Les clients de la prostitution sont des sadiques dissimulés
Interview de SPIEGEL avec la prostituée Brigitte Obrist sur les effets du porno violent dans le milieu
Obrist, 29 ans, travaille depuis neuf ans comme prostituée. Elle tient un salon dans les environs de Zürich et s'est engagée dans le mouvement des putes
européennes.
SPIEGEL: Frau Obrist, Votre salon est ouvert de midi à minuit. Comment faites-vous pour tenir le coup ?
OBRIST: nous travaillons par équipe : une de 12 à 18.00 h., une autre de 18.00 h. à minuit. Deux femmes au minimum travaillent en même temps, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité au cas où un client disjoncte.
SPIEGEL: est-ce déjà arrivé?
OBRIST: oui. Les agressions sont de plus en plus fréquentes. Notre clientèle est constituée d'hommes provenant de toute l'Europe, des Suisses, des Allemands, des Italiens, des Espagnols, des Francais, des Anglais, etc. Ils ne sont pas spécialement tendres avec nous. Nous ne prenons plus les Turcs et les Yougoslaves, ils sont trop dangereux. Un Yougoslave m'a balancé un coup de poing dans le visage et tabassée. Les Turcs ne veulent pas mettre de préservatifs. D'après mon impression générale, l'agressivité des hommes est inversement proportionnelle à leur puissance sexuelle.
SPIEGEL: est-ce que la brutalité des clients s'accroît?
OBRIST: Visiblement, le milieu se développe dans cette direction, oui. Celles qui en font le plus les frais sont les femmes du tiers monde et celles qui font le trottoir parce qu'elles travaillent dans un relatif isolement. Il s'y passe de plus en plus de viols, de tabassages et également de meurtres.
SPIEGEL: votre profession est donc devenue de plus plus dangereuse ?
OBRIST: oui, c'est sûr. Nos prix sont les mêmes qu'il y a dix ans, en Allemagne les prix ont même chuté. De plus le marché de l'offre s'est énormément accru. Le problème essentiel réside dans le fait que les souhaits et le comportement des clients ont considérablement changé ces deux dernières années.
SPIEGEL: Ils sont devenus plus exigeants?
OBRIST: Ils sont devenus plus impatients, aggressifs et brutaux. Chez nous, il y a de plus en plus de demandes d'esclaves. Tous les clients me donnent l'impression d'être des sadiques qui le dissimulent. Le cinéma a apparemment une responsabilité là-dedans mais surtout la consommation de pornos violents.
SPIEGEL: de quelle sorte de pornos parlez-vous?
OBRIST: Des pornos violents et sadomasos que l'ont peut trouver à la vidéothèque ou commander par la poste dans lesquels on peut voir de véritables scènes de torture. Des femmes y sont par exemple pendues par les seins, brûlées avec un fer à repasser ou leur vagin est relié à une prise électrique. Je me sens mal à la vue de ces scènes mais il y a plein d'hommes à qui cela plaît beaucoup.
SPIEGEL: est-ce que les vidéos de violence sont une nouvelle tendance de la production porno ?
OBRIST: oui j'en suis certaine. Ceux qui consomment régulièrement des films pornos sont à la recherche de nouveaux kicks, les jeux sexuels deviennent forcément de plus en plus hard. À un moment donné on commence à s'intéresser au porno zoo - pédo ou sadomaso. Je suis absolument contre cette sexualité brutale au cinéma. Fouetter d'accord, cela peut être excitant, j'accepte encore. Mais les scènes où les femmes sont battues presque à mort et ensuite brutalement pénétrées, n'ont rien à voir avec la sexualité.
SPIEGEL: est-ce que les clients vous demandent d'abord par téléphone ce que vous offrez?
OBRIST: oui. Certains téléphonent et demandent : est-ce que tu le fais aussi avec un chien ? J'aimerais bien amené mon chien de berger. D'autres veulent amener leur femme pour qu'elle soit transformée en esclave dans la salle de torture. Ils veulent voir cela. Mais ce sont juste des fantasmes, aucun n'a encore amené sa femme.
