Dans le cadre de l'affaire du Carlton, l'escort-girl belge
qui a déclaré avoir subi une relation « brutale » et non souhaitée avec
Dominique Strauss-Kahn se serait dite prête à témoigner, selon Le
Parisien. Elle aurait par ailleurs fait savoir par son avocat qu'elle
voulait être entendue en Belgique.
Des nouveaux éléments sur l’affaire du Carlton pourraient bientôt être dévoilés : Anne-Marie Swannet, l’escort-girl belge dont les déclarations ont mené à l’ouverture d’une enquête impliquant Dominique Strauss-Kahn dans des faits présumés de viol en réunion,
assure être prête à témoigner. Dans Le Parisien daté de mardi, on
apprend également que la jeune femme a fait savoir à travers une lettre
de son avocat qu’elle voulait être entendue en Belgique, ne souhaitant
pas se rendre au siège de la police judiciaire de Lille.
Anne-Marie Swannet, qui n’a jamais porté plainte, avait expliqué « avoir subi une relation brutale » et souffert un acte sexuel qu’elle refusait avec l’ex-patron du FMI, mais n’avait pas répondu à deux convocations des enquêteurs de la PJ au mois de mai.
Les Strauss-Kahn
de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin ? "Jamais entendu parler !",
disaient Anne Sinclair, Stéphane Fouks et les autres personnalités
visées par l’enquête. Vu le succès du livre paru chez Albin Michel, et
les répercussions médiatiques, ils auraient bien du mal à nous le faire
croire.
Anne Sinclair aurait largement préféré ignorer la parution de l’enquête
de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin sur son couple intitulée Les Strauss-Kahn chez Albin Michel.
Deux problèmes de taille pour Anne Sinclair
Problème : non seulement cette enquête a occupé tout le tintouin
médiatique autour de l’anniversaire de l’affaire DSK, depuis mai 2012.
Mais en plus, les auteurs de l'enquête, toutes deux journalistes au Monde, travaillent dans le même immeuble qu’Anne Sinclair, directrice du site Huffington Post
et sont donc amenées à se croiser régulièrement dans les couloirs ou à
la pause café de l'immeuble. Le climat du bâtiment, situé rue Auguste
Blanqui, doit être d’autant plus tendu que Mathieu Pigasse, grand ami
des Strauss-Kahn, est aussi l’un des actionnaires du journal Le Monde et du Huffington Post. Ambiance…
Stéphane Fouks, "M. com DSK", menacé dans ses fonctions
Egalement visé par l'enquête, Stéphane Fouks, patron d’Euro RSCG accusé
par Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin d’avoir perdu pied (lire notre interview de Raphaëlle Bacqué)
au moment de consacrer toute son énergie à étouffer les polémiques pour
construire un Dominique Strauss-Kahn président de la République en
carton pâte, aurait lui aussi, semble-t-il, du souci à se faire
vis-à-vis de cette enquête. Déjà menacé dans ses fonctions depuis la
chute de DSK par Vincent Bolloré, patron d’Havas, maison-mère d’Euro
RSCG, ce dernier a certainement bien été obligé, contrairement à ce
qu'il a déclaré, de se plonger dans ce livre qui ne fait qu'aggraver son
cas.
Difficile de savoir où en sont les autres membres de la garde rapprochée
de Dominique Strauss-Kahn - Jean-Christophe Cambadélis et Jean-Marie Le
Guen par exemple. Accusés par les deux reporters d’avoir assourdi les
plus graves polémiques autour de Dominique Strauss-Kahn pour préserver
sa campagne et assurer sa victoire, dont ils espéraient des bénéfices,
les consultants ont certainement déjà été plus sereins.
Parue le 8 juin chez Albin Michel, l’enquête sur Les Strauss-Kahn,
qu’une bonne partie des journalistes négligeaient au départ comme
dénuée de toute nouvelle information, n’a finalement pas dit son dernier
mot.
DSK: police et procureur s'opposent aux demandes des avocats de Diallo
Le procureur Cyrus Vance Jr. affirme
notamment que la transmission du dossier aux avocats de la femme de
chambre «violerait les lois du secret» concernant le grand jury.
(Archives) | AFP/Stan Honda
La guerre des camps continue dans l'affaire du Sofitel. Alors que les défenseurs de Nafissatou Diallo ont demandé, en vue de préparer le procès civil, l'accès au dossier de la procédure pénale et à l'enquête policière visant Dominique Strauss-Kahn dans ce cadre, le procureur et la police de New York ont contesté leur demande.
Le dossier «a été et reste scellé»
Dans un mémorandum rendu public lundi, le bureau du procureur s'oppose ainsi à la demande des avocats de la femme de chambre qui accuse DSK d'agression sexuelle,
qui avaient demandé le mois dernier à avoir accès à «l'ensemble du
dossier gardé et/ou préparé par le bureau du procureur» Cyrus Vance. Ce
dernier fait valoir que la procédure pénale a été abandonnée le 23 août
2011, et que le dossier «a été et reste scellé». Selon ce mémorandum,
Mme Diallo n'a pas le pouvoir d'obtenir qu'il soit rouvert. Le procureur
affirme aussi que la transmission du dossier aux avocats de la femme de
chambre «violerait les lois du secret» concernant le grand jury
(chambre populaire de mise en accusation). Et il dénonce une demande
«trop large», concernant en outre de nombreux documents «confidentiels».
