ANgrywOmeNYMOUS


vendredi 28 décembre 2012

Les proxénètes, nouveaux héros médiatiques internationaux ! Le viol organisé doit donc être à tout prix respectabilisé ? À propos de prix (lire l'article).

Dodo la Saumure chez Taddei et Harald Müller employé du bordel "Pascha" prince du carnaval de Pullheim !
 
                Harald Müller ist engagiert im Pascha-Bordell und Karnevalsprinz in Pulheim
 
Décidément c'est devenu glorieux et respectable de travailler dans la branche de l'esclavage sexuel des femmes ! 
Dans le dernier numéro du magazine féministe "Emma" (fondé par Alice Schwarzer) la journaliste Alexandra Eul a enquêté dans le bordel "Pascha" à Cologne. 
 
Comme aucune journaliste féminine n'est autorisée à faire un reportage dans ce lieu, Alexandra Eul s'est fait passer pour une chômeuse dénommée Nicole, 28 ans, à la recherche d'une chambre à louer pour se prosti-tuer en milieu "protégé". C'est possible dans l'endroit en question. Je n'ai pas le temps de tout traduire mais on y apprend que le prix de la location d'une chambre de passe est de 160 euros par jour (weekend compris) soit 4800 euros par mois = 3 passes "normales", (à 50 euros) ou 5 passes "express"(à 30 euros) pour juste payer le loyer d'une chambre pas très reluisante (selon la description) ! Ce loyer doit être versé journellement avant 4h du matin. À la cantine c'est 15 euros le plat le moins cher.
IL N'Y A PAS DE CONTRAT ÉCRIT.
La maison contient 140 chambres sur 7 étages, il s'y trouve 70 employés (cuisine, nettoyage, service) et de 15 à 30 "danseuses" + env. 70 "employées spéciales". 
 
L'entrée du Pascha est gratuite pour les clients à partir de 66 ans. Ceux qui se font tatoué le logo du Pascha sur le corps ont l'entrée gratuite à vie (40 hommes l'ont fait).
 Sinon l'entrée coûte de 30 à 35 euros et comprend spectacle de strip-tease, alcool, trucs et machins je ne sais pas quoi parce que le mot allemand est "Pipapo" ce qui veut dire "tout le tralala"). Pour l'accès au département des passes c'est 5 euros l'entrée. 
Pour les tournantes, gang-bang partys et tournage de film porno amateur au 11e étage (où les clients se baladent nus et masqués) c'est 60 euros (la prosti-tuée qui s'y trouve est également payée 60 euros par client mais doit payer 60 euros l'entrée également).
 
Il y a de 800 à 1000 clients/jour. 
 
Standard (obligatoire) des conditions de "travail" pour la prosti-tuée qui travaille en "indépendante" dans le département des passes :
 
1. oral sexe sans préservatif 
2. se faire toucher partout sauf le visage. 
3. relation vaginale dans autant de positions que le veut le client et s'il souhaite deux filles :
4. jeux sexuels lesbiens 
5. pour la sodomie c'est à l'appréciation de la prosti-tuée.
 
Pour le médecin c'est dans la maison, pas à l'extérieur. Les médecins sont fournis par la boîte. 
 
En cas de client violent, il y a un téléphone dans la chambre (même pas un bouton d'alarme). 
 
Celles qui ne louent pas de chambre en "indépendantes" doivent payer 60 euros/jour pour attendre le client au bar. 
Celui-ci paie 60 euros l'entrée et la même somme à la prosti-tuée pour 1/2 heure de passe. 
Le temps de travail de ces travailleuses à la chaîne n'est pas libre. Elles doivent assurer 10 heures de "boulot" d'affilée. Celle qui n'y arrive pas, dégage. Il suffit de dire qu'elle a refusé une fellation sans préservatif et on s'en débarrasse. 
 
Personne ne contestera. La police ne fera pas d'enquête. 
Car ces "employées" n'en sont pas vraiment. 
 
Donc, celleux qui prétendraient qu'il y a une quelconque sécurité de l'emploi, des vacances payées et je ne sais quoi, se fourrent le doigt dans l'oeil jusqu'à la clavicule ! 
 
Où travaille t-on au rythme de 10h par jour en faisant les 3/8 dans une firme "normale" (la boîte est ouverte 24h/24h)
 
 "Emma" est un magazine qui enquête sans répit depuis plus de 30 ans sur la prostitution. Dans le dernier numéro, il y a également une enquête sur la Suède, la Suisse et l'Autriche très riche d'enseignement et qui plaide largement en faveur de la pénalisation du client.

jeudi 27 décembre 2012

Affaire DSK : les dollars d'une paix peu glorieuse


Affaire DSK : les dollars d'une paix peu glorieuse

LE MONDE |
Si l'accord avec Nafissatou Diallo est finalisé, il mettra fin à la procédure civile, et à dix-huit mois d'une formidable saga judiciaire aux Etats-Unis, qui a coûté à DSK son poste à la tête du FMI et ses ambitions présidentielles en France.

L'argent a donc clos, définitivement, l'affaire du Sofitel de New York. Hormis Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo, personne ne saura ce qui s'est passé précisément, le 14 mai 2011, dans la trop fameuse suite 2806, entre la femme de chambre de l'hôtel et celui qui était alors directeur général du Fonds monétaire international et quasi candidat à l'élection présidentielle française de 2012. Personne ne saura si la "relation sexuelle précipitée" qui eut lieu ce jour-là était forcée ou consentie.

Faute de preuves matérielles assez convaincantes, le procureur de New York a classé l'affaire au plan pénal le 23 août 2011. Restait le volet civil. Il est désormais refermé : les avocats des deux parties sont parvenus, le 10 décembre, à un accord financier qui met un terme à ce scandale planétaire. Une telle procédure est très fréquente aux Etats-Unis ; elle est couverte, tout aussi banalement, par une clause d'absolue confidentialité sur le montant de la transaction.
Le rideau est tombé sur cette pièce peu reluisante. Reste un ahurissant et humiliant gâchis.
Pour M. Strauss-Kahn, évidemment. Utilisant toutes les ressources de la justice américaine, il n'aura pas pris le risque d'un procès public – et n'aura donc jamais été complètement innocenté. Contraint de quitter dans des conditions infamantes la direction du FMI, comme de renoncer à toute ambition politique, il laissera l'image, indélébile, d'un des hommes les plus puissants de la planète sortant menotté du commissariat d'Harlem pour être jeté dans le pénitencier de Rickers Island.
Pour sa famille, otage de ses pulsions et de ses dérapages. Pour son entourage, prisonnier sinon complice de ses imprudences. Des "imprudences" dont l'affaire française du Carlton de Lille – dans laquelle il reste mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée", dans l'attente d'une décision de la cour d'appel de Douai, qui doit intervenir avant Noël – a fourni une nouvelle démonstration.
Pour Nafissatou Diallo, enfin. Cette jeune femme, mère d'une petite fille, originaire de Guinée, 33 ans aujourd'hui, a été contrainte d'arrêter son travail au Sofitel.
Depuis dix-huit mois, elle vivait recluse, protégée par la justice américaine mais rejetée par sa communauté, dans l'attente du règlement d'une affaire qui aura bouleversé sa vie.
Ainsi l'argent aura acheté le silence et permis de négocier l'extinction des poursuites de la justice américaine. Il aura permis de signer une paix peu glorieuse.
Mais l'argent n'aura pas lavé l'indignité. Ni pour Dominique Strauss-Kahn, ni pour Nafissatou Diallo. La vie de l'un aura été brisée. Impitoyablement. Par sa faute, sa "faute morale", comme il l'avait lui-même admis à la télévision, en septembre 2011. La vie de l'autre est désormais à reconstruire. Pour elle, c'est la moindre des justices.

mercredi 19 décembre 2012

Affaire du Carlton : DSK reste mis en examen



Affaire du Carlton : DSK reste mis en examen

publié

L'enquête sur le réseau de proxénétisme a été validée.