SPIEGEL: de quelle manière les clients expriment-ils ce qu'ils veulent ?
OBRIST: Chacun différement. Certains le demandent ouvertement : qu'est ce que je peux faire avec une esclave chez vous ? Je peux la fouetter, l'attacher ou quelque chose de ce genre ? D'autres disent juste qu'ils veulent aller dans la chambre de torture. C'est une chambre où nous offrons ce genre de service. Mais ils ne disent pas clairement ce qu'ils veulent faire exactement avec la fille là-dedans. Du coup, pour les surveiller et contrôler ce qui se passe, nous laissons toujours la porte ouverte.
SPIEGEL: Travaillez-vous aussi comme esclave ?
OBRIST: Autrefois, dans le cadre de ma formation de domina, oui. J'ai travaillé avec des sadiques qui jouaient les maîtres et me commandaient. Il s'agit d'une forme ritualisée d'obéissance qui peut être excitante. Il s'agit d'assujetissement et de domination mais sans me blesser. Mais avec ce que les clients se représentent aujourd'hui sous le terme d'esclave, je ne veux pas le faire. Nous avons écrit sur le menu de notre salon : "esclave sur demande" et nous nous en procurons une quelque fois.
SPIEGEL: quelles sont ces femmes qui endossent le rôle d'esclave ?
OBRIST: ce que je sais c'est que les femmes qui acceptent de le faire sont dans une situation financière de nécessité extrême. Celles que je connais ont une limite très basse de perception de la douleur, néanmoins, après une séance de torture il n'est plus possible de leur adresser la parole pendant des heures. Je connais des salons dans lesquels on offre des traitements comme la cire de bougie, les aiguilles ou encore l'infibulation. Naturellement les filles gagnent pas mal d'argent, au moins 1000 marks par séance.
SPIEGEL: à ce qu'on dit les hommes puissants et riches aimeraient particulièrement les dominas.
OBRIST: pas du tout. c'est toujours ce que propagent les médias. D'accord, des hommes politiques de haut rang ou des managers obéisssent parfois pour changer à une domina. Mais le masochiste typique c'est le petit employé modèle du département comptabilité, place 7, côté fenêtre. La demande d'esclave est en ce moment bien plus grande que celle de dominas.
SPIEGEL: avec ses videos la branche allemande du porno atteint un chiffre d'affaire annuel de 803 millions de marks. Bientôt les pornos hard seront visibles à la télé disent les experts.
OBRIST: oui, je vois aussi cela venir mais il n'y a pas que dans le porno que la violence sexualisée envers les femmes est représentée. Aussi dans des films cinés normaux. Envers les femmes, il y a une violence générale de plus en plus forte. Et les images de cinéma changent quelque chose dans la tête des hommes. Les clients ne mettent pas seulement leurs propres fantasmes érotiques en scène dans notre salon mais des fantasmes qui leur sont étrangers. Ils veulent vivre des trucs qu'ils ont vus ou qu'ils ont lus quelque part.
Ils veulent essayer des positions acrobatiques qui ont peut-être l'air fantastique au cinéma mais qui ne sont pas réalisables en vrai à moins que je sois en caoutchouc. Ils aiment bien mettre en scène comme une espèce de catch au lit. Ils tournent mes tétons comme si c'était des boutons de radio, vous pressent dans le lit à en avoir les côtes cassées et liment comme si leur vie en dépendait. Les Français veulent absolument la rentrer aussi profond que faire se peut. Si on se défend, ils vous tirent violemment la tête en arrière et il faut se dégager en utilisant la force.
SPIEGEL: comment réagissent les clients agressifs quand vous vous défendez ?
OBRIST: Ca dépend. Les Suisses réagissent plutôt bien, les Allemands sont furieux. En ce moment il y a une sorte d'Allemands particulièrement désagréable : 18, 20 ans, raffiné, vêtu élégamment, argent de papa. Ils s'achètent une pute comme une bouteille de Champagne et tiennent absolument à nous faire mal.