La police, a qui les avocats de Diallo avaient demandé «tout le dossier
d'enquête», souligne également que le dossier pénal a été scellé. Les
parties concernées avaient jusqu'au 11 juin pour répondre.
Le 1er mai, le juge Douglas McKeon, qui va devoir trancher sur ce point
particulier de l'affaire, avait refusé de classer la plainte au civil de
Nafissatou Diallo contre DSK pour agression sexuelle. Il avait alors
réfuté l'argument des avocats de Dominique Strauss-Kahn selon lequel il
bénéficiait d'une totale immunité au moment des faits.
Le redoutable tandem Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin,
journalistes politiques au journal « Le Monde », décortique le couple
Strauss-Kahn. Une enquête choc mais chic, après l'overdose médiatique de
l'affaire du Sofitel puis du Carlton. À défaut d'un roman d'amour, une
véritable saga politique où défilent alliés malgré eux comme Martine
Aubry et courtisans d'un nouveau genre comme Fabrice Paszkowski.
PROPOS RECUEILLIS PAR CLAIRE LEFEBVRE
region@lavoixdunord.fr PHOTOS AFP ET TINA MERANDON - Quand avez-vous décidé d'écrire ce livre qui remonte jusqu'au mariage des Strauss-Kahn ? Raphaëlle
Bacqué : « On avait déjà travaillé sur DSK pour Le Monde. Avec
l'histoire extraordinaire, quasi planétaire du Sofitel, on a pressenti
que derrière le déferlement médiatique beaucoup de questions restaient
en suspens : qui savait, qui couvrait la faille de celui qui voulait
être candidat à l'élection présidentielle ? On a décidé de remonter le
passé pour éclairer le présent, en rencontrant tous ceux qui
connaissaient le couple depuis vingt ans : politiques, intimes,
communicants, conseillers, milieux échangistes... » - Entre Dominique et Anne, ce n'est pas franchement une histoire d'amour...RB : « C'est
un partenariat, une alliance du pouvoir et de la gloire médiatique, qui
permet de décupler les ambitions... et les défauts.
Pour
parvenir au sommet, ils s'accommodent d'arrangements qui, pour vous et
moi, seraient des impossibilités. L'apport d'Anne Sinclair n'est pas
seulement sentimental. Sa fortune a permis à DSK d'acquérir un train de
vie, une aisance psychologique et de financer son activité politique en
s'émancipant du PS.
Anne Sinclair finance la primaire de 2006 et
lui donne cette indépendance, car il ne veut pas passer sous les
fourches caudines du parti. C'est aussi la première fois qu'un homme
politique est lié à ce point à une agence de communication. Ses premiers
collaborateurs sont des salariés. Ils ont construit une image politique
de ce couple qui était complètement factice. » - Une fortune qui gêne le PS en général et Martine Aubry en particulier...RB :
« On a enquêté sur le somptueux riad à Marrackech. Martine Aubry et son
mari Jean-Louis Brochen le visitent et en ressortent écoeurés par tant
de luxe. Martine Aubry est une alliée malgré elle qui a pensé qu'elle ne
pouvait pas faire autrement qu'un pacte avec DSK. À chaque rencontre,
elle lui conseille de créer une fondation qui justifie cette formidable
fortune, mais il fait la sourde oreille. S'il a ses qualités propres et
qu'il est le premier à s'intéresser à l'économie que le PS a longtemps
négligée, il gêne le parti par ses relations et son train de vie. Lors
de la primaire de 2006, quand il s'agit de rallier les grosses
fédérations socialistes, Ségolène Royal va voir Jean-Noël Guérini, lui
va voir le frère de Guérini qui est un homme d'affaires... » - On a beaucoup reproché à ceux qui savaient, les journalistes politiques en tête, de se taire...RB :
« Un petit cercle seulement savait. Le problème n'est pas seulement que
DSK est un dragueur, c'est son addiction qui le rend vulnérable. Ses
conseillers et ses communicants, qui voyaient ce qui se passait, ont
systématiquement sous-estimé ce qui était pourtant bel et bien un
problème politique. » Ariane Chemin : « Dans l'ordinateur, chez
Eiffage, de David Roquet (l'entrepreneur du BTP d'Annay-sous-Lens mis en
examen dans l'affaire du Carlton de Lille) ont été retrouvées des
photos d'armes. Un véritable arsenal ! DSK pouvait être soumis au
chantage des milieux interlopes qui lui fournissaient des femmes. » - Qui, de Hollande ou Sarkozy, étant tous deux au courant de beaucoup de choses, était le pire ennemi de DSK ? RB :
« Hollande s'intéressait à DSK depuis l'affaire de la MNEF. Même s'il
ne savait pas dans le détail, il se doutait que DSK aurait des problèmes
s'il allait à la présidentielle. Sarkozy, comme ministre de
l'Intérieur, avait une connaissance plus fine d'un comportement qui ne
relève pas seulement de la vie privée puisqu'il fait l'objet de notes de
police après des incidents dans le bois de Boulogne. Rien d'illégal,
mais une impossibilité de se présenter devant les Français. Ni l'un ni
l'autre ne pensaient qu'il irait au bout de l'élection présidentielle.
