Libé, ceci est une fiction !
Donc
Libération a décidé de descendre encore d'un cran dans l'ignominie.
Sous la plume d'un certain Le Vaillant, le quotidien insulte la ministre
des Droits des femmes, blanchit le pauvre DSK "victime de l'opinion",
et prend des positions masculinistes (cela devient une habitude) et
pro-prostitution (de même), considérant les hommes comme le "sexe
affaibli" mis sous pression par les femmes décidément très agressives.
Pour
faire passer la pilule, le signataire du papier a décidé d'en passer
par la fiction qui permet d'écrire toutes les horreurs que l'on pense
sans tomber sous le coup de la loi. La déontologie est ainsi sauve,
d'après un de ses collègues à qui j'ai parlé ce matin. Essayons-nous au
même exercice...
Avertissement.
Ceci est une fiction. S’il y est fait élucubration de la vie
personnelle de journalistes connus, c’est parce que ceux-ci ont
décidé de s’occuper d’un domaine longtemps resté de l’ordre du tabou,
celui de la violence faite aux femmes. A intrusion,
intrusion et demi… Mais comme je suis certain que les propriétaires de
Libération décideront un jour de sortir notre quotidien historique du
caniveau où il est malheureusement tombé, le ridicule cauchemar
décrit ci-dessous restera un mauvais rêve et la dignité retrouvera sa
place dans le journal de gauche qui avait toujours défendu les valeurs
d'Egalité, de Liberté et de Fraternité.
Nous
sommes au printemps 2017, sur la célèbre et magnifique terrasse de
Libération. De Morand et Le Vaillant (un journaliste) se sont installés
sur des chaises longues pour profiter une dernière fois de la vue. C'est
aujourd'hui leur dernier jour. Le journal en faillite sort une dernière
fois. Pourtant les deux compères sont hilares.
Demorand: Finalement, on les a bien eus !
Le Vaillant: De qui parles-tu?
Demorand:
Ben des socialistes, qui d'autre? Je leur avais léché le cul pendant
des mois lors de la présidentielle à m'en faire moquer partout. Le deal
était clair, non? Ils viraient machin à France télé et me donnaient la
place. Mais ils ont fait semblant de ne pas comprendre et m'ont laissé
croupir ici cinq ans. Eh bien voilà, leur canard est mort. Bien fait
pour eux !
Le Vaillant:
Faut dire qu'ils nous en auront fait baver ! Quand tu penses aux bonnes
femmes qu'ils ont prises au gouvernement et pour faire quoi? Je te le
demande? Nous pénaliser quand on va aux putes ! Ils ont tout compris...
Demorand:
Oh de toute façon, on va bien rire ! Moi, cette fois-ci je ne me ferai
plus avoir ! Sarko revient et je lui trouve beaucoup de qualités. Il a
mûri, changé, grandi (rires). Moi, j'ai choisi mon camp et avec lui au
moins le deal est clair. Bientôt, quand je serai à la tête de France
télé, il y en a qui vont danser ! Je vais commencer par une soirée
spéciale Mélenchon que je vais briser en mille morceaux. Après ça, tous
les socialos un par un je vais me les faire. Je ferai courir de jolies
rumeurs sur Fabius, on va rire...
Le Vaillant:
Si tu veux j'ai quelques idées pour toi. Une émission comique avec des
femmes à poil qui jouent au billard avec des chapeaux de cow-boy.
Demorand: T'es vraiment trop con. Ca c'est fait dans les années 80 et ça s'appelait Coco-boy, imbécile!
Le Vaillant: (se tapant le front) Ah c'est pour ça !
Demorand:
Pourtant, on ne pourra pas dire que je n'ai pas fait tout ce qu'il
fallait. J'ai sauvé la rédaction. J'ai fait bosser des pigistes à qui
mieux mieux en les payant qui moins moins. (il rit tout seul). Quel
monde ingrat...
Le Vaillant:
Arrête, tu te fais du mal. De toute façon on s'en fout ! Avec la prime
de départ, on a le temps de voir venir. On peut même fêter ça ! Bon ok,
pas en France avec ces rabat-joie mais si tu veux je t'emmène en
Belgique.