Si tu dis à l'un de ceux-là, arrête, tu me fais mal, il répond : fais pas ta comédie j'ai payé pour.
Le ton à notre égard est devenu aggressif. Autrefois quand ils avaient James Bond comme modèle, ils étaient encore charmants. Aujourd'hui ils se voient en Rambo, en Sylvester Stallone ou Arnold Schwarzenegger. Leur philosophie c'est : les femmes aiment avoir mal. Ils veulent en plus qu'on leur dise qu'on aime ça quand ils nous brutalisent.
SPIEGEL: Et les clients âgés ?
OBRIST: Bof, le prototype du vieux client c'est ''une sorte de papi pantoufle". Ces types ont très fortement intériorisé l'obéissance. Si je dis fermement à l'un d'entre eux, arrête ça, il obéit tout de suite. Exactement le bon sujet obéissant classique que Heinrich Mann décrit. Mais, comme dit, il y a de plus en plus de jeunes clients, c'est effrayant.
SPIEGEL: Les 18- 29 ans sont aussi les consommateurs les plus importants de pornos. Viennent-ils souvent ?
OBRIST: oui. Ils expliquent ouvertement qu'ils nont pas envie d'une relation, c'est trop fatiguant. De plus quelqu'un qui regarde des pornos régulièrement et va continuellement au bordel, conditionne fortement sa sexualité. Être client peut réellement devenir une sorte de drogue. Je connnais beaucoup d'hommes qui dépensent jusqu'à 2000 francs suisses par moi pour les putes.
Après ils sont physiquement satisfaits mais intérieurement totalement frustrés. Ils cherchent de nouveau kicks avec de nouveaux raffinements techniques. Mais la satisfaction émotionnelle n'est pas au rendez-vous.
SPIEGEL: Est-ce seulement possible dans ce commerce ?
OBRIST: La satisfaction émotionelle, non, elle y est très rare. La prostitution est une intimité sous contrôle. Les hommes veulent de la tendresse contre de l'argent et le pouvoir qui en résulte. Ils louent une femme comme une voiture. Le don émotionnel et le plaisir ne s'accomodent pas de ce type de contrôle. Et d'ailleurs je n'ai pas de sentiments en boutique. Je ne vends que du sexe. Rien d'autre.
SPIEGEL: Frau Obrist, Votre salon est ouvert de midi à minuit. Comment faites-vous pour tenir le coup ?
OBRIST: nous travaillons par équipe : une de 12 à 18.00 h., une autre de 18.00 h. à minuit. Deux femmes au minimum travaillent en même temps, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité au cas où un client disjoncte.
SPIEGEL: est-ce déjà arrivé?
OBRIST: oui. Les agressions sont de plus en plus fréquentes. Notre clientèle est constituée d'hommes provenant de toute l'Europe, des Suisses, des Allemands, des Italiens, des Espagnols, des Francais, des Anglais, etc. Ils ne sont pas spécialement tendres avec nous. Nous ne prenons plus les Turcs et les Yougoslaves, ils sont trop dangereux. Un Yougoslave m'a balancé un coup de poing dans le visage et tabassée. Les Turcs ne veulent pas mettre de préservatifs. D'après mon impression générale, l'agressivité des hommes est inversement proportionnelle à leur puissance sexuelle.
SPIEGEL: est-ce que la brutalité des clients s'accroît?
OBRIST: Visiblement, le milieu se développe dans cette direction, oui. Celles qui en font le plus les frais sont les femmes du tiers monde et celles qui font le trottoir parce qu'elles travaillent dans un relatif isolement. Il s'y passe de plus en plus de viols, de tabassages et également de meurtres.
SPIEGEL: votre profession est donc devenue de plus plus dangereuse ?
OBRIST: oui, c'est sûr. Nos prix sont les mêmes qu'il y a dix ans, en Allemagne les prix ont même chuté. De plus le marché de l'offre s'est énormément accru. Le problème essentiel réside dans le fait que les souhaits et le comportement des clients ont considérablement changé ces deux dernières années.
SPIEGEL: Ils sont devenus plus exigeants?
