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LE TROUSSAGE DE DOMESTIQUE VU DE SUISSE

(Disons troussage de "chambrière", c'est plus élégant) 


On s’est beaucoup épanché sur les propos de Jean-François Kahn. Il a fait amende honorable depuis, en long, en large et en travers- laissons-lui ça. Mais sait-on seulement qui lui a soufflé l’idée d’invoquer un troussage de domestique (« pas bien, mais… ») ?

JFK était l’invité de la Radio Suisse Romande le 15 mai, dans l’émission Forum, en compagnie de Raphaelle Bacqué, Jean Quatremer et surtout… Mâââître Marc Bonnant, avocat à Genève.

Or c’est le 16 mai qu’il a "dérapé" dans les médias français.

En guise de mise en bouche (pincée, la bouche, s’il-vous-plaît), écoutons donc Maître Bonnant, la Muse de JFK:





On appréciera entre autres " les américains ... n'ont pas le sens de l'humour, les signes de vitalité de l'homme sont considérés comme autant de péchés, la femme y est sacralisée et sa parole de victime considérée comme une parole révélée." " Et si l'on appelait viol simplement l'acte sexuel qu'une femme regrette? " 

On se serait attendu à un tsunami de réactions outrées en Suisse romande. Elles ont malheureusement brillé par leur absence : nos beaux lacs sont restés d’un calme plat et luisant tout helvétique. 
On connaît les galipettes verbales de Maître Bonnant depuis longtemps, « par chez nous », ses saillies ajoutant à l’audimat et à l’ambiance sur les plateaux. 
Certains ont sans doute à nouveau jugé le cas désespéré, et d’autres bien rigolé (en douce).
Il est cependant une réaction qu’il vaut la peine de savourer. Et de saluer:



Marc Bonnant, l'élégance du cro-magnon
Source: le quotidien 24heures

Les dehors de la civilisation ne suffisent pas toujours à masquer le cro-magnon derrière l'élégant causeur. La bête immonde ne dort en nous que d'un oeil. Elle s'est réveillée très brutalement chez DSK à New York. Comme l'écrivait Maître Marc Bonnant, grand avocat genevois et commentateur érudit : « En chacun de nous réside la « banalité du mal » et elle peut s’exprimer à tout instant si les conditions l’imposent. » La banalité du mal, il en sait quelque chose, le cher maître.
Maître Bonnant est ce qu'on appelle un homme du monde. C'est un grand esprit qui vient d'une grande famille, qui travaille dans un grand bureau décoré de grands tableaux et qui, tous les mois, reçoit de grands chèques. Il est très éduqué et produit des efforts considérables pour que ça se sache. Son métier de bavard, comme on dit à Paris, lui offre l'occasion d'étaler devant le prétoire l'étendue de sa culture, de son raffinement intellectuel, de son élégante férocité, bref, il en jette sérieusement le bonhomme. Avocat, mais aussi éditorialiste, chroniqueur des très riches heures de Genève, Bonnant est partout précédé de sa mèche blanche, et, surtout, de son art oratoire étourdissant.
L'impression qui se dégage d'un tel personnage est univoque. Education, culture, civilisation, morgue, cynisme, bref, l'équipement complet du disciple de Voltaire pour qui seul compte le style. L'époque l'a contraint à remplacer la perruque poudrée et les bas de soie par des lunettes et un porte-cigarettes. Mais c'est bien ce courtisan des années 1760 qu'on croit entendre dès qu'il ouvre la bouche, une catastrophe qui se produit hélas trop souvent. Ainsi les propos qu'il a tenus sur la RSR dimanche dernier sont de ceux qu'on attendrait non pas d'un élégant du grand siècle, mais plutôt d'un ivrogne du moyen âge. Mais c'est si bien dit qu'on s'y tromperait presque.
Interrogé sur l'affaire DSK, son commentaire est le suivant : « Aux Etats-Unis les signes de vitalité de l'homme sont considérés comme autant de péchés ». Maître Bonnant gueule partout qu'il ne hait rien autant que le politiquement correct. Et le voilà qui invente le politiquement correct à angle variable. Pour lui, dire noir au lieu de nègre est probablement hypocrite. Mais dire « signe de vitalité masculine » au lieu de viol, ça, c'est élégant. Bonnant esquisse ensuite un sourire audible, tout en sermonnant DSK comme un ami cardiaque qu'on voit reprendre un troisième whisky. « Sottise », susurre-t-il d'une voix suave, ça ne se fait plus de « trousser une chambrière ». Chambrière : moins drôle que soubrette et presque plus méprisant que conchita.
Le reste du commentaire est encore moins drôle, si d'aventure on avait cru que le début me faisait mourir de rire. Marc Bonnant explique que DSK n'a aucune chance et que c'est un procès inéquitable. Parce que DSK est étranger ? Parce qu'il est riche et puissant ? Non, parce que son accusateur est une femme. DSK l'a violée, il l'a séquestrée, oui, peut-être, mais cette gueuze n'est rien d'autre qu'une sale femme, donc, victime ou pas, on s'en fout. En effet, nous raconte Bonnant, ce puits de science, qui ressemble à s'y méprendre à une fosse septique, aux Etats-Unis, « la femme est sacralisée et sa parole de victime y est considérée comme une parole révélée ». Quels salauds, ces Américains.

Avec un décodeur ça donne ceci : DSK est un un vrai mâle, il a culbuté une putzfrau parce que c'est dans sa nature et on va quand même pas en faire un fromage, de toute façon chez les ricains les gonzesses sont planquées. Et là, c'est moins drôle. Maître Bonnant pose en fait le problème de l'usage que l'on fait de son éducation. Un misogyne, machiste et méprisant, même grand orateur, ça reste un misogyne, machiste et méprisant. Cette érudition délicate au service d'une âme si grossière, c'est comme si on me servait du vomi de chien dans de la porcelaine de Limoges, comme si on mettait de la dentelle de Calais sur un cadavre en putréfaction. Rousseau disait que l'homme naît bon et que la société le corrompt. Ça prouve bien que Rousseau ne connaissait pas Marc Bonnant.


David Laufer



L'homme de Cro-Magnon est le plus célèbre des homo sapiens.
Plus grand et plus mince que l'homme de Neandertal, il apparaît il y a environ 35.000 ans. Parti d'Afrique, il peuple l'Europe, et les autres continents. 





Vers 7.000 ans avant notre ère, l'homme se sédentarise : il devient agriculteur et éleveur, construit sa maison en bois, des villages. Maître Bonnant aura eu le temps de trouver meilleur gîte et de se procurer une cravate depuis.




Vatapa