Mais je ne crois pas au complot ! Je pense qu'on ne saura jamais ce
qu'il s'est passé dans la suite du Sofitel, mais que, contrairement à ce
qu'ont dit ses communicants d'Euro RSCG - « Ça ne lui ressemble pas »
-, ça lui ressemble... » - Fabrice Paszkowski, protagoniste de l'affaire du Carlton de Lille, a droit à un chapitre complet...AC :
« C'est un courtisan d'un type nouveau : pour être plus près de son
dieu, il s'invente une autre vie et devient le fournisseur et le
surveillant des partouzes ! Il séduit des filles dans les bars de Lille,
leur offre de la lingerie au magasin Le Printemps. « On était des
poupées qu'il habille mais ne déshabille pas », dira élégamment l'une
d'elles. Entrepreneur dans le médical, il offre aussi un lit médicalisé à
la mère de DSK lorsqu'elle est malade, avant qu'elle ne meure en
2006. » RB : « Ce personnage fascinant montre le dévoiement de
tous ceux, courtisans, partisans, conseillers, qui ont oublié les
règles, même pas de morale mais de simple bon sens, à tel point qu'ils
n'ont pas dit à DSK qu'il ne pouvait pas aller comme ça à l'élection
présidentielle ! »
- Carlton : une accusatrice de DSK ne répond plus à la police
- Carlton : l'escort-girl qui accuse DSK ne répond plus à la police
- Carlton : l'accusatrice de DSK ne s'est pas rendue à ses convocations
- DSK: l'escort belge l'ayant mis en cause n'a pas honoré ses convocations
- DSK : l'accusatrice "fait la morte"
- DSK : L’escort girl qui l’accable se défile!
Ma question est : qui cela étonne t-il/elle ?
Une escort-girl qui avait déclaré avoir subi des actes sexuels
non-consentis de la part de Dominique Strauss-Kahn, entraînant
l'ouverture d'une enquête préliminaire, ne s'est pas présentée à des
convocations de la police, a-t-on appris jeudi 7 juin de source proche
du dossier.
Cette prostituée belge entendue dans le cadre de l'enquête sur
l'affaire de proxénétisme dite du Carlton de Lille - mais qui n'a
toutefois pas porté plainte - a été convoquée à deux reprises par la
police belge dans le cadre d'une enquête préliminaire sur des faits
"susceptibles d'être qualifiés de viol en réunion" mais ne s'est pas
présentée, a indiqué cette source, confirmant une information du "Parisien
"Le harcèlement est monnaie courante en politique"
Impliqué
dans une affaire de mœurs aux Etats-Unis, Dominique Strauss-Kahn fait
la Une des journaux depuis 48 heures. Peu de médias s'intéressent à sa
victime présumée : une femme de chambre de l'hôtel Sofitel de New York.
Pour leJDD.fr, la porte-parole de l'association féministe
Mix-Cité*, Béatrice Gamba, revient sur cette différence de traitement.
"Souvent la culpabilité se retourne contre la victime, ce qui est quand
même un comble", assure-t-elle.
Manifestation pour le droit des femmes. (Maxppp)
Que vous inspire l'affaire DSK ? Nous ne nous positionnons pas
sur la culpabilité ou non de Dominique Strauss-Kahn, car nous n'avons
pas tous les éléments pour le faire. En revanche, ces derniers jours, on
a beaucoup parlé du "goût" de DSK pour les femmes, comme si elles
étaient des "choses" interchangeables. Mais ce qui est assez remarquable
aujourd'hui, c'est la confusion totale entre le fait d'avoir des
relations sexuelles avec des femmes – ce que nous n'avons pas à juger,
que ce soit extraconjugal ou non – et le fait qu'il y ait consentement
ou pas. Toute la différence est là ! En soit, draguer n'a rien de
répréhensible, avoir envie de coucher avec quelqu'un non plus. Mais se
passer du consentement d'une femme, c'est tout autre chose. Le viol ou
l'agression sexuelle n'ont rien à voir avec une relation sexuelle. C'est
un acte de domination, d'humiliation sur le corps d'une femme.
«Il est normal que DSK soit traité comme n'importe qui d'autre»On parle beaucoup de DSK, et pas assez de la victime présumée selon vous? Cette
histoire est assez révélatrice. La plaignante a le tort d'être à la
fois une femme, noire et d'exercer le métier de femme de chambre,
c'est-à-dire avec un statut social de dominé. Elle accumule beaucoup de
handicaps et je pense, consciemment ou pas, que les gens veulent la
rendre à son invisibilité. Les femmes de chambre sont par nature
invisibles. Là, d'un seul coup, elle s'affirme, sa parole prend de
l'importance. Pour beaucoup, cela n'est pas tolérable. Quelqu'un de
dominé doit rester à sa place. C'est aussi pour ça que sa parole est
tout le temps remise en cause. Après, même si la victime supposée était
une collègue de DSK au FMI, sa parole aurait été amoindrie. Elle aurait
par contre peut-être bénéficié à mon sens d'un peu plus de respect.
