Le patriarcat possède deux armes d’une redoutable
efficacité pour maintenir sa domination d’une main de fer :
·
la violence (notamment le viol) envers les femmes et les enfants, afin de
les soumettre ;
·
la psychologie, la psychiatrie et la
psychothérapie pour nier
cette violence, voire en rejeter la responsabilité sur les victimes.
Aujourd’hui, à quelques rares exceptions
près, toutes les sciences de la psyché (psychologie, psychiatrie et psychothérapie)
sont au service du patriarcat, c’est-à-dire au service du pouvoir dominant de
nos sociétés.
Par conséquent, la quasi-totalité des sciences de la psyché sont anti-victimaires ou
utilisées de façon anti-victimaire, puisque le patriarcat s’en sert massivement
pour perpétrer sa violence en toute liberté.
Ces sciences de la psyché sont toutes plus
inventives les unes que les autres pour soumettre femmes et enfants de la façon
la plus drastique possible, sans que la victime ne
s’aperçoive un seul instant de l’isolement et de l’oppression dans lesquelles
elle est progressivement amenée. La métaphore de la toile d’araignée résume
particulièrement bien ce processus. Parmi les praticiens psys, certains,
probablement une minorité, ont pleinement conscience d’être les bras armés de ce
système. La plupart d’entre eux agissent sans doute en toute inconscience, étant
eux-mêmes modelés par cette culture, ce qui ne les rend pas moins dangereux
pour autant.
Dans cet article, pour simplifier et ne
pas devoir sans cesse répéter « psychologie,
psychiatrie et psychothérapie », ces sciences patriarcales de la
psyché seront nommées : « psychopatriarchie ».
"L'Enlèvement
des Sabines" de David
L’enlèvement
des Sabines est un épisode de la mythologie romaine durant
lequel la première génération des hommes de Rome se procurait des femmes en les
enlevant à leurs voisins les Sabins (Lien)
La violence sexuelle est l’arme
prioritaire du patriarcat pour soumettre femmes et enfants. Par ce moyen, la
victime est placée sous une emprise totale, tant sur le plan psychique que
physique, et ceci jusque dans sa dimension la plus intime. Voir cet article concernant la domination sur
les enfants : L'enjeu social de l’inceste : perpétuer la domination
masculine
La sexothérapie et la sexologie sont de
nouvelles disciplines apparues récemment. Vu l’importance de la sexualité dans
la domination masculine, ces deux disciplines « entre sexualité et
psyché » n’ont évidemment pas échappé aux stéréotypes patriarcaux. Peut-être
ont-elles même été créées pour satisfaire toujours plus à ses exigences ?
La question peut se poser. Dans ce cas, ce que l’on peut nommer la
« sexopatriarchie » viendrait tout simplement renforcer la
toute-puissance de la psychopatriarchie.
« Amours toxiques »
Voici un exemple classique de
psychopatriarchie dans un espace où les femmes victimes avaient en apparence l’opportunité
de se faire entendre.
Le 4 juin 2013, dans le cadre de
l’émission « Le Monde en face » de Carole Gaessler, le documentaire Amours toxiques a été diffusé sur France 5 :
Présentation brève du documentaire
(extrait du lien ci-dessus) : « Agresseur,
dominateur, pervers narcissique, prédateur : les mots ne manquent pas pour
décrire ce qu'est un manipulateur psychologique. Pour autant, le phénomène dont
sont victimes les personnes sous l'emprise d'un proche, mari, ami ou même
membre de la famille, reste encore méconnu et mal défini. »
Le documentaire a présenté plusieurs cas
de femmes confrontées à des manipulateurs, ainsi qu’un homme confronté à une
manipulatrice. La situation de l’homme semblait plus grave que celle des
femmes, donnant ainsi l’impression que les femmes sont plus manipulatrices que
les hommes. Or ce sont essentiellement les femmes qui sont mises sous emprise et
vivent de la violence conjugale.
Seul l’aspect psychologique des relations
toxiques a été abordé dans le documentaire. La dimension sociologique était
absente, notamment la question du sexisme social qui permet aux hommes de
mettre les femmes sous emprise. Ces acquis patriarcaux confèrent un pouvoir « naturel »
aux hommes, sans qu’ils n'aient besoin de manipuler pour cela.
Tant que les femmes ne connaissent pas
cette volonté sociale de la domination masculine, les victimes penseront
toujours qu’elles sont fragiles psychiquement et que c’est pour cela qu’elles
répètent les schémas de violence et les « mauvais choix ». Or, cette
violence est un fait sociologique. Un grand nombre d'hommes sont violents. Les
normes de la société et la justice sont faites par eux et pour eux.