La dessus arrive Anne-Claire Genthialon, une journaliste de la rédaction.
Le Vaillant: Eh ben ma cocotte, t'en fais une tête !
Genthialon:
Ne m'en parle pas... Toute la presse traîne dans la boue les
associations des pères, ceux des grues, depuis que le Monde a publié le
pédigrée de tous leurs leaders.
Demorand:
Oui, on a bien vu. Faut dire qu'ils n'y vont pas de main morte tes
potes ! Condamnations pour violences conjugales, inceste, joli tableau
de chasse ma poule ! Faut pas se faire prendre quand on joue à ça...
Genthialon: Arrête, ce n'est pas drôle. C'est dégoûtant de publier ça ! C'est honteux.
Les deux hommes se mettent à rire et elle part, vexée.
Le Vaillant:
Bon qu'est-ce qu'on disait? On va faire un tour en Belgique pour fêter
ça? Il y a des gamines super là-bas! L'autre fois, il y en avait une
avec des petits seins pointus, je la lui ai mise bien profond, j'ai bien
rigolé.
Demorand:
Ah, moi je préfère celles dans la trentaine qui ont plus d'expérience.
J'aime bien les bousculer un peu. Je suis un vrai mec moi.
Le Vaillant: Très drôle.
Demorand:
J'en ai ras-le-bol de ce monde où on ne peut plus être un homme, un
vrai, tu comprends? Avec des couilles quoi ! En fin de compte, on s'est
beaucoup foutu de sa gueule mais Zemmour n'avait pas tort.
Le Vaillant: Je te l'ai toujours dit mon vieux. Elles font chier.
Là
dessus, les deux compères se redressent dans leur chaise longue pour
contempler le coucher de soleil parisien. De leur terrasse, ils dominent
la ville. Et dieu sait qu'ils aiment ça.
Sur le blog de Patric Jean
Sur le blog de Patric Jean
ainsi qu'un billet satirique chez le féminin l'emporte
On a eu quelques belles réponses. J'aime bien aussi celle de Pierre Griffet, moins satirique.
RépondreSupprimer"Réponse de Pierre Griffet à Luc Le Vaillant"
«Avertissement, ceci est une fiction. Luc Le Vaillant (LLV) est un mâle blanc dominant. Il n'y est pour rien concernant les deux premiers termes, il est né homme blanc. Mais il est aussi dominant et ça, c'est un choix. On peut parfaitement être un homme blanc sans exercer aucune forme de domination. Cette domination s'exerce entre autres par l'accès au corps des femmes, moyennant de l'argent. Nous sommes en 2011, après l'affaire DSK. LLV est pris d'une pulsion soudaine. Normal, c'est un homme et tout le monde sait qu'un homme, ça a des pulsions irrépressibles. Les femmes n'ont pas de pulsions sexuelles, c'est bien connu.
Il décide donc d'aller dans un quartier où il y a des prostituées sur le trottoir. A aucun moment, il ne s'interroge sur ce qui a pu amener ces femmes à se retrouver là. Il est un prédateur qui veut exercer sa prédation mais comme aucune femme n'est disponible sans payer, alors il force le consentement d'une femme moyennant paiement.
Il remarque une Chinoise. "C'est combien ?". "30 € l'amour". LLV se réjouit : il va pouvoir violer une femme qui n'a absolument aucun désir pour lui. Il pense qu'il s'agit de sexualité. Mais celle-ci n'implique-t-elle pas un désir MUTUEL ? Or, par définition, cette prostituée qu'il ne connaît pas ne peut avoir aucun désir pour lui. Parler de la prostitution comme étant une forme de sexualité, c'est comme affirmer qu'un adulte pénétrant un enfant moyennant des promesses/des bonbons est dans une forme spécifique de sexualité.
