ANgrywOmeNYMOUS


vendredi 28 décembre 2012

Les proxénètes, nouveaux héros médiatiques internationaux ! Le viol organisé doit donc être à tout prix respectabilisé ? À propos de prix (lire l'article).

Dodo la Saumure chez Taddei et Harald Müller employé du bordel "Pascha" prince du carnaval de Pullheim !
 
                Harald Müller ist engagiert im Pascha-Bordell und Karnevalsprinz in Pulheim
 
Décidément c'est devenu glorieux et respectable de travailler dans la branche de l'esclavage sexuel des femmes ! 
Dans le dernier numéro du magazine féministe "Emma" (fondé par Alice Schwarzer) la journaliste Alexandra Eul a enquêté dans le bordel "Pascha" à Cologne. 
 
Comme aucune journaliste féminine n'est autorisée à faire un reportage dans ce lieu, Alexandra Eul s'est fait passer pour une chômeuse dénommée Nicole, 28 ans, à la recherche d'une chambre à louer pour se prosti-tuer en milieu "protégé". C'est possible dans l'endroit en question. Je n'ai pas le temps de tout traduire mais on y apprend que le prix de la location d'une chambre de passe est de 160 euros par jour (weekend compris) soit 4800 euros par mois = 3 passes "normales", (à 50 euros) ou 5 passes "express"(à 30 euros) pour juste payer le loyer d'une chambre pas très reluisante (selon la description) ! Ce loyer doit être versé journellement avant 4h du matin. À la cantine c'est 15 euros le plat le moins cher.
IL N'Y A PAS DE CONTRAT ÉCRIT.
La maison contient 140 chambres sur 7 étages, il s'y trouve 70 employés (cuisine, nettoyage, service) et de 15 à 30 "danseuses" + env. 70 "employées spéciales". 
 
L'entrée du Pascha est gratuite pour les clients à partir de 66 ans. Ceux qui se font tatoué le logo du Pascha sur le corps ont l'entrée gratuite à vie (40 hommes l'ont fait).
 Sinon l'entrée coûte de 30 à 35 euros et comprend spectacle de strip-tease, alcool, trucs et machins je ne sais pas quoi parce que le mot allemand est "Pipapo" ce qui veut dire "tout le tralala"). Pour l'accès au département des passes c'est 5 euros l'entrée. 
Pour les tournantes, gang-bang partys et tournage de film porno amateur au 11e étage (où les clients se baladent nus et masqués) c'est 60 euros (la prosti-tuée qui s'y trouve est également payée 60 euros par client mais doit payer 60 euros l'entrée également).
 
Il y a de 800 à 1000 clients/jour. 
 
Standard (obligatoire) des conditions de "travail" pour la prosti-tuée qui travaille en "indépendante" dans le département des passes :
 
1. oral sexe sans préservatif 
2. se faire toucher partout sauf le visage. 
3. relation vaginale dans autant de positions que le veut le client et s'il souhaite deux filles :
4. jeux sexuels lesbiens 
5. pour la sodomie c'est à l'appréciation de la prosti-tuée.
 
Pour le médecin c'est dans la maison, pas à l'extérieur. Les médecins sont fournis par la boîte. 
 
En cas de client violent, il y a un téléphone dans la chambre (même pas un bouton d'alarme). 
 
Celles qui ne louent pas de chambre en "indépendantes" doivent payer 60 euros/jour pour attendre le client au bar. 
Celui-ci paie 60 euros l'entrée et la même somme à la prosti-tuée pour 1/2 heure de passe. 
Le temps de travail de ces travailleuses à la chaîne n'est pas libre. Elles doivent assurer 10 heures de "boulot" d'affilée. Celle qui n'y arrive pas, dégage. Il suffit de dire qu'elle a refusé une fellation sans préservatif et on s'en débarrasse. 
 
Personne ne contestera. La police ne fera pas d'enquête. 
Car ces "employées" n'en sont pas vraiment. 
 
Donc, celleux qui prétendraient qu'il y a une quelconque sécurité de l'emploi, des vacances payées et je ne sais quoi, se fourrent le doigt dans l'oeil jusqu'à la clavicule ! 
 