Dominique Strauss-Kahn reste mis en examen pour «proxénétisme aggravé en bande organisée» dans l'affaire du Carlton. La cour d'appel de Douai a rejeté mercredi la requête en nullité de ses avocats. Les magistrats ont donc validé l'instruction menée à Lille depuis mars 2011 et ont jugé que la mise en cause de DSK repose sur «des indices graves et concordants».

Les avocats de DSK vont se pourvoir en cassation contre cette décision. «La défense de M. Dominique Strauss-Kahn a la certitude qu'il sera finalement lavé des accusations absurdes de proxénétisme dont il fait l'objet, accusations qui heurtent tout autant le bon sens que l'analyse juridique», expliquent Frédérique Baulieu, Henri Leclerc et Richard Malka. «La chambre de l'instruction a refusé de sanctionner les nombreuses et graves violations des droits de la défense dont elle était saisie (absence de précision de ce qui était reproché à M. Strauss Kahn, pièces dissimulées à la défense, nombreuses dénaturations de faits, création ex nihilo d'une définition du proxénétisme qui n'est pas celle prévue par la loi…)», détaille le communiqué des avocats.

Les juges d'instruction vont reprendre leur enquête, mise entre parenthèses depuis plusieurs mois. Ils pourraient procéder à des confrontations avant de clore le dossier et de renvoyer, ou non, les protagonistes devant un tribunal.
Le pourvoi en cassation de DSK n'est pas suspensif.

Sur Le Figaro.fr 
(lire les commentaires sur cet article. DSK n'a plus tellement de supporters, on dirait).

dimanche 9 décembre 2012

Dans l'affaire du Sofitel DSK avoue être coupable

09/12/2012

Dans l'affaire du Sofitel DSK avoue être coupable


Nous republions ici, avec leur accord, un article de la sociologue Christine Delphy, publié le 9 décembre sur l'excellent blog de Didier Epsztajn, entre les lignes entre les mots.



Il ne faut pas juger le système judiciaire américain à l'aune du système judiciaire français

Les journaux français répètent à l’envi que la recherche par DSK d’un accord financier n’est pas un aveu de culpabilité. Les chaînes de télévision font venir le même avocat qui est cité par la presse écrite pour dire la même chose ; et personne ne dispute ni ne discute cette assertion.

Le système américain est différent sur beaucoup de points du système français. Dans le système français, l’aspect civil – le dédommagement des victimes – est compris dans le procès pénal. S’il n’y a pas de condamnation au pénal – donc par l’État – il n’y a pas non plus de dédommagements pour les individus qui s’estiment lésés : les parties appelées civiles par opposition au procureur qui représente la chose publique.

Aux États-Unis en revanche le procès pénal est uniquement pénal : l’État poursuit, et jamais il ne demande de dédommagements ; s’il estime l’accusé coupable, il ne peut demander qu’une sanction. En France aussi la différence est claire, si on prend la peine de distinguer, dans le même procès, les plaidoiries des parties civiles - qui ne peuvent demander que des dommages et intérêts - de celles du procureur qui ne peut demander que des sanctions. Mais le fait que ces plaidoiries se suivent dans le temps et dans le même lieu entraîne souvent la confusion.

Aux États-Unis, le procès civil n’a pas lieu en même temps que le procès pénal. Il se tient des mois plus tard.

Et il ne juge pas de la responsabilité pénale de la personne accusée puisqu’on est dans une juridiction civile, qui ne traite que de dommages et intérêts et pas de sanctions.

Et pourtant il s’agit de la même chose, de la même affaire. Mais les mots sont différents : on établit, ou non, la responsabilité de la personne « défenderesse » ; ce dont elle est responsable, ce n’est pas de crime ou de délit mais d’avoir causé un dommage à autrui. Par exemple, accusé de meurtres au pénal, au civil O.J. Simpson devient responsable de « wrongful deaths » : de morts « fautives » ou « commises par faute ». Bref on évite d’employer les mêmes mots qu’au pénal. Dans le cas de DSK et Nafissatou Diallo également, le vocabulaire est différent de celui du procès pénal avorté. « Dommages émotionnels permanents » au lieu de « viol » d’un côté, «responsabilité» au lieu de « culpabilité » de l’autre.



Aux États-Unis, le procès pénal est une session de rattrapage

Ce qui est différent aussi par rapport à la France, c’est qu’aux États-Unis le procès civil, peut servir de session de rattrapage d’un procès loupé au pénal. Car les conditions nécessaires à une condamnation au pénal sont beaucoup plus difficiles à réunir qu’en France : il faut que les 12 jurés soient unanimes – tous d’accord – et de plus que chacun soit convaincu de la culpabilité au delà d’un doute raisonnable. Enfin, l’accusé peut rester silencieux pendant tout le procès ; il n’a pas, comme il doit le faire en France, à répondre aux questions du président.
Or dans le procès civil, il est beaucoup moins difficile d’obtenir une condamnation, qui portera sur des dommages et intérêts, et qui aura donc établi la réalité de ces dommages. Il suffit que 9 jurés sur 12 se prononcent. D’autre part ces jurés n’ont pas à être convaincus «au delà d’un doute raisonnable» : il leur suffit de penser que la majorité des preuves va dans le sens d’une « responsabilité » du «défendeur».

Enfin, le défendeur doit répondre aux questions des avocats et du président.

Une session de rattrapage, c’est ce qui s’est passé dans le cas d’O.J Simpson, qui avait été acquitté du meurtre de sa femme et de l’amant de celle-ci, bien que les preuves soient accablantes : lors du procès civil, il a été condamné à d’énormes dommages et intérêts, qu’il a d’ailleurs réussi à ne pas payer. Mais les parents des victimes recherchaient avant tout un soulagement moral, à effacer l’injustice de l’acquittement ; le tribunal, en prononçant ce jugement, disait que leurs enfants étaient bien mort.es par la faute de Simpson, qu’il était bien coupable.



Des médias français
qui feignent de croire que DSK plaide coupable sans l'être

Aux États-Unis, au civil comme au pénal, on peut s’arrêter avant le procès ; au pénal, on plaide coupable et on négocie avec le procureur une peine, ce qui évite le travail et l’argent que coûte un procès. Au civil aussi : dans le cas DSK-Nafissatou Diallo le juge du tribunal de Brooklyn pousse comme d’habitude les parties à trouver un accord, ce qui sera autant d’économisé pour la Justice. La presse française traite cela comme une espèce d’arrangement extra-judiciaire, quasiment comme un paiement au noir : mais c’est faux, c’est un accord prévu par la loi et que le juge doit valider.

