invention des féministes respectueuses-de-la-diversité-même-oppressives-envers-les-femmes afin de soutenir l'insoutenable et de défendre l'indéfendable ?
Pourquoi ces féministes si "tolérantes" ne défendent-elles pas également : le droit à l'excision des musulmanes, au mariage forcé des musulmanes et à la lapidation des musulmanes ?

Qu'est-ce que le voile islamique a de moins (ou de plus) ? 

Ah oui ! C'est SEULEMENT un morceau de tissu, j'oubliais. Un VÊTEMENT (comme la camisole de force ou le bonnet du KKK).

"Or, les successives lois contre le voile en France, à l'école (2004), dans l'espace public (2010) ainsi que les projets de lois contre le voile dans la sphère privée (2012, 2013) ne semblent pas aller dans le sens d'une protection de ce droit fondamental qu'est l'acte de se voiler, mais plutôt dans une remise en question de ce droit"

L'acte de se voiler s'il ne présente un certain confort que dans un univers ou une menace masculine de violence envers les femmes disparaît face au voile, il ne peut alors devenir un droit et encore moins un droit fondamental.

Car tout est énoncé ici comme s'il s'agissait d'un voile que l'on mettrait et que l'on retirerait au gré de sa fantaisie et hors de tout contexte oppressif alors que seul un contexte de rapport de pouvoir entraîne le port de ce fameux voile islamique.


Si des agresseurs. aujourd'hui, se sentent des ailes pour s'en prendre aux femmes voilées (plutôt qu'aux hommes violents qui suscitent le port du voile islamique) c'est parce qu'il est plus facile de s'en prendre aux femmes en général quand on veut commettre un acte raciste.
Tout le monde est d'accord avec cela.
Mais c'est aussi parce que ces mêmes personnes se sentent légitimés par une attitude irrationnellement bienveillante face à un comportement communautaire totalement méprisant envers celleux qui ne font pas partie de leur communauté.
Le racisme est insupportable mais il est parfois la réponse à un autre racisme tout aussi insupportable est cette coupable tolérance + défense active de pratiques moyen-âgeuses et sexistes par des communautés "de civilisations non-européennes" ne fait qu'attiser un peu plus le feu raciste des deux bords.
  

Plus une partie de la population se prendra pour le Sauveur/la Sauveuse tout.e puissant.e qui plane AU-DESSUS des civilisations pour défendre des comportements fortement communautaristes et (donc forcément racistes PUISQUE communautaristes) plus l'autre partie de cette même population se sentira pris pour des imbéciles, votera FN et s'adonnera à des agressions racistes contre les femmes, d'abord.



Ce n'est pas en imposant à tou.te.s une tolérance dont ne veulent que quelques théoricien.ne.s jamais confronté.e.s à aucune violence d'aucun bord que la paix sociale va être gagnée. 


Si une certaine gauche voulait bien faire l'effort de respecter les sensibilités de tout le monde sans diaboliser personne ni traiter qui que ce soit de raciste, de néo-colonialiste, etc. et si elle voulait bien arrêter de ne défendre que les communautés musulmanes et elles-seules comme si leur sensibilité était la seule digne d'intérêt, l'extrême-droite perdrait rapidement ses partisans les plus acharnés.

Pour finir, si je voulais caricaturer la position des féministes-pro-loi-sur-le voile-islamique-comme-liberté-fondamentale de la même façon qu'elles caricaturent la position féministe opposée à une telle loi, je dirais qu'elles croient que nous autres Européennes (tadam !) serions les gagnantes (alleluia!) de la lutte pour les droits des femmes (ouais, sûr sûr !) et qu'à ce titre nous pourrions nous permettre de prendre la défense de celles que nous (enfin... : elles) prendrions pour des "sous-développées". Le syndrome de la missionnaire, en somme, ce dont elles accusent leurs adversaires d'être pourtant.

Mais je ne vais pas leur faire cet affront.

Je leur dirais seulement ceci : NOUS FEMMES nous n'avons PAS de civilisation. Toutes les civilisations sont masculines. Si nous avions une civilisation, nous serions présentes dans les livres d'histoire à égalité avec les hommes, on jouerait nos compositions musicales, on exposerait nos oeuvres, on ferait des livres sur nous, on connaîtrait nos noms, des rues les porteraient, etc... or ce n'est pas le cas. Comme les musulmanes, nous ne sommes qu'une acquisition des hommes, leur cheptel, leur bétail.
Ce ne sont pas les quelques miettes de droits hypocrites que l'on a bien voulu nous concéder à force de luttes qui font l'égalité.

