ANgrywOmeNYMOUS


mardi 9 août 2011

La plainte au civil

Nafissatou Diallo porte plainte au civil. Depuis le début de cette affaire l'erreur de DSK est d'avoir plaidé non-coupable alors que toutes les preuves étaient contre lui. Et également d'avoir choisi une stratégie de diffamation de la victime. Même si elle a impressionné les plus naifs, et que la presse francaise appuie cette stratégie, DSK est très mal parti pour s'en sortir . D'abord parce que les preuvres sont apparemment indiscutables et parce que les gens croient à sa culpabilité malgré l'énergie que déploie le monde politico-médiatique pour manipuler l'opinion.

Pourquoi Nafissatou Diallo doit-elle porter plainte au civil ?

Extrait d'un billet du blog "Cent papiers" :

"Une chose semble désormais claire, la présumée victime, Nafissatou Diallo, a été l’objet d’une honteuse campagne de presse destinée à la discréditer en n’hésitant pas, pour faire bon poids, à faire état d’éléments diffamatoires (accusations de prostitution ou de trafic de drogue). Cette redoutable contre-offensive, basée sur de douteux éléments ayant opportunément fuité des bureaux du procureur Cyrus Vance, a été développée sur deux axes : d’une part, sur les mensonges, bien réels mais somme toute bénins, proférés par Mme Diallo en vue d’obtenir son visa d’entrée aux États-Unis ; d’autre part, sur une citation mal traduite, sortie de son contexte, et construite de manière sciemment manipulatrice à partir de plusieurs communications reçues d’un compatriote incarcéré.

Aujourd’hui, toute cette contre-offensive s’effondre peu à peu. Non seulement les conversations téléphoniques de Nafissatou Diallo ne contredisent pas sa version initiale de l’agression, mais au contraire la renforcent par la grande similitude des récits. Ce constat, ajouté aux témoignages de ses collègues du Sofitel, aux informations données par sa carte magnétique professionnelle, et aux expertises des médecins, alimente un ensemble de charges tel qu’il devrait, en toute logique et dans un souci de bonne justice, conduire le procureur Cyrus Vance à renvoyer Dominique Strauss-Kahn devant un jury dans le cadre d’un procès pénal.

Cyrus Vance et l’ambition politique

Rien n’est pourtant moins sûr. Car si le procès peut être gagné par l’accusation, il peut également être perdu sur le doute d’un seul des douze jurés, l’unanimité étant requise pour un verdict de culpabilité aux États-Unis. D’où les tentatives de M. Vance de transiger avec DSK et ses avocats sur la base d’un abandon des charges les plus graves afin d’amener la défense du présumé agresseur à un plaider-coupable nettement moins lourdement sanctionné que les 75 ans encourus lors d’un procès au pénal en regard des chefs d’accusation. Un plaider-coupable surtout synonyme pour le district attorney d’une victoire, certes moins éclatante aux yeux des new-yorkais, mais non pénalisante en termes d’image dans l’optique des élections de 2012.

Car tout l’enjeu est là : dans ce scrutin de novembre 2012 au cours duquel Cyrus Vance se présentera à sa propre succession. En attendant mieux ! Car, de la même manière que son propre père à mené une carrière politique l’ayant conduit à la Maison Blanche dans l’entourage du président Jimmy Carter, le procureur Cyrus Vance Jr entend lui aussi faire carrière. Et, pourquoi pas ? suivre l’exemple de Rudolph Giuliani, devenu maire de New York – et même candidat à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2008 – après avoir gagné ses galons au poste de… procureur.

Manque de chance pour M. Vance, en l’état actuel des choses, DSK et ses avocats continuent de refuser le plaider-coupable. Pour une raison simple : la crédibilité de Nafissatou Diallo ayant été entachée au point, croient-ils, de rendre l’issue d’un procès au pénal très incertain pour Cyrus Vance, ils attendent purement et simplement que ce dernier, par peur de la défaite, délivre une ordonnance de non-lieu à l’encontre de Dominique Strauss-Kahn.

Moralité (si l’on peut dire) : ce qui compte avant toute chose pour un magistrat américain élu n’est pas que la justice soit rendue, mais que ses propres chances de réélection ne soient pas compromises. D’où la tentation pour Cyrus Vance de choisir la voie la moins périlleuse pour lui : celle de l’évitement. Et tant pis pour les justiciables qui croient encore qu’un magistrat élu a pour souci premier de servir la justice. Peut-être comprendront-ils un jour que c’est avant tout ses propres intérêts que sert un tel magistrat !"

3 commentaires:

  1. Je pense que Cyrus Vance serait beaucoup plus décrédibilisé aux yeux de l'opinion publique en abandonnant les charges qu'en perdant ce procès devant un jury.
    Ajoutés à cela les risques d'un procès contre la ville de New York pour remboursement des frais et "préjudice moral" qui suivraient immédiatement. C'est dans la logique de ses avocats.
    Je ne crois pas qu'il abandonne les charges, sauf s'il a des pressions politiques lourdes (des ordres d'en haut).
    Il perdrait toute crédibilité.

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  2. Mais alors pourquoi la presse francaise tente t-elle avec cette unanimité et insistence de faire croire à un proche dénouement sous forme de non-lieu ? On dirait qu'elle y croit elle-même et qu'elle ne veut surtout pas rester neutre. On croirait aussi qu'il faut absolument que la plèbe soit persuadée de l'innocence de DSK même si tout l'accuse. Craint-elle des représailles s'il est libéré ? Et croit-elle à ce point à sa libération ? Je trouve suspect le comportement de la presse.

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  3. J'ai lu un post d'internaute quelque part.
    DSK aurait lancé un procès contre France soir pour "publication de photos privées", avant l'affaire.
    Peut être aujourd'hui ont ils conclu un deal ?
    Je n'ai rien vérifié.
    Une chose est sûre : La presse manipule très fort l'affaire en ce moment.
    On ne sait rien des arrangements entre propriétaires de grands groupes de presse, mais ils sont tous de la même caste. Tous avec des liens politiques en haut lieu.
    Echanges de bons procédés...

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