Cette
analyse exclusivement psychologique des relations toxiques a ouvert grand
la porte aux manipulations de la psychopatriarchie dont le but est de faire
croire qu’il n’y a ni victimes, ni agresseurs.
L’émission incluait un débat avec, comme
invités, le psychiatre Paul Bensussan et l’avocat général Luc Frémiot. Etrange
choix d’invités :
- Paul Bensussan est le chantre du Syndrome d’Aliénation Parentale
(SAP/AP) et l’expert qui a permis la libération des accusés d’Outreau grâce à sa
théorie anti-victimaire du SAP/AP ;
- Luc Frémiot est le seul homme à avoir tenu tête à Eric Dupond-Moretti
(voir ici et ici), l’avocat de la défense d’Outreau qui a présenté Paul Bensussan
à la cour dans l’affaire Outreau.
L’ombre de l’affaire Outreau planait donc sur
ce débat. Pour information, voici deux articles propos du film « Outreau,
l’autre vérité » qui dénonce la mystification Outreau :
- Outreau, l’autre vérité : l’interview de Bernard de la
Villardière sur RMC (avec
un passage à propos de Eric Dupond-Moretti) ;
Luc Frémiot est un magistrat qui se bat
depuis plus de 20 ans contre les violences faites aux femmes : Luc Frémiot, un procureur contre la violence conjugale (interview audio dans cet article). Il
est le procureur de Douai qui a fait acquitter une femme qui avait tué son mari
violent : Un grand moment de justice contre les violences
intra-familiales grâce à l'avocat général Luc Frémiot
Au cours du débat, la parole n’a été
donnée pratiquement qu'à Paul Bensussan. Luc
Frémiot qui défend réellement les victimes a été quasi inexistant pendant
l’émission. Avec une place si importante
accordée à Paul Bensussan, chantre de la théorie anti-victimaire du SAP/AP, l’émission
a rapidement tourné dans le registre anti-victimaire :
Toute
l’intervention de Paul Bensoussan a été orientée vers l’idée que les personnes
imaginent être des victimes, alors qu’il n’en est rien, ou qu’elles sont
responsables de leur état si elles sont réellement des victimes. Paul Bensussan
a conseillé aux femmes de ne pas embrasser le statut de victime (selon lui, il
n’y a pas d’agression, la femme décide toute seule de se mettre dans la peau
d’une victime). Et évidemment, s’il n’y a pas de victimes, il n’y a pas de
bourreaux, donc impunité pour les agresseurs.
Paul
Bensussan a parlé de la liste de 30 critères créée par Isabelle Nazare-Aga pour
reconnaitre un manipulateur : Les 30
critères du Manipulateur par Isabelle Nazare Aga
(critères extraits du livre « Les
manipulateurs sont parmi nous »). Isabelle Nazare Aga était
présente dans le documentaire. Comme, dit-il, tout le monde peut être menteur,
égocentrique, etc., avec cette liste, Paul Bensussan affirme que beaucoup de
personnes vont imaginer être victimes d’un manipulateur, sans l’être pour
autant. La journaliste de France 5 allait dans le même sens que lui.
Paul
Bensussan a aussi évoqué le livre du psychiatre et psychanalyste Alberto
Eiguer : Le pervers
narcissique et son complice. De cette référence, un auditeur lambda
qui ne connait pas l'ouvrage retiendra uniquement le mot
« complice », donc que la victime serait complice du pervers
narcissique ou PN (victime responsable).
Alors comment se fait-il que dans une
émission destinées à parler notamment des violences subies par les femmes et
les enfants, la parole soit donnée essentiellement au chantre du Syndrome
d’Aliénation Parentale (SAP/AP), soit la théorie anti-victimaire la plus
redoutable, celle qui protège les pères présumés violents et incestueux ?
Pour plus de précisions, se reporter à cet
article : Paul Bensussan : chantre français du SAP et expert de
l’affaire Outreau
Et pourquoi les producteurs de l’émission n’ont-ils
pas invités les grand-e-s spécialistes des relations toxiques, de la violence
conjugale et de la perversion narcissique qui la sous-tend ? Par
exemple : Geneviève Reichert-Pagnard
et Marie-France Hirigoyen :
Si Geneviève Reichert-Pagnard était
intervenue dans le débat, elle aurait par exemple dénoncé la théorie
anti-victimaire dont Paul Bensussan est le chantre en raison des ravages
qu’elle produit lors des séparations. Voici un article à ce sujet : La théorie du Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP) et
son utilisation destructrice
Extrait de l’article : « Dans le chapitre 5 de son livre
« Les relations toxiques », le Dr Geneviève Reichert-Pagnard explique comment un parent manipulateur
accuse l’autre parent d’un Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP) pour le
détruire.