OBRIST: Ils sont devenus plus impatients, aggressifs et brutaux. Chez nous, il y a de plus en plus de demandes d'esclaves. Tous les clients me donnent l'impression d'être des sadiques qui le dissimulent. Le cinéma a apparemment une responsabilité là-dedans mais surtout la consommation de pornos violents.
SPIEGEL: de quelle sorte de pornos parlez-vous?
OBRIST: Des pornos violents et sadomasos que l'ont peut trouver à la vidéothèque ou commander par la poste dans lesquels on peut voir de véritables scènes de torture. Des femmes y sont par exemple pendues par les seins, brûlées avec un fer à repasser ou leur vagin est relié à une prise électrique. Je me sens mal à la vue de ces scènes mais il y a plein d'hommes à qui cela plaît beaucoup.
SPIEGEL: est-ce que les vidéos de violence sont une nouvelle tendance de la production porno ?
OBRIST: oui j'en suis certaine. Ceux qui consomment régulièrement des films pornos sont à la recherche de nouveaux kicks, les jeux sexuels deviennent forcément de plus en plus hard. À un moment donné on commence à s'intéresser au porno zoo - pédo ou sadomaso. Je suis absolument contre cette sexualité brutale au cinéma. Fouetter d'accord, cela peut être excitant, j'accepte encore. Mais les scènes où les femmes sont battues presque à mort et ensuite brutalement pénétrées, n'ont rien à voir avec la sexualité.
SPIEGEL: est-ce que les clients vous demandent d'abord par téléphone ce que vous offrez?
OBRIST: oui. Certains téléphonent et demandent : est-ce que tu le fais aussi avec un chien ? J'aimerais bien amené mon chien de berger. D'autres veulent amener leur femme pour qu'elle soit transformée en esclave dans la salle de torture. Ils veulent voir cela. Mais ce sont juste des fantasmes, aucun n'a encore amené sa femme.
SPIEGEL: de quelle manière les clients expriment-ils ce qu'ils veulent ?
OBRIST: Chacun différement. Certains le demandent ouvertement : qu'est ce que je peux faire avec une esclave chez vous ? Je peux la fouetter, l'attacher ou quelque chose de ce genre ? D'autres disent juste qu'ils veulent aller dans la chambre de torture. C'est une chambre où nous offrons ce genre de service. Mais ils ne disent pas clairement ce qu'ils veulent faire exactement avec la fille là-dedans. Du coup, pour les surveiller et contrôler ce qui se passe, nous laissons toujours la porte ouverte.
SPIEGEL: Travaillez-vous aussi comme esclave ?
OBRIST: Autrefois, dans le cadre de ma formation de domina, oui. J'ai travaillé avec des sadiques qui jouaient les maîtres et me commandaient. Il s'agit d'une forme ritualisée d'obéissance qui peut être excitante. Il s'agit d'assujetissement et de domination mais sans me blesser. Mais avec ce que les clients se représentent aujourd'hui sous le terme d'esclave, je ne veux pas le faire. Nous avons écrit sur le menu de notre salon : "esclave sur demande" et nous nous en procurons une quelque fois.
SPIEGEL: quelles sont ces femmes qui endossent le rôle d'esclave ?
OBRIST: ce que je sais c'est que les femmes qui acceptent de le faire sont dans une situation financière de nécessité extrême. Celles que je connais ont une limite très basse de perception de la douleur, néanmoins, après une séance de torture il n'est plus possible de leur adresser la parole pendant des heures. Je connais des salons dans lesquels on offre des traitements comme la cire de bougie, les aiguilles ou encore l'infibulation. Naturellement les filles gagnent pas mal d'argent, au moins 1000 marks par séance.
SPIEGEL: à ce qu'on dit les hommes puissants et riches aimeraient particulièrement les dominas.
OBRIST: pas du tout. c'est toujours ce que propagent les médias. D'accord, des hommes politiques de haut rang ou des managers obéisssent parfois pour changer à une domina. Mais le masochiste typique c'est le petit employé modèle du département comptabilité, place 7, côté fenêtre. La demande d'esclave est en ce moment bien plus grande que celle de dominas.
