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vendredi 4 mai 2012

DSK : une enquête pour viol envisagée


Le parquet doit trancher sur la suite à donner au témoignage d'une escort-girl qui évoque un viol lors d'une rencontre à Washington avec le patron du FMI. Ce dernier nie avoir commis la moindre violence. Les juges de l'affaire du Carlton ne lâchent pas Dominique Strauss-Kahn. Des faits sont susceptibles d'être qualifiés de «viols en réunion» dans le dossier, selon les magistrats. Ils reposent principalement sur le témoignage d'une escort-girl et se seraient produits à Washington en décembre 2010. Ils impliqueraient DSK et trois autres habitués des parties fines. Le 28 mars, comme l'a révélé Libération, les magistrats ont transmis au parquet ces éléments pour, éventuellement, ouvrir une nouvelle enquête. Le procureur de Lille, Frédéric Fèvre, rendra sa décision la semaine prochaine.
Marie-Anne S. , une jeune Belge alors âgée de 25 ans, a décrit la scène violente qui se serait produite le 16 décembre 2010, à l'hôtel W de Washington. Selon sa déposition, les quatre hommes - outre DSK, le commissaire Jean-Christophe Lagarde, Fabrice Paszkowski, chef d'entreprise, et David Roquet, responsable d'une filiale d'Eiffage - sont dans dans une chambre en sa compagnie et celle d'une autre escort, Aurélie D., qui a 26 ans. DSK aurait «utilisé la force» contre elle. «Il me tenait les mains. Il me tirait les cheveux, il m'a fait mal», affirme Marie-Anne S., ajoutant que l'ex-patron du FMI aurait tenté de la sodomiser. «J'ai refusé en lui disant non, je ne veux pas (...) J'ai dit clairement que je ne voulais pas, à plusieurs reprises, à haute voix.» La jeune femme explique aussi que les autres personnes présentes ne sont pas intervenues. David Roquet lui aurait même tenu les mains.

«Les déclarations sont contradictoires»

L'autre prostituée, Aurélie D., relativise le récit de son amie: «Je voyais à sa tête que ça ne lui plaisait pas. J'ai dit à DSK d'arrêter.» Mais elle ajoute: «Je ne l'ai pas entendue dire non, si elle ne voulait pas et si elle avait crié je l'aurais entendue et je serais intervenue.» Elle reconnaît toutefois qu'elle aurait aussi pu ne pas l'entendre. Les deux femmes n'ont pas déposé plainte. Marie-Anne S. a cependant ajouté: «J'ai trouvé que DSK était un pauvre type car il ne savait pas respecter l'autre (...) Je le crois capable d'avoir été violent (avec d'autres).» Les témoignages des deux escort-girls remontent à la fin 2011. Elles ont d'abord été interrogées par les enquêteurs français en novembre puis par leurs homologues belges en décembre.
«Il n'y a eu aucun rapport brutal, aucune vision dégradée de la femme et aucune violence», assurait DSK aux juges d'instruction le 26 mars dernier, selon le procès-verbal révélé par Le Figaro le 30 avril. Après ces nouvelles révélations, les avocats de l'ancien patron du FMI ont réaffirmé que leur client «conteste absolument avoir commis la moindre violence de quelque nature qu'elle soit» et soulignent que «les déclarations faites par les jeunes femmes sont contradictoires». Dominique Strauss-Kahn dénonce encore, par la voix de ses avocats, une «volonté de lynchage» à son encontre. L'ancien ministre n'a pas été questionné sur ces accusations qui n'entrent pas dans la saisine des juges.

Pas de réquisitoire supplétif demandé par les juges

Les juges ont rendu le 28 mars dernier une «ordonnance de soit-communiqué à toutes fins utiles» au parquet de Lille. Désormais, plusieurs hypothèses s'ouvrent sur ce nouveau volet du dossier «en cours d'analyse» au parquet de Lille. Formellement, les magistrats instructeurs n'ont pas demandé un «supplétif» - une extension de leur enquête jusqu'à présent ouverte pour «proxénétisme, abus de biens sociaux, escroquerie et blanchiment» mais non pour des faits de viols présumés.
Le procureur de Lille, Frédéric Fèvre, a différentes options. Il peut estimer que les faits dénoncés ne sont pas assez précis et ne pourraient être instruits que si une plainte est finalement déposée par les jeunes femmes concernées. C'est cette voie qui, selon nos sources, pourrait être choisie après le second tour de la présidentielle.
Le procureur de Lille peut aussi décider de diligenter une enquête préliminaire ou, encore, moins probable, d'ouvrir une nouvelle information judiciaire. À Lille, personne ne semble très enclin à «alourdir» le dossier du Carlton avec des accusations portées par une prostituée dont la fiabilité ne manquera pas d'être mise en cause.
Au contraire, sauf rebondissements ou incidents de procédure, l'affaire pourrait être bientôt bouclée. Des confrontations entre DSK et les autres protagonistes doivent encore être organisées. Au terme de l'instruction, les faits, ouverts sur une qualification criminelle - «proxénétisme aggravé en bande organisée» -, pourraient être ramenés au rang de délits et jugés dans les prochains mois.

Sur Le Figaro.fr

4 commentaires:

  1. Et quand je pense que le conseil constitutionnel vient de supprimer la loi sur le harcèlement sexuel pour des raisons de "flou" , j'en suis indigné !
    J'espère qu'elle sera non seulement très vite rétablie , avec effets rétroactifs, mais durcie encore plus !

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  2. A coup de grisou : dire que le cc est présidé par J.-L. Debré le premier qui a affirmé que DSK était un grand malade qui devait se faire soigner ! Sans doute que les autres (malades) peuvent oeuvrer en paix, par contre !

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  3. Si ce n'est toi...6 mai 2012 à 00:42

    C'était pas Jean Louis Debré, c'était Bernard, son frère jumeau.

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  4. A Si ce n'est toi : bof les Debré c'est une dynastie entre temps. On devrait les numéroter comme les ducs et les princes : Debré Ier, Debré II, etc... Debré XXIII...

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