La presse hexagonale prétend aussi que si DSK est prêt à payer des millions de dollars, c’est «pour ne plus avoir d’ennuis avec la justice»…. Elle laisse ainsi penser que n’importe quelle femme peut traîner un homme devant les tribunaux, sans raison, et qu’il n’a d’autre issue que de payer pour s’en débarrasser. Est-le cas ? Si oui, pourquoi DSK n’insiste-t-il pas pour aller plaider sa « non-responsabilité » devant le tribunal, et expliquer, comme le lui demande Kenneth Thompson, « comment en sept minutes de présence de Nafissatou Diallo dans sa chambre, il a été capable comme il le prétend d’avoir une relation sexuelle consentie » ? L’arrangement au civil – le plaider coupable au pénal – se fait quand l’accusé (au civil le « défendeur ») pense qu’il n’a pas intérêt à aller au procès, quand il pense que le procès aura une issue pire pour lui que la négociation. C’est ce que pense, de toute évidence, DSK. Il n’aurait pas le droit dans un procès civil de se taire, il devrait s’expliquer, raconter sa version, et s’assurer qu’elle est convaincante, ou au moins vraisemblable ; une tâche difficile, et c’est pourquoi l’avocat de Nafissatou Diallo le met au défi du procès. S’il est prêt à payer, c’est qu’il sait, et que ses avocats savent, et que tout le monde sait, qu’il ne parviendra pas à convaincre que Nafissatou Diallo n’a pas été forcée. S’il est prêt à payer, c’est qu’il sait que s’il va au procès, il sera jugé « responsable » : sans tâche sur son casier judiciaire, mais coupable quand même. Ce que tout le monde sait outre-Atlantique, et subodore ici, pourquoi les médias français veulent-ils le cacher ?

Christine Delphy, 4 décembre 2012

vendredi 30 novembre 2012

Quand on est vraiment riche on n'est jamais jugé et on n'a jamais besoin de dire la vérité toute la vérité car elle s'achète, il suffit d'y mettre le prix

DSK et Diallo auraient conclu un accord à l'amiable

 

 

Selon le New York Times, les deux parties auraient trouvé un terrain d'entente pour mettre un terme aux poursuites civiles engagées contre Dominique Strauss-Kahn à New York.

À New York
Dix-huit mois après les évènements de la suite 2806 au Sofitel de New York qui avaient défrayé la chronique, Dominique Strauss Kahn et Nafissatou Diallo auraient conclu un accord à l'amiable qui devrait être finalisé la semaine prochaine, selon le New York Times .
La femme de chambre guinéenne qui accusait l'ancien patron du FMI d'agression sexuelle avait engagé une procédure judiciaire au civil peu avant l'abandon des charges au pénal en août 2011. Selon le quotidien citant des «personnes proches du dossier», l'accord qui prévoit un dédommagement financier d'un montant non divulgué, doit être signé la semaine prochaine devant le juge du Bronx qui a instruit l'affaire.
Le juge Douglas McKeon avait recommandé depuis le début un accord à l'amiable et c'est ainsi que se terminent 90% des différends opposant des parties au civil aux Etats-Unis. Les deux camps seront astreints par une caluse de confidentialité à ne jamais révéler le montant de leur accord, mais celui-ci pourrait faire l'objet de fuites.
Ni Nafissatou Diallo ni Dominique Strauss-Kahn ne sont tenus de se présenter devant le juge, leurs avocats respectifs pouvant s'y rendre à leur place. «Le jour n'a pas encore été fixé pour la signature de l'accord et celui-ci, également rapporté par l'agence AP citant ses propres sources, n'a pas été confirmé par les intéressés. «Nous n'avons pas de commentaire à faire», a simplement déclaré tard jeudi soir le bureau des avocats de DSK, basés à Washington. Interrogé par Le Figaro, le cabinet Thompson-Wigdor, qui défend les intérêts de Nafissatou Diallo, n'a pas souhaité s'exprimer. Cependant, aucune des parties ne démentait l'information du New York Times alors que, par le passé, chacune avait assuré avec vigueur ne pas vouloir négocier. Des déclarations qui, pour les spécialistes de la procédure américaine, pouvaient très bien masquer la recherche d'un «deal». Ces derniers mois, l'entourage de DSK évoquait la possibilité d'une telle transaction. Un tel accord, s'il est confirmé et homologué par le juge du tribunal du Bronx, mettra un terme définitif à la procédure civile aux Etats-Unis.
«Cet accord est bien pour tout le monde»
Aux Etats-Unis, le célèbre avocat pénaliste Alan Dershowitz ne s'étonne pas d'une transaction dans l'affaire du Sofitel, qu'il avait prédite depuis le début de l'affaire. «Aucune des deux parties ne pouvait se permettre d'aller à un procès, cet accord est bien pour tout le monde, chacun pourra clamer victoire», explique-t-il. «DSK pourra toujours dire que Nafissatou Diallo a engagé un procès pour l'argent, poursuit le pénaliste. La femme de chambre, qui risquait quant à elle de tout perdre, pourra dire que le «dédommagement» obtenu est la preuve que DSK avait quelque chose à se reprocher.
Dominique Strauss-Kahn a toujours nié avoir agressé sexuellement Nafissatou Diallo, affirmant qu'il s'agissait d'une relation consensuelle non rémunérée. Il a plus tard, lors de son interview à TF1 en septembre 2011, reconnu une «faute morale» . A New York, la défense de Nafissatou Diallo a suivi de près les développements de l'affaire du Carlton qu'elle n'aurait sans doute pas manqué d'exploiter lors d'un procès civil.

En France, le sort de DSK fixé le 19 décembre

Côté français, DSK est en effet mis en examen pour «proxénétisme aggravé en bande organisée» dans cette affaire depuis mars dernier. La cour d'appel de Douai doit se prononcer sur la demande d'annulation de cette mise en examen déposée par la défense de l'ancien patron du FMI. Censés statuer mercredi dernier, les magistrats ont finalement reporté leur décision au 19 décembre. Un délai inattendu, difficile à interpréter mais signe, selon plusieurs sources judiciaires, que la réflexion des magistrats est intense et qu'une annulation de la mise en examen est peut-être envisagée. Si tel était définitivement le cas, Dominique Strauss-Kahn aurait alors le statut de témoin assisté dans le dossier du Carlton et ne serait pas jugé lors d'un éventuel procès. Son horizon judiciaire, en France comme aux Etats-Unis, serait alors dégagé.

Sur le Figaro.fr

mercredi 28 novembre 2012

DSK VS le Carlton : la cour d'appel a reporté sa décision au 19 décembre

DSK VS le Carlton : la cour d'appel a reporté sa décision au 19 décembre


« Selon une citation de Robert Burns : Le suspense est pire que la déception. »


Le suspense continu dans l'affaire dite du Carlton.
En effet, nous venons d'apprendre que la Cour d'appel a renvoyé sa décision au 19 décembre prochain sur les requêtes en nullité déposées par les avocats de l'ancien chef du FMI, Dominique Strauss-Kahn.
Nous ne savons pas pour quelle raison la Cour d'appel à retarder sa décision.
Dominique Strauss-Kahn et d'autres mis en examen, comme le commissaire Jean-Christophe Lagarde, avaient demandé, en outre, l'annulation de leurs mises en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" dans l'affaire dite du Carlton.
Ses avocats, dont Me Henri Leclerc, on accusait les juges lillois "d'avoir monté de toutes pièces" ce dossier tout en remettant en cause "leurs impartialités" et d'avoir pris à l'encontre de DSK "des décisions arbitraires".
Ces requêtes visent des pièces de l'instruction des juges, auxquels les avocats de DSK leur reprochent aussi de ne pas avoir fourni certains éléments du dossier et d'avoir pris leur temps à livrer des PV d'audition, alors que ces PV se sont retrouvés affichés dans la presse.
"Je dis et je répète que les juges nous ont caché des pièces dans cette affaire", avait martelé à l'issue de l'audience de septembre dernier Eric Dupont-Moretti, avocat de David Roquet, responsable d'Eiffage, mis en examen lui aussi pour avoir organisé et financé des déplacements avec des prostituées aux Etats-Unis et à Paris.
Fin septembre, c'est sans surprise que le parquet général de Douai avait demandé le rejet de ces requêtes, soulignant que les mises en examen étaient "justifiées" par des "indices graves ou concordants".
Contacter par l'AFP, Me Henri Leclerc a réagi à la nouvelle : "Manifestement, les questions que nous leur avons posées ne sont pas si simples à écarter". Sans toutefois, se garder d'en tirer toutes les conclusions sur l'issue de la procédure en soulignant qu'il ne connaissait pas les raisons de ce report, mais il a constaté simplement que "la cour n'a pas écarté d'un revers de main" ces requêtes en nullité.
Me Olivier Bluche, l'avocat de Jean-Christophe Lagarde, s'est lui aussi gardé de tirer des conclusions de ce report : "Manifestement, cela prend du temps, nous avions déposé la première requête en annulation le 19 avril 2012. Sept mois plus tard, il n'y a toujours pas de décision. (...) La justice prend son temps, si elle le prend à bon escient, tant mieux", a-t-il déclaré.
Donc le suspense continue…