Où travaille t-on au rythme de 10h par jour en faisant les 3/8 dans une firme "normale" (la boîte est ouverte 24h/24h)
 
 "Emma" est un magazine qui enquête sans répit depuis plus de 30 ans sur la prostitution. Dans le dernier numéro, il y a également une enquête sur la Suède, la Suisse et l'Autriche très riche d'enseignement et qui plaide largement en faveur de la pénalisation du client.

jeudi 27 décembre 2012

Affaire DSK : les dollars d'une paix peu glorieuse


Affaire DSK : les dollars d'une paix peu glorieuse

LE MONDE |
Si l'accord avec Nafissatou Diallo est finalisé, il mettra fin à la procédure civile, et à dix-huit mois d'une formidable saga judiciaire aux Etats-Unis, qui a coûté à DSK son poste à la tête du FMI et ses ambitions présidentielles en France.

L'argent a donc clos, définitivement, l'affaire du Sofitel de New York. Hormis Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo, personne ne saura ce qui s'est passé précisément, le 14 mai 2011, dans la trop fameuse suite 2806, entre la femme de chambre de l'hôtel et celui qui était alors directeur général du Fonds monétaire international et quasi candidat à l'élection présidentielle française de 2012. Personne ne saura si la "relation sexuelle précipitée" qui eut lieu ce jour-là était forcée ou consentie.

Faute de preuves matérielles assez convaincantes, le procureur de New York a classé l'affaire au plan pénal le 23 août 2011. Restait le volet civil. Il est désormais refermé : les avocats des deux parties sont parvenus, le 10 décembre, à un accord financier qui met un terme à ce scandale planétaire. Une telle procédure est très fréquente aux Etats-Unis ; elle est couverte, tout aussi banalement, par une clause d'absolue confidentialité sur le montant de la transaction.
Le rideau est tombé sur cette pièce peu reluisante. Reste un ahurissant et humiliant gâchis.
Pour M. Strauss-Kahn, évidemment. Utilisant toutes les ressources de la justice américaine, il n'aura pas pris le risque d'un procès public – et n'aura donc jamais été complètement innocenté. Contraint de quitter dans des conditions infamantes la direction du FMI, comme de renoncer à toute ambition politique, il laissera l'image, indélébile, d'un des hommes les plus puissants de la planète sortant menotté du commissariat d'Harlem pour être jeté dans le pénitencier de Rickers Island.
Pour sa famille, otage de ses pulsions et de ses dérapages. Pour son entourage, prisonnier sinon complice de ses imprudences. Des "imprudences" dont l'affaire française du Carlton de Lille – dans laquelle il reste mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée", dans l'attente d'une décision de la cour d'appel de Douai, qui doit intervenir avant Noël – a fourni une nouvelle démonstration.
Pour Nafissatou Diallo, enfin. Cette jeune femme, mère d'une petite fille, originaire de Guinée, 33 ans aujourd'hui, a été contrainte d'arrêter son travail au Sofitel.
Depuis dix-huit mois, elle vivait recluse, protégée par la justice américaine mais rejetée par sa communauté, dans l'attente du règlement d'une affaire qui aura bouleversé sa vie.
Ainsi l'argent aura acheté le silence et permis de négocier l'extinction des poursuites de la justice américaine. Il aura permis de signer une paix peu glorieuse.
Mais l'argent n'aura pas lavé l'indignité. Ni pour Dominique Strauss-Kahn, ni pour Nafissatou Diallo. La vie de l'un aura été brisée. Impitoyablement. Par sa faute, sa "faute morale", comme il l'avait lui-même admis à la télévision, en septembre 2011. La vie de l'autre est désormais à reconstruire. Pour elle, c'est la moindre des justices.

mercredi 19 décembre 2012

Affaire du Carlton : DSK reste mis en examen



Affaire du Carlton : DSK reste mis en examen

publié

L'enquête sur le réseau de proxénétisme a été validée.