Une fois dans la chambre avec la prostituée, LLV ne se pose pas de questions et pourtant, il devrait. Est-ce que cette Chinoise est vraiment libre d'exercer son activité ? Mais comment pourrait-il en être sûr ? Même s'il posait la question, elle acquiescerait. Aucune prostituée en exercice n'avouera être contrainte car soit, elle craint pour sa vie/la vie sa famille si elle a un mac ou bien, elle pense être libre mais a besoin de cet argent. LLV n'a pas réfléchi à cette question pourtant essentielle. Il serait encore temps de faire demi-tour. "Et si j'avais affaire à une esclave sexuelle ? Si c'est le cas, je violerais une femme tout en enrichissant une mafia. Ai-je vraiment envie de perpétuer la plus vieille oppression du monde ? Je ne veux pas être un violeur".
Hélas, LLV ne se pose pas toutes ces questions. Pendant qu'il se déshabille, il ne remarque même pas que la prostituée a les yeux dans le vide. C'est sa 5ème passe de la journée, elle a eu affaire à des pervers qui l'ont insultée, humiliée mais elle ne dit rien. Pourtant, son regard en dit long mais LLV ne veut pas le voir, ce regard. Il sort un billet, le prix de son viol tarifé. Le corps meurtri de la prostituée attire son attention qq secondes. "Elle a dû se cogner". Il chasse rapidement de ses pensées tout scénario qui pourrait casser son "désir". La prostituée pense à autre chose, elle est dans une phase de décorporation. Elle n'espère qu'une chose, que le violeur finisse rapidement. LLV ne remarque toujours pas la détresse de la prostituée dont les gémissements ne sont que l'expression de douleurs mais il prend ça pour des gémissements de plaisir. C'est normal, il sait comment s'y prendre. Une fois sa petite affaire terminée, il se rhabille. Il ne jette même pas un regard à cette femme qu'il vient de violer. Il n'en a cure. Il avait une "pulsion", il l'a assouvie, en parfait prédateur qu'il est.
Suite
RépondreSupprimerDeux semaines plus tard, LLV a encore une pulsion. Il jette cette fois son dévolu sur une Roumaine et ne se pose toujours pas de questions. Le violeur a encore sévi. Il maudit la loi qui veut l'empêcher d'accéder au corps des femmes, il maudit les gens qui veulent stopper l'esclavage sexuel car il va être obligé d'aller à l'étranger, dans d'autres endroits où le viol tarifé est autorisé, voire encouragé. LLV est un prédateur, un violeur et fait semblant de ne pas le savoir. Ceci est une fiction. Vraiment ?»"
Génial.
RépondreSupprimerVraiment génial.
J'espère qu'il l'a lu et s'il pouvait avoir très honte, ce serait le must. Mais il ne faut pas rêver. Ces types se racontent des histoires à eux-mêmes et s'autopersuadent. Ils sont dans le déni le plus profond sinon ils seraient obligés de s'avouer qu'ils sont de très très sales types. Des criminels, quoi.
Merci de m'avoir communiqué ce texte fort, en tout cas !
Pire, LLV est un violeur en série . Il avait pourtant épousé une femme pour avoir sous la main ( si je puis dire) de quoi satisfaire ses envies. Il avait par la même occasion une "boniche" aussi pour lui faire la cuisine et le ménage.
RépondreSupprimerIl a même accepté d'avoir des enfants, c'est joli les enfants quand ils sont petits, à condition bien sûr qu'on ne s'en occupe pas , ce "travail" est réservé aux femmes qui "doit" les nourrir, les lavés, les éduquer comme le ferait une nounou ou une préceptrice. Si seulement elle était plus jeune, soupire-t-il chaque jour . Ben oui, car pépère fantasme sur le "troussage de domestiques" .
Mais voila, le soir venu , comme le guerrier revenant de son champ de bataille, il pense que Pénélope n'a rêvé que de lui en son absence. Il l'imagine déjà habillée en soubrette avec bas résille et dessous affriolants . Malheureusement, harassée par une double journée passée à aller au boulot, changer les couches, faire la cuisine , la vaisselle, la lessive et repasser, et aider les enfants à faire les devoirs "bobonne" comme il l'appelle devant les copains a les cheveux gras et hérissés, le rimel qui coule et sent un peu la sueur. Elle se néglige , pense-t-il alors .