lundi 26 novembre 2012

DSK n'était pas à la manif contre les violences faites aux femmes

Pour un innocent, c'est étonnant, non ?
Le justiciable DSK n'a t-il pas juré qu'il était une victime ?

Ici la vidéo : victimes levez-vous ! (Les vraies victimes, je veux dire) :

mercredi 21 novembre 2012

La machinerie

Voir le film "Hollande, DSK, etc" sur le site de Pierre Carles (82:47 mn) pour savoir comment la presse se fait la pourvoyeuse de présidents de la République et comment le système médiatique n'est qu'un sous-système du système capitaliste.
Comment on tue une candidate avec des phrases comme :
"Hollande caracole, Aubry flageole", etc...

Le lien est ici.

À la fin de la vidéo, on a un grand moment avec l'intervention à la BnF du réseau Faites Taire les Perroquets dont voici le communiqué du 16 juin 2012 :

Communiqué du FTP (Faites Taire les Perroquets) : « Ils nous pompent l’air »

le 16 juin 2012
Nous publions ci-dessous un communiqué sur une action qui, comme on dit, n’engage que ses auteurs et non Acrimed.
Communiqué du FTP (Faites Taire les Perroquets) : « Il nous pompent l’air »
Le réseau « Faites taire les perroquets » (FTP) annonce le lancement d’une campagne contre le « bruit de fond » médiatique. Une première action a eu lieu avec succès le jeudi 14 juin 2012 à 15h00 à la Bibliothèque nationale de France (BNF).
Laurent Joffrin et Maurice Szafran, perroquets multicanaux respectivement directeurs du Nouvel Observateur et de Marianne ont, pour la première fois depuis trente ans, cessé de caqueter pendant quelques minutes. Invités à « débattre » sur le thème « Presse, politique et indépendance rédactionnelle », ces deux frères siamois en connivences ont été contraints de prendre la fuite sous les sifflets, les cotillons et les cornes de brume d’un auditoire exaspéré par leur babillage autocongratulatoire.
Cette expérience menée dans le tube à essai d’une salle de conférence appelle une extension nationale - puis planétaire.
Nous exigeons :
- Un plafonnement du temps de parole pour la trentaine d’éditorialistes qui quadrillent les grands moyens d’information, afin de garantir la pluralité des opinions. Nous adressons pour cela un appel solennel à Jean-Louis Debré, président du Conseil Constitutionnel, qui, en février dernier, a su, pour une fois, résister aux pressions du Parti de la presse et de l’argent (PPA) en réaffirmant le principe d’égalité du temps de parole entre les différents candidats lors du dernier scrutin présidentiel.
- La fusion de TF1, France 2, France 3, Canal +, M6, Arte, France 5, Direct 8, LCI, BFMTV, etc. en une seule et même entité baptisée « PPA TV » émettant depuis une barque de pêche au large des eaux territoriales ; suivant la même logique, le regroupement des canaux de RTL, EUROPE 1, FRANCE INTER, RMC, BFM Radio, etc., en une seule et même chaine baptisée « Radio-Paris », basée en Andorre.
- Que l’accès à la profession d’éditorialiste soit conditionnée à la réalisation d’un stage annuel de trois mois de rééducation au monde réel : Jean-Michel Aphatie devrait par exemple documenter son opinion sur l’austérité par un passage sur les chaînes d’un abattoir de poulets industriels ; Nicolas Demorand devrait ainsi suivre une formation en alternance de fabrication de sous-ventrières dans un atelier de Seine Saint-Denis.
Les espaces ainsi libérés seront attribués à des médias d’information au service de l’intérêt général, indépendant des forces politiques comme des puissances de l’argent.
Nous appelons tous ceux qui le souhaitent à rejoindre les rangs du FTP et à clouer le bec des éditocrates par tous les moyens festifs et sardoniques.
Paris, le 14 juin 2012

Sur Acrimed

Malheureusement on n'a plus de nouvelles de ce réseau depuis cette date.....

vendredi 16 novembre 2012

Le "délit de sale gueule" des femmes politiques

Yamina Benguigui dit souffrir d'un "délit de sale gueule"

Par Delphine Legouté

| 15/11/12 - 11:18
(montage via Reuters)
(montage via Reuters)

Les critiques dont elle fait l'objet ? Un "délit de sale gueule" pour Yamina Benguigi. Dans la chronique "Ils se mettent à table" de Paul Wermus dans VSD ce 15 novembre, Yamina Benguigui a sa petite idée sur les raisons de certaines attaques :

Je suis entrée au gouvernement dans la case Rachida, mais je m'appelle Yamina, je fais du 40, je n'entre pas dans le 35 !

Selon la ministre, son allure détonnante de "diva", sa façon de se vêtir, ses habitudes people et ses origines lui ont valu une étiquette "Rachida Dati". Résultat : un "délit de sale gueule" doublé d'un "sexisme rampant" qui ne lui ont rien laissé passer.

Précisons que Yamina Benguigui n'a rien contre Rachida Dati. Les deux sont amies "depuis quatorze ans" et partagent ensemble "une histoire commune", celle de "deux jeunes filles programmées pour ne pas exister".

Il n'empêche que les critiques qu'a connu l'ancienne Garde des Sceaux, dues à son côté "clinquant et glamour", sont retombées sur la ministre de la Francophonie surnommée la "Rachida Dati de gauche".

Ainsi de son voyage en Falcon pour faire Paris-Kinshasa début octobre, que certains ont qualifié de "voyage en jet privé". La ministre de la Francophonie s'était alors insurgée :

Quand les ministres hommes se déplacent dans des régions de guerre, que ce soit l’Afghanistan, que ce soit l’Irak, que ce soit la Syrie ou même en Jordanie (…) cela s’appelle un avion militaire et quand c’est une femme cela s’appelle un Falcon, un jet.
Autre fait d'arme durant ce voyage en République démocratique du Congo, l'exigence auprès de l'ambassade de France d'un coiffeur à disposition durant les quatre jours de visite.

La ministre avait également été critiquée pour sa présence à Cannes lors du festival, et ce en pleine communication sur la "présidence normale". Matignon s'était alors empressé de préciser que le déplacement était "d'ordre privé et à ses frais".