Alors
qu’il accuse l’autre parent d’un Syndrome d’Aliénation Parentale, le parent
manipulateur monte en réalité lui-même les enfants contre ce parent.
C’est
donc celui qui accuse d’un SAP qui serait l’auteur d’un SAP ! Cela montre
la dangerosité de cette théorie sans aucun fondement scientifique. »
(dans
cet article, un extrait du chapitre 5 - pages 82 à 8 - du livre « Les
relations toxiques »).
La réponse aux deux questions précédentes
est simple : culture patriarcale ! Officiellement, on fait semblant
de défendre les victimes. Dans l’ombre, de façon cachée et perverse, on défend en
réalité les agresseurs. La violence conjugale fonctionne exactement de la même
façon : merveilleux à l’extérieur et l’enfer dans le huis-clos.
Le duo redoutable : violence et psychopatriarchie
Les femmes et les enfants subissent de
plein fouet la violence patriarcale : Violence domestique et conjugale: première cause de
mortalité pour les femmes
Malgré ces chiffres officiels, transmis
par les instances les plus reconnues de la planète, rien ne change.
Pourquoi ? Parce que la toute-puissante psychopatriarchie arrive à nier
l’évidence et inverser les rôles, le but étant d’innocenter les hommes
agresseurs et de faire croire aux victimes qu’elles sont responsables de la
violence qu’elles subissent.
Le stéréotype patriarcal de « la victime qui serait responsable d’être
victime parce qu’elle aurait un vécu ou une nature de victime » est
couramment utilisé dans ce but. Or, les victimes de la violence masculine
peuvent être n’importe quelle femme, n’importe quel enfant, puisqu’il s’agit
d’une violence culturelle. Cela n’a rien à voir avec une prétendue
prédisposition au statut de victime.
La psychopatriarchie possède toute une
panoplie pour inverser les rôles et les responsabilités. Par exemple : les
victimes auraient « cherché » la violence, elles auraient une nature
de victime, elles n’auraient pas suffisamment satisfait l’agresseur (désir sexuel,
etc.), etc. Parmi la multitude de théories psychopatriarchiques, en voici
deux :
La psychanalyse
qui est une idéologie anti-mères et au service des pères incestueux. Voir ces
articles :
Les thérapies systémiques
qui nient la responsabilité de l’agresseur et inversent les rôles, l’agresseur
devenant la victime et la victime l’agresseur. Les systémiciens sont d’ailleurs
quasiment tous des adeptes du Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP/AP) et
d’autres théories anti-victimaires. Voir cet article :
En faisant croire que les causes sont exclusivement
individuelles, la psychopatriarchie sert aussi à faire oublier que cette
violence est la conséquence directe d’une culture patriarcale destinée à
soumettre femmes et enfants. Il s’agit donc d’une violence collective,
perpétuée de façon volontaire par certains et de façon inconsciente par le plus
grand nombre.
Voici ce qu’en dit Maud Gelly, doctorante
en sociologie et médecin généraliste : Les violences faites aux femmes. L’arme du Patriarcat
Extrait de l’article : « Les
violences faites aux femmes ne relèvent pas de crises individuelles, comme
beaucoup aimeraient le croire, mais bien d’un système : le patriarcat.
Les
violences exercées sur les femmes sont multiformes : il s’agit des actes qui,
par la menace, la contrainte ou la force, leur infligent, dans la vie privée ou
dans la vie publique, des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques
dans le but de les intimider, de les punir, de les atteindre dans leur
intégrité physique et mentale. Contrairement au simple conflit, la violence est
perpétrée de manière destructrice et univoque, le vainqueur étant toujours le
même. Les violences peuvent se dérouler dans l’espace public, au travail, et
surtout dans la famille (…) c’est la première cause de mortalité chez les
femmes de 16 à 44 ans en Europe. Elles sont un pilier du patriarcat, qui n’est
pas une somme de discriminations, mais un système cohérent façonnant tous les
domaines de la vie collective et individuelle. La violence à l’encontre des femmes n’est pas une somme de malheureuses
histoires individuelles, mais un fait social. Les agresseurs ne se
distribuent pas au hasard dans la société : 84 % des violences physiques et 93
% des tentatives de meurtre sont perpétrées par des hommes (chiffres Enveff). »
Depuis que les femmes sont devenues
indépendantes et qu’elles osent quitter le père de leurs enfants, les violences
envers elles et leurs enfants se sont aggravées. Simultanément, la
psychopatriarchie a renforcé son pouvoir sur l’ensemble de la société. Par
exemple, en quelques années, la psychopatriarchie a envahi les tribunaux, au
civil et au pénal, afin de maintenir femmes et enfants sous le joug du
patriarcat.