Et, tout compte fait, notre voile islamique à nous, c'est peut-être cela : cette propension chez certain.e.s à croire à un acquis stable qui ne sera jamais plus remis en cause alors même que l'exemple de l'Égypte et de l'Iran devrait grandement suffire à nous rendre très vigilantes. 
Si, du moins, nous ne croyons pas, bien sûr, à une civilisation européenne supérieure...

 

jeudi 18 juillet 2013

"Belle" rencontre entre une journaliste depuis longtemps corrompue jusqu'à l'os et une consoeur encore pourvue d'une conscience professionnelle





La reine Christine Ockrent et le journalisme de haute fréquentation
par Henri Maler, Naïma Benhebbadj, le 12 février 2013
Les films Fin de concession de Pierre Carles et Les Nouveaux Chiens de garde de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat ont familiarisé les spectateurs qui les ont vus avec l’un des cercles d’entente et de connivence qui, en France, réunit journalistes et gens de pouvoir : « Le Siècle ». Un autre de ces cénacles, international et beaucoup plus important celui-là, mérite attention : le Groupe Bilderberg (dont on peut consulter le site officiel et lire une présentation synthétique sur Wikipedia) qui a vu la participation de quelques éminences médiatiques, parmi lesquelles Christine Ockrent, délicatement surnommée la reine Christine. Comment justifier cette (haute) fréquentation ? Telle est la question que Natacha Polony a tenté de poser à Christine Ockrent sur le plateau d’« On n’est pas couché » (France 2) le 2 février 2013.
Mais d’abord qu’est-ce qui légitime une telle question ? Le groupe Bilderberg réunit annuellement et dans le plus grand secret, pour des conférences et des débats, 130 participants environ de l’élite économique, politique et… médiatique internationale, cooptés par un comité directeur. Le secret absolu qui entoure ces rencontres peut nourrir toutes sortes de spéculations. Si rien ne permet d’établir que des décisions stratégiques concertées soient prises à l’occasion de ces rencontres, leur existence même matérialise celle d’un réseau et d’un pouvoir d’influence en marge des institutions dominantes et à leur service. Qu’est-ce que des journalistes, tenus au secret, peuvent bien aller faire, non dans cette galère mais dans cette sauterie de grande classe ? N’est-ce pas Christine Ockrent ?
Quand un homme ou une femme journaliste participe aux cercles du pouvoir, ce n’est pas pour informer sur ceux-ci quand ils sont fermés. Alors pourquoi ? Ce n’est pas, évidemment, pour participer à d’obscurs complots. Alors pourquoi ?
S’il faut reconnaître un grand talent à Christine Ockrent, c’est dans l’art de ne pas répondre aux questions qu’on lui pose. En dépit de ses innombrables contorsions dont on lira la transcription ci-dessous, la reine Christine, dont la royauté tire orgueil de sa participation et de la fréquentation d’autres éminences, lâchera finalement que celle-ci a pour but, non pas de s’informer pour informer, mais de s’informer pour se former : apprendre modestement auprès des « meilleurs ». Se former et former, sans doute, à ces éminentes pensées, les publics en manque de pédagogie.
1. La Reine ironise
- Où l’on apprend comment tenter de neutraliser une question avant même qu’elle soit posée.
- Laurent Ruquier : « Une dernière question Natacha  »
- Natacha Polony : « Puisque nous parlons de vision du journalisme, on peut par exemple vous interroger sur le cercle Bilderberg. Auquel vous avez participé trois fois. Qui est un cercle fondé par David Rockefeller en 1954…  »
- Christine Ockrent (ironise en interrompant Natacha Polony) : « Haaa, quelle horreur ! »
- Natacha Polony (poursuit sa question) : « … qui est un cercle qui réunit des gens de pouvoir, de la finance…  »
- Christine Ockrent (récidive) : « Mais, quelle horreur !  »
