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samedi 5 novembre 2011

Carlton : les antiprostitution se portent partie civile


Par Marie-Amélie Lombard Publié
L'entrée de l'hôtel Carlton de Lille. La Fondation Scelles entend montrer que les affaires de proxénétisme dit «hôtelier» renvoient à des réseaux d'exploitation très lucratifs.
L'entrée de l'hôtel Carlton de Lille. La Fondation Scelles entend montrer que les affaires de proxénétisme dit «hôtelier» renvoient à des réseaux d'exploitation très lucratifs. Crédits photo : PHILIPPE HUGUEN/AFP

INTERVIEW - Pour le président de la Fondation Scelles, des affaires comme celle de Lille masquent «une réalité sordide».

La Fondation Scelles, la plus importante association de lutte contre la traite d'êtres humains en Europe, se constitue partie civile dans le dossier du Carlton. Son fondateur, Jean Scelles, résistant emprisonné en Algérie, découvrit les questions soulevées par la prostitution en parlant avec un codétenu proxénète. Par cette initiative, la fondation entend montrer que «derrière le côté paillettes et sexe facile, se trouvent des réseaux de criminalité organisée exploitant des femmes vulnérables», selon son président, le magistrat Yves Charpenel, avocat général à la Cour de cassation.

Quel est le but de votre constitution de partie civile ?

Montrer que, le plus souvent, ces affaires de prostitution ou de proxénétisme dit «hôtelier» masquent une vraie ­exploitation dans un but très lucratif puisqu'une prostituée «rapporte» ­environ 150.000 euros net par an. Nous intervenons aujourd'hui dans une centaine de dossiers. Dont l'affaire Zahia, dans laquelle le footballeur Franck Ribéry est mis en examen. L'instruction a permis de se pencher sur le passé de ­Zahia qui, dans ses jeunes années au Maroc, a été récupérée par un réseau de proxénètes puis envoyée en France. Nous sommes présents dans l'affaire du Baron, lieu de rencontres proche des Champs-Élysées. Pour le Carlton, notre constitution de partie ­civile, par notre bras armé judiciaire - Équipes d'action contre le proxénétisme - sera formalisée dès la semaine prochaine.

Que répondez-vous aux défenseurs de la prostitution, relation tarifée et consentie entre personnes majeures ?

Cette vision quasi poétique masque une réalité bien plus sordide. Ces femmes, à 90 % des étrangères dans les grandes villes, sont toutes vulnérables. Venues d'Europe de l'Est, d'Afrique anglophone ou de Chine, elles sont parquées dans des «maisons» en Allemagne ou en Espagne avant de tourner en Europe au gré de la demande. Leurs proxénètes reçoivent par exemple commande de «150 colis pour un mois». Les sessions du Parlement européen à Strasbourg sont ainsi bien alimentées par ces tour-opérateurs du sexe. Les prostituées n'ont souvent pas de papiers, parlent mal français et sont donc à la merci de réseaux qui n'hésitent pas à les violenter. À Aix-en-Provence récemment, deux Moldaves, aux mains de souteneurs roumains, sont mortes étouffées, la tête dans un sac en plastique, devant les autres filles.

Quant aux réseaux chinois, qui prospèrent à Paris, ils sont très organisés. Dans des régions pauvres de Chine, certains parents vendent leurs filles. D'autres familles croient les proxénètes qui font miroiter un emploi comme serveuse dans un restaurant et empruntent pour payer les «frais». Une fois en France, les filles sont obligées de se prostituer pour rembourser. Voilà pour l'amour sans contrainte, le libertinage… Je n'ai jamais rencontré une femme qui s'épanouissait dans la prostitution.

Quelles sont vos armes contre ces réseaux ?

Obtenir des condamnations à de la prison ferme dissuasives, ne pas voir les proxénètes - en grande majorité des étrangers - être libérés à mi-peine et expulsés, ce qui les arrange. Mais aussi toucher au cœur du trafic : l'argent. Les circuits permettent un blanchiment rapide. À Reims, un réseau exploitant des femmes du Sierra Leone recyclait le bénéfice des passes dès le lendemain dans une banque au Luxembourg.

Sur le Figaro.fr

Merci à Patricia pour le lien

6 commentaires:

  1. "L'instruction a permis de se pencher sur le passé de ­Zahia qui, dans ses jeunes années au Maroc, a été récupérée par un réseau de proxénètes puis envoyée en France. "

    Et les "call girls" belges, elles venaient bien de bars montants ou "salons de massage" belges.

    Les clients prostitueurs et autres défenseurs-seuses de la liberté des femmes de se prostituer vont-ils encore oser prétendre que la prostitution "de luxe", ce n'est pas la même chose?

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  2. A Lora : les négationnistes ne sont pas à ce genre de "détails" près pour continuer à affirmer les mêmes inepties. On ne le sait que trop. Néanmoins une frange peut peut-être se réveiller de son hypnose perpétuelle, du moins faut espérer.

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  3. Euterpe : comme il m'arrive régulièrement de répondre à des clients prostitueurs, je me ferai un plaisir de leur mettre le nez dans leurs mensonges avec cet extrait.
    Et, qui sait, en effet, quelques naïfs-ïves pourraient enfin se rendre compte qu' il ne faut pas croire tout ce que l'industrie du sexe raconte, que c'est de la pub pour un commerce!

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  4. A Lora : oui en effet, beaucoup de gens sont incapables de distinguer info et pub.
    J'ai appris une autre nouvelle : la mère maquerelle Béatrice Legrain s'est fait sauvagement sodomisée par DSK dans des toilettes et bien que n'étant pas une novice de la prostitution, elle a été complètement traumatisée par ce viol anal auquel visiblement elle ne s'attendait pas.
    J'essaie de mettre la main sur un article un peu étoffé sur le sujet.
    Nafissatou Diallo n'a décidément aucune peine à retrouver sa réputation entachée par les avocats véreux de DSK. Avec tout ce qui commence à se savoir des exactions du Perv....et ce n'est sans doute pas fini.

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  5. Je crains qu'on ne puisse parler des sodomies de DSK sur le Huffington Post version française.

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  6. A Anonyme : espérons que ça s'arrête au Huff...

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