Dominique Strauss-Kahn reste mis en examen pour «proxénétisme aggravé en bande organisée» dans l'affaire du Carlton. La cour d'appel de Douai a rejeté mercredi la requête en nullité de ses avocats. Les magistrats ont donc validé l'instruction menée à Lille depuis mars 2011 et ont jugé que la mise en cause de DSK repose sur «des indices graves et concordants».

Les avocats de DSK vont se pourvoir en cassation contre cette décision. «La défense de M. Dominique Strauss-Kahn a la certitude qu'il sera finalement lavé des accusations absurdes de proxénétisme dont il fait l'objet, accusations qui heurtent tout autant le bon sens que l'analyse juridique», expliquent Frédérique Baulieu, Henri Leclerc et Richard Malka. «La chambre de l'instruction a refusé de sanctionner les nombreuses et graves violations des droits de la défense dont elle était saisie (absence de précision de ce qui était reproché à M. Strauss Kahn, pièces dissimulées à la défense, nombreuses dénaturations de faits, création ex nihilo d'une définition du proxénétisme qui n'est pas celle prévue par la loi…)», détaille le communiqué des avocats.

Les juges d'instruction vont reprendre leur enquête, mise entre parenthèses depuis plusieurs mois. Ils pourraient procéder à des confrontations avant de clore le dossier et de renvoyer, ou non, les protagonistes devant un tribunal.
Le pourvoi en cassation de DSK n'est pas suspensif.

Sur Le Figaro.fr 
(lire les commentaires sur cet article. DSK n'a plus tellement de supporters, on dirait).

dimanche 9 décembre 2012

Dans l'affaire du Sofitel DSK avoue être coupable

09/12/2012

Dans l'affaire du Sofitel DSK avoue être coupable


Nous republions ici, avec leur accord, un article de la sociologue Christine Delphy, publié le 9 décembre sur l'excellent blog de Didier Epsztajn, entre les lignes entre les mots.



Il ne faut pas juger le système judiciaire américain à l'aune du système judiciaire français

Les journaux français répètent à l’envi que la recherche par DSK d’un accord financier n’est pas un aveu de culpabilité. Les chaînes de télévision font venir le même avocat qui est cité par la presse écrite pour dire la même chose ; et personne ne dispute ni ne discute cette assertion.

Le système américain est différent sur beaucoup de points du système français. Dans le système français, l’aspect civil – le dédommagement des victimes – est compris dans le procès pénal. S’il n’y a pas de condamnation au pénal – donc par l’État – il n’y a pas non plus de dédommagements pour les individus qui s’estiment lésés : les parties appelées civiles par opposition au procureur qui représente la chose publique.

Aux États-Unis en revanche le procès pénal est uniquement pénal : l’État poursuit, et jamais il ne demande de dédommagements ; s’il estime l’accusé coupable, il ne peut demander qu’une sanction. En France aussi la différence est claire, si on prend la peine de distinguer, dans le même procès, les plaidoiries des parties civiles - qui ne peuvent demander que des dommages et intérêts - de celles du procureur qui ne peut demander que des sanctions. Mais le fait que ces plaidoiries se suivent dans le temps et dans le même lieu entraîne souvent la confusion.

Aux États-Unis, le procès civil n’a pas lieu en même temps que le procès pénal. Il se tient des mois plus tard.

Et il ne juge pas de la responsabilité pénale de la personne accusée puisqu’on est dans une juridiction civile, qui ne traite que de dommages et intérêts et pas de sanctions.

Et pourtant il s’agit de la même chose, de la même affaire. Mais les mots sont différents : on établit, ou non, la responsabilité de la personne « défenderesse » ; ce dont elle est responsable, ce n’est pas de crime ou de délit mais d’avoir causé un dommage à autrui. Par exemple, accusé de meurtres au pénal, au civil O.J. Simpson devient responsable de « wrongful deaths » : de morts « fautives » ou « commises par faute ». Bref on évite d’employer les mêmes mots qu’au pénal. Dans le cas de DSK et Nafissatou Diallo également, le vocabulaire est différent de celui du procès pénal avorté. « Dommages émotionnels permanents » au lieu de « viol » d’un côté, «responsabilité» au lieu de « culpabilité » de l’autre.