Sur Le Lab

jeudi 15 novembre 2012

Le Canard Enchaîné ferait bien de prendre des cours de féminisme auprès de Caroline de Haas parce que décidément il n'a rien compris

Décidément il est grandement temps que le Canard prenne lui-même des leçons de féminisme parce que voilà que pour rattraper sa couillerie de la semaine dernière où il a pris tant de plaisir à nous apprendre ce qui se passait dans la chambre à coucher de Rachida Dati tout en ayant, un jour pas si vieux, affirmé la main sur le coeur qu'il s'était donné un code de déontologie très strict concernant les moeurs des personnes politiques et qu'ils ne s'adonnait pas aux ragots d'alcôves, lui, parce qu'il y avait des journaux pour ça dont il ne faisait pas partie, le voilà qui nous ressert cette semaine un plat de coucherie sans doute pour nous faire croire, suite à mon billet précédant dont il a sans doute eu vent (les stats ont explosé, le billet a été tweeté, facebooké et réseausociauisé à tout va) qu'il n'est pas sexiste.Voilà le résultat.


C'est là que nous voyons qu'à l'instar de ses ancêtres du XVIe siècle, le C.E. est incapable de faire la différence entre le viol et l'adultère.  DSK, c'est quelqu'un qui a eu plein de relations extraconjugales !
Nafissatou Diallo ? Relation extraconjugale ! Tristane Banon ? Relation extraconjugale ! Piroska Nagy ? Relation extraconjugale ! L'affaire du Carlton de Lille et les soupçons de viol en réunion ? Relation extraconjugale ! Les textos où il fut question de "matériel" ? Relation extraconjugale ! Les rumeurs selon lesquels un grand nombre de femmes auraient été maltraitées par ce sinistre personnage ? Relation extraconjugale, vous dis-je !

DSK a juste trompé bobonne, et c'est pas beau, c'est vrai mais qu'est-ce que c'est rigolo ! Mort de rire ! Voilà DSK bombardé conseiller ès adultère pour célébrités qui se sont fait pincer "comme lui".

 Car un homme marié ne viole pas, madame, il trompe sa femme.
Alors n'oubliez pas de vous esclaffer avec le Canard à la chute de cette article ô combien hilarante.

DSK est juste un grand comique qui ne fait rire que les hommes. Mais ces bestioles de femelles n'ont aucun humour, c'est bien connu !
Je me demande si Frédéric Pagès ferait autant rigoler Caroline de Haas et toutes les femmes qui s'occupent de faire reconnaître les violences faites aux femmes par ces mecs bouchés à l'émeri qui tiennent les rênes du pouvoir et qui traînent dans les médias.
ça m'étonnerait.   


dimanche 11 novembre 2012

La vie privée, c'est seulement pour les HOMMES politiques

On a vu que Le Canard enchaîné s'est défendu de n'avoir jamais abordé le comportement de DSK avec les femmes parce que, je cite " [pour notre] code de déontologie, l'information s'arrête toujours à la porte de la chambre à coucher".
On ne devait pas savoir que le directeur du FMI + futur candidat à la présidentielle (quand même !) terrorisait les jeunes stagiaires et que tout ce qui était féminin se planquait sur son passage. C'était vilain pas beau de dénoncer cela.
Très vilain et très pas beau.
On avait presque honte d'avoir posé la question à ce journal satirique si à cheval sur de tellement beaux principes.
 Mais apparemment ce beau précepte si digne et si noble ne vaut que pour notre DSK (inter)national qui n'est pas une gonzesse.
Rachida Dati, quant à elle, ne bénéficie pas de ce traitement de faveur et se fait curieusement clouer au pilori par ces si délicats journalistes sur le chapitre de la vie privée des personnes politiques.
Nous avons étrangement le droit de savoir le nombre de liaisons que l'ex-garde des Sceaux a entretenu au moment de la conception de sa fille, voire il nous décline leur identité, et on finit par se demander si madame Dati est autorisée par le Canard enchaîné à chercher à mettre le père devant ses responsabilités même si un enfant "illégitime" a légitimement le droit de connaître son père.
De toute manière, tout cela ne nous regarde pas le moins du monde. Mais d'après ces messieurs de la presse, il paraît que c'est très important que nous le sachions.
Et puis une meuf qui se fait engrosser alors qu'elle n'a pas de "régulier" c'est dingue, non ?
Moi cela ne m'intéresse pas et Rachida Dati est libre comme j'aimerais l'être aussi, ainsi qu'aimeraient l'être toutes les femmes, j'imagine.
Mais le Canard a une autre conception de notre liberté, et pour lui, ca y est, Rachida Dati est une...entraîneuse (?) de cabaret. Au moins.
Voici comment commence la satire : "L'ex-garde des Sceaux nous recoit en tenue de cabaret, plumes d'autruche et bas résille".
Ce n'est évidemment pas vrai puisqu'il s'agit des "sympathiques" "interviews (presque) imaginaires du "Canard"".
Pas si sympathique que cela pour le sexe féminin, en tout cas. Même carrément violement sexiste :


Honte au Canard Enchaîné.

Peu importe de quel bord est Rachida Dati et la politique qu'elle a menée au sein du gouvernement. Cet article du C.E. est juste méprisable.

samedi 10 novembre 2012

De Montréal à Fontenay-sous-bois en passant par New-York, un même monde de coupables traités en victimes

Je connais des agresseurs sexuels (vous aussi probablement)

Je suis un peu frappée par la quantité d'agresseurs sexuels que je me rends compte que je connais personnellement. Avec qui j'ai jasé, avec qui j'ai ri, à qui j'ai donné ma confiance, que j'ai même embrassé, et avec qui j'ai même eu des relations sexuelles entièrement consentantes. On sait qu'une agression sexuelle c'est banal; les chiffres et nos amies victimes nous le disent, mais là ça me frappe. Pis ça frappe fort.
Je suis un peu dépassée...
On revient un peu derrière:
Au cas où vous ne le sauriez pas, le sujet d'actualité d'un certain milieu montréalais est les agressions sexuelles. Quelques bombes ont éclaté par-ci par-là et des vernis craquent. J'ai eu le déplaisir d'entendre certaines choses complètement ahurissantes comme “faudrait pas que l'agresseur soit stigmatisé pour toujours” ou “ben tsé < entrez ici le nom de l'agresseur > souffre aussi!”, mais en général cette résistance est minime comparée à l'onde de choc qui refuse de banaliser les agressions ou de victimiser les agresseurs (oui oui, au pluriel). Je suis fascinée de constater cette solidarité, et cette manière collective de gérer les situations. Je suis touchée par les réflexions de certains hommes qui ont pris la peine de rappeler leurs ex fréquentations/blondes pour s'excuser de trucs qu'à l'époque ils n'avaient même pas remarqué qu'ils avaient fait de mal. Mais je suis surtout touchée par ce mur bien étanche créé par mes camarades féministes, y compris moi, qui disons bien haut et fort que c'est inacceptable. Tout ça est excellent pour la discussion et la réflexion, mais aussi pour notre mémoire étant donné que ce genre de situation va se reproduire un jour et que nous devons avoir une mémoire de ce que nous avons fait collectivement pour attaquer le problème, mais aussi pour faire de sorte que les victimes se sentent respectées par nos moyens d'action et de réflexion.