- Natacha Polony : « … des chefs d’État. Non, pas quelle horreur. Simplement, je m’interroge… »
- Christine Ockrent (ter) : « Maiiis, c’est épouvantable qu’un journaliste aille s’informer ! » (rires du public)
2. La Reine va répondre
- Où l’on apprend comment demander à répondre à une question avant même qu’elle soit terminée.
- Natacha Polony (poursuivant calmement et fermement) : « Si je peux juste me permettre… Vous dites qu’un journaliste aille s’informer. Or, quand on interroge des gens qui ont participé à ces réunions… »
- Christine Ockrent (affectant un soudain intérêt pour la question ) : « Oui, oui. »
- Natacha Polony : « … ils répondent : “je ne peux rien dire de ce qui s’y passe. Car pour la liberté de parole, nous devons respecter une certaine confidentialité.” Est-ce que ce n’est pas exactement le contraire, justement, du métier de journaliste ? Et est-ce que réellement il est nécessaire… »
- Christine Ockrent : « Pardonnez-moi, si je peux répondre… »
- Natacha Polony (décidée à aller jusqu’au bout) : « Je peux juste terminer ma question. Oui excusez-moi, voilà : Est-ce que réellement, il est nécessaire d’aller dans ce genre de cercle pour s’informer ou est-ce que ce n’est pas participer à des cercles de pouvoir ? »
- Laurent Ruquier : « On a compris la question. La réponse de Christine Ockrent  ».
3. La Reine répond
- Où l’on apprend comment éluder une question en déformant son sens et en répondant à une autre.
- Christine Ockrent : « Je crois que vous avez… avec tout le respect que j’ai pour votre parcours professionnel (ironie à peine voilée), une vision un peu conspirationniste des choses. »
S’interroger sur les motivations de la participation d’une journaliste à un cercle de pouvoir fermé, c’est se voir immédiatement taxer de conspirationnisme ; un argument… royal !
Reprenons :
- Christine Ockrent : « Je crois que vous avez… avec tout le respect que j’ai pour votre parcours professionnel une vision un peu conspirationniste des choses. Il existe un certain nombre de clubs de réflexion, souvent anglo-saxons. Parce que c’est une tradition plus anglo-saxonne que française. Et ce qu’on appelle le Bilderberg a été créé, je crois, il y a une quarantaine d’années aux Pays-Bas. Ce sont des gens qui se réunissent une à deux fois par an. Vous avez des membres permanents et vous avez pour la France… heu… quelqu’un qui est en l’occurrence… heu… un grand assureur… heu… qui décide d’inviter deux ou trois personnes pour participer au Bilderberg de telle ou telle année. Il y a très souvent des journalistes. Et même parfois, ça c’est très rare UNE journaliste et des confrères éminents… »
- Natacha Polony (souriant) : « Certes. »
- Christine Ockrent : « … y sont allés ! »
Une pointe de « féminisme » vaniteux de celle qui a « réussi » et toujours la même antienne : comme elle l’a fait à plusieurs reprises au cours de l’émission et déjà dans cette séquence, Christine Ockrent se défend en arguant que ce qu’on lui reproche est monnaie courante au sein des médias et parmi ses « éminents confrères ».
Reprenons :
- Christine Ockrent : « des confrères éminents… y sont allés ! Quel est l’intérêt de ce genre de réunion ? C’est que… vous côtoyez des gens… C’est comme Davos : vous côtoyez des gens que vous ne pouvez pas approcher autrement. Vous entendez des experts auxquels vous n’avez pas accès autrement. Et donc vous enrichissez vos connaissances ! Ça n’a rien… ce n’est pas un complot. »
- Natacha Polony : « Ce n’est pas une question de complot. »
- Christine Ockrent : « Ce n’est pas le complot du capitalisme libéral pour gouverner le monde parce qu’ils sont tous méchaaaants. »
Elle agite au même moment ses mains autour de son visage, pour souligner par cette gesticulation grotesque à quel point le sont aussi ceux qui osent s’interroger sur le groupe Bilderberg. Tous complotistes, bien sûr.