Certains s'étonnent que cette femme n'ait pas encore déposé plainte. Qu'en pensez-vous? Il
existe de manière générale une tendance très forte à remettre en cause
la parole des victimes dans les affaires de viols et d'agressions
sexuelles. C'est pour cela que seulement 10% des victimes (en France,
ndlr) déposent plainte. Il y a presque toujours une pression de
l'entourage, qui les pousse à ne pas porter plainte contre leur
agresseur. Et souvent la culpabilité se retourne contre la victime, ce
qui est quand même un comble. Une fois de plus, dans cette affaire, à
travers certaines déclarations, on a l'impression que c'est la victime
qui se retrouve en accusation. On déclare qu'elle affabule, qu'elle
exagère… Alors qu'elle devrait au contraire être écoutée.
Vous vous réjouissez aujourd'hui que le patron du FMI ne bénéficie pas d'un traitement de faveur? Je
ne me réjouis pas qu'une telle affaire ait lieu. C'est regrettable que
cela arrive. Après, je pense qu'il est effectivement normal que DSK soit
traité comme n'importe qui d'autre. La loi doit s'appliquer à tous.
Après, on peut se poser la question de savoir si c'est "cruel" ou pas –
j'ai entendu ce terme – de montrer des images. Mais alors il faut,
encore une fois, se poser cette question là pour tout le monde.
L'association Paroles de Femmes
estime, dans un communiqué, que "les politiques considèrent parfois
avoir un droit de cuissage sur les femmes". Les mots sont forts. Vous
partagez cette opinion? Le terme "droit de cuissage" a une
résonance particulière. Ce qui est certain, c'est que l'on sait – par de
nombreux témoignages privés de femmes ayant travaillé en politique –
que ce milieu est extrêmement misogyne, machiste et où le harcèlement
sexuel est monnaie courante effectivement. Evidemment tout le monde se
tait car cela mettrait en cause les hommes de pouvoir. Il y a une
pression terrible sur ces femmes pour faire taire les pratiques qu'elles
subissent. C'est quelque chose que tout le monde sait.
*Mix-Cité est une association féministe pour l'égalité des sexes.
J’ai passé la nuit avec Les Strauss-Kahn. Rassurez-vous, c’est le titre du nouveau livre de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, publié chez Albin Michel. Une fois ouvert, il est impossible de le refermer. Les deux journalistes du Monde
savent, comme personne, mettre en scène les coulisses de la vie
politique. Surtout quand l’amour, la mort, le sexe et l’argent y jouent
les premiers rôles. Vous avez aimé La femme fatale (2007) ? Vous adorerez Les Strauss-Kahn. Les révélations contenues dans cet ouvrage ont déjà commencé à filtrer. Ainsi, c’est Pierre Sarkozy, qui a appris à son père, en pleine nuit, l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York. Nicolas Sarkozy,
qui n’a cessé de répéter à ses interlocuteurs : « Tu sais très bien que
Dominique ne PEUT pas être Président ». Brigitte Guillemette, la
deuxième épouse de DSK aurait d’ailleurs mis en garde Stéphane Fouks,
l’influent patron d’Euros RSCG : «Surtout, tu ne nous le fais pas aller
à la présidentielle ! Tu connais tous ses problèmes !». Valérie Trierweiler,
la future Première dame (pardon, l'atout coeur de la France), savait
depuis longtemps à quoi s’en tenir. L’interpellant dans la salle des
Quatre-Colonnes de l’assemblée nationale, DSK lui demande un jour : «
Comment va la plus jolie journaliste de Paris ». Réponse du tac au tac
de l’intéressée : « Je croyais que c’était Anne Sinclair… ». François Hollande fut
le premier à prendre ses distances avec le wonderboy de la
social-démocratie. Pourtant, Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué révèlent
que vingt ans plus tôt, DSK avait sauvé de la noyade l’un des enfants du
couple Hollande-Royal, tombé dans la piscine de la propriété où il
était en villégiature à La Garde-Freinet….Martine Aubry, elle, se souvient du jour où elle a été conviée à dîner avec son mari dans la fastueuse demeure des Strauss-Kahn à Marrakech.