Aux États-Unis, le procès pénal est une session de rattrapage

Ce qui est différent aussi par rapport à la France, c’est qu’aux États-Unis le procès civil, peut servir de session de rattrapage d’un procès loupé au pénal. Car les conditions nécessaires à une condamnation au pénal sont beaucoup plus difficiles à réunir qu’en France : il faut que les 12 jurés soient unanimes – tous d’accord – et de plus que chacun soit convaincu de la culpabilité au delà d’un doute raisonnable. Enfin, l’accusé peut rester silencieux pendant tout le procès ; il n’a pas, comme il doit le faire en France, à répondre aux questions du président.
Or dans le procès civil, il est beaucoup moins difficile d’obtenir une condamnation, qui portera sur des dommages et intérêts, et qui aura donc établi la réalité de ces dommages. Il suffit que 9 jurés sur 12 se prononcent. D’autre part ces jurés n’ont pas à être convaincus «au delà d’un doute raisonnable» : il leur suffit de penser que la majorité des preuves va dans le sens d’une « responsabilité » du «défendeur».

Enfin, le défendeur doit répondre aux questions des avocats et du président.

Une session de rattrapage, c’est ce qui s’est passé dans le cas d’O.J Simpson, qui avait été acquitté du meurtre de sa femme et de l’amant de celle-ci, bien que les preuves soient accablantes : lors du procès civil, il a été condamné à d’énormes dommages et intérêts, qu’il a d’ailleurs réussi à ne pas payer. Mais les parents des victimes recherchaient avant tout un soulagement moral, à effacer l’injustice de l’acquittement ; le tribunal, en prononçant ce jugement, disait que leurs enfants étaient bien mort.es par la faute de Simpson, qu’il était bien coupable.



Des médias français
qui feignent de croire que DSK plaide coupable sans l'être

Aux États-Unis, au civil comme au pénal, on peut s’arrêter avant le procès ; au pénal, on plaide coupable et on négocie avec le procureur une peine, ce qui évite le travail et l’argent que coûte un procès. Au civil aussi : dans le cas DSK-Nafissatou Diallo le juge du tribunal de Brooklyn pousse comme d’habitude les parties à trouver un accord, ce qui sera autant d’économisé pour la Justice. La presse française traite cela comme une espèce d’arrangement extra-judiciaire, quasiment comme un paiement au noir : mais c’est faux, c’est un accord prévu par la loi et que le juge doit valider.

La presse hexagonale prétend aussi que si DSK est prêt à payer des millions de dollars, c’est «pour ne plus avoir d’ennuis avec la justice»…. Elle laisse ainsi penser que n’importe quelle femme peut traîner un homme devant les tribunaux, sans raison, et qu’il n’a d’autre issue que de payer pour s’en débarrasser. Est-le cas ? Si oui, pourquoi DSK n’insiste-t-il pas pour aller plaider sa « non-responsabilité » devant le tribunal, et expliquer, comme le lui demande Kenneth Thompson, « comment en sept minutes de présence de Nafissatou Diallo dans sa chambre, il a été capable comme il le prétend d’avoir une relation sexuelle consentie » ? L’arrangement au civil – le plaider coupable au pénal – se fait quand l’accusé (au civil le « défendeur ») pense qu’il n’a pas intérêt à aller au procès, quand il pense que le procès aura une issue pire pour lui que la négociation. C’est ce que pense, de toute évidence, DSK. Il n’aurait pas le droit dans un procès civil de se taire, il devrait s’expliquer, raconter sa version, et s’assurer qu’elle est convaincante, ou au moins vraisemblable ; une tâche difficile, et c’est pourquoi l’avocat de Nafissatou Diallo le met au défi du procès. S’il est prêt à payer, c’est qu’il sait, et que ses avocats savent, et que tout le monde sait, qu’il ne parviendra pas à convaincre que Nafissatou Diallo n’a pas été forcée. S’il est prêt à payer, c’est qu’il sait que s’il va au procès, il sera jugé « responsable » : sans tâche sur son casier judiciaire, mais coupable quand même. Ce que tout le monde sait outre-Atlantique, et subodore ici, pourquoi les médias français veulent-ils le cacher ?

Christine Delphy, 4 décembre 2012