Par contre beaucoup de questions restent...
Je m'interroge beaucoup sur le pouvoir des victimes. En effet, un des seuls pouvoirs qu'il leur reste c'est de dénoncer. Mais si ces situations sont gérées collectivement où est la ligne qui délimite ce qui appartient à la communauté, et ce qui appartient à la victime? Si nous ébruitons les noms des agresseurs dans un souci de sécurité et de ne pas les protéger, n'est-ce pas enlever un peu de pouvoir aux victimes? Je pense spécialement à une victime qui veut elle-même dénoncer publiquement son agresseur une fois qu'elle sera prête. Ne sommes-nous pas en train de lui enlever un peu de ce pouvoir, même si nous ajoutons toujours cette spécification à chaque fois que nous disons le nom de cet agresseur?
Je m'interroge aussi sur l'isolement des agresseurs et leur « réadaptation ». Évidement c'est venu très naturellement pour la majorité des gens de les pousser de leur cercles, voire de les mettre à la porte de leur appartement, mais pour nous tous et toutes qui avons une vision non essentialiste du crime il y a lieu de se poser des questions... Comment est-ce qu'ils peuvent « se soigner »? Pourquoi on en parle comme s'ils avaient une maladie? Comment est-ce qu'on juge qu'ils sont «redevenus corrects»? Pourquoi est-ce qu'on devrait penser à ça? Jusqu'à quel point c'est leur problème individuel à eux seulement?
...
Pendant ce temps, dans un autre cercle, les choses se passent différemment...
Après un viol très brutal, pour lequel l'agresseur sera traduit en justice, celui-ci est revenu tout sourire dans son lieu de travail; le bar dans lequel il consomme beaucoup trop (d'ailleurs il ne se rappelle pas du viol qui a mené sa victime à l'hôpital... comme c'est pratique) et dans lequel il rencontre beaucoup de femmes. La justice bourgeoise a décrété que même poursuivi, il devait bien gagner sa croûte, et comme il travaille dans le bar, cette raison pesait plus lourd que le fait qu'il ait trouvé sa victime dans ledit bar.
Inutile de dire que sa victime fuit le bar depuis ce temps, et probablement même tout le quartier...
Dans cette situation, contrairement à l'autre, rien n'est géré collectivement. Tout le monde le sait, mais personne n'est supposé le savoir alors tout le monde fait semblant qu'illes ne savent rien. La majorité des gens (clientEs/collègues) qui le savent veulent qu'il s'en aille, qu'il change de job... Mais ce n'est pas si simple, il est aussi propriétaire... Évidement il a ses supporters chériEs qui disent des âneries vraiment violentes comme « ben y s'en rappelle pas, ça compte pas! » ou « moi c'est mon ami pis je l'aime faique je vais passer par-dessus », mais ce qui se remarque généralement c'est plutôt un dégoût. Ses partenaires veulent lui racheter ses parts et il n'est pas réfractaire. Il va probablement finir par quitter, mais en attendant il est quand même là. Il est là, tout sourire à servir des shooters à des clientes pendant qu'une partie du staff et de la clientèle fronce le nez de dégoût en le regardant. On m'a demandé de ne pas dénoncer publiquement, de ne pas ébruiter la nouvelle en dehors de ce cercle très fermé. Ce que j'ai plus ou moins fait, même si je ne comprenais plus vraiment ce que je faisais quand j'essayais de calmer mes amies féministes (qui ne viennent pas de ce milieu) qui voulaient poser des actions pour le dénoncer. Je comprends ce qu'on me dit quand on m'explique qu'attirer l'attention négativement sur le bar risque de faire baisser la clientèle, donc de poser une difficulté aux gens qui travaillent là et que j'aime (et même si je ne les aime pas...), mais je ne comprends pas pourquoi protéger l'identité d'un violeur est plus payant que de le dénoncer haut et fort. Est-ce que je suis la seule qui serait contente de voir le bar où je me tiens faire une dénonciation d'un membre de son propre staff? Je ne peux pas y croire...

Autant la première situation me fait sentir la force de notre colère et de notre déception collective, autant cette situation-ci me fait sentir complètement isolée dans mon impuissance et ma colère.
...
Avec tout ça, est-ce que je vous avais déjà parlé de mon ex et de son amie qui s'est fait agresser par un de leurs amis communs il y a de cela des années? Et bien il n'a jamais voulu prendre position et jusqu'à maintenant, bien qu'elle lui ait signifié à plusieurs reprises qu'elle ne voulait plus être invitée dans les mêmes évènements que lui, il invite toujours les deux, lui laissant à elle le « choix » de venir ou non. Devinez ce qu'elle «choisi» tout le temps? Bingo, de ne pas voir son agresseur. Par son choix tellement facile de « ne pas s'en mêler », il contribue à chacune de ses invitations à rappeler à son amie que son expérience n'est pas valide pour lui, et que dans sa définition d'amitié n'entre pas le concept de safe space.
...
J'ai la tête qui va exploser à force de penser à tout ça pis de ne pas savoir quoi faire ...pis ça me fait broyer du noir...
(...pis écouter en loop Scotland's Shame de Mogwai ne m'aide définitivement en rien ...)
 

mardi 6 novembre 2012

Seront désormais mis en examen ceux qui ont mal parlé du grand DSK


DSK porte plainte contre Gaino
Henri Guaino est poursuivi pour des propos tenus en novembre 2011 sur les affaires judiciaires de DSK. Photo : WITT/SIPA

Sofitel : Guaino mis en examen pour des propos sur DSK

L'ancien conseiller spécial de l'Elysée, Henri Guaino, a été mis en examen pour des propos au sujet de Dominique Strauss-Kahn tenus il y a plus d’un an, où il évoquait les affaires du Carlton et du Sofitel.

Dominique Strauss-Kahn ne laissera rien passer. Et surtout pas les commentaires de ses ex-adversaires politiques sur ses mises en examen. Dans sa ligne de mire : l'ancien conseiller spécial de l'Elysée, Henri Guaino. Ce dernier a été mis en examen le 10 octobre dernier pour complicité de diffamation, a-t-on appris ce mardi des deux parties. En cause ? Ses propos tenus sur la chaîne Paris Première, le 18 novembre 2011, concernant les affaires du Carlton et du Sofitel.
“On ne peut pas dire n'importe quoi sur n’importe qui”
A l’époque, le député des Yvelines, alors conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, avait en effet estimé que l’affaire dite du Carlton de Lille, dans laquelle Dominique Strauss-Kahn a été par la suite mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée, n'était pas "un problème de vie privée", mais "à la charnière entre vie privée et délinquance". Il avait aussi ajouté que "ce qui s'est passé aux Etats-Unis relevait d'un acte judiciairement répréhensible", faisant allusion à l'abandon des poursuites pénales à l'encontre de l'ancien directeur du FMI dans l'affaire du Sofitel de New York. De plus, Henri Guaino a évoqué un vrai parallèle entre ces deux affaires, y voyant "exactement la même chose".
Cette mise en examen est automatique dans le cadre de la procédure en diffamation choisie par la défense de Dominique Strauss-Kahn, une plainte avec constitution de partie civile.
Pour ses avocats, la stratégie de défense est simple: "On ne peut pas dire n'importe quoi sur n'importe qui". C’est notamment ce qu’a expliqué Me Richard Malka, conseil de DSK, à l’AFP. Quant à Henri Guaino, il "s'expliquera sur ce qu'il a voulu dire et comment ça a été interprété", si ce dossier "va jusqu'au bout", a déclaré de son côté son avocat, Me Philippe Blanchetier.

Sur metrofrance.com

 
Sur lavoixdunord. com


Sur tempsreel.lenouvelobs.com

vendredi 19 octobre 2012

La culture du viol : de DSK au verdict de la cour d'assises du Val de Marne

11.10.2012

La culture du viol : de DSK au verdict de la cour d'assises du Val de Marne

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Note actualisée le 12 octobre à 15 h 50.

Le procès des viols collectifs commis sur deux mineures, dans les cités de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), s’est achevé dans la nuit de mercredi à jeudi dernier sur un verdict inique et désastreux, "aussi obligeant envers les accusés qu’inadmissible pour les victimes". [1]

Aujourd'hui, le 12 octobre, le parquet fait appel : "Le ministère public a décidé d'interjeter appel des condamnations et de certains acquittements prononcés à l'issue du procès des viols collectifs de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), a indiqué la procureure de Créteil, Nathalie Becache " peut-on lire sur le site du Monde (AFP, Le Monde, 12 octobre 2012).


Rappel des faits

Au moment des faits, les plaignantes, Nina et Aurélie, avaient entre 15 et 16 ans. Les peines encourues pour les "viols en réunion" vont jusqu’à 20 ans de réclusion. Mais en dépit de la gravité des faits reprochés aux accusés, l’avocate générale n’a requis que des peines modérées - 5 à 7 ans pour 8 accusés, suggérant même à la Cour de les assortir de sursis : pour les 6 autres accusés, elle a argué de ce que les éléments à charge manquaient.

C'est pourquoi "deux accusés ont été condamnés à cinq ans dont quatre avec sursis, un troisième a été condamné à cinq ans dont quatre ans et demi avec sursis et le dernier à trois ans avec sursis. Les quatre condamnés l'ont été pour des viols commis sur Nina, 29 ans. Les quatre hommes poursuivis pour les mêmes faits sur Aurélie, 28 ans, ont été acquittés. Selon un avocat, les condamnés sont ceux qui ont reconnu avoir eu des relations sexuelles avec Nina en les présentant toutefois comme consenties." (AFP/Le Monde, "Procès des tournantes : un naufrage judiciaire", 11 octobre 2012)

A l'annonce des dix acquittements prononcés par la cour, certains dans la salle ont applaudi. L'un des acquittés a estimé possible de se plaindre du "cauchemar" que le procès aurait représenté pour lui...


Le calvaire de deux adolescentes

Le 18 septembre, Le Monde a publié un article retraçant "le calvaire de Nina" : Il "a débuté en septembre 1999. De retour d'une séance de cinéma, elle tombe sur un groupe de garçons buvant et fumant du cannabis. Elle en connaît certains. Le plus hardi lui passe le bras autour du cou, puis les autres l'encerclent. Ils la mènent au dernier étage d'une tour. Le meneur la somme alors de "coucher avec eux". Elle refuse, en larmes. Il la frappe plusieurs fois au visage, tandis que les autres bloquent l'escalier. Le meneur la viole par pénétration vaginale et anale, puis lui impose une fellation. Les autres rient, la maintiennent. Elle rentre chez elle, prostrée. Ses agresseurs l'ont prévenue, si elle parle, ils "brûleront sa maison" et s'en prendront à sa mère et à son frère cadet."

Dans Libération, le 16 septembre, à la veille du procès, Nina a témoigné de ce qu'elle a enduré. Torture prolongée. A la lecture de son témoignage l'on ne peut être qu'horrifiée. Quand elle a trouvé le courage de parler - rouée de coups, le visage fracturé, elle fut hospitalisée -,  "les dix-huit garçons dont elle a pu donner les noms ont nié ou minimisé. Si Nina enchaînait les rapports sexuels avec une quinzaine de types, c’était 'par plaisir', 'parce que c’était une pute'. 'Tout le monde savait' que Stéphanie [Aurélie en réalité] et Nina participaient à des 'tournantes', ont précisé la plupart. Elles étaient 'consentantes' : 'La fille, si elle est là, c’est qu’elle est d’accord.' "



Elles ne sauraient refuser le Phallus


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C'est toujours la même histoire. Toujours.

Souvenons-nous du procès d'Aix, dont les plaidoiries sont consignées dans Viol, le procès d’Aix (idées/Gallimard, 1978).
Les agresseurs d'un couple des lesbiennes avaient eux aussi affirmé que les deux jeunes femmes étaient consentantes, bien qu'ils les aient frappées, bien qu'elles se soient incontestablement défendues, puisqu'elles les avaient blessés...


Quand on ne dit pas d'emblée que les femmes qui déposent plainte pour viol sont de perverses persécutrices de ceux qu'elles n'assumeraient pas de désirer - en substance c'est ce que Iacub écrit dans son plaidoyer pro-DSK et consorts -, l'on juge que l'on manque de preuves pour accuser de viol. Le viol est un crime dont on ne peut tout de même pas accuser de malheureux hommes, déjà accablés par des mères autoritaires et des femmes dominatrices ou manipulatrices...

Mais cherche-t-on vraiment les preuves ? Rien de moins sûr, dès lors que d'emblée, bien trop souvent, la parole des courageuses qui ont franchi la porte d'un commissariat est soupçonnée. Et si ce n'est pas d'emblée, c'est bien vite, trop vite, après. Avec la complicité de certains psychanalystes, adorateurs du saint Phallus et zélateurs de la loi du Père. Souvenons-nous, en mai 2011, Daniel Sibony concluait la note de blog qu'il venait de consacrer à l'inculpation de DSK par cette sentence :  "il n'est pas bon qu'un homme soit "tué" sans jugement sur la parole d'une femme qui s'appuie sur l'hypothèse pathologique la plus extrême".

Pourtant l'avocat pénaliste américain Alan Dershowitz pense - il n'est pas le seul -, que dans l'affaire Diallo versus DSK, le procureur Cyrus Vance n'aurait dû abandonner ni poursuites ni enquête : "Huit à dix minutes de rapport… on ne peut pas parler d'une longue nuit romantique. L'attraction physique est un élément important. S'il avait été un bodybuilder attirant de 28 ans, mesurant 1,85 m, j'aurais compris, ou si la relation avait eu lieu après quatre heures de conversation avec cet homme charmant et brillant. Là, cela s'est passé, non sur le lit mais sur le sol, et l'ADN retrouvé sur les doubles collants de la femme de chambre suggère qu'il a essayé de les lui retirer. Les deux seules explications sont que DSK a payé la femme de chambre ou qu'il l'a forcée. [...] La thèse choisie par les avocats de la défense, selon laquelle la femme de chambre, tombée sous le charme de DSK, aurait décidé par pure bonté de lui faire une fellation, n'a aucun sens, a-t-il déclaré au Figaro le 26 mars 2012. C'est une insulte à l'intelligence humaine, à celle des jurés et à celle du juge." 

Et pourtant c'est cette thèse qui a été retenue, parce que c'est, adressée à toutes les femmes, la non-reconnaissance proclamée de leur droit à disposer de leur corps et de leur désir, qu'elles se prostituent ou pas, d'ailleurs ?



ça nous file la gerbe

Alors, bien sûr, comme l'abandon des poursuites contre DSK, le verdict des assises du Val-de-Marne nous "file la gerbe" - j'emprunte à Marie-Gaëlle Zimmemann, qui dénonce à son tour une "culture du viol, à l'instar de Clémentine Autain dans Un beau jour, combattre le viol et de toutes les féministes |2]. 

Deux adolescentes agressées, frappées, violées collectivement et répétitivement. Deux adolescentes durablement traumatisées 13 ans plus tard - elles ont dénoncé les viols plus de dix ans après leur début et la procédure, ensuite, a traîné - 10 acquittements, et pour les 4 coupables reconnus, des peines allant de trois ans avec sursis à un an ferme.

Même si on espère, bien sûr, que Nina et Aurélie retrouveront le chemin de leur vie - Marie-Gaëlle Zimmermann a raison de le rappeler, c'est aussi, et c'est encore violenter les victimes de viol, c'est leur dénier le droit de se reconstruire, que de les inscrire dans la perspective d'un traumatisme à vie. 