De plus, comme par hasard, pour donner des
armes psys aux tribunaux, de nouvelles théories psychopatriarcales
(donc anti-victimaires) ont proliféré et prolifèrent encore. Elles se nomment Syndrome
d’Aliénation Parentale (SAP/AP), théorie des faux souvenirs, mythe des enfants
« carencés », résilience mal comprise, Syndrome de Médée, etc. Toutes
ces théories affirment que les personnes dénonçant des viols et des violences
inventeraient tout cela en raison de troubles mentaux, de désir de vengeance,
de volonté de couper les enfants du père, etc.
Aujourd’hui, ce sont bien les psys qui
font la loi et non plus les juges. Les psys imposent leur loi patriarcale en se
substituant à la loi. Comme les juges n’y connaissent strictement rien en
matière de psyché, ils se plient à ces diagnostics comme s’il s’agissait de
vérités. La conséquence de cette situation surréaliste est qu’il n’y a
quasiment plus d’enquêtes approfondies dans les cas de signalement de
violences.
Le seul moyen de sortir de ce système
anti-victimaire est de contraindre la justice à respecter son obligation
légale
de protéger les victimes et pour cela d’interdire une approche psy
(quelle qu'elle soit) tant qu’une enquête approfondie n’a pas eu lieu.
Pour plus de précisions sur ce thème, voir
l’article : En finir avec les théories anti-victimaires du
patriarcat
Questionnaire
avant dépôt de plainte
Pour la violence conjugale, il existe un questionnaire
très utile destiné aux victimes de violences pour dater et synthétiser leurs
idées avant le dépôt d'une plainte dans une gendarmerie ou un commissariat.
Ce document est en principe transféré aux
associations de défense des victimes. Quelques masculinistes ne l’apprécient
pas et le critiquent en disant que ce n’est pas parce qu'on coche des cases que
l'on est une victime (ils ont donc le
même discours que Paul Bensussan – voir plus haut).
Le problème est que, la plupart du temps,
ce questionnaire n’est donné par les gendarmes ou les policiers aux victimes qu’après
le dépôt de plainte. Il ne sert donc pas à grand-chose. Cet oubli est-il
vraiment dû au hasard ? On peut se poser la question.
Il serait urgent de veiller à ce que les
victimes puissent avoir ce questionnaire avant le dépôt de plainte, afin de les
aider au maximum dans leurs démarches.
La psychologie féministe
La psychologie féministe est l’unique alternative
à ces sciences de la psyché au service de la violence du patriarcat. Aujourd’hui,
encore peu nombreuses, les psys féministes sont pour la plupart anglo-saxonnes.
Lire par exemple :
- Betty MacLellan (Beyond
Psychoppression. A Feminist alternative Therapy) ;
- Dee L. R. Graham (Loving
to Survive: Sexual Terror, Men's Violence, and Women's Lives – à propos du
Syndrome de Stockholm).
Au-delà de la méthode utilisée (pour
autant que cette méthode ne soit pas anti-victimaire, comme la psychanalyse,
par exemple), il s’agit avant tout d’un positionnement et d’un regard féministe
sur le monde. Le but est d’aider la femme à prendre conscience de l’aliénation
dans laquelle la culture patriarcale l’a enfermée, à sortir des stéréotypes
patriarcaux et à surmonter un éventuel stress post-traumatique issu de ce
contexte. Le travail sur la dimension sexuelle permet d’accéder à une sexualité débarrassée de la dictature
patriarcale. Cette élaboration féministe permettra peu à peu à la femme de se
soustraire au maximum de cette violence implacable et d’en soustraire au
maximum ses enfants.
Voir ces articles sur ces thèmes : Comment le masculinisme aliène les femmes et Domination masculine et sexualité
Plus il y aura de femmes qui sortiront de
cette aliénation, plus il y aura de chance de mettre fin à la violence
patriarcale. Seules les femmes peuvent y mettre fin, car la grande majorité des
hommes s’accrochera à ce système si avantageux pour eux. Voici ce qu’en dit
Patrizia Romito dans cet article : «La stratégie patriarcale permet de nier la violence
conjugale»
« Qui a intérêt à cacher la violence des
hommes envers les femmes ? Evidemment les agresseurs. Mais aussi les
hommes non violents qui profitent du système patriarcal: division du
travail inégale, exploitation économique des femmes... La plupart des hommes
tirent des bénéfices de cette situation. Le progrès social et les luttes féministes
ont limité le pouvoir du patriarcat Mais il serait étonnant que la catégorie
des hommes se laisse faire en perdant ses droits et privilège. »
Pour avoir quelques clefs de la
psychologie féministe, voici une présentation réalisée par 4 auteures : L'approche féministe par Julie Chabot, Amélie Marcil, Sandie
Morency et Kari-Anne Murphy
Extrait de cette présentation : « 3.