- Natacha Polony (calmement) « Ce n’est pas une question de complot. C’est une question de positionnement du journaliste. »
4. La Reine justifie ses fréquentations
- Où l’on apprend que fréquenter les cercles de pouvoir en dehors de toute justification journalistique se passe de justification.
Reprenons :
- Natacha Polony : « Ce n’est pas une question de complot. C’est une question de positionnement du journaliste. »
- Christine Ockrent (interrompant Natacha Polony en manifestant son agacement) : « Eh bien, vous demandez à un certain nombre de confrères…  »
- Natacha Polony (persistant à poser sa question) : « Est-ce qu’en l’occurrence, il est sain… Si je peux terminer.  »
- Christine Ockrent (terminant sa phrase précédente) : « … Vous faites vos enquêtes… Tous les journalistes français… »
- Natacha Polony (parvenant enfin à achever sa question) : « Est-ce qu’il est sain qu’un journaliste se retrouve dans une position où il ne va pas pouvoir exercer son rôle de journaliste ? Est-ce qu’il est sain qu’il soit avec des gens qui fréquentent les cercles de pouvoir, sans qu’il puisse justement les interroger, leur parler et en rendre compte ? Est-ce que là, il n’y a pas un mélange des genres ? »
- Christine Ockrent : « Mais, il n’est pas nécessairement en mission. Il peut très bien discuter avec Henry Kissinger ou avec… heu… le roi de Prusse. C’est quoi un journaliste à votre avis ? C’est quelqu’un qui cause qu’à des journalistes ?  »
De nouveau elle agite les mains de manière ridicule autour de sa tête tentant de railler Polony.
- Natacha Polony : « Non, c’est… »
- Christine Ockrent : « En disant : “Bah y a que des méchants, y a que des puissants. Alors, il ne faut surtout pas s’informer !” »
Nouvelles grimaces pour tenter de disqualifier ceux que leur stupide naïveté incite à poser d’absurdes questions.
- Natacha Polony : « C’est quelqu’un qui évite les liens avec les cercles de pouvoir pour justement… »
- Christine Ockrent : « Oh bah oui, ça c’est bien connu… Bien sûr ! »
- Natacha Polony : « … pour garder une certaine liberté quand il interroge ces personnes-là.
 »
- Christine Ockrent : « Bien sûr ! Donc tous les patrons de presse, tous les rédacteurs en chef ne devraient absolument voir personne pour rester vierges de toutes espèces de contamination. »
- Natacha Polony (sur un ton amusé) : « Y a peut-être un juste milieu entre voir personne et baigner dans les cercles de pouvoir. »
- Christine Ockrent : « Il me semble que vous avez une vision un peu… un tout petit peu… heu… Je vais pas choisir un adjectif agressif ? » (Mimique faussement embarrassée et sourire moqueur en direction de Laurent Ruquier)
- Laurent Ruquier : « Oh, vous pouvez… »
- Christine Ockrent : « Non, voilà un tout petit peu particulière… »
- Natacha Polony : « Ça s’appelle la déontologie journalistique ! Pardonnez-moi. »
- Christine Ockrent : « … un tout petit peu particulière de votre métier. Que vous pratiquez pourtant avec talent ! » (Elle souffle bruyamment, nous signifiant que finir sa phrase lui a coûté un pénible effort. Elle est récompensée par un petit rire du public.) « Haaa, j’y arrive. »
- Natacha Polony : « Je suis désolée, mais le fait de ne pas fréquenter des cercles de pouvoir en dehors d’un cadre… »
- Christine Ockrent (l’interrompt de nouveau) : « Bon, ben je suis désolée. Alors, vous demanderez à votre ancien patron Jean-François Kahn… »
- Natacha Polony : « … journalistique me semble l’évidence. »
Mais puisque d’autres le font…
5. La Reine n’a pas le monopole de ces fréquentations. Alors…
- Où l’on apprend donc que puisqu’elle fait comme beaucoup d’autres, c’est à eux qu’il faut demander.
Reprenons :
- Christine Ockrent : « Et puis vous demanderez à Franz-Olivier Giesbert. Et puis vous demanderez à Jean-Marie Colombani. Et puis vous demanderez au… hélas au très regretté Érik Izraelewicz. »
- Natacha Polony (très satisfaite) : « Jean-François Kahn, justement, n’est pas vraiment du genre à fréquenter ce genre de cercle. Et… »
- Christine Ockrent (ironique l’interrompt) : « Ah ben, tiens ! Non, il ne fréquente personne Jean-François Kahn ! »
- Natacha Polony : « … Et c’est d’ailleurs pour ça qu’il fait partie des gens qui m’ont appris le métier. »
- Christine Ockrent (ironique) : « Ah ben, tiens ! Non, il fréquente personne Jean-François Kahn ! Ben bravo, Très bien. Bah pour ça, vous avez des choses à vous dire entre vous. C’est très bien ! »
Épilogue : la Reine ne fréquente pas tous les réseaux
- Laurent Ruquier (éclate d’un rire complice avec la dernière remarque d’Ockrent, soutenu par les applaudissements du public) : « Allez, on va passer à quelques questions ou réflexions sur Twitter. Christine Ockrent, vous avez un compte Twitter ? »
- Christine Ockrent : « Ah non ! »
- Laurent Ruquier : « Vous n’êtes pas sur les réseaux sociaux ? Vous en entendez assez comme ça ? C’est ce que vous dites ?  »
- Christine Ockrent : « Oui ! Oh ben là ce soir, j’en ai pris ma dose pour un moment ! »

Naïma Benhebbadj et Henri Maler

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