Devant le « luxe trop ostentatoire » des lieux, elle est tombée à la
renverse. Elle aurait dit à DSK : « Quand on est riche, il faut être
généreux. Il faut que vous créiez une fondation. Absolument. Trouvez une
cause, créez une fondation ». Il n’en fit rien. Chez lui, « le goût du
risque (est) doublé d’une croyance absolue en sa bonne fortune ou, au
choix, d’un sentiment d’impunité (…) C’est sa chance : plutôt que de
choquer, son comportement prête toujours à sourire » », notent Raphaëlle
Bacqué et Ariane Chemin. Chronique d’une chute annoncée, histoire
intime d’une ambition à deux, le livre des deux journalistes compose
un saisissant tableau de mœurs. Celles d’une certaine nomenklatura
française, arrogante et cynique, qui n’hésite pas à recruter ses
serviteurs dans les milieux le plus interlopes. Les deux journalistes
font tomber les masques sans puritanisme ni pudibonderie. Les Strauss-Kahn est le Bûcher des vanités de la gauche caviar.... Qui n'est jamais très loin de sa cousine, la droite bling-bling.
Si je publie ici le discours de Charlotte Roche, cela ne veut pas dire que j'aime son style et que j'approuve par exemple qu'elle puisse trouver "féministe" de se faire cliente de la prostitution mais parce qu'elle est l'égérie des très jeunes filles (nées à partir de 1990) et que de ce fait, cela m'intéresse de savoir ce qui séduit cette génération montante.
Modérateur.- Quelle a été la motivation de ce livre ? L'idée de base ?
Charlotte Roche.- Parce que j'étais en rogne contre les protège-slips parfumés que l'on voit toujours dans les pubs, peut-être avez-vous remarqué ? (rires dans la salle) On en parle souvent dans les pubs, les femmes se promènent avec leurs p-s pour que le soir elles puissent encore sentir bon comme si elle sortaient de la douche grâce au parfum du p-s alors que c'est impossible le soir de sentir comme douchée du matin !
M. - OK
C.R.- Même un p-s ne peut parvenir à cela alors ce que me dit cett pub avec un mégaphone dans le visage c'est "Charlotte tu pues comme un putois" (rires dans la salle) et je dis que si on se fait satisfaire oralement on pense qu'on pue comme l'Enfer parce que la pub le dit ou parce que les parents...
Femme blonde. - Mais en général on a le temps de se préparer à ce genre de chose (rires)
C.R. - Oui mais Barbara...
F.B. - Adéquatement !
C.R. - Oui mais regarde tu t'es douchée le matin et le soir la pub te dit que ce n'est déjà plus si bien et je trouve que c'est un signal horrible envoyé à la femme de lui dire qu'elle doit se doucher plusieurs fois par jour et lutter tout le temps contre son odeur...
F.B. - Oui mais tu t'es battue contre l'épilation...on s'est défendues pendant des années mais la pression a été trop forte...par exemple pour les aisselles...
C.R. - Oui, oui..
M. - Les dessous de bras...
F.B. - Je ne suis pas sûre que cela se limite aux dessous de bras...
C.R. - C'est comme à Viva. Chez Viva, j'ai présenté l'émission avec des poils sous les bras et j'ai été massivement insultée par courriel pendant une longue période, surtout par des femmes. Elles jettent la pierre à celle qui enfreint la règle.
M. - Et aujourd'hui ?
C.R. - Euh...
M. - Avec les poils sous les bras ?
C.R. - Vous voulez voir ?
M. - Non (rires dans la salle).
C.R. - J'ai cédé à la pression mais j'ai beaucoup de plaisir à aborder ces thèmes parce que je remarque que les gens trouvent que les poils sous les bras sont la chose la plus dégoûtante du monde alors que ce ne sont que des poils et qu'ils ne sont pas différents de ceux-ci (montre ses cheveux) mais tout le monde devient dingue à ce sujet.
M. - Pourtant il y a aussi des hommes qui n'aiment pas la barbe...et certains qui laissent pousser tout ce qui pousse...
C.R. _ Mais pour la femme il n'y a pas le choix. Je parle de la pression qu'il y a. Je ne sais pas d'où elle vient : la pornographie ou les magazines féminins ou quoi mais une femme sait exactement ce qu'elle a à faire et ce qu'elle ne doit pas faire. Et je plaide pour plus de créativité dans ce domaine. Pour les femmes les portes sont complètement fermées. Une femme qui se respecte, qui travaille, n'a pas le droit d'avoir des poils sous les bras, au niveau du bikini, elle doit au moins avoir le maillot rasé, les plus jeunes sont entièrement rasés, ils sont comme des bébés, les jambes doivent être intégralement rasées et maintenant beaucoup de mes amies se rasent les avant-bras. Tous les poils de l'avant-bras et on autorise la créativité pour les poils de la tête. On a le droit de dire j'aime les femmes cheveux longs les blondes, les brunes mais personne n'est créatif avec les poils sous les bras.
F.B. - Vas-y donne moi une idée. Que dois-je faire ? Comment est-ce que je dois développer ma créativité au niveau des poils pubiens par exemple ? (rires)
Participant masculin. - Des nattes !
P.M. Un joyeux damier (rires)...obtiendrait une bonne note !
F.B. - Tu as raison. Ou...
P.M. - Ou le buisson pour la femme !
F.B. - Le buisson pour la femme ? Oui c'est bien mais (se tourne vers C.R.) tu as écrit sur l'américanisation du corps féminin...
C.R. : Oui les américains sont toujours à l'origine de ce genre de conneries.
Autre Femme Blonde. - Je ne me sens pas américanisée !
