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lundi 28 mai 2012

Après Nafissatou Diallo, Christiane Taubira. Revoilà le double racisme

(Je viens de trouver sur mon blog personnel la recherche suivante : "Taubira est laide". Cela nous ramène aux "bonnes" heures du "Nafissatou est laide" qui signifie qu'une femme noire qui n'est pas mannequin chez Prada n'est pas "belle" donc digne de s'exprimer en public dans la mentalité nauséabonde d'une "bonne" frange de la société que nous supportons depuis des décennies.)

 Le PS organise la protection rapprochée de Christiane Taubira

LE MONDE |
"J'ai traversé l'Atlantique pas loin de deux cents fois déjà, perdant chaque semaine une nuit de sommeil, vieillissant plus vite que tout le monde, opérationnelle pourtant dès mon arrivée, matant le choc thermique, ferraillant sans relâche, accusant les coups, les rendant au centuple, avançant résolument, obsédée par les confiances à ne pas trahir, les espoirs à ne pas décourager." Cyrano de Bergerac ? Non, Christiane Taubira. Elles sont bien de la nouvelle ministre de la justice, ces lignes, et elles décrivent sa vie de femme politique entre deux continents, dans son autobiographie Mes météores, parue en mars (Flammarion, 560 pages, 21,90 euros).
C'est peut-être après les avoir lues que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a décidé de prendre son temps avant de lancer clairement l'opération "Il faut sauver le soldat Taubira". Car la garde des sceaux fait l'objet, depuis sa nomination, de violentes attaques de l'UMP, surtout de son aile droite, la Droite populaire, mais qui sont désormais assumées et reprises jusqu'au secrétaire général du parti d'opposition, Jean-François Copé.
L'ancien premier ministre François Fillon, sur RTL, jeudi 24 mai, a cité, en tête des erreurs gouvernementales, "Mme Taubira et ses annonces". Depuis sa nomination sont attaqués, pêle-mêle, son passé autonomiste, son "laxisme", après l'annonce de la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs, et une phrase qui lui est attribuée - "brûler des drapeaux français, c'est un geste de liesse pardonnable" -, phrase que la ministre de la justice n'a jamais prononcée.
Mercredi, sur RTL, l'éditorialiste Eric Zemmour l'a accusée de choisir ses victimes : d'un côté, les femmes et les jeunes de banlieue, qu'il convient de protéger, de l'autre, les "hommes blancs", forcément coupables de tous les maux.
"TIENS-BON !"
Si les poids lourds du gouvernement restent pour l'instant silencieux, certains ministres ont décidé de défendre Mme Taubira, comme Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, qui s'est déclarée "atterrée" par les attaques, ou encore Delphine Batho, ministre déléguée auprès de la garde des sceaux, qui a mis en cause le bilan de l'opposition sur la justice.
Le Parti socialiste va se charger jour après jour de la riposte. L'encouragement de sa première secrétaire, Martine Aubry - "Tiens bon !", lui a-t-elle lancé mercredi -, devrait être suivi rapidement de réactions plus politiques. Evoquant, mardi, la nécessité d'une riposte au bureau national du PS, le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis a recueilli une large approbation.
DIVISIONS DE FOND
L'attaque du PS devrait se faire sur deux fronts. D'abord, interpeller M. Copé sur sa déclaration selon laquelle "on vote Front national, et on se retrouve avec Christiane Taubira". Stratégie que le fabiusien Guillaume Bachelay, l'un des porte-parole de la campagne du PS pour les législatives, définit ainsi : "Montrer que le gouvernement travaille sur le fond, tout en laissant la droite toucher le fond."
Ce premier angle d'attaque aurait l'intérêt, selon M. Cambadélis, de faire apparaître les divisions de fond qui fragilisent l'opposition. "Il y a clairement la ligne Copé, que nous allons attaquer, et la ligne Fillon, qui s'en tient à un discours gestionnaire. Ou se trouve le centre de gravité de l'UMP ? Chacun va devoir se positionner par rapport à la phrase plus que limite de Copé", estime M. Cambadélis.
Mais le PS compte bien attaquer aussi le bilan de Nicolas Sarkozy sur la justice. "Nous n'avons aucune leçon à recevoir d'eux", assure M. Bachelay.
"PULVÉRISER CES BAVASSEURS"
"J'aimerais bien que l'opposition réponde à la question suivante : comment peut-on nous expliquer que les banlieues sont des endroits de cauchemar, des lieux de non-droit où les immigrés font la loi, et dire en même temps que la politique pénale qu'ils ont menée pendant dix ans est efficace ? Si leur bilan est bon, alors tout va bien. Et s'il ne l'est pas, Christiane Taubira a raison de se poser des questions sur ce qui a été fait", tranche M. Cambadélis.
La principale intéressée se retranche dans le silence. "C'est mon action et mes résultats qui parleront pour moi", a-t-elle seulement glissé mercredi, interrogée par des journalistes dans la cour de l'Elysée. Si Mme Taubira se refuse pour l'heure à tout commentaire, ses amis sont rassurés sur sa capacité à encaisser les coups.
"Te fais pas de soucis, j'aime que les ennemis (ce ne sont plus des adversaires) se découvrent. Dommage simplement que je ne puisse pas répondre aussi librement qu'avant, étant tenue par la nature régalienne de ma charge. Sinon, j'aurais déjà pulvérisé ces bavasseurs", écrivait-elle par SMS mercredi à son vieil ami Gabriel Cohn-Bendit.

2 commentaires:

  1. "Si les poids lourds du gouvernement restent pour l'instant silencieux, certains ministres ont décidé de défendre Mme Taubira, comme Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, qui s'est déclarée "atterrée" par les attaques, ou encore Delphine Batho, ministre déléguée auprès de la garde des sceaux, qui a mis en cause le bilan de l'opposition sur la justice."

    Que dire, sinon que les premières personnes à la soutenir sont des femmes, mais bon après on va nous dire que les femmes ne sont pas solidaires, ne sont pas courageuses, n'ont pas le sens de la justice etc.
    Alors que ce sont des qualités masculines que l'on peut observer à loisir tout le temps hein?

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  2. A Berenice : en effet je me suis fait la même remarque. Ce ne sont pas les hommes (bien trop lâches pour beaucoup) qui se sont précipités à sa rescousse.

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