Pire, en se couchant elle s'endort même sans se donner la peine de lui accorder ce qu'il attend depuis le matin .
Alors, rageur, il se donne le droit, lui, d'aller voir ailleurs puisqu'elle lui refuse ce à quoi il "a droit", c'est légitime non?. Par contre qu'elle n'aille pas , elle, voir ailleurs sinon il quitterait illico cette "salope"!
LLV sort donc plusieurs nuits par mois sous des prétextes fallacieux et s'en va dépenser l'argent du ménage ou celui qu'il aurait pu passer en livres pour ses gamins pour aller voir des "professionnelles" comme il aime à les appeler. Ca le rassure, l'honneur est sauf . Il n'a pas eu l'impression de "tromper bobonne", il a juste souillé une femme dont la vie lui importe si peu. Après tout les hommes ont des pulsions à assouvir, c'est ce que la société lui a appris, il n'a donc aucune culpabilité envers aucune de ces femmes, la "sienne" et "l'autre inconnue".
Il l'a payée comme on paie un plombier pour décrasser ses tuyaux , c'est tout.
Il est très difficile de définir la "clientèle" des prostituées car il y a peu d'études et de statistiques . Tout ce qu'on sait d'après quelques études c'est que plus de la moitié sont des pères et que l'espérance de vie des prostituées est par exemple de 34 ans aux USA! En France a-t-on même une idée?
Je n'ai pas trouvé de chiffres réellement vérifiés car le "client" est un fantôme que seuls des types comme DSK ou Dodo la saumure connaissent certainement. Mais chut , tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ...masculins.
Merci Gérard. Une autre "fiction" percutante!
RépondreSupprimerPour les clients, il y a le livre de Claudine Legardinier et Saïd Bouamama, à trouver en occasion.
http://www.amazon.fr/Les-clients-prostitution-Sa%C3%AFd-Bouamama/dp/2750902053
Et l'enquête "L'homme en question, le processus du devenir client de la prostitution" de Bouamama.
http://www.mouvementdunid.org/IMG/pdf/HommeEnQuestion.pdf
Le client prostitueur est de moins en moins l'homme invisible et c'est un progrès. C'est justement parce qu'il tient à son anonymat que le risque d'avoir une amende est efficace.
Je suis bien d'accord.J'ai d'ailleurs signé la pétition de Zéromacho.
SupprimerNon pas que je sois absolument persuadé qu'une pétition puisse à elle seule changer les choses, mais dans un monde qui se veut de plus en plus "décomplexé" c'est à dire qui a hissé les pires instincts aux sommets de la hiérarchie, il est bon de montrer qu'il y a aussi des hommes ( de plus en plus nombreux je l'espère) qui refusent de considérer qu'il y a sur terre des êtres supérieurs à d'autres. Il y a des jours où j'ai honte d'appartenir à cette "gente" là, à ce monde de racistes anti-femmes comme le sont ceux aujourd'hui encore qui comparent Taubira à une guenon. Il y a malheureusement aussi des femmes qui pataugent dans cette fange.
http://actu.orange.fr/top-flop/top-flop-du-28-octobre-lefigaro-interview_2639092.html
@ Gérard : LLV est nietzschéen car Nietzsche disait "Le bonheur de l'homme est : "je veux ; le bonheur de la femme est : "il veut".
RépondreSupprimerMerci pour cette super fiction. C'est exactement cela.
En fait, l'union conjugale pour beaucoup de femmes c'est le sentiment de s'être mise au service sexuel de l'homme. Ses besoins à elle sont secondaires voire tertiaires (voire plus bas encore dans la hiérarchie).
Admettons qu'elle n'ait pas envie de sexe pendant six mois, elle a quand même intérêt à se forcer si elle ne veut pas se retrouver à la porte. Et pourtant elle n'est même pas payée !
D'ailleurs cette pression indicible coupe direct l'envie des femmes.