M. - Mais si avoue !
A.F.B. - (secoue la tête en signe de dénégation)
C.R. - Non mais il y a cette histoire avec ces femmes qui étaient en Amérique lors d'échanges et qui ont étudié en Amérique. La femme, elle est là dans le bus (C.R. lève le bras comme pour se tenir à une poignée de bus) en été et elles ont les poils qui se déploient sous les aisselles comme les allemandes en avaient autrefois et là une américaine arrive avec un rasoir et dit : rasez-vous parce que chez nous seules les négresses ne se rasent pas. c'est donc en plus un acte empreint de racisme. Les Blanches qui se respectent sont rasées et....
M. - (lisant dans le livre "Zone humide") "la plus petite région du corps est soigneusement rasée (..) mais ce que les femmes ne savent pas c'est que plus elles s'occupent de ces détails, plus elles s'immobilisent, leur posture va être de plus en plus raide et antisexe parce qu'elles ont peur de ruiner tout le travail en bougeant un peu...(ferme le livre) c'est votre image de la chose...euh... (cherche quoi dire) Pourquoi avez-vous été faire des recherches dans un bordel ?
C.R. - Dans le livre il y a plusieurs scènes où Helen Memel qui est chercheuse apprend beaucoup grâce aux bordels...les bordels et la prostitution m'intéressent beaucoup personnellement, j'ai toujours une représentation enfantine de cet endroit, c'est chaud comme chez les romains autrefois et quelqu'un te nourrit en haut avec du raisin pendant qu'il te tripote en bas et c'est confortable...
F.B. - Mais, mais...c'est une drôle de représentation, je crois que l'on idéalise...et je crois plutôt que l'on se tient à une colonne en plastique en dessous d'un auto-collant "Je peux tout mais ne suis pas obligée".
M. - Laisse-la raconter !
C.R. - Cela dépend où on va, combien d'argent on est prêt à mettre, il faut faire des recherches et moi en tant que femme , je l'écris aussi dans le livre, j'ai vraiment fait des recherches et j'étais vraiment dans un pouf (bordel) pour faire aller le personnage de mon livre dans un pouf (bordel).
F.B. - Quelle...chance !
C.R. - C'est pour que ce soit réaliste et pas qu'une nana écrive un truc sur les bordels sans jamais y avoir mis les pieds. On téléphone...j'ai appelé plein de bordels en tant que femme et on demande "je peux venir ?" et ils disent tous "non" et ce n'est pas ce à quoi on s'attend...jusqu'à ce qu'on les a convaincu qu'une prostituée pouvait faire quelque chose avec une femme, sinon on n'a pas le droit d'y aller et ils disent "venez en début de soirée parce que les clients masculins ont horreur des clientes féminines".
M. - Ah mais vous êtes allée là-bas en tant que cliente !
C.R. - Oui bien sûr !
M. - Y aller déguisée en prostituée cela aurait pu être pour vos recherches....
C.R. - Non, non, je suis allée là-bas en tant que cliente, oui, ce n'est pas kitch et dégueulasse comme on croit, c'est vachement bien, les femmes sont belles, elles étaient toutes nues avec des chaussures à hauts talons, c'est extrêmement chaud là-dedans....
M. - Mais les chaussures à talons hauts, ca aussi c'est américain !
C.R. - Pour moi, c'est francais.
M. - Pas mal non plus.
C.R. - Oui mais il fait très chaud et toutes ces femmes sont nues là et tout le monde est amical. Je vous le recommande (rires)...Vraiment !
M. - Avez-vous aussi...quelle est votre relation à la pornographie ?
C.R. - Oui, les films pornos sont aussi dans mon livre (rit dans sa main). Je suis très ouverte aux films pornos. En ce moment je dois beaucoup en parler parce que je remarque que les femmes à cause de leur sexe se disent c'est rien pour moi, c'est juste pour les hommes. Les femmes disent qu'elles ne regardent pas de films pornos parce que les dialogues sont trop mauvais. Quels hommes regardent les films pornos pour les dialogues ? Les cassettes que l'on emprunte sont toutes rayés au niveau des dialogues parce qu'ils sont systématiquement sautés. Aucun homme ne regarde les passages avec les dialogues.
(F.B. raconte comment on fait pour sauter habilement les dialogues)
(rires, applaudissements)
M. - Je voudrais parler plus longuement de votre livre...mais le prochain invité...
Ecrivain, juriste, philosophe et bloggeuse, Christelle Nadia Fotso est
avocate à New-York, spécialiste du droit international et des affaires.
Elle est l’auteure d’un premier roman surprenant, L’Empreinte des Choses Brisées, et écrit régulièrement sur ses deux blogs La Femme révoltée et The Republic of Dissent.