SPIEGEL: avec ses videos la branche allemande du porno atteint un chiffre d'affaire annuel de 803 millions de marks. Bientôt les pornos hard seront visibles à la télé disent les experts.
OBRIST: oui, je vois aussi cela venir mais il n'y a pas que dans le porno que la violence sexualisée envers les femmes est représentée. Aussi dans des films cinés normaux. Envers les femmes, il y a une violence générale de plus en plus forte. Et les images de cinéma changent quelque chose dans la tête des hommes. Les clients ne mettent pas seulement leurs propres fantasmes érotiques en scène dans notre salon mais des fantasmes qui leur sont étrangers. Ils veulent vivre des trucs qu'ils ont vus ou qu'ils ont lus quelque part.
Ils veulent essayer des positions acrobatiques qui ont peut-être l'air fantastique au cinéma mais qui ne sont pas réalisables en vrai à moins que je sois en caoutchouc. Ils aiment bien mettre en scène comme une espèce de catch au lit. Ils tournent mes tétons comme si c'était des boutons de radio, vous pressent dans le lit à en avoir les côtes cassées et liment comme si leur vie en dépendait. Les Français veulent absolument la rentrer aussi profond que faire se peut. Si on se défend, ils vous tirent violemment la tête en arrière et il faut se dégager en utilisant la force.
SPIEGEL: comment réagissent les clients agressifs quand vous vous défendez ?
OBRIST: Ca dépend. Les Suisses réagissent plutôt bien, les Allemands sont furieux. En ce moment il y a une sorte d'Allemands particulièrement désagréable : 18, 20 ans, raffiné, vêtu élégamment, argent de papa. Ils s'achètent une pute comme une bouteille de Champagne et tiennent absolument à nous faire mal.
Si tu dis à l'un de ceux-là, arrête, tu me fais mal, il répond : fais pas ta comédie j'ai payé pour.
Le ton à notre égard est devenu aggressif. Autrefois quand ils avaient James Bond comme modèle, ils étaient encore charmants. Aujourd'hui ils se voient en Rambo, en Sylvester Stallone ou Arnold Schwarzenegger. Leur philosophie c'est : les femmes aiment avoir mal. Ils veulent en plus qu'on leur dise qu'on aime ça quand ils nous brutalisent.
SPIEGEL: Et les clients âgés ?
OBRIST: Bof, le prototype du vieux client c'est ''une sorte de papi pantoufle". Ces types ont très fortement intériorisé l'obéissance. Si je dis fermement à l'un d'entre eux, arrête ça, il obéit tout de suite. Exactement le bon sujet obéissant classique que Heinrich Mann décrit. Mais, comme dit, il y a de plus en plus de jeunes clients, c'est effrayant.
SPIEGEL: Les 18- 29 ans sont aussi les consommateurs les plus importants de pornos. Viennent-ils souvent ?
OBRIST: oui. Ils expliquent ouvertement qu'ils nont pas envie d'une relation, c'est trop fatiguant. De plus quelqu'un qui regarde des pornos régulièrement et va continuellement au bordel, conditionne fortement sa sexualité. Être client peut réellement devenir une sorte de drogue. Je connnais beaucoup d'hommes qui dépensent jusqu'à 2000 francs suisses par moi pour les putes.
Après ils sont physiquement satisfaits mais intérieurement totalement frustrés. Ils cherchent de nouveau kicks avec de nouveaux raffinements techniques. Mais la satisfaction émotionnelle n'est pas au rendez-vous.
SPIEGEL: Est-ce seulement possible dans ce commerce ?
OBRIST: La satisfaction émotionelle, non, elle y est très rare. La prostitution est une intimité sous contrôle. Les hommes veulent de la tendresse contre de l'argent et le pouvoir qui en résulte. Ils louent une femme comme une voiture. Le don émotionnel et le plaisir ne s'accomodent pas de ce type de contrôle. Et d'ailleurs je n'ai pas de sentiments en boutique. Je ne vends que du sexe. Rien d'autre.