Les concepts théoriques
3.2
Les cinq principes théoriques de l’approche féministe
A.
Le personnel est politique.
Les
conseillères féministes croient qu’il existe une corrélation significative
entre le contexte social et politique et les expériences individuelles.
Selon
elles, la vie d’une femme est modelée par les facteurs externes, par les
structures sociales et par les influences culturelles et idéologiques qui
soutiennent le patriarcat.
L’objectif
de l’approche féministe est d’instaurer et de promouvoir le changement
individuel ainsi que social.
Pour
cela, les conseillères aident leurs clientes à reconnaître l’oppression, les
préjugés, l’injustice économique et la discrimination qu’elles vivent et elles
s’engagent à lutter pour le libéralisme.
B.
La thérapie féministe analyse l’oppression de façon intégrée.
L’oppression
peut être basée sur le genre, la race, l’ethnie, l’orientation sexuelle, la
classe sociale, la religion, la culture, l’âge ou l’infirmité d’une personne.
Ainsi,
les psychologues féministes reconnaissent bel et bien à quel point ces facteurs
influencent profondément les expériences, les croyances, les perceptions, les
pensées et la détresse de leur cliente.
Fréquemment,
les femmes se responsabilisent pour leur détresse.
Une
thérapeute féministe intervient en soulignant et en expliquant la contribution
de la société à sa problématique.
C.
La thérapie est centrée sur les expériences d’une femme.
Dans
les thérapies traditionnelles, la réalité des femmes est construite,
comprise et comparée à des normes androcentriques.
L’objectif
de la thérapie féministe est de remplacer ces normes objectives et de valoriser
les expériences subjectives, les émotions, les intuitions et le potentiel des
femmes qui déterminent leur réalité.
Ainsi,
le thérapeute doit reconnaître la réalité de sa cliente afin de bien
comprendre sa détresse.
Enfin,
cela aide les clientes à valoriser leurs besoins tout en respectant leur rôle
ainsi que leurs relations interpersonnelles.
D.
Les définitions de la détresse et de la maladie mentale
sont reformulées.
Selon
elles, une détresse psychologique est le produit interactionnel de facteurs
psychiques, interpersonnels et externes.
De
plus, la détresse d’une femme n’est pas perçue comme une pathologie mais plutôt
comme une résistance. La résistance est la capacité féminine de survivre
et de persévérer malgré les oppressions quotidiennement vécues.
Les
conseillères féministes croient en les forces, les habiletés, les compétences
et les capacités de leurs clientes.
Ainsi,
elles vont les aider à identifier et à exprimer leurs blessures.
E.
La relation thérapeutique est égalitaire.
La
thérapeute est une accompagnatrice et une aidante plutôt qu’une experte
puisqu’elle ne veut certainement pas reproduire une relation de pouvoir
dans sa relation thérapeutique.
De
plus, elle croit sincèrement que toutes relations interpersonnelles devraient
être égalitaires. C’est pourquoi, elle partage son pouvoir avec sa
cliente.
Dans
cette relation d’aide, la cliente est considérée l’experte de son historique,
de ses besoins et de ses objectifs. Pour cette raison, elle est responsable de
s’engager et de participer afin d’aboutir à un changement significatif dans sa
vie.
4.
Le processus thérapeutique
4.1
La relation thérapeutique
Relation
égalitaire, qui veut éliminer les barrières de pouvoir et de contrôle.
Promouvoir le partage du pouvoir entre le thérapeute et le client
(établissement des buts, du diagnostic).
Beaucoup
d’importance sur le processus d’interaction entre le client et le thérapeute,
c’est -à-dire la collaboration entre les deux.
Relation
respectueuse, souvent informelle qui veut que le client se sente accepté et
compris, en lui offrant un support moral important. »
J'ai deux sites à t'indiquer ...... au sujet du viol ......
RépondreSupprimerhttp://www.imposteurs.org/article-1688533.html
Cet article publié en 2008 provient du site suivant ,
http://sisyphe.org/