L’Affaire du Sofitel, celle qui
fit connaître au monde Nafissatou Diallo tout en faisant tomber
Dominique Strauss Kahn, n’a réellement d’intérêt, que dans le sens où elle
met la lumière sur des choses qui existent mais qui sont niées, et que si
la version de ce dernier est la plus proche de la vérité à savoir qu’il
n’y a pas eu viol mais une relation consentie entre deux adultes
consentants. Si DSK dit la vérité, il faut bien se poser la question de
savoir ce qu’il a vu en Diallo pour penser qu’il était possible de lui
demander ce qu’il lui a demandé, ou d’accepter ce qu’elle lui a offert
sans rien perdre alors qu’il avait tellement à perdre puisqu’on le sait
aujourd’hui : il en avait trop à cacher. Qu’est ce qui a donc pu convaincre
DSK, libertin intelligent et expert dans l’art de garder l’aspect le
moins glamour de sa vie privée hors des médias, qu’une femme de chambre
d’un hôtel à New York pouvait le satisfaire sans risque pour lui ? La
réponse est toute simple, elle est peut- être scabreuse mais elle va de
soi : Nafissatou Diallo était une être en soi, une de ses femmes avec
lesquelles on ne risque rien en étant rustre et bestial puisqu’elles
sont des objets, des réchauffes-pénis, et surtout des folles de sexe.
DSK n’aurait fait ce
qu’il a fait avec Nafissatou Diallo avec aucune autre femme non
africaine pour la simple raison qu’il était conscient du contexte, de
ses ambitions, de ses ennemis et ses faiblesses. Il « prend » Nafissatou
Diallo parce qu’elle est présente et parce qu’elle appartient à un type
de femmes avec lesquelles tout est faisable, possible et acceptable.
Tout peut se passer très vite parce que DSK se sent maître du jeu, il a
devant lui une femme habituée à servir, faite pour ça et qu’il peut
acheter pour pas grand-chose le cas échéant, il vacille et un événement
inattendu se produit : il se retrouve par terre et totalement exposé.
Cela étant dit, DSK avait raison puisque Nafissatou Diallo demeure, quoi
que l’on pense d’elle et de ses accusations, une coquille, femme vide, un
épouvantail au service de causes plus grandes, plus importantes qu’elle.
Il est majoritairement présumé et accepté que son essence est
inexistante ou n’a aucune importance puisque toutes femmes africaines se
ressemblent, sont les mêmes : elles jouissent lorsqu’elles servent
parce qu’elles ont été créées pour cela, elles sont des bêtes de sexe et
de somme.
La première affaire DSK, particulièrement si l’on considère qu’il n’y a pas eu crime, une affaire qui interpelle sur la blondeur
de la femme africaine, cette créature inventée pour satisfaire les
fantasmes les plus abjects qui ne couvent que des besoins infâmes de
domination et d’exploitation qui sont hélas universels. La question au
centre de tout ceci n’est donc pas raciale. DSK ne sait pas fait
Nafissatou Diallo parce qu’elle est noire mais simplement parce qu’il a
deviné à travers son accent et son physique, qu'elle était une
« africaine » et donc prenable. C’est alarmant de le reconnaître mais la
majorité des hommes noirs auraient pensé la même chose que DSK et sans
aucun doute auraient agi de la même manière s’ils avaient eu une petite
faim au moment où Diallo se trouvait devant eux. Ils auraient probablement
eu moins de scrupules puisqu’ils savent mieux que quiconque que ces
femmes qui viennent du même continent qu’eux sont des essuies-sexes. DSK
a donc tout simplement prouvé qu’il avait la même vision de la femme
africaine que la plupart des hommes et qu’il les respectait autant que
Jacob Zuma*.
La question ici est donc une question de sexe, de genre et de stéréotypes
difficiles à anéantir parce qu’ils sont universels. La femme africaine
est blonde parce qu’elle est un objet sexuel, un être en soi qui doit
servir quelque chose ou quelqu’un et surtout qui est comme les blondes
naturelles donc perpétuellement sexuelles puisqu’elles sont faites pour
la chose et ne savent pas résister à une érection puisque le désir
masculin est leur idole et qu’elles ne sont complètes que possédées,
prises, et ainsi comblées. L’africanisation est donc particulière
lorsqu’il s’agit des femmes, une chosification, une déshumanisation
puisqu’elles occultent toute individualisation en faisant d’une femme un
machin toujours courbé, un être sans essence choisie qui reste en toute
circonstance une poupée, un animal sexuel qui cherche son maître pour
connaître la jouissance.
Je suis toujours frappée par la facilité avec laquelle je deviens
pour trop de gens une femme africaine. Je ne m’insère dans l’histoire
que parce que mon cas est parlant. Je suis née au Cameroun. Je vis aux
États-Unis depuis l’âge de 14 ans. J’ai fait les meilleures écoles
américaines. Je suis juriste. J’ai un Masters en relations
internationales. Je suis donc une privilégiée dans la société
américaine, une preppy comme Obama, Romney et George W.
