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samedi 1 octobre 2011

Affaire Banon, confrontation : DSK s’enfonce-t-il ?

par Imhotep (son site) vendredi 30 septembre 2011


Si ce que révèle le Figaro (on sait, il s'agit d'un complot là aussi) alors on peut dire que DSK s'enfonce et qu'il use des pires méthodes de vieux politicards rompus aux mauvaises répliques insultantes et dilatoires.

La confrontation entre DSK et Tristane Banon a duré plus de deux heures. Chacun est resté sur sa version. En fait non, DSK est resté sur sa dernière version, car avec lui les premières sont toujours différentes des autres, les suivantes, quand les plaignantes ne varient pas sur les incidents, mais les plaignantes sont toutes des salopes des menteuses qui recherchent le fric et la notoriété, alors que DSK peut mentir comme une compagnie d'arracheurs de dents que cela n'a pas d'effets sur ses mercenaires.

Dans un premier temps DSK nie le second rendez-vous, nie l'appartement. Mais l'appartement est retrouvé et le second rendez-vous est avéré. Alors il raconte une nouvelle histoire (Le Figaro) : Dans sa déposition du 12 septembre dernier, DSK aurait ainsi assuré que l'entretien se serait bien déroulé au cours de la première demi-heure. Ce n'est qu'ensuite qu'il aurait tenté de l'embrasser, ayant cru sentir une « ouverture » de sa part, mais sans exercer aucune violence, selon sa déclaration. « Ma cliente a été très surprise d'apprendre qu'il a déclaré s'être senti encouragé par des regards et des sourires de sa part », explique David Koubbi. Selon les déclarations de DSK, après cette tentative infructueuse, il n'aurait pas insisté et Tristane Banon serait repartie fâchée.

Donc, le 12 septembre à la police (oui là aussi je sais, le secret de l'instruction, mais ce n'est pas l'instruction, il n'y a pas de juge. Ce qu'il y a de sûr c'est que c'est diffusé) tout c'est si bien passé pendant une demi-heure qu'elle lui aurait envoyé des signes voulant dire : vas-y pépère, je suis à toi. Et pratique comme, tout il tente de l'embrasser, seulement, puis elle part fâchée. Là, il lui a fallu une demi-heure. Et Diallo en 9 minutes elle lui a envoyé des signes à un rythme qui dépasse la vitesse de la lumière, hein ? C'est sans doute ça. Ici une demi-heure avant de juste vouloir l'embrasser, là-bas directo l'outil dans la bouche. Ah oui, elle, elle n'est que femme de chambre, Tristane, c'est le degré du dessus. On attend le signal. Quand on demande s'il a prononcé des excuses, puisqu'il a, selon son propre aveu, voulu l'embrasser alors qu'elle n'était pas d'accord, ses avocats disent qu'il n'a pas de raison de s'excuser. Ah, il en a pour le FMI, il parle de faute morale pour Diallo, mais dans ce cas il ne présente pas d'excuses pour avoir voulu embrasser une personne qui ne le voulait pas.

Il ne se souvient pas d'avoir envoyé de textos, lui si délicat avec les femmes selon Taubman & Cie. Un gentleman aurait même fait parvenir des fleurs. Lui, dont toutes les journalistes disent qu'il les inondent de textos, tout d'un coup il réagit différemment ! Tiens donc.

Dans sa nouvelle version, il habitait depuis peu dans cet appartement qui n'existait pas, et lui qui sait repasser des costumes à la vapeur, ne savait même pas faire fonctionner la machine à café. Que diable !

Voilà un détail qui va vous rappeler quelques chose : Pour sa défense, l'ancien directeur du FMI n'a pas pris appui cette fois sur le rapport de Cyrus Vance, mais sur le chapitre -qui n'est finalement pas paru- rédigé par l'écrivain à la suite de son entretien avec lui dans lequel elle ne fait pas état d'une tentative de viol.

Comme avec le rapport Vance auquel il fait dire n'importe quoi et ce qui lui évite de donner sa version, ici il se sert d'un texte non publié (on a parlé de la pression des communicants de DSK) qui d'évidence ne pouvait pas raconter une tentative de viol, mais parler d'un incident. Or le pauvre se fait piéger par lui-même car si ce texte minorait l'incident, il parlait bien d'un incident. Ses communicants sont fatigués. La même grosse ficelle qui ne passait déjà pas à TF1, il la réutilise mais à très mauvais escient. Car le fait -même d'en parler implique qu'il connaît ce texte et qu'il a eu les moyens de l'obtenir.

Enfin voici ce qui l'achève : Les deux protagonistes se sont accrochés lorsque la jeune femme a demandé à DSK - toujours via les enquêteurs car la règle de la confrontation interdit les questions directes entre les opposants - pourquoi il ne l'a jamais attaqué en diffamation. « Madame Banon est mal placée pour juger du bon délai pour porter plainte » aurait répliqué DSK, selon un proche du dossier, qui décrit un homme « froid, presque arrogant, le même homme qu'au 20 heures de Claire Chazal » […] La jeune femme qui avait expliqué plusieurs fois souhaiter que DSK lui dise « droit dans les yeux » qu'elle aurait menti, n'a pas croisé son regard au cours des deux heures de confrontation.

