DSK et Diallo auraient conclu un accord à l'amiable
Selon le New York Times, les deux parties auraient trouvé un terrain d'entente pour mettre un terme aux poursuites civiles engagées contre Dominique Strauss-Kahn à New York.
À New YorkDix-huit mois après les évènements de la suite 2806 au Sofitel de New York qui avaient défrayé la chronique, Dominique Strauss Kahn et Nafissatou Diallo auraient conclu un accord à l'amiable qui devrait être finalisé la semaine prochaine, selon le New York Times .
La femme de chambre guinéenne qui accusait l'ancien patron du FMI d'agression sexuelle avait engagé une procédure judiciaire au civil peu avant l'abandon des charges au pénal en août 2011. Selon le quotidien citant des «personnes proches du dossier», l'accord qui prévoit un dédommagement financier d'un montant non divulgué, doit être signé la semaine prochaine devant le juge du Bronx qui a instruit l'affaire.
Le juge Douglas McKeon avait recommandé depuis le début un accord à l'amiable et c'est ainsi que se terminent 90% des différends opposant des parties au civil aux Etats-Unis. Les deux camps seront astreints par une caluse de confidentialité à ne jamais révéler le montant de leur accord, mais celui-ci pourrait faire l'objet de fuites.
Ni Nafissatou Diallo ni Dominique Strauss-Kahn ne sont tenus de se présenter devant le juge, leurs avocats respectifs pouvant s'y rendre à leur place. «Le jour n'a pas encore été fixé pour la signature de l'accord et celui-ci, également rapporté par l'agence AP citant ses propres sources, n'a pas été confirmé par les intéressés. «Nous n'avons pas de commentaire à faire», a simplement déclaré tard jeudi soir le bureau des avocats de DSK, basés à Washington. Interrogé par Le Figaro, le cabinet Thompson-Wigdor, qui défend les intérêts de Nafissatou Diallo, n'a pas souhaité s'exprimer. Cependant, aucune des parties ne démentait l'information du New York Times alors que, par le passé, chacune avait assuré avec vigueur ne pas vouloir négocier. Des déclarations qui, pour les spécialistes de la procédure américaine, pouvaient très bien masquer la recherche d'un «deal». Ces derniers mois, l'entourage de DSK évoquait la possibilité d'une telle transaction. Un tel accord, s'il est confirmé et homologué par le juge du tribunal du Bronx, mettra un terme définitif à la procédure civile aux Etats-Unis.
«Cet accord est bien pour tout le monde»
Aux Etats-Unis, le célèbre avocat pénaliste Alan Dershowitz ne s'étonne pas d'une transaction dans l'affaire du Sofitel, qu'il avait prédite depuis le début de l'affaire. «Aucune des deux parties ne pouvait se permettre d'aller à un procès, cet accord est bien pour tout le monde, chacun pourra clamer victoire», explique-t-il. «DSK pourra toujours dire que Nafissatou Diallo a engagé un procès pour l'argent, poursuit le pénaliste. La femme de chambre, qui risquait quant à elle de tout perdre, pourra dire que le «dédommagement» obtenu est la preuve que DSK avait quelque chose à se reprocher.
Dominique Strauss-Kahn a toujours nié avoir agressé sexuellement Nafissatou Diallo, affirmant qu'il s'agissait d'une relation consensuelle non rémunérée. Il a plus tard, lors de son interview à TF1 en septembre 2011, reconnu une «faute morale» . A New York, la défense de Nafissatou Diallo a suivi de près les développements de l'affaire du Carlton qu'elle n'aurait sans doute pas manqué d'exploiter lors d'un procès civil.
En France, le sort de DSK fixé le 19 décembre
Côté français, DSK est en effet mis en examen pour «proxénétisme aggravé en bande organisée» dans cette affaire depuis mars dernier. La cour d'appel de Douai doit se prononcer sur la demande d'annulation de cette mise en examen déposée par la défense de l'ancien patron du FMI. Censés statuer mercredi dernier, les magistrats ont finalement reporté leur décision au 19 décembre. Un délai inattendu, difficile à interpréter mais signe, selon plusieurs sources judiciaires, que la réflexion des magistrats est intense et qu'une annulation de la mise en examen est peut-être envisagée. Si tel était définitivement le cas, Dominique Strauss-Kahn aurait alors le statut de témoin assisté dans le dossier du Carlton et ne serait pas jugé lors d'un éventuel procès. Son horizon judiciaire, en France comme aux Etats-Unis, serait alors dégagé.Sur le Figaro.fr