Bush. En dépit de tout cela, pour tellement de gens, je suis Nafissatou
Diallo, une femme africaine sans éducation et au plus bas de l’échelle
sociale qui attend d’être prise et qui est faite pour servir. Je suis
Nafissatou Diallo, une blonde, une femme africaine - particulièrement en
France puisque je dois toujours faire face à la présomption que je
viens de banlieue, ou que mon éducation ne peut pas changer mon statut
de chose sexuelle et le fait que je suis faite pour être utile à
d’autres. Cette présomption rend les relations humaines compliquées
parce que quasiment tout le monde présume que je suis inculte ; trop de
mâles, quelque soit leur couleur de peau, leur statut social, pensent
que j’ai envie d’être prise, que je dis non uniquement par coquetterie
et que je trouve le harcèlement flatteur. Je me demande souvent quoi
d’autre que cette conviction que je suis une femme africaine pouvait
laisser penser à quelqu’un que je lui devais tout parce qu’il m’avait
traitée autrement qu’avec du dédain.
Vieux mythes et idées reçues détestables
En France, les gens ont du mal à me prendre tel que je suis et me
transforment en femme africaine parce que c’est plus confortable alors
tout se réduit à des vieux mythes et des idées reçues détestables. Après
tout, il faut croire religieusement et sottement en la notion qu’on
n’est que ce que l’on est, qu’un singe reste un singe, quelque soit le
contexte dans lequel il est dompté, qu’une femme africaine ne peut
jamais dépasser ni sa féminité ni son africanité pour affirmer par des
actes que l’identité n’est qu’une question de culture qui à son tour
n’est qu’une question d’origine et de race puisque pour les femmes
africaines l’existence ne précède pas l’essence ou plutôt que leur
existence ne sera jamais autre chose que leur essence. Comment expliquer
autrement la présomption lourde, honteuse mais omniprésente selon
laquelle j’aurais plus de choses en commun avec un banlieusard et un
smicard qu’avec un énarque et un bourgeois parisien ? Il est scandaleux
qu’en France, l’identitaire ait pris à ce point le dessus sur le social
que tous ceux qui se ressemblent doivent s’assembler et avoir la même
essence au point que l’individualité soit considérée comme une faute
grave ou comme un acte sans réelle signification de trahison...
Aux États-Unis, je suis aussi Nafissatou Diallo, une blonde, une
femme africaine. La différence est qu’il y est moins difficile
d’échapper à cette condition, bien que le prix à payer soit celui de la
marginalité. Au pays de l’Oncle Sam qui est surtout désormais surtout
celui de Barack Obama, la marginalité est rentable, mais certaines
lignes ne doivent pas être franchies pour éviter des confusions et des
complexités qui bousculent la conscience américaine. Obama a dû se
résoudre à devenir un homme noir au patriotisme bling bling pour devenir
président alors qu’il est un preppy, et qu’il est autant américain que
Georges W. Bush bien que son père soit Kenyan (son américanité est
banale et non exotique). Je peux refuser d’être une femme africaine dans
mon village new-yorkais parce que plaire n’est pas ni ma priorité ni
une nécessité puisque j’ai assez d’éducation et d'outils pour séduire en
disant non et en affirmant que bien qu’étant noire, j’appartiens au
centre casher et non à la gauche couscous et que l’Afrique, je ne sais
pas ce que c’est bien que je peux parler avec beaucoup d’amour du
Cameroun.
Hélas, parce que le pays d’Obama reste celui où les rapports de force
sont essentiels et toujours basés sur des notions abominables, je reste
Nafissatou Diallo, une femme africaine lorsque qu’il est question de
sexe ou d’amour puisque trop d’êtres sans raffinement ou juste sans
ouverture d'esprit, me poursuivent parce qu’ils n’ont ni la culture ni
l’intelligence qu'il faut pour comprendre, que chasser n'est pas séduire
et qu'il n’y a que dans les contes de fées que les femmes qui ont
besoin de sperme pour se nourrir ou s'actualiser embrassent des crapauds
et dans les clips de coupé décalé qu’elles chantent mielleusement «
Prends-moi cadeau ! »
*Le 6 décembre 2005, Jacob Zuma est inculpé pour le viol d'une jeune femme séropositive de trente-et-un ans par le tribunal de Johannesburg. Lors du procès, ses approximations et contre-vérités à la barre sur le mode de transmission du virus du sida font scandale (il a expliqué avoir pris une douche après l'acte sexuel
pour minimiser les risques d'infection) et sont abondamment relayés par
la presse nationale et internationale. Il est également critiqué pour
jouer la carte ethnique et sexiste. Zuma est finalement acquitté de
l'accusation de viol le 8 mai 2006.
Lors de la lecture de la sentence, le juge van der Merwe dressa un
portrait très sévère de la plaignante ainsi que des policiers qui
avaient mené l'enquête, estimant qu'une relation sexuelle consentante
avait eu lieu entre la plaignante et l'accusé. Il n'en a pas moins
réprimandé Zuma pour son comportement sexuel, jugeant qu'il était
« totalement inacceptable » qu'un homme ait des relations sexuelles non
protégées « avec une personne dont il sait qu'elle est séropositive ». À
la sortie du tribunal, l'ancien vice-président sud-africain entama un
chant de libération zoulou, Mshiniwami (« Rendez-moi ma mitraillette »).
À la suite du jugement, l'ANC décide de restituer à Jacob Zuma son poste de vice-président du parti.