Non seulement il ne l'a pas regardé dans les yeux, mais il a utilisé ce que j'ai appelé une mauvaise réplique insultante et dilatoire. Il compare donc le délai de la plainte à sa non plainte en diffamation alors qu'il était accusé de tentative de viol publiquement. Ainsi est-il comme le pire politicard qui répond comme le font les UMP et PS à chaque cas où ils sont pris : c'est vous qui me donnez des leçons quand vous etc. Ce n'est pas le problème, c'est sa réponse qui est intéressante. Pourquoi n'a-t-il pas porté plainte ? On sait qu'il a porté plainte après le dépôt de celle de Tristane Banon, mais j'ai déjà expliqué pourquoi. Là, non plus, il n'a pas porté plainte en diffamation, mais en dénonciation calomnieuse. Il parie sur le fait que la plainte a trois chemins devant elles : nomination d'un juge d'instruction, prescription car il ne s'agit que d'une agression sexuelle et non d'une tentative de viol et non lieu. Comme avec ses avocats ils estiment que la seconde voie est la plus probable, la plainte étant rejetée, il peut y avoir dénonciation calomnieuse. En revanche si c'est une plainte en diffamation alors au procès tout s'étale. Les e-mails, les témoignages, tout est sur la place publique. Et ce n'est plus la même histoire.

DSK se défend ici comme à New York, par personne interposée. Comme à New York il ne répond pas aux bonnes questions et trouve des réponses dilatoires.

Du reste, son avocat américain a donné un entretien au Monde. C'est édifiant. Son avocat s'arrange aussi avec la vérité. Quand le journaliste lui demande pourquoi cette défense est bien tardive, voici ce qu'il répond : question du journaliste : l'argument de l'immunité diplomatique est brandi bien tard. Ne serait-ce pas un subterfuge pour éviter d'affronter un procès civil difficile à gagner ?

Nous n'avons pas tardé : c'est le juge qui fixe le calendrier et nous avions légalement jusqu'à hier pour déposer les motions. Un nouveau calendrier sera établi pour indiquer le temps dont disposent les avocats de Mme Diallo pour nous répondre. Quant à l'immunité, il appartient à Dominique Strauss-Kahn de l'invoquer. Il avait choisi de ne pas le faire au cours de l'affaire pénale, car il voulait que son nom soit lavé. Dès lors que le procureur a demandé et obtenu un abandon des poursuites au pénal, il n'y a pas de raison de dépenser plus de temps et d'argent dans une procédure civile.

Cet avocat prend les Français pour des billes sans mémoires. C'est lui qui a demandé un report pour répondre aux accusations de l'avocat de Diallo et ce n'est pas le juge qui a de son propre chef demandé un report. Du reste il l'a donné assez court. Cela prouve tout simplement un changement évident de stratégie. Changement tardif. Car, tout le monde s'en souvient, l'abandon des poursuites devait à lui seul permettre de rejeter la plainte, sinon, au procès Diallo perdrait aussi facilement que Vance a dû abandonner les poursuites. L'argument fallacieux que DSK n'avait pas choisi cette immunité pour laver son honneur est évidemment faux, puisque sans procès pour le laver, son honneur ne l'est pas. Le rapport Vance décrétant qu'il ne sait pas ce qui s'est passé dans la suite de DSK, donc ne sait pas s'il est coupable ou innocent, donc pas innocenté. Ceci est écrit en très clair dans le rapport et je le remets ici pour ceux qui ne savent pas lire et qui confondent la forme (l'abandon des poursuites) avec le fond ( l'innocenter ou non) : Nous ne faisons pas cette recommandation à la légère. Notre scepticisme vis-à-vis de la crédibilité de la plaignante nous rend incapables de savoir ce qui s’est véritablement passé dans la suite de l’accusé, le 14 mai 2011, et empêche donc de continuer les poursuites judiciaires.

Maintenant il n'est plus question d'honneur mais de ne plus dépenser de temps et d'argent ! Notion très intéressante de la justice et de laver son honneur quand on est toujours accusé de viol.

L'avocat joue aussi de la clarinette pour nous faire croire à un complot. Il s'était mis d'accord avec le cabinet du procureur (qui ?) pour juste une caution et Fiel voulait l'emprisonnement. Quel argument ! Cependant l'emprisonnement ne l'a pas emporté. Oui la justice est bien faite, non ?

La fin de cet entretien laisse rêveur : quand on parle de laver son honneur et de la hauteur du préjudice subi par DSK : S'il s'agit d'une erreur judiciaire, allez-vous poursuivre l'Etat de New York ?

On ne le peut pas. Le procureur et l'Etat bénéficient de l'immunité. Nous pourrions poursuivre Mme Diallo, mais je n'en vois pas l'intérêt.

Il ne voit pas l'intérêt. Moi si : justement laver l'honneur.

Sur Agoravox

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