Toutes nous sommes effarées, sidérées, et surtout, surtout, INDIGNÉES par cet énième "permis de violer", en foncière colère. Osez le féminisme ! a dénoncé "un signal extrêmement négatif envoyé aux femmes victimes de violences sexuelles". Françoise Urban-Menninger a dit tout cela fort bien dans son sobre poème "Viols en réunion"

Observons que le signal que donne DSK lorsqu'il prétend revenir sur la scène politique et être cru sur parole n'est pas plus positif : "Je n'ai jamais été condamné" argue-t-il plus ou moins explicitement, donc je suis innocent. Et c'est la société française qui est coupable d'intolérance à l'égard des libertins. Ben voyons ! 

"Dans cette affaire [celle des viols en réunion commis à Fontenay-sous-le Bois], qu’est-ce qui a retenu la justice de faire appliquer des peines plus lourdes et qu’est-ce qui a permis d’en arriver à l’acquittement de 10 des 14 accusés ? interroge le 11 octobre le communiqué de l'association Femmes solidaires. Quel message envoyons-nous à la jeunesse ? Un message d’impunité aux violeurs et un message de découragement aux victimes. Pensons à Nina et Stéphanie qui ont déjà été très éprouvées et font preuve d’un courage incroyable depuis douze années, mais aussi à toutes celles qui n’osent encore parler, et ne sont en aucun cas encouragées à le faire avec ce verdict. Alors que nos militantes interviennent chaque semaine dans les établissements scolaires pour faire reculer les viols et violences sexistes et encourager les victimes à oser une parole, la justice nous rend la tâche encore plus difficile aujourd’hui avec une telle décision, au lieu de légitimer notre action. Les avocat-es des deux parties se retrouvent pour dire que le procès a été « bâclé ». Comment est-il possible aujourd’hui de bâcler une telle affaire, qui a des répercussions sur l’ensemble de la société ?

Rappelons qu’aujourd’hui une femme est violée toutes les 7 minutes, que 25 % des victimes osent porter plainte et que seulement 2 % des violeurs seraient condamnés. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et montrent le problème plus global et profond auquel doit faire face notre société.

L’incapacité de la justice à faire face à ce type de dossier nous alerte, une fois de plus, sur les difficultés toujours réelles pour établir la preuve et entendre la parole des femmes victimes. Quelle justice voulons-nous pour les femmes ? Nous savons que les droits des femmes sont toujours difficiles à faire respecter, l’abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel en mai, nous l’a rappelé : nous ne pouvons donc minimiser une telle décision juridique, tant elle aura de retentissement sur la vie et l’intégrité physique et psychique des femmes.

Rien ne devrait permettre d’innocenter un violeur et de banaliser des crimes commis à l’encontre des femmes. Pas d’impunité pour les violeurs !"

"On dit souvent, observe Marie-Gaëlle Zimmermann qu'il 'faut frapper deux coups pour faire un traumatisme, le premier coup, dans le réel, étant la blessure, et le second coup étant la représentation du réel' (Cyrulnik [...]). Et elle ajoute : "En matière de viol, le second coup pourrait bien être une décision judiciaire, comme celle qu'a rendue la cour d'assises du Val-de-Marne." Rien de plus juste malheureusement. Nina et Aurélie, insultées par les accusés à plusieurs reprises pendant le procès, sont, selon l'une de leurs avocates, "effondrées" et "détruites" par ce verdict.

Aussi, lorsqu'elle a annoncé aujourd'hui qu'il était fait appel du jugement, la procureure de Créteil, Nathalie Becache s'est-elle empressée de souligner  : "C'est un message à l'égard des deux jeunes femmes qui doivent être restaurées dans leur place de victimes d'atteintes particulièrement graves à leur intégrité physique et psychique" (AFP/Le Monde, 12 octobre).

Sans doute le fait qu'Osez le féminisme et l'ensemble des associations féministes aient dénoncé les "dysfonctionnements" de l'institution judiciaire et une "instruction bâclée" n'est pas pour rien dans cet appel interjeté et ce souci des victimes affiché in extremis. Mieux vaut tard que jamais... 

La ministre des Droits des femmes avait d'ailleurs elle aussi  "exprimé son 'émotion' dans un communiqué, et sa "solidarité aux jeunes femmes". "Un viol est 'un crime', a-t-elle rappelé, " et "les pouvoirs publics et la société doivent permettre aux victimes de mettre les mots justes sur la réalité qu'elles ont vécue" (Le Monde/AFP11 octobre 2012),

L' "absence de soutien" et de "protection" des plaignantes durant tout le temps qu'a duré la procédure atteste elle aussi de l'incurie dont  la justice  française témoigne à l'encontre  des victimes de viol.
Najat Vallaud-Belkacem, consciente de la gravité du problème, a précisé que Christine Taubira, "la garde des sceaux, [était] en train de créer les conditions pour qu'elles  [les victimes de viol] puissent être accompagnées tout au long de la procédure judiciaire, à travers la généralisation sur tout le territoire des bureaux d'aide aux victimes". Et elle a reconnu qu' "une priorité est de permettre une accélération de ces procédures." (propos rapportés par Le Monde/AFP, 11 octobre 2012).



 Le continuum des violences

Mais aussi longtemps que la police et la magistrature ne seront pas formées en bonne et due forme - avec cursus accéléré en études de genre, notamment - et suivies par des psychologues elles/eux aussi rompuEs à la déconstruction des représentations et des assignations genrées (il n'y en a pas beaucoup qui ne donne pas dans les leurres phalliques....), la parole des femmes osant porter plainte pour viol et/ou violences risquera fort de continuer à être disqualifiée, au profit de la parole de ceux qui les nient en tant que personnes. 



Ces derniers temps, le sexisme et la misogynie se sont donnés libre carrière dans les médias. La disqualification médiatique des femmes - rappelons que la une de L'Express de cette semaine dénonce "ces femmes qui gâchent la vie" à François Hollande - n'aide pas à ce qu'elles soient entendues lorsqu'elles se plaignent de violences : le sexisme et la misogynie constituent le premier degré d'un continuum qui mène au viol (requalifié en sexualité consentie) et au meurtre (rebaptisé 'crime passionnel')... Nous en parlions longuement l'an dernier avec Natacha Chetcuti, au moment de la première des affaires DSK.

Une manifestation aura lieu le 15 octobre à 18 h 30, devant le ministère de la Justice, à Paris, à l'appel notamment du Collectif national pour les droits des femmes.


Une pétition, rédigée par un collectif d'assocations féministes et adressée au président de la République est en ligne ici : il s'agit d'obtenir qu'une vraie réponse politique soit donnée au problème du viol et des violences perpétrées contre les femmes :
"Un grand débat public sur les violences faites aux femmes doit être lancé dans les mois qui viennent et déboucher sur des politiques publiques à la hauteur du défi : éradiquer les violences faites aux femmes :
- Les lois en vigueur doivent être appliquées et complétées de nouvelles dispositions législatives, comme l’extension de l’ordonnance de protection aux victimes de viol ;
- Les professionnels doivent être formés ;
- Les plaignantes doivent être soutenues, hébergées, protégées, entendues ;
- Les associations doivent avoir les moyens de remplir leurs missions ;
- Les campagnes de prévention doivent être multipliées ;
- Tous les jeunes en particulier au sein de l’école doivent être informés, éduqués, entendus aussi quand ils sont eux- mêmes victimes

Monsieur le Président, nous sommes révolté-e-s. Nous ne voulons pas de grands discours. Nous attendons des actes."



1. Extrait de la note de Christine Le Doaré, quelquefois légèrement modifiée  : http://christineld75.wordpress.com/2012/10/11/aux-assises...

2. C. Autain, Un beau jour... combattre le violMontpellier, éditions indigène, 2011.
20:13 Écrit par Sylvie Duverger


Trouvé ici