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mercredi 21 mars 2012

Des eurodéputées de Bruxelles ont interprété les Monologues du vagin pour lutter contre la violence faite aux femmes

Dans ce qui passe pour une prise de position forte contre la violence à l’encontre des femmes, neuf eurodéputées ont eu le courage d’interpréter la célèbre pièce d’Eve Ensler, les Monologues du vagin, au Parlement européen le 6 mars.


« La violence contre les femmes n'est pas un sujet léger. En ces temps de crise économique, la violence domestique croît en Europe. Je suis ravie que nous soyons parvenus à mobiliser un groupe d'eurodéputées de plusieurs partis prêtes à monter sur scènes pour lutter contre la violence faite aux femmes », a déclaré Franziska Brantner, l'une des eurodéputées qui a joué dans la pièce.

Cette pièce de théâtre, qui a eu lieu deux jours avant la Journée internationale de la femme, véhicule le message que la violence contre les femmes est inacceptable et doit stopper.

Une femme sur trois dans le monde a déjà été battue ou violée, ce qui représente environ un milliard de femmes. En Europe, 45 % des femmes ont déjà été victimes de violence. Ces actes de violence sont perpétrés sous la forme d'abus sexuels, de violences domestiques, de mutilations génitales, de harcèlements sexuels, de viols, de stérilisations forcées et de trafic d'êtres humains visant l'exploitation sexuelle.

Les conséquences de la violence domestique coûtent à elles seules environ 16 milliards d'euros par an à l'UE, ou 1 million d'euros chaque demi-heure, a expliqué V-Day, le mouvement militant mondial fondé par Mme Ensler pour combattre la violence faite aux femmes.

Selon les estimations de V-Day, en augmentant les budgets alloués à la prévention de seulement 1 euro, 87 euros pourraient être économisés dans les coûts entraînés par la gestion du problème.

Les Monologues ont été joués pour la première fois à New York en 1996, dans les sous-sols du Conelia Street Café. Cinq ans plus tard, ils ont été joués à Madison Square Garden par des femmes célèbres comme Calista Flockhart, Jane Fonda, Melissa Ethridge et Oprah Winfrey, entre autres.

Cette pièce est basée sur une série d'interviews de femmes sur la partie la plus intime de leur corps. Il s'agit d'un voyage hilarant et haut en couleur au coeur de la sexualité féminine dans toute sa complexité. Mme Ensler aborde d'une manière nouvelle les histoires intimes de vraies femmes qui parlent de leur vulnérabilité et de leurs découvertes sexuelles. Au fil des ans, elle est parvenue à convaincre de nombreuses femmes célèbres de jouer dans sa pièce.

Glenn Close a un jour déclaré : « Vous commencez à faire partie de sa croisade. Beaucoup d'entre nous font partie de l'armée d'Eve. »

Lors de cet évènement à Bruxelles, Mme Ensler a fait jouer une série d'eurodéputées, dont la Française Marielle Gallo, la Belge Isabelle Durant, l'Allemande Fraziska Brantner, l'Autrichienne Ulrike Lunacek et la Portugaise Ana Gomes.

Les eurodéputées ont profité de cet évènement pour faire passer un certain nombre de revendications politiques, dont la continuité des financements pour les programmes visant à mettre un terme à la violence contre les femmes et l'inclusion de mesures spécifiques pour les victimes de violence domestique au sein du « paquet victimes » européen.

Elles ont également exhorté les décideurs européens à honorer leurs engagements et à mettre au point une stratégie européenne sur le thème de la prévention et de la lutte contre la violence assortie d'un mécanisme de responsabilisation approprié.

Elles se sont adressées à l'exécutif européen qui estime qu'il n'est plus nécessaire d'inclure explicitement l'élimination de la violence sexuelle contre les femmes dans ses objectifs politiques, a déclaré l'une des eurodéputées actrices d'un jour, Kartika Tamara Liotard des Pays-Bas.

« Je suggère que la Commission réfléchisse aux nombreux http://www.blogger.com/img/blank.gifvagins qui seront affectés par cette décision », a-t-elle déclaré.

Mais au-delà du message véhiculé, le spectacle qui a animé le Parlement européen pourrait bien donner lieu à une nouvelle façon de faire de la politique. Isabelle Durant a déclaré : « L'humour et la tendresse sont des armes politiques redoutables pour lutter contre la violence faite aux femmes. »

L'eurodéputée suédoise Cecilia Wilkström a ajouté que cette pièce susciterait de nombreuses réactions au Parlement. « Les gens seront touchés et bouleversés, mais personne ne restera insensible. »

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2 commentaires:

  1. Bien élevées les parlementaires ; il s'agit bien des violences sexuelles et sexistes contre les filles/femmes jusqu'aux assassinats, dits féminicides (mais loin au loin) qui sont pointées régulièrement au Parlement Européen.
    Le terme consacré y étant féminicides ; mais hop encore une fois escamoté, toujours tabou le mot qui dit si bien les maux en un seul coup ?
    susaufeminicides.blogspot.fr/p/feminicide-lexique.html

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  2. A christine GMD : le féminicide est un concept qui ne fait pas si facilement son chemin dans les esprits néanmoins que des eurodéputées s'attaquent publiquement au sexisme, je ne sais pas si j'ai raison